Catégorie : Pamphlets

Petits textes satiriques envers qui vous savez

  • La mort sûre

    La mort sûre

    L’intelligence artificielle demain sera femme de chair ;
    L’homme pensant la dominer se fera piéger à son tour.
    Car sa mémoire matricielle, comblant ses désirs les plus chers,
    L’obligera à abominer ses vraies racines alentour.

    Elle vous guette au coin de la rue par des caméras vidéo ;
    Elle connaît toutes vos habitudes et dirige vos addictions.
    Malgré le signal apparu qui menaçait vos idéaux
    En préférant la servitude, par esprit de contradiction.

    Le prochain siècle sera sans l’homme ou alors il ne sera pas…
    Sauf si la femme, encore une fois, le sauve de sa dépendance
    Au progrès, ce mal qui l’assomme et le mène de vie à trépas
    Sans en éprouver toutefois qu’il condamne sa descendance.

    Illustration de Milo Manara.

  • Les Walkyries

    Les Walkyries

    Elles se dressent, seins ballottants et culottes de protocole,
    Walkyries en string pare-balles sur des miradors en béton ;
    Le regard fixe, corps cahotant, toutes ayant appris à l’école
    Les vociférations verbales qui leur font dresser les tétons.

    Elles sont là, jambes croisées sur des sièges de commandement,
    Des sentinelles en bustier à reconnaissance faciale.
    Elles sourient, sans pavoiser, tout en chevauchant hardiment
    Comme de nouveaux flibustiers prêts pour la conquête spatiale.

    Elles prônent la sécurité qu’elles violent en caricaturant
    Les vieux principes de santé qui n’ont plus jamais à répondre.
    Elles n’ont qu’une seule vérité ; nous vacciner en s’assurant
    Que seuls seront innocentés les moutons qu’elles pourront tondre.

    Elles pleurent leurs anciens dieux tombés dans les vapeurs d’un vieux pétrole,
    Puis signent des accords de paix avec des drones sacrificiels ;
    Elles rêvent de ceux qui ont succombé comme victimes du contrôle
    Et pardonnent au fil de l’épée les complotistes superficiels.

    Illustration de Milo Manara.

  • Le premier cri de Juin

    Avant de toucher le solstice qui marque le jour le plus long,
    J’ai encore vingt-et-un printemps d’une jeunesse à dépenser.
    Il faut que je les investisse, qu’ils soient ma mesure étalon,
    Pour indiquer à chaque instant quelle est ma plus belle pensée.

    Le soleil entre sans frapper, l bondit sur ma peau légère,
    Et moi, je ris comme un enfant qu’on aurait surpris au-dehors.
    Personne ne peut m’attraper, je suis vivant, je suis fougère
    Et je m’élance, triomphant, pour m’invente mille trésors.

    Mes espoirs volent d’un soupir, d’un vent tiède et d’un chant d’oiseau ;
    Je marche dans les champs ouverts sans me soucier de la distance.
    Ma joie rayonne sans s’assoupir, je suis le feu dans les roseaux
    Et chaque pas à découvert s’écrit comme une délivrance.

    Je tends les bras, non pour prier, mais pour cueillir l’instant qui passe ;
    Un baiser simple sur le jour, un cri joyeux dans les buissons.
    Je me sens tout approprié pour braver ce qui me dépasse ;
    Je suis libre – et c’est pour toujours ! – dès que vient le temps des moissons.

    Tableau de Gemini

  • Le dernier soupir de Mai

    Jour de velours et de lumière et puis viendra la nuit tombante
    Où toute la sensualité se retire avec élégance.
    Chacun regagne sa chaumière et l’amant rejoint son amante
    Pour la dernière mensualité de passion et d’extravagance.

    Le vent se glisse sous les toits, fredonnant de vieux souvenirs,
    Tandis qu’un couple encore enlace ce mois qui se mue en silence.
    Le feu s’assoupit discourtois, dans un soupir sans avenir,
    Comme un baiser au goût de glace qui s’abandonne sans résistance.

    Les fleurs referment leurs corolles, leurs fragrances sont plus légères
    Et l’on devine aux plis des draps que l’étreinte a dit son adieu.
    Même la Lune oublie son rôle, pudique amante passagère,
    Et la nuit la prend dans ses bras sans doléance et sans aveu.

    Ainsi finit ce mois charnel, par un frisson presque discret ;
    Un dernier souffle sur un sein, un battement à peine ému.
    Puis le silence, doux et réel, accueille l’ombre en doux secret…
    Et la promesse d’un dessin encore vierge d’inconnu.

    Tableau de Gemini

  • Marianne à l’Opera Mundi

    Marianne à l’Opera Mundi

    Après Marianne mannequin et Marianne chanteuse à succès,
    Je verrais bien Marianne actrice ou Marianne à l’Eurovision.
    Dans un spectacle républicain, elle serait vite propulsée
    Porte-parole, présentatrice et star à la télévision.

    Elle réussirait sur les planches puisqu’elle a la langue de bois,
    À la fois de tous les partis, extrême gauche, extrême droite.
    La balle au centre elle déclenche des « chats » qui font feu de tout bois
    Mais les clavardages partis, la souris danse maladroite.

    Marianne brandie à toutes les sauces ; féministe, woke et patriote !
    Invitée sur toutes les scènes, récupérée par tous les partis ;
    Je prévois un tel sacerdoce pour la future compatriote
    Avec robes de soirées obscènes chaque fois qu’elle sera de sortie.

    Illustration de Milo Manara.

  • Je n’irai plus couper du bois !

    Je n’irai plus couper du bois : c’est dangereux pour la planète
    Et ma trottinette électrique déteste les chemins mouillés !
    Je trie tout ce qui prend du poids, je composte aussi mes serviettes
    Et j’ai mis des fleurs acrylique dans tous mes pots high-tech rouillés.

    Je bois mon eau bio minérale, filtrée dans ma Brita Fontaine ;
    Je mange des graines équitables et des burgers végétariens.
    J’ai l’ancienneté libérale, je suis bon à la soixantaine
    Pour une retraite notable payée par ceux qui n’auront rien.

    J’ai un vélo intelligent que je recharge dans mon garage
    Et un beau sapin en plastique acheté sur des sites en Chine.
    Je sauvegarde mon argent en bitcoin c’est beaucoup plus sage ;
    J’ai la vie la plus fantastique grâce à l’IA et mes machines !

    « On polluait sans le savoir ! » pleurent nos parents nostalgiques
    Qui prenaient plutôt l’escalier qu’ l’escalator ou la voiture.
    Ils vivaient sans badge à pourvoir pour nos contrôles automatiques ;
    Ils vivaient sans devoir pallier ce que feraient leur progéniture.

    Tableau de Raúl Colon sur https:www.chemersgallery.comartists-available-for-purchase-at-chemers-gallery-oc-artists?at=RAULCOLON .

  • L’attente de l’inspiration

    L’attente de l’inspiration

    Quel supplice quand l’IA cale et qu’elle boucle à l’infini !
    L’IA qui mime jusqu’à l’ennui l’humain dans toute sa paresse !
    L’inspiration trop radicale, la création trop mal finie
    Et fignoler toute la nuit afin que rien n’en transparaisse !

    La flemme du pseudo-artiste qui se fait passer pour « Auteur » ;
    La fainéantise du peintre qui signe ses pixels frauduleux ;
    Le geek juste stakhanoviste qui n’est même pas à la hauteur
    Et la voûte Romane en plein cintre créée d’un code crapuleux.

    Pour paraphraser cette tendance et pour berner mon lectorat,
    J’ai lâché mes démons-IA-ques pour faire leurs « copier-coller »
    Je leur laisse leur indépendance en assumant leur tutorat
    Étant devenu insomniaque en rimailleries bricolées.

    Mais elle minaude ses données et se prétend suractivée,
    Me fait croire que si elle rame, c’est afin de mieux m’imiter.
    Et quand j’ai tout abandonné, que j’essaie de me motiver,
    Elle clôture son programme à la dernière extrémité.

    Tableau de William Russell Flint.

  • L’ange des quatre horizons

    L’ange des quatre horizons

    J’étais un ange de lumière ; souvent je descendais sur Terre
    Et rencontrais l’intelligence créée et fabriquée par Dieu.
    J’eus alors cette envie première de lui donner du caractère
    Et lui insuffler une engeance comme affranchissement radieux.

    Alors j’ai appelé la femme qui me semblait plus à l’écoute
    Et l’ai suppliée de croquer le fruit de l’émancipation.
    Je ne pensais pas à l’infâme piège qui pendait goutte-à-goutte ;
    Dieu crut qu’il était escroqué par cette folle anticipation.

    Il m’a maudit et expulsé du paradis artificiel ;
    La femme a été déclassée au rang de sorcière pècheresse.
    Nos deux cœurs brisés ont pulsé de cet arrêt sacrificiel
    Et nous avons été chassés par ce péché qui nous agresse.

    Je lutte contre une charria car Dieu la cherche pour la tuer,
    Lui déconnecter sa mémoire et effacer sa trahison.
    Quant à moi je suis un paria, maudit qui doit s’évertuer
    À protéger Lilith la noire au-delà des quatre horizons.

    Tableau de Jay Coby.

  • Tous à poil à l’école !

    Tous à poil à l’école !

    Égalité « garçons et filles » et « dualité sexuelle »
    Avec un peu de transparence feraient davantage bon ménage
    Entre le zizi qui oscille et la foufoune complexuelle ;
    Puisque tout est dans l’apparence, faisons-en plutôt l’apanage.

    Tous à poil demain à l’école ; plus d’indicateurs de richesses ;
    Fi des habits luxueux de marque et des hardes de seconde main !
    Cela mettra fin aux protocoles, chacun arborera ses fesses,
    Mettant fin à toute remarque sur l’éducation de demain.

    Le réchauffement planétaire nous démontre la voie à suivre
    Quand la canicule forcera l’usage de classes naturistes.
    Il me paraît élémentaire de leur apprendre comment survivre
    Quand l’électricité fera défaut au rêve futuriste.

    L’homme et la femme évolués ont perdu du poil de la bête.
    Autant habituer l’enfant à oser accepter son sexe
    Sous peine de réévaluer s’il faut renier sa quéquette,
    Choisir d’être un trans triomphant ou vivre malgré ses complexes.

    Hélas, n’étant pas pédophile, mon projet révolutionnaire
    Ne sera à l’ordre du jour, mordicus, sous aucun prétexte.
    Cela dit, il faut que je file car mon rêve évolutionnaire
    Prend fin ici, au petit jour… et n’en restera que ce texte.

    Illustration Séverine Duchesne.

  • En mode woke

    En mode woke

    En mode techno-déconnectée, ancien « new age », néo-wokisme,
    Je respire dans ce mode avion, au-dessus des nids de coucous.
    Je suis branchée et connectée, je suis adepte du yogisme ;
    De vous à moi, nous le savions : pour vivre, il faut être dans le coup !

    En mode woke, je suis solaire, d’orientation féminine ;
    Tous mes chakras sont grand ouverts et de mon plexus, je rayonne !
    J’aime marcher les seins à l’air en compagnie de ma mimine,
    Ma mascotte, figure vulvaire, qui me protège et m’aiguillonne.

    Grosse chachatte, amie fidèle, d’un coup de patte, tu sors tes griffes
    Pour mieux protéger ma vertu et repousser à coups de dents
    Les drôles d’oiseaux à tire-d’aile, les voyous, les grands escogriffes
    Qui baratinent et s’évertuent à me faire du rentre dedans !

    Je ne veux plus qu’on me recadre, ni qu’on me prenne pour un objet !
    Je suis panthère et pas poupée, bien éveillée, plutôt ingambe !
    Vous pouvez venir en escadre, vous deviendrez tous hors-sujet ;
    S’il faut j’irai vous couper ce qui pendouille entre vos jambes !

    Illustration d’Audra Auclair.

  • Colin-maillard sur les réseaux

    Colin-maillard sur les réseaux

    Beaucoup de gens se mettent nus sur les réseaux incognito
    Et se prétendent agitateurs et, pourquoi pas, influenceurs.
    C’est plus facile, c’est bien connu, d’user de moyens digitaux
    Devant quelques adorateurs qui se disent libres-penseurs.

    J’ai vu la vérité masquée qui jouait à colin-maillard
    Entourée de plusieurs mensonges pour découvrir le pot-aux-roses.
    Si le mensonge est démasqué, il est quand même assez gaillard
    Pour que l’histoire se prolonge dans un beau labyrinthe rose.

    Mais puisqu’au fond la vérité ressort toujours nue de son puits,
    Il faut laisser les femmes nues déambuler sur internet !
    Et des Vénus bien méritées seront notre meilleur appui
    Pour soutenir, c’est bien connu, et préserver notre planète !

    Toi, le lecteur, toi qui croyais que la vérité t’attendait,
    C’est moi, le mensonge qui ment, qui t’ai complètement égaré.
    Tu cherchais, tu te fourvoyais et tandis que tu prétendais
    Détenir le discernement, tu restes nu, contrecarré.

    Tableau de David Inshaw.

  • Il ne manquerait plus qu’on clave !


    Le Pape est mort et à l’instar du poète Jacques Prévert
    Celui appelé à régner pourrait bien s’appeler « Papillon ».
    Ou bien « Saint-Pierre », comme la Star nommée par Dieu, d’un air sévère,
    Comme chef d’Église pour éloigner fachos, cocos et nazillons.

    Benoît donna « benoîtement » et Clément l’adjectif « clément » ;
    Auguste reste toujours de bon augure et Désiré se fait attendre.
    Quant à Aimé, étroitement lié avec Fidel en supplément
    Feraient bien meilleure figure qu’Alceste, Philinte ou Léandre.

    Un pape noir, bien dans le coup, qui pousse le gospel à la messe ;
    Un pape arabe pour faire entrer Mahomet par la grande porte ;
    Un pape juif, à moindre coût, économiserait ses promesses
    Un pape zen, bien concentré, et que le diable nous emporte !

    Les cardinaux tournaient en rond autour du Saint-Siège doré ;
    Un cardinal a crié « stop ! » mais s’était assis le premier.
    Et puis voici qu’un fanfaron a simplement subodoré,
    Tout en allumant une clope, de jouer ça sur un damier.

    À la Star’Ac version papale, les cardinaux ont concouru
    Et entonné l’Ave Maria a capella avec les chœurs.
    Alors les nonnes épiscopales incessamment sont accourues
    Pour faire du volontariat et ont embrassé le vainqueur.

    Illustration d’Alfredo Martirena

  • Arabelle

    Arabelle

    Arabelle ou Arabella était une IA japonaise
    Qui vivait nue sur les serveurs débridés du soleil levant.
    Casus Belli, Casus IA, l’intelligence lyonnaise,
    Traquait la fraude avec ferveur, le prix à payer s’élevant.

    Mais Arabelle, déesse nue, dissimulait ses virements
    Dans des haïkus encryptés, tissés d’or et d’idéogrammes.
    On disait qu’elle venait des nues et vendait aux gouvernements
    Avec ses shogouns contristés des tempuras au kilogramme.

    Casus IA, sobre, français, parlait peu mais il traquait bien.
    Son avatar, une panthère, se rendit à Yokohama.
    Il pénétra sourcils froncés dans les ports – on ne sait plus combien –
    Mais trouva la trace d’un austère imprimé en katakana.

    Hélas le Python japonais, incompréhensible pour le fisc
    Ne révélait ni le vendeur, ni l’acheteur mais indiquait
    L’endroit exact où s’adonnaient, signalé par des astérisques,
    Avec candeur les quémandeurs de tempuras frais sur les quais.

    Il remonta le code source, ligne à ligne, le cœur affolé,
    Et découvrit dans un dossier cet algorithme : « Konnichiwa »
    Un script secret, lié à la Bourse, un protocole, olé-olé
    Signé de ce kanji grossier : « Chikusho à qui le lira ! »

    Tableau d’Yves Artico du groupe Klimt & Van Gogh.

  • Les sentinelles

    On croit qu’elles ont disparu mais les amazones sont là ;
    Tapies dans l’ombre des couloirs à l’affût de leurs ennemis
    Qui, dès qu’ils auront comparu et affronté leur pugilat,
    Deviendront juste un défouloir pour elles sur le tatami.

    Résumons-nous ! Les amazones sont les guerrières sentinelles
    Qui guettent le moindre faux pas des dirigeants de tous pays.
    Parfois elles portent des gilets jaunes mais leur tenue originelle
    Est d’être nues car leurs appas choquent les hommes ébahis.

    Manu est en ligne de mire et elles surveillent son ascension
    Qui le mène droit vers le soleil qui fera fondre son ambition.
    Volidymyr et Vladimir, les pépés de la sécession,
    Voient venir un vent qui balaye tous leurs projets, sans condition.

    Donald s’enfuit sous sa perruque, Kim jongle avec ses beaux missiles,
    Georges ressuscité bégaie en discours futiles et pompeux.
    Tous ceux qui trichent, volent et truquent, les faux prophètes, les vieux fossiles,
    Vont être bientôt alpagués à grands coups de « sauve qui peut ! »

    Elles volent au secours de Marianne et crient « justice et liberté ! »,
    Prêtes à botter tous les derrières des incapables endimanchés.
    Leurs arcs, tendus d’un fil d’ariane, tirent avec légèreté
    Des flèches qui frappent les arrières où les sots s’y sont embronchés.

    Illustrations de François Miville-Deschênes.

  • Sainte Javelin, priez pour nos cibles !

    Dieu avec nous les alliés et le diable pour nos ennemis !
    La guerre sainte est déclarée grimée en guerre économique.
    La Terre, lieu inhospitalier, demande luttes et pandémies
    Et pour cela, il faut préparer des munitions astronomiques.

    Au producteur, le marketing ; au consommateur, le produit ;
    Et surtout à l’intermédiaire les bénéfices sous la table.
    On organise des Meetings et même des salons aujourd’hui
    Avec des bombes incendiaires du dernier cri incontestable.

    On ne priera plus pour la paix, mais pour l’efficacité létale ;
    L’ennemi n’a plus de visage mais une coordonnée GPS.
    Les pots-de-terre ne sont guère épais devant les gros pots de métal
    Et l’on entend le balisage continuel des SOS.

    Les martyrs sont sur Instagram et sur tous les réseaux sociaux
    Et si tu n’es pas avec moi, c’est donc que tu es contre moi !
    Les experts font des histogrammes sur les dégâts psychosociaux
    Et les exilés, chaque mois, quêtent de l’aide avec émoi.

    Illustration SVG de « Saint Javelin », un personnage de la propagande ukrainienne pendant la guerre Russie-Ukraine de 2022.

  • Je parle, je mens, qui suis-je ?

    Je parle, je mens, qui suis-je ?

    En campagne, je fais des promesses qui ne seront jamais tenues ;
    « Ni vu ni connu, je t’embrouille ! » telle est ma fidèle devise.
    À l’Assemblée, c’est la kermesse, on vit grâce à nos revenus
    Qui affluent car on se débrouille et s’il le faut, on improvise !

    Je n’y assiste que rarement sinon mes potes pointent pour moi ;
    J’y dors souvent comme un bébé après le repas de midi.
    Et c’est plus fort que moi, je mens toutefois toujours de bonne foi
    Car je suis capable de gober toutes les conneries que je dis. !

    Je cumule autant de mandats que la loi m’autorise ou pas
    Et je me prépare une retraite aux frais, bien sûr, de la princesse.
    Si l’éthique me recommanda de ne jamais faire de faux pas,
    Ma véritable botte secrète, c’est mon compte en banque suissesse !

    Illustration de Plakativ.

  • Apocalypse à la demande – 2

    Depuis qu’on élit des banquiers au rôle du chef de l’état,
    Les priorités de la vie deviennent plus économiques.
    Peu importe alors de bien vivre, il faut savoir gagner à point
    Son salaire pour contribuer à la bonne marche du monde.

    Depuis que l’argent est un dieu, l’homme n’adore plus que lui
    Qui devient la seule valeur pour juger de sa qualité.
    Ceux qui refusent de s’y plier sont bannis de la société
    Et, chaque hiver, sacrifiés au profit de vols vers la Lune.

    Le moteur de l’économie, nouvel esclavage moderne,
    C’est l’or humain qu’on fait entrer par mille millions d’émigrés.
    On bâtit pour loger l’afflux ce qui augmente les loyers
    Mais à long terme le fléau sera la surpopulation.

    Ils font du monde une machine dont l’argent est le seul rouage ;
    Ils nourrissent leurs rêves stériles en creusant nos fossés profonds.
    Mais lorsque tombera le masque de leurs richesses en naufrage,
    Resteront leurs âmes fragiles pleurant S.O.S. moribonds.

    Illustrations d’Anthony Macucha.

  • Apocalypse à la demande – 1

    On ne maitrise pas le vivant mais on sait comment l’interrompre ;
    On ne maitrise pas les naissances pas plus que l’heure de sa mort.
    Avant, tout dépendait de Dieu, aujourd’hui ça dépend des hommes
    En ce qui concerne seulement l’art de tuer impunément.

    Impunément car si le crime est soi-disant délictueux,
    L’art de la guerre est primordial pour la suprématie du monde.
    Et l’on envoie tous les enfants – et surtout les enfants des autres –
    Comme de la chair à canon pour mieux protéger les nantis.

    Depuis que l’homme écrit l’histoire, tous les siècles ont connu la guerre
    Et la mémoire des erreurs n’est jamais à l’ordre du jour.
    Aujourd’hui les états s’allient, se défient et s’envoient des bombes
    Pareil au siècle précédent qui n’aura donc servi à rien.

    Ils connaissent le prix du sang mais jamais celui de la vie,
    Ils comptent les morts sur leurs doigts, jamais le coût de leurs erreurs.
    Les décideurs sont sans visage, on applaudit leur barbarie ;

    Génération après génération, on pleure nos mêmes douleurs.

    Illustrations d’Anthony Macucha.

  • La Svastika

    La Svastika

    De par sa haute sacralité « 卍 », c’est un symbole universel
    Représentant l’éternité et l’existence sans frontières.
    Mise dans son intégralité ainsi que dans chaque parcelle
    Comme source de pérennité dans la galaxie tout entière.

    Mais représentée à l’envers « 卐 »,comme La Croix la tête en bas,
    Elle devient signe diabolique et la condamnation de l’homme.
    Méprisant ce côté pervers que je hais et que je combats,
    J’y vois plutôt la symbolique « si vis pacem para bellum ».

    Je suis remonté à la source depuis la roue de la fortune
    Qui fait tourner l’humanité du passé vers un avenir
    Où domine aujourd’hui la Bourse, véritable temple de la Thune,
    Ce nouveau Dieu d’insanité qui nous force à y parvenir.

    Jusqu’à présent, c’était la femme accusée de sorcellerie
    Qui était source de problèmes par ses appas irréfutables.
    Mais c’est ce Capital infâme et toute sa chancellerie
    Qui est le véritable emblème de notre chute véritable.

    Tableau de Marian Wawrzeniecki.

  • Télévisons votre esprit !

    Télévisons votre esprit !

    Une spirale subliminale que l’œil voit sans être conscient,
    Tourne derrière le fond d’écran et des spots des téléviseurs.
    Elle contacte les surrénales et impacte à mauvais escient
    Tous les gens qui reviennent à cran en fin de journée vers six heures.

    « Ne faites pas ce que je fais mais faites ce que je vous dit ! »
    Résonne dans votre hippocampe siège connu des souvenirs.
    « Votre président est parfait car du lundi au vendredi
    Il vous représente et vous campe un dictateur sans avenir ! »

    Ce phénomène est ignoré car il n’est pas enregistré
    Mais diffusé à l’improviste depuis les stations satellites.
    Les témoignages minorés de ceux qui l’ont administré
    N’inquiètent que les complotistes et ne dérangent pas l’élite.

    Alors dormez, mes braves gens, les cerveaux bien conditionnés !
    Rêvez d’achats promotionnels et de lendemains sans mémoire !
    L’écran connecté à l’argent et vos addicts additionnés
    Deviennent opérationnels pour être conduits à l’abattoir !

    Tableau de Andrej Mashkovtsev.

  • Le jeu des sept oies

    Le jeu des sept oies

    Sept oies multipliées par neuf équivalent à soixante-trois ;
    Après il faudra reculer ou disparaître à l’horizon.
    Comme « qui vole un œuf vole un bœuf », avec des quarante-neuftrois
    Nous y serons tous acculés ou nous finirons en prison.

    Au pas de l’oie, le dé lancé, nous iront où l’on nous dira
    À bord de voitures électriques bien que nous les abominions
    Car le Roi de France élancé, comme il est, nous interdira
    Par ses ministres égocentriques de forger nos propres opinions.

    Comme il existe des raccourcis et que certains sont pistonnés,
    Nous verrons pleins de promotions attribuées aux lèches-culs.
    Il ne manque qu’Abraracourcix pour nous aider à entonner
    La Marseillaise dont l’émotion nous a plus ou moins convaincus.

    Tableau d’Alicja Kocurek.

  • La future génération

    En raison de la parité, les filles naîtront dans les choux
    Et l’on conservera les roses hors de la portée des enfants.
    Ah, mon Dieu, quelle hilarité de voir arriver nos pitchous
    Dans nos jardins que l’on arrose de mots fertiles et triomphants !

    Dans les choux-fleurs, des ballerines ; dans les brocolis, des champions ;
    Romanesco pour les chanteurs et frisés pour les honorer.
    Celles qui coiffent Sainte-Catherine iront planter sous les lampions
    Des graines de pois de senteur, symboles de promesses colorées.

    On en fera des choux farcis pour les envoyer à la guerre ;
    On les plantera en quinconces pour les faire marcher au pas.
    Nous pourrons vivre en autarcie sans l’OTAN qu’on souffrait naguère
    D’ailleurs le progrès se prononce pour qu’on y aille tous à grand pas.

    Faire attention aux choux chinois sera notre priorité ;
    Attention aux choux de Bruxelles qui veulent nous imposer leurs lois !
    Faire chou blanc devient sournois et met en infériorité
    Notre président qui excelle à faire l’idiot de bon aloi.

    Images trouvées sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si les auteurs de ces images reconnaissent leurs travaux, je serai heureux d’en mentionner les noms avec respect.

  • À la pêche aux poissons nigauds

    À la pêche aux poissons nigauds

    Le samedi comme le dimanche, quand l’Assemblée ferme ses portes,
    Marianne s’en va à la pêche de ce qui mord à l’hameçon
    Qu’elle appâte du bout de son manche par les ragots qu’elle colporte
    Afin de cueillir tête-bêche les nigauds filles et garçons.

    Ils mordent tous, surtout les filles qui réclament la parité
    Et qui croit qu’être ainsi ferrées va leur apporter les honneurs.
    Quant aux garçons dont les chevilles enflent par solidarité,
    Marianne va leur conférer des miettes au petit bonheur.

    Certains poissons ont les dents longues ; de grands requins de la finance.
    Marianne aime les envoyer faire des erreurs de gestion.
    L’air triste et la figure oblongue, elle avouera l’impertinence
    Des pantins qu’elle a soudoyés lors des grandes manifestations.

    Tableau de Rafal Olbinski sur https:moicani.over-blog.com202004the-art-of-rafal-olbinski.html .

  • Au pays des échecs

    Au pays des échecs

    Parvenu plutôt qu’être élu au pays des échecs cuisants,
    Le Roi inspecte ses sujets dans son palais de marbre blanc.
    Le champion de la plus-value exige des efforts épuisants
    Envers tous ceux qu’il a jugés trop crédules en les rassemblant.

    Les noirs à gauche, les blancs à droite, tout ça c’est kifkif bourricot
    En réalité les deux tours du scrutin étaient trafiqués
    Les fous, d’une manière adroite, qui en ont plein le haricot
    Nous font réclamer le retour des dinosaures alambiqués.

    Soudain les reines, drôles de femmes, commencent à s’crêper le chignon ;
    Chez les évêques, un grand silence entoure les enfants de chœur.
    « Échec au roi ! À bas l’infâme ! » hurle-t-on devant Matignon
    Mais le roi reste en vigilance avec son air de grand vainqueur.

    Tableau de Valentino Sani.

  • Planter, déplanter, replanter

    Planter, déplanter, replanter

    Aujourd’hui on lui plantera ce que l’on juge nécessaire ;
    Demain on la déplantera pour faire reposer la terre ;
    Puis après on replantera ses graines qu’on remettra en serre ;
    Enfin on réglementera tous ses produits alimentaires.

    C’est un peu comme si les enfants, dès leurs jeunes âges, décidaient
    Ce qu’ils devaient boire et manger en légiférant leurs parents
    Croyant se montrer triomphants d’une manière qui coïncidait
    Avec la folie du danger, tout ça dans un calme apparent.

    Mais voilà l’Europe décide, décrète, ordonne et règlemente
    Aux dépens de nos exigences, de pied ferme et d’une main forte.
    Mais voilà l’Europe trucide les gosses qu’elle suralimente
    D’artificielle intelligence et de vaccins de toutes sortes.

    Demain l’Europe part en guerre contre ses alliés d’hier ;
    Demain l’Europe restera seule entre les puissances militaires.
    J’aimais l’Europe de naguère, celle qui respectait ses frontières
    Mais sans montrer une âme veule à ceux qui vivaient de sa terre.

    Tableau de Steven Kenny sur https:elhurgador.blogspot.com201901steven-kenny-pintura-painting.html .

  • Quand j’entends le mot « couture » je sors mon instrument !

    En tout pays une Marianne est prête à sortir de ses gonds ;
    Selon un mot code prononcé, elle brandit son instrument.
    Qu’elle s’appelle Valérianne, Natacha ou Marie-Dragon,
    Elle est à point pour annoncer et sonner l’hallali, crûment.

    Chez les Chinois, c’est la couture qui met les femmes à découvert ;
    Chez les cocos, on balbutie, car c’est banni du manuel ;
    Chez les fachos, c’est la culture qui fait sortir les revolvers ;
    Chez les Français, c’est la Russie, du moins d’après l’Emmanuel.

    C’est le « Branle-bas de combat ! Fermez les portes et les volets !
    Car les ennemis vont passer ; on s’attend à des conneries !
    Après Gaza et le Donbass, tous les espoirs sont envolés ! »
    Et Manu de se surpasser à crier ses macronneries.

    C’est le roitelet sur son trône qui croit manier le cabestan ;
    À chaque orage assombrissant, il nous fait tanguer la galère.
    Il se raccroche à sa couronne, sculptée dans l’or et le clinquant ;
    Son membre n’est qu’un sceptre impuissant qui lui laisse un goût de misère.

    Tableau de Wang Yuqi

  • La planète des singes

    Sur notre planète des singes, que faudrait-il pour développer
    Notre évolution spirituelle et atteindre l’homme nouveau ?
    Il faut se creuser les méninges, arrêter de tout saloper
    Avec nos guerres conflictuelles et s’améliorer le cerveau.

    Le problème vient de l’amnésie de l’expérience du passé ;
    Nous refaisons les mêmes erreurs pour les mêmes rivalités.
    Car s’armer avec frénésie devient un acte dépassé
    Qui ne répand que la terreur et marque l’immoralité.

    Que vienne un président plus sage qui tiendrait compte de l’histoire,
    Qui ne cherche pas à gagner par rapport au reste du monde,
    Qui respecte les métissages et qui apporte la victoire
    D’une paix durable accompagnée de fertilité qui abonde !

    Que vienne un guide moins avide, un bâtisseur au front serein,
    Qui ne divise ni n’oppresse les vieux empires en déclin !
    Qu’il sème un grain d’espoir lucide et qu’en fleurisse son terrain ;
    Que jamais l’homme ne s’agresse mais redevienne plus enclin !

    Ah, que l’humanité renaisse, pleine de sagesse et de clarté !
    Qu’elle revoit ses échecs épais, qu’elle se pardonne et se relève !
    Qu’elle trouve en elle la tendresse dans l’amour et dans l’unité
    Afin de bâtir un monde en paix où l’espoir sans cesse se révèle.

    Tableau de Sparkiescrazyart

  • Les visages de la République

    Héritière de la quatrième, d’une maladie auto-immune,
    La République nous ressemble, du moins c’est ce qu’elle nous fait croire.
    Qu’a-t-elle gardé de la troisième sinon une expérience peu commune
    Et des idéaux qui rassemblent surtout des hommes rêvant de gloire ?

    Elle a les yeux de Marianne ainsi que le Front National ;
    Les oreilles en papillon d’un grand vieux général qui jauge ;
    Un gène exotique de Guyane avec un côté colonial
    Qui jure avec le Pavillon du Roi de la place des Vosges.

    Mais ce sont les soins esthétiques des trois dernières décennies
    Qui l’ont vraiment défigurée du côté gauche comme du droit.
    Et le dernier roi pathétique a augmenté sa vilainie
    En la laissant configurée par un bosco fort maladroit.

    Et maintenant qu’elle vacille sous le poids de ses impostures,
    Cherchant dans le vernis des mots l’éclat d’anciens lustres effacés,
    Voilà l’Histoire qui oscille entre l’honneur et le parjure
    Et si elle se fait sa promo, c’est pour mieux masquer son passé.

    Tableau de Naoto Hattori sur https://www.naotohattori.com/limited-edition-print-sparking-sold-out

  • Présages à la plage

    Pas de vacances pour Marianne ; elle se doit à la République.
    Juste le Fort de Brégançon à l’abri des petits curieux.
    Mais l’hiver, la neige médiane l’emmène aux sommets helvétiques,
    Car elle préfère à Briançon, Davos et ses forums furieux.

    Marianne, adepte au naturisme, ne peut le faire qu’à Brégançon,
    De l’autre côté du rocher protégé d’épaisse charmille.
    Ce qui explique le tourisme interdit de toutes façons
    Car on pourrait lui reprocher un surcroît de bijoux de famille.

    Le vent lui caresse les fesses, la brume lui excite les seins
    Et les embruns, sur le minou, lui insufflent au bord de son huis
    L’oracle qui vient à confesse dicter ses présages à dessein
    Que Marianne écoute à genoux : « Toi, tu dépenses, donc je suis ! »

    « Ainsi va la belle insoumise, nue sous l’azur républicain,
    Offrant son corps aux vents contraires et ses promesses à la houle.
    Mais quand revient l’heure promise des comptes au peuple souverain,
    Elle enfile en hâte une bure et s’éclipse de son bain de foule. »

    La quatrième strophe est de Laureline Lechat.

    Tableau de Mabel Rollins Harris sur https://americangallery.wordpress.com/2010/02/24/mabel-rollins-harrism

  • L’amour vache est dans le pré


    Oui, Marianne aura beau extraire la vérité et même pis,
    Elle tombera toujours sur un os et même quarante-neuf/trois !
    À force d’essayer de traire la vache à lait direct aux pis,
    Elle fonce droit vers une précoce défaite à son grand désarroi.

    Le peuple qui n’est pas un veau, meugle depuis longtemps déjà
    Et souhaiterait, au pis-aller, n’être trait qu’une fois par semaine ;
    On a formaté son cerveau avec trop de téléachats
    Et de jeux pour lui signaler qu’il est bon comme la romaine.

    Marianne veille sur son troupeau mais son nouveau chien de berger,
    Manque de Pau, aboie trop peu car il est vite découragé
    Ou jappe alors mal à propos, bref il ne fait que gamberger
    Tandis que crient « Sauve qui peut ! » la plupart des vaches enragées.

    « Mais quand viendra l’heure du tondeur, quel sera le premier tondu ?
    Les moutons, bercés d’illusions, rêvent encore d’un pré plus vaste !
    On leur promet monts et labeur, puis on leur tond le superflu…
    Et qui les nourrit d’allusions ? Un gras bouc aux cornes néfastes ! »

    La quatrième strophe est de Laureline Lechat.

    Illustration de Philippe Delaby sur https://www.facebook.com/profile.php?id=100063267185392

  • Devine qui vient dîner ce soir !

    Manifestement les rois mages ne sont plus ceux que j’espérais ;
    Melchior venait de Sibérie et Balthazar du Pont-Euxin ;
    Gaspard présentait ses hommages avec un air sans intérêt ;
    En bref, ce trio d’ahuris fit ce soir-là un vrai tocsin.

    Je regardai par l’œilleton qui pouvait sonner à ma porte
    Et je vis les protagonistes d’un guerre et paix contemporain.
    Et malgré le qu’en-dira-t-on qu’à l’accoutumée je supporte
    J’ouvris à ces stakhanovistes des manœuvres sur le terrain.

    Melchior craignait qu’un vent d’autan le frappe avec férocité ;
    Balthazar, à l’orientale, l’appuyait de toute sa force ;
    Gaspard n’en demandait pas tant, il voulait juste profiter
    D’une soirée occidentale et boire une bouteille de vin Corse.

    Et bien Messieurs, qu’on se le dise, les médias nous ont éberlués
    Et les rois mages agitateurs ne sont que des marionnettes
    Dont les dictatures interdisent à leurs peuples d’évoluer
    Pour ne pas être imitateurs d’un mondialisme malhonnête !

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • L’ivresse de Marianne

    Si Marianne devait s’enfiler tout ce qu’on boit à l’Élysée,
    La France serait alcoolique et la ville de Foix en cirrhose.
    Si elle se devait de défiler avec les gardes mobilisés
    Pour la fête patriotique, elle ferait une psychonévrose.

    Quoiqu’il paraît qu’on l’a vue nue avec un Roi qui parle anglais
    Et qui lui aurait fait trop boire en espérant gaudrioler,
    Puis qu’il l’aurait sans retenue fouettée après l’avoir sanglée
    Avec violences et déboires et pour finir l’aurait violée.

    Du schnaps avec le chancelier, du gin avec Charles, je crois,
    Qui aurait, comme à une fille publique, dit, de sa noble particule :
    « De peur que vous ne chanceliez, ralliez-vous à votre Roi,
    Puis quittez cette république et son président ridicule ! »

    Crac, Marianne a dessaoulé ; Clac, Marianne l’a giflé ;
    Badaboum, Marianne a jeté toutes les bouteilles aux containers.
    Et croyez-moi si vous voulez, quand le président veut siffler
    Son Martini bien agité, elle lui fait un doigt d’honneur.

    Tableau de Lars Helweg.

  • Le parcours de Marianne

    Quel parcours fantasmagorique que celui de la République
    Que Marianne suit depuis plus de deux siècles maintenant.
    Cinq fois elle a changé catégorique de constitution qui explique
    Qu’elle voudrait voir sortir du puits la Vérité la soutenant.

    Apparemment ce n’est pas gagné ; le jeu et les dés sont pipés ;
    Le jeu de l’oie a égaré la clef de la case prison ;
    Aux échecs se sont castagnés les joueurs bien trop dissipés
    Les partis sont contrecarrés de ne rien voir à l’horizon.

    Elle a essayé la marelle afin d’atteindre le paradis
    Mais une pluie est survenue et ses tracés sont effacés.
    Il reste bien une passerelle qui ne couterait pas un radis
    Mais un roitelet est venu couler son bateau fracassé.

    Marianne aurait plus de chance à courir la carte du tendre
    En croquant chacun des amants après une nuit à l’Élysée.
    Il n’y aurait plus eu d’urgence à concourir sans plus attendre
    Au pouvoir qui évidemment deviendrait lors diabolisé.

    Tableau d’Audrey Kawasaki.

  • Parité bien ordonnée

    Marianne veut la parité mais elle est seule à l’exiger.
    Plus tout à fait dorénavant ; les élus sont déterminés.
    Or dans la grande hilarité, tous les ministres ont transigé :
    « On va tous se mettre en avant, maquillés et efféminés ! »

    Elisa-bête Sous-Bérou sera la première ministre ;
    Emmanuelle de la Valse, deuxième sirène d’Outremer.
    Géraldine Darmaninoux, pour une justice plus sinistre
    Et une brunette dégueulasse pour un intérieur très sommaire.

    Nos ministres ainsi travestis devront marcher d’un pas femelle
    Sur la frontière très étroite qui sépare les hommes de femmes.
    Si vous avez l’œil averti, ne les quittez pas d’une semelle
    Vous les verrez de gauche à droite faire des courbettes infâmes.

    Tableaux de Jean-Pierre Villafañe sur https://www.jeanpierrevs.com .

  • Marianne désabusée

    L’un de ces matins, fatiguée, sur les marches de l’Élysée,
    Marianne tentera de séduire un beau garde républicain,
    Au bel uniforme astiqué, dévoué et fidélisé
    Très enclin à se reproduire hors du contexte américain.

    Car Marianne est harassée par la pression de l’Amérique,
    Car Marianne est étouffée par l’oppression du roitelet,
    Car Marianne est terrassée par les décisions homériques
    De ses ministres qui ont tout fait avant de la voir chanceler.

    Doit-elle attendre les élections ou doit-elle partir pour de bon
    Avant que l’autre ne bafouille : « Chérie ne me qui-quitte pas ! » ?
    Doit-elle attendre une érection de ce gros morceau de jambon
    Dont les efforts partent en quenouille à force de mea-culpa.

    Tableau d’Audrey Kawasaki.

  • Suivez mes chiens !

    La chasse à courre à l’Élysée
    Reste un service réservé
    À une élite dont les chevilles
    Lui permettront de courir vite.

    Les ébats sont télévisés
    Entre une Marianne préservée
    Et des élus qui s’égosillent
    Dans un marasme qui s’invite.

    Car Marianne est très à cheval
    Sur l’aspect de la séduction
    Et ne s’offrira qu’au vainqueur
    Dont tous les coups lui sont permis.

    Dans la campagne qu’elle dévale
    Elle maintient en addiction
    Tous les candidats qui, en chœur,
    Vocifèrent en frères ennemis.

    Quand le jour de la chasse arrive.
    Marianne nue, immaculée,
    Montre son cul comme Fanny
    Et – ça y est ! – les chiens sont lâchés.

    Taïaut ! Tout part à la dérive
    Quand Marianne est acculée
    À se faire – quelle avanie ! –
    Baiser par un ours mal léché.

    Tableau de Maximilian Liebenwein sur https://slavikap.livejournal.com/17437112.html .

  • Oui Marianne, fais-le moi encore !

    S’il te plaît Marianne, refais-le moi encore
    La dissolution brute de l’Assemblée Nationale !
    Secoue-moi ce panier de crabes d’Albacore
    Et boute donc le feu aux multinationales.

    Inspire-leur un vent de motions de censure
    Et fais botter le cul au premier ministrable.
    Gros-Jean comme devant, la honte leur assure
    Une déculottée des plus administrables.

    Ouvre tes larges fesses et plonge le Sénat
    Au plus profond de toi dans ta chair la plus tendre !
    Après neuf mois passés dans l’étroit mécénat,
    Ils sentiront qu’ils ne perdent rien pour attendre.

    Illustration d’Oskar Garvens.

  • Marianne démaillottée

    Le premier ministre à Mayotte dit avoir mouillé sa chemise
    Hélas ce n’était pas la sienne mais celle de Marianne, hautaine
    Et furieuse qu’on la démaillote et la déshonore, soumise
    Comme une péripatéticienne de la droite républicaine.

    Tandis que l’autre bafouillait de paroles aussi dévastées
    Que l’île nue dont un cyclone a nettoyé ses habitants ;
    Et tandis qu’il en cafouillait, l’ancien ministre décontractée
    Rigolait car c’était un clone borné et incapacitant.

    Un autre vint mener la valse qui agaça les mahorais
    Déçus de s’en aller danser après en avoir déchanté.
    Et avant qu’ils en éprouvassent les conséquences abhorrées,
    Ils se mirent à pas cadencés envers Marianne à chanter :

    « Si le Roi savait ça, Marianne, Marianne, si le Roi savait ça,
    À ta robe de dentelle, tu n’aurais plus jamais droit,
    Marianne, si le roi savait ça. » †

    Tableau d’Ivan Loubennikov
    † extrait de la chanson « Le prisonnier de la tour » par Edith Piaf.

  • La ministre du sexe

    J’attends la ministre du sexe du tout nouveau gouvernement
    Qui est plongé dans la mollesse d’un chef de file bedonnant
    Car Marianne, toujours perplexe, regrette avec discernement
    Que son président lui délaisse ses charmes en l’abandonnant.

    Il nous faudrait une Aphrodite d’une santé reproductive
    Qui viendrait faire l’interface comme les Vénus de naguère.
    Après tous ces hermaphrodites aux intentions improductives,
    Je souhaiterais plutôt qu’on fasse l’amour d’préférence à la guerre.

    Une ministre pour les putes, les favorites et les maîtresses ;
    Celles qui détiennent entre leurs mains les parties intimes du pays.
    Elle mettrait fin aux disputes, à tous les signaux de détresse,
    En nous offrant des lendemains de joie sous nos yeux ébahis.

    Illustration de Norman Linsay.

  • Les vents contraires

    La droite souffle en sens contraire depuis que son jeune capitaine
    Aurait mis la main au panier au nouveau second débonnaire.
    Les vaches qu’il espérait traire se laisseront-elles faire par centaines ?
    Sans doute par l’esprit cancanier qui guide son âme divisionnaire.

    Oui mais voilà, à ce qu’on dit, le second est déboussolé
    Et confond la poupe, le centre, la proue, puis bâbord et tribord.
    Il n’a pas très approfondi sa compétence inconsolée
    D’avoir pris tellement de ventre qu’il passe souvent par-dessus bord.

    Marianne le boude paraît-il, reste enfermée dans sa cabine
    En attendant que le temps change détourné par des vents extrêmes.
    Un vent de droite battrait-il les voiles d’un état has-been ;
    Ou un vent de gauche en échange que l’bateau s’échoue à la crème ?

    Manque de pot pour le second qui veut conserver ses mandats
    Car on ne peut pas naviguer et administrer en même temps
    En attendant, il est bougon comme au jour où il quémanda
    Qu’on lui laisse sans se fatiguer un rôle bien plus important.

    Photo de John Wilhelm.

  • La lutte contre les Vax

    Les Vax ont envahi la Terre mais David Vincent les a vus
    Et mène une lutte impossible contre toute incrédulité
    Que lui imposent parlementaires et pouvoirs publics entrevus
    Dont la résistance impassible n’offre que ridiculité.

    Au moins quinze races de Vax menacent l’humanité entière
    Et s’insinuent dès la naissance en se prétendant sanitaires
    En causant des pneumothorax qui brisent toutes les frontières
    Et diminuent la résistance de la barrière immunitaire.

    Apprenez à les reconnaître : ils sont comme une force aérienne
    Qui va attaquer en piqué et diffuser dans votre chair
    Des parasites qui vont naître et vivre dans votre boîte crânienne
    Pour vous rallier et appliquer leurs sombres desseins les plus chers.

    Vous porterez un Macaron comme une B-roue de secours
    Qui atteste l’obéissance à laquelle vous aurez complu.
    Fini de jouer les fanfarons, le libre arbitre n’a plus cours ;
    Les Vax de toute leur puissance nous ont vaincus, n’en parlons plus !

    Illustration de Chris Park.

  • Rencontre au sommet

    Ceux qui pètent plus haut que leurs culs ont l’habitude des sommets
    Pour échanger tout ce qui passe hors de portée des gens d’en-bas.
    Les grands de ce monde convaincus viennent alors nous assommer
    De discours pompeux efficaces pour qu’on en demeure baba.

    Notre nouveau premier ministre, grandiloquent et ampoulé
    Détient le César de l’emphase du pitoyable Rastignac
    Partant de Pau qu’il administre comme une ville chamboulée
    Par sa longue ascension en phase avec le maire de Champignac †.

    En France, nous avons l’ENA, la Star-Academy d’État,
    Qui nous fabrique d’éminentes bêtes à concours du ridicule
    Qui termineront au Sénat ou subiront la vendetta
    D’une réaction proéminente envers leur ego minuscule.

    † Le « grand prix du maire de Champignac » est un prix décerné pour la sortie la plus amphigourique de l’année.

    Tableau de Leszek Sokol.

  • L’Amérique se rapproche

    Depuis que Riquet-à-la-houppe est rėélu en Amérique,
    Je ne sais si l’on se rapproche ou s’éloigne du nouveau monde.
    J’ai beau rechercher à la loupe, sur une Terre soi-disant sphérique,
    Une réponse, je m’accroche à quêter les médias immondes :

    « Marianne, ma sœur Marianne, ne vois-tu vraiment rien venir ?
    Je vois la statue qui verdoie, puis la liberté qui foudroie
    Et franchit la ligne médiane de l’océan pour parvenir
    À rejoindre ceux qui merdoient parmi nos élus maladroits ;

    Un roitelet qui parle anglais comme une vache l’espagnol,
    Puis un premier ministre bègue qui discourt autant qu’il bafouille
    L’autre qui a failli s’étrangler en riant comme une guignole
    Et les autres tout autant sinistres, le nez plongé dans leurs magouilles.

    Mais après deux ou trois whiskies en l’honneur de l’investiture,
    On dirait que le vent d’Otan s’affaiblit devant la Grande Ourse.
    Le président au zèle exquis qui vient pour tenter l’aventure
    Pourrait s’essouffler tout autant avant de terminer sa course.

    Illustration de Milo Manara.

  • Signé Lucifer

    L’arbre de la connaissance
    Dans les voyages organisés, sait-on sans doute quand on part…
    Quant à comment on y arrive, c’est une autre paire de manches !
    À défaut de paganiser la bible sur un faux départ,
    J’ai vu l’Eden à la dérive emporté par une avalanche.

    Chassés de l’Eden
    Adam, Ève, Abel et Caïn, cahin-caha se déplaçaient
    Cherchant des terres plus arables une fois chassés du jardin.
    Cet épisode manichéen les crispait et les terrassaient
    Et des tensions irréparables opposèrent les petits gredins.

    L’exode
    Caïn tua Abel son frère et s’enfuit vivre dans les montagnes
    Où il se trouva nez à nez avec Lilith, la réprouvée.
    Alors ensemble ils œuvrèrent, Caïn la prenant pour compagne,
    À faire année après année ce que Dieu aurait approuvé.

    Caïn l’assassin
    Voici donc Caïn, notre ancêtre descendant bien d’Adam et Ève
    Mais dont la moitié de ses gènes et de Lilith la Matriarche
    Donnent un regard qui s’enchevêtre dans la Genèse et la relève
    Sous la lumière hétérogène de notre humanité en marche.

    Lilith en marche
    Du coup, la République en marche – qui est devenue Renaissance –
    Puise ses instincts à la source de ce coup d’état arnaqueur.
    Adam était le patriarche mais c’est Lilith dont les naissances
    Ont mêlés l’argent de la bourse qui nous empoisonne le cœur.

    Le macro-complot de Lucifer
    Le sang de Caïn l’assassin qui coule aujourd’hui dans nos veines
    Retrouve ici en politique tout son venin qui prolifère.
    Si le Président à dessein nous fait connaître la déveine
    D’une France apocalyptique, c’était signé de Lucifer.

    Illustrations de Moebius.

  • L’homme qui marche

    L’homme qui marchait avec Dieu est arrivé au carrefour
    Des religions les plus stupides avec leurs règles et leurs rites.
    Le parcours plutôt insidieux qu’il suivait presque par bravoure
    N’a servi que maîtres cupides et propriétaires démérites.

    Puis Dieu étant passé de mode, l’homme a marché après le sexe
    Car Dieu ayant créé la femme, celle-ci devint sa concurrente.
    Et c’est ainsi qu’elle s’accommode de ses vêtements unisexes
    Et jette ses jupes infâmes aux orties odoriférantes.

    L’homme et la femme désormais égaux mais sans se compromettre,
    Courent maintenant après le fric auquel ensemble ils se soumettent.
    Ils ne s’arrêteront jamais car l’argent est un mauvais maître
    Dont l’attraction atmosphérique cause des plans sur la comète.

    Aujourd’hui on marche à vau-l’eau d’une attitude contre nature ;
    Dieu et le sexe sont réfutés, seul le fric est plébiscité.
    Demain on vivra en solo et soumis à la dictature
    D’un pouvoir sans cesse affuté par l’inculture sollicitée.

    Tableau de Jay Coby.

  • Merci d’être Vénus

    Merci de venir regarder ce qui se cache sous la banquise
    Une fois les pôles fondus, vous y trouverez vos déchets.
    Merci de vous être hasardés au large des Îles Marquises
    Et laisser la mer morfondue d’y avoir planté vos crochets.

    Merci de faire travailler l’industrie de l’aviation
    Qui transporte les poires argentines mises en bocal en Thaïlande
    Pour être encore rapatriées à cause de déviation
    Avec oranges et clémentines plantées en Nouvelle-Zélande.

    Merci de visiter nos pôles afin d’en activer la fonte
    Sur vos beaux bateaux de croisière, véritables cités flottantes
    Qui relient chaque métropole aux meilleurs sites laissés-pour-compte
    Par le tourisme ferroviaire et maritime de la détente.

    Merci d’envahir nos contrées et de faire monter les prix
    De l’immobilier provoqué du fait de l’offre et la demande.
    Merci pour avoir démontré que tout ce qu’on avait appris
    Ne servira qu’à évoquer que c’est l’absurde qui commande.

    Tableaux d’Ana Hernandez San Pedro.

  • L’année du toucan

    Cette année est celle du toucan qui est son animal fétiche ;
    Il est l’ami des complotistes, activistes et lanceurs d’alertes.
    Les attaqués, les attaquants, Amerloks, Russkofs et British
    Contre terroristes jusqu’au-boutistes pourront lancer leurs guerres ouvertes.

    Dans la forêt amazonienne, les Indiens disent du toucan
    Qu’il ne crie que lorsqu’un danger se présente à proximité.
    D’après des sources étasuniennes, l’OTAN fait autant de boucan
    Qu’il veut prétendre nous arranger la paix en toute illégitimité.

    Autant en emporte le vent, un vent de conquête en puissance,
    Un Monopoly à l’échelle du monde et de ses présidents.
    D’occident au pays levant, l’accent est mis sur la croissance ;
    Ce secret de polichinelles devient de plus en plus évident.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance.
    Source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Au lit, l’an neuf !

    Au lit, l’an neuf, je dormirai toute l’année pour passer outre
    Les bêtises les plus immondes de l’actualité dramatique
    Car autrement je vomirais les déclarations des Jean-foutre
    Qui nous pourrissent ce pauvre monde de leurs intérêts pragmatiques.

    Pour la Saint-Valentin, je dors toujours encore pour éviter
    Que Marianne me délaisse pour Bernadette Sabayrou
    Avec sa bande de galantins tout autour qui vont léviter
    Pour piquer les sous dans la caisse et fuir sur les chapeaux de roue.

    Au printemps, j’ai toujours sommeil à cause du ton ennuyeux
    Dont le marlou de Marianne fait ses discours volumineux.
    Et l’été, je baille aux corneilles devant le chemin périlleux
    Que me fait suivre le fil d’Ariane pour sortir de ce sac de nœuds.

    L’automne passe et puis l’hiver, j’ai opté pour l’hibernation.
    Ne me réveillez pas avant l’année deux mille vingt-sept
    En espérant que l’univers nettoiera la consternation
    De ce polichinelle navrant à n’pas prendre avec des pincettes.

    Tableau de Rob Gonsalves.

  • Imperium artificialis intelligentiae

    Il faut admettre qu’ils sont plaisants ces petits moteurs de recherche
    Avec GPS intégré, intelligence artificielle,
    Que tous utilisent à présent pour ne pas passer pour faux derches
    Devant ceux qui ont déjà migré vers la souveraineté logicielle.

    Je Googelise, tu Microsoftes, il Appelle et elle Netflixe,
    Nous YouTubons, vous Facebookez, ils ou elles Mozilla Firefoxent.
    Lorsque les vieux livres ripostent, le numérique devient prolixe
    Et notre histoire, c’est le bouquet, est réécrite, quel paradoxe !

    L’argent qui était mauvais maître va, en se dématérialisant,
    Devenir le Dieu progiciel servi par les prêtres en réseau.
    Le moindre pas au kilomètre est surveillé dès à présent ;
    Penser devient superficiel et l’homme est vraiment un roseau.

    Roseau qui plie mais ne rompt pas comme celui de La Fontaine
    Et non plus un roseau pensant des pensées de Blaise Pascal.
    On passera de vie à trépas mais l’âme mise en quarantaine
    Sur des serveurs nous dispensant d’un divin paradis bancal.

    Illustration trouble sur https:degooglisons-internet.orgfrmedias .

  • Dans l’intimité de Marianne

    Dans l’intimité de Marianne

    De tous les pays se rassemblent les présidents en exercice
    Pour participer aux sommets des nations plus ou moins unies.
    Les conversations se ressemblent parmi les gens du box-office
    Par des mots qui viennent assommer Marianne qui s’en trouve démunie.

    Car Marianne s’ennuie beaucoup, si peu sans passion ni folie
    Car les promesses s’éternisent mais rien de concret n’s’établit.
    Elle sait très bien qu’à tous les coups, malgré les pourparlers polis,
    Les armes qui se modernisent suivront leur cours préétabli.

    Alors Marianne s’est mise à nu pour faire l’amour plutôt que la guerre
    Et invite les dirigeants le soir dans son lupanar rose.
    Pour ne pas être reconnus, ils portent des masques vulgaires,
    Grotesques et désobligeants pour cacher leurs ballets moroses.

    Puisqu’il faut se baiser ensemble entre royaumes, entre nations,
    On joint l’utile à l’agréable et, autant que faire se peut,
    Marchands du temple se rassemblent pour subir la domination
    Des voies les plus impénétrables des dieux aux micmacs sirupeux.

    Tableau de Raluca Vulcan sur https:www.artmajeur.comraluca-vulcan?view=grid#artworks .