Catégorie : Reflets Vers inédits

Les maladroits, les trop osés, les non satisfaisants, les « à revoir » et tous ceux qui auraient sans doute dû finir à la poubelle.
Ils n’ont pas été choisis. Trop vifs, trop mous, trop bruts, trop flous.
Mais ils sont là. Fragments d’élan, chutes de vers, éclats d’essai.
Ils ne brillent pas toujours… mais parfois, ils clignent de l’âme.

  • L’homme en vert

    L’homme en vert

    L’homme qui voyait la vie en vers et l’écrivait dans ses poèmes
    Illustra celles de ses semblables par ses « Nouvelles de Nulle-part ».
    Une utopie pour se mettre au vert dans un avenir de bohème
    Où toutes choses invraisemblables remettraient les pendules au départ.

    J’ai, moi aussi, imaginé des mondes idylliques utopiques
    Où l’on viendrait après sa mort et vivrait d’amour et d’eau fraîche ;
    Hommes et femmes avoisinés en société philanthropique.
    Ce n’est qu’un rêve mais sans remords d’avoir juste entrouvert la brèche.

    Nous sommes tous un peu pareils, nous qui nous créons des histoires
    Pour dédramatiser ce temps qui passe impitoyablement
    Et qui vient nous tirer l’oreille à chaque seconde rédhibitoire
    Mais qui nous rend plus résistant envers un vif accablement.

    Autoportrait de William Morris.

  • La libération

    La libération

    Une fois les forêts disparues, que deviendront les colibris ?
    Sans leur biotope naturel, comment leur trouver un logis
    Quand bien même à peine secourus, il faudra les mettre à l’abri
    De notre monde culturel et sa triste technologie.

    Par une étrange métaphore, une fille aux fruits défendus
    Pourrait loger ces butineurs dans une cage en bois tressé.
    Puis leur offrir le réconfort de sa poitrine aux seins tendus
    Dont les mamelons affineurs sécrètent un bon lait dégraissé.

    Imaginez-vous le spectacle d’une jolie fille toute nue
    Ouvrant la cage aux volatiles pour leur accorder la tétée !
    J’assisterais bien au miracle de la nourrice soutenue
    Par sa vénération utile pour les nourrir à satiété

    Tableau de Steven Kenny sur https:www.kaifineart.comstevenkenny?m=1 .

  • En mode nature

    La vie secrète des forêts doit aux caméléons la mode,
    L’art de se confondre au décor pour vivre heureux, vivre caché.
    Sous la lumière phosphorée des sous-bois chacun s’accommode
    À s’adapter de tout son corps enraciné et rattaché.

    Boutonnée de champignons d’or, la robe verte naturelle
    Rafraîchie d’un peu de rosée sèche sous un soleil discret.
    Sous le vent doucement s’endort une timide pastourelle,
    Fée sauvagine et reposée parmi la flore et ses secrets.

    Les escargots viennent aux nouvelles des oiseaux météorologues
    Qui prédisent vents et marées d’après le vol des papillons.
    Les hirondelles à tire-d’aile, vénérables entomologues,
    Réveillent la belle chamarrée d’une abondance d’oisillons.

    Tableau de Steven Kenny sur https:www.kaifineart.comstevenkenny?m=1 .

  • La sœur d’Icare

    La sœur d’Icare

    Dans l’oasis abandonnée quelque part dans le Sahara
    Qu’elle ne pouvait pas traverser, la fille était désespérée.
    Cependant elle s’est adonnée, pour se tirer de l’embarras,
    À écouter et converser avec pilotes invétérés.

    La sœur d’Icare, plus futée et surtout plus perfectionniste
    Se harnacha d’une cigogne pour conquérir la voie des airs.
    Avec quelques branches affûtées au volatile protagoniste
    Elle put s’envoler sans vergogne et traverser tout le désert.

    On ne la revit plus jamais ; nul sait ce qu’elle est devenue.
    S’est elle échouée dans le ciel, a-t-elle perdu ses repères ?
    A-t-elle atteint les hauts sommets des monts d’une Olympe inconnue ?
    Sans doute un aigle providentiel l’a recueillie sur son repaire…

    Tableau de Steven Kenny.

  • L’amante religieuse

    Ne saluez surtout pas Marie après que son fils l’a mordue
    Quand elle vient, poitrine écumante, protester envers l’Esprit-Saint !
    Elle vient se plaindre à son mari et sa Trinité distordue
    Pour cette mission opprimante pour laquelle elle donne le sein.

    Être future Sainte Vierge pour quelques milliard de chrétiens
    Ne justifie pas la disgrâce que l’enfant Jésus lui impose.
    Elle a beau allumer des cierges pour lui réclamer un soutien,
    Ses mamelons demandent grâce et tous les quarts d’heure, une pause.

    Aussi, chrétiennes, mes chères sœurs, priez seins nus dans les églises
    En souvenir des mamelons que Jésus a martyrisés !
    Je me dois d’être le défenseur pour qu’enfin se généralise
    Cette pratique dans les salons où le culte est autorisé.

    Échangeons le pain et le vin qu’on présente à la communion
    Par des prêtresses nourricières aux saintes poitrines généreuses.
    Tétons l’allaitement divin qui symbolise la réunion
    De notre foi bénéficiaire à ses mamelles plantureuses.

    Tableaux de Tom Bagshaw.

  • L’arbre énergétique

    L’arbre énergétique

    Si nous ouvrions le troisième oeil qui voit en quatre dimensions,
    Nous verrions les autres couleurs sur l’hypercube chromatique.
    Nous noterions l’aura des feuilles et l’énergie en ascension
    D’accouchements mais sans douleur des végétaux aromatiques.

    Nous saurions quels arbres-maîtresses enfantent avec acrimonie,
    Nous distinguerions feux follets de l’autre flore masculine,
    Nous respecterions la détresse de la planète à l’agonie,
    Notre Terre-Mère affolée tisser des algues corallines.

    Mais déjà nous le ressentons en écoutant le vent souffler,
    En entendant gronder l’orage et ses averses messagères.
    Est-il trop tard ? Parlementons avec la Nature essoufflée
    Et ses éléments qui font rage sur l’humanité passagère.

    Tableaux de Kat Fedora.

  • Drôle d’oiselle

    Drôle d’oiselle

    Les petits rats sortent de l’œuf encore tout ébouriffés ;
    Juste un petit bouquet de plumes comme une touffe sur la dune.
    Leurs petits corps encore tout neuf portent un tutu dégriffé
    Dont on admire le volume dès qu’elles dansent sous la Lune.

    Ainsi ce ne sont pas des rats mais des souris apparemment !
    Il est vrai que des rats tout roses, c’est assez rare évidemment.
    Déjà l’appel de l’opéra les précipite hardiment
    Sur la scène en pleine névrose de leur public les réclamant.

    Trois petit pas, des entrechats, trois petits sauts en tours piqués ;
    Elles s’envolent comme oisillons qui osent se jeter du nid.
    Mais les oiseaux ont peur du chat et les souris sont paniquées.
    Vite, sur leurs pointes, les cotillons virevoltent à donner le tournis !

    Josie Lane photographiée par Philip Treacy.

  • In vino veritas

    In vino veritas

    Boire et faire sauter les bouchons reste un plaisir réjouissant
    Pour l’esprit dont ses escapades l’emmène à l’ivresse des sens ;
    Ainsi la femme aime les cochons et apprécie les nains puissants
    Et pour les hommes, la débandade fait à l’amour un contresens.

    Boire ou jouir, il faut choisir son paradis artificiel ;
    Bacchus mit de l’eau dans son vin en mariant Ariane esseulée
    Ils firent l’amour tout à loisir dans son palais résidentiel,
    Siège des premiers arts divins après avoir bien dessaoulé.

    Bien que Bacchus fut un maçon réputé assez tortueux,
    Ses tours bâties en tire-bouchon obligeaient maintes pirouettes.
    D’escaliers en colimaçon aux virages irrespectueux
    Faisaient, cruchon après cruchon, aux deux époux tourner la tête

    Tableau d’Alan Macdonald sur https:alanmacdonald.net .

  • Vénus telle que vous pouvez la voir

    Vénus telle que vous pouvez la voir

    Vénus a dû se rhabiller pour passer les réseaux sociaux ;
    Les faces de boucs n’appréciant pas les femmes aux formes callipyges.
    Elle a mis un déshabillé n’exhibant que muscles faciaux
    Mais masquant ses autres appas afin de garder son prestige.

    Cacher le sexe et la poitrine devient tabou universel
    Et c’est manquer à ses devoirs que d’en montrer même en peinture.
    Il existe même des doctrines qui ne montrent aucune parcelle
    De celles dont le contre-pouvoir n’est qu’une offense à la nature.

    Alors Vénus en burkini s’imposeront dans les musées ;
    Les David, rois du culturisme, seront vêtus – censure oblige.
    Terminé le monokini, les seins à l’air sont refusés
    Et pratiquer le naturisme relèvera bientôt du prodige.

    Tableau d’Alan Macdonald sur https:alanmacdonald.net .

  • Les jambes du compas et l’angle de l’équerre

    Les jambes du compas et l’angle de l’équerre

    L’art de l’équerre et du compas remonterait à l’antiquité ;
    Paraît-il même aux temps bibliques d’après des sources irrévocables.
    Mais quand on aime, on ne compte pas le nombre d’efforts acquittés
    Afin que les maths nous expliquent tous les problèmes inextricables.

    D’abord outils mathématiques pour tracer la géométrie
    Sur un plan aux normes d’Euclide, c’est-à-dire en deux dimensions,
    Le transfert paradigmatique pour gérer la volumétrie
    Des temples et des pyramides sacralisa leur propension.

    Sur ses deux jambes, le compas du cercle traque la quadrature
    Et l’équerre, à l’angle bien droit, court rattraper l’hypoténuse.
    Pour le maçon, même combat ; il doit chérir l’architecture
    Et plus il est franc et adroit, plus ses règles deviennent confuses.

    Tableau de Catherine Chauloux.

  • L’intime subconscient

    L’intime subconscient

    Par mon cordon ombilical qui m’a vibré toute sa gamme,
    J’ai l’acoustique qui me démange d’une tentation quotidienne
    Comme un fantasme musical aux douze cordes polygames
    D’une guitare sèche à long manche aux douze clefs clitoridiennes.

    Certains l’appellent l’âme-sœur ou la conscience féminine
    Qu’un musicien sait rassembler et qu’il appelle l’intuition.
    La musique offre la douceur d’une présence sibylline
    Et l’harmonie peut ressembler à l’âme en superposition.

    Sans doute les femmes artistes possèdent plus de connexions
    Car elles laissent plus de déférence à leurs consciences masculines.
    Peut-être qu’un enfant autiste a tellement d’interconnexions
    Qu’il ne fait plus la différence entre ses deux âmes orphelines.

    Tableau de Jorge do Carmo.

  • La délivrance

    La délivrance

    « Naissance » sonne comme « Délivrance » pour la mère arrivée à terme
    Mais elle résonne comme « évasion » pour un bébé neurasthénique.
    Il en ressent la recouvrance chaque fois que le monde l’enferme
    Derrière un mur de dissuasion soi-disant socio-hygiénique.

    De même pour les animaux qui s’évertuent avec courage
    À s’évader hors de la cage de n’importe quelle ménagerie ;
    Flegme et temps infinitésimaux font plus que force ni que rage
    Et bientôt cesseront les parcages dans la moindre sournoiserie.

    Devenons les libérateurs de toutes sortes de prisons,
    Qu’elles soient de clôtures d’acier ou de contraintes politiques !
    Arrêtons les adorateurs qui viennent des quatre horizons
    Exhorter leurs dieux grimaciers islamiques ou bien catholiques !

    Tableau de Steven Kenny.

  • Baisez en paix !

    Baisez en paix !

    « …Er que croissent et se multiplient toutes les espèces vivantes ! »
    Dieu a parlé, ainsi soit-il, le fruit des entrailles est béni.
    « Malgré le péché accompli, continuez la motivante
    Loi contractile et rétractile sans penser à la vilénie ! »

    Je ne sais où est passé ce texte qui s’est perdu entre les pages…
    Mais faire l’amour publiquement risque de nous faire tuer.
    Les animaux… c’est le contexte qui, pour des raisons d’élevage,
    Leur font connaître bibliquement les femelles prostituées.

    L’amour devient la maladie de l’incompréhension totale
    Les hommes cultivent leurs fantasmes, les femmes, leurs jolies silhouettes.
    Certains vivent leurs Paradis dessous l’habit sacerdotal
    Et d’autres atteignent leurs orgasmes juste au prix d’une pirouette.

    Tableau de Steven Kenny sur https:www.kaifineart.comstevenkenny?m=1 .

  • Le passage sacré

    Le passage sacré

    Après avoir été chassés du paradis, Adam et Ève
    N’ont eu de cesse de creuser un tunnel pour y revenir.
    Il fallait les voir entasser d’énormes rochers sur la grève
    Au risque de s’ faire écraser et stopper net notre avenir.

    Mais supposons qu’ils aient trouvé l’accès au jardin défendu…
    Ils n’ont pas dû le divulguer sinon ce serait mentionné !
    Ils ont peut-être alors prouvé que Satan n’a rien répandu
    Et même qu’Il a promulgué d’en faire un lieu soumissionné.

    Ainsi parmi les fils d’Adam, un petit nombre de profiteurs,
    De bouche à oreille, ont transmis le secret en se partageant,
    Hors de la foule des quidams qui demeurent leurs débiteurs,
    Ce maudit pacte compromis par l’opprobre et beaucoup d’argent.

    Tableau de Steven Kenny sur https:www.kaifineart.comstevenkenny?m=1 .

  • Sacré Gaston !

    Si la chimie est l’avenir de l’homme selon ses désirs,
    L’alchimie hissera la femme à l’apogée des féministes.
    Si j’en crois le bon souvenir des photographies de plaisir
    Un peu coquines, un peu infâmes sur les murs de notre chimiste.

    Selon l’expérience amusante du flacon d’élixir d’amour,
    Il aurait conquis aux archives une secrétaire de carnaval.
    Or sa portée est médusante car Jeanne n’était pas si glamour
    À la première tentative où prônait sa queue de Cheval.

    Illustration d’André Franquin dans l’album 7 « un gaffeur sachant gaffer », page 38, case 9 mais tronquée dans cette édition.

  • Face à femmes

    Fausses ennemies mais vraies jumelles ? Fausses jumelles, vraies ennemies
    Ou simplement complémentaires avec un pic de jalousie ?
    Chacune abrite dans ses mamelles son emblème, totem et ami ;
    Petit bateau rudimentaire ou un ours dans son jacuzzi .

    Elles m’acceptent sans problème car je sais comment les confondre ;
    La première n’aime pas les hommes et la deuxième encore moins.
    Oui, je sais, cela pose un dilemme mais je n’ai su pas quoi répondre
    Quand elles m’ont dit : « Notre royaume te sera ouvert, néanmoins ! »

    Tableaux de Maggie Taylor sur https:maggietaylor.com .

  • Défi Royal à la Royale

    Elle :
    Comment le battre à la loyale, ce roitelet de droit divin
    Qui m’oblige à courber la tête lorsque je croise son chemin ?
    Sa lignée est-elle aussi royale qu’il le prétendrait ― mais en vain ―
    Selon un titre d’opérette falsifié de sa propre main ?

    Lui :
    Comme on le dit dans la Marine : elle est canon, cette fille-là !
    L’ajouterais bien à mon cheptel, cette pouliche appétissante !
    Elle n’a pas beaucoup de poitrine mais le cul qu’il faut pour cela…
    ´Lui proposerai bien la bagatelle si elle se montre obéissante !

    Tableaux de Maggie Taylor sur https:maggietaylor.com .

  • Homme et Femme du vingtième siècle

    Petites annonces
    « Femme « steampunk » du vingtième siècle chercherait homme approprié
    Qui aimerait livres en papier, vieux vinyles et films comiques.
    Intrépide, malin et espiègle et qui, sans se faire prier,
    S’appliquerait à recopier toute ma prose astronomique. »

    Réponse
    « Chère Madame, également pratiquant de l’ancien système,
    Bibliothèque et discothèque sont les mamelles de ma culture.
    Je vous propose galamment de nous réunir sous le thème
    Des enfants australopithèques qui ont renoncé au futur. »

    Tableaux de Maggie Taylor sur https:maggietaylor.com .

  • Reine d’en haut, Reine d’en bas

    La reine d’en haut vit en été et les animaux, ses sujets
    Accourent passer leurs vacances dans la mer de Sa Majesté.
    Ils en sont tellement hébétés qu’ils en dépassent leurs budgets ;
    Le lion, en grande éloquence, ne cesse de le contester.

    La reine d’en bas gîte en hiver ; tout est gratuit même les boissons !
    Mais les ours en hibernation sont trop occupés à dormir.
    L’actualité des faits divers, d’ailleurs, ne parle que des poissons
    Qui viennent seuls ― consternation ! ― car les repas sont à vomir.

    Tableaux de Maggie Taylor sur https:maggietaylor.com .

  • La pêche aux idées reçues

    Facebook, la rue ou le bistrot ont tous quelque chose en commun ;
    Le nombre de gens convaincus de ce qui n’est qu’idée reçue.
    Les évènements magistraux comme les détails inopportuns
    Font tomber les uns sur le cul et les autres ne sont pas déçus.

    La Grande Muraille de Chine n’est pas visible de la Lune ;
    Le rouge n’énerve pas le taureau seul le mouvement peut l’affoler ;
    Le chat noir n’est pas une machine à Montmartre qui cherche fortune ;
    Les manchots restent sur le carreau… mais les pingouins savent voler.

    Tableaux de Maggie Taylor.

  • Le miroir se brisa

    Le miroir se brisa

    Alors que son cœur s’aigrisait, son âme même répondit ;
    L’esprit, par solidarité, tous ses neurones pulvérisa
    Tandis que la tête produisait une fêlure qui s’étendit
    Dans une complémentarité et le corps entier se brisa.

    Personne ne sût recoller tous les morceaux éparpillés ;
    L’amour était trop destructeur et le chagrin irréparable.
    Sa peine a trop caracolé cognant son cœur écharpillé
    Dont le mal fut le conducteur d’une destruction inénarrable.

    Tableau de Christian Schloe.

  • Rafraîchissement de la planète

    Rafraîchissement de la planète

    J’ai peut-être une solution pour combattre le réchauffement
    Sans vivre nu, les pieds dans l’eau et les problèmes de morale.
    Laissons courir la pollution et tous ces échafaudements
    Qui contribuent mélimélo à élever les eaux australes.

    Essayez donc d’imaginer Venise dans tous les pays !
    Paris sous Seine presqu’englouti dont Montmartre serait une île.
    Une fois leurs enfants marinés, les parents seront ébahis
    De voir qu’ils auront abouti à une froideur juvénile.

    Tableau de Marta Orlowska sur https:www.behance.netgallery4262059Surreal-Storybook-Ladies .

  • Vénus telle que vous ne l’aviez jamais vue !

    Vénus telle que vous ne l’aviez jamais vue !

    Facebook ne la verra jamais ni les puritains imbéciles
    Qui restent encore inconsolés d’être issus du sein de leur mère.
    Une poitrine est désormais un obstacle assez difficile
    Qui laissera inconsolées mes envies de glandes mammaires.

    Adieu Aphrodite de charme, adieu les Vénus callipyges !
    Ainsi l’amour cède la place, fruit du péché et du malheur.
    Bonjour, tous les soldats en armes, bonjour les guerriers de prestige !
    La haine et le fric dégueulasse fait l’étalage de ses valeurs.

    Tableau d’Alan Macdonald.

  • De tous mes lapins posés

    De tous mes lapins posés

    Longtemps j’ai posé des lapins à tous ceux qui se délectaient
    De chercher la médiocrité là où ils pensaient me connaître.
    On m’a planté tant de grappins en pensant qu’ils me débectaient
    Et j’en ai tant d’aspérités que j’les ai changées en fenêtre.

    Il m’en reste un, un lapin blanc qui s’amuse à déambuler
    D’un trou de mémoire à creuser dans mes échecs et mes succès.
    Finalement sans faux-semblants, c’est lui qui me fait fabuler
    De balivernes en billevesées qui m’aident à crever mes abcès.

    « Se délecter de la médiocrité d’autrui reste le comble de la médiocrité. » Amélie Nothomb.

    Tableau de Catrin Welz-Stein.

  • Lapins, ça sucre et ça suffit !

    Ne me parle pas de lapins, ces chauds lapins qui vous embrassent
    Ces beaux messieurs qui font leur trou et qui vous y glissent un enfant.
    Ni de celles qui font le tapin dehors et qui vous embarrassent
    Ces belles dames et leurs froufrous qu’elles soulèvent, l’air triomphant.

    Je ne mange pas de ce pain-là, ni de pain noir, ni de pain blanc,
    Lorsque j’y pense, j’en ai la fièvre, cela outrepasse ma vertu !
    Et si tu continues, peins-la ou écris un conte troublant
    À propos d’histoire d’un lièvre qui fait la course à la tortue.

    Tableaux d’Olga Esther sur https:beautifulbizarre.net20190129vulnerable-rebellion-an-interview-with-olga-esther .

  • Avant, pendant et après

    Avant, pendant et après

    Je fus à moitié dans papa, je fus à moitié dans maman…
    Était-ce moi ? Je ne sais pas ; j’ai oublié ce mi-moment.
    Je fis la course, je fus vainqueur, je fus la porte qui s’ouvrit
    Afin d’accueillir en son cœur la graine qui donna son fruit.

    Je suis à moitié maintenant et l’autre moitié dans la Lune ;
    Les pieds sur Terre en maintenant mon âme pour toute fortune.
    Quelque soit le choix du chemin, j’ai toujours l’esprit insouciant.
    Je n’ai pas peur du lendemain ; je sais, j’ai le cœur inconscient.

    Avant j’avais peur de la mort mais je l’ai déjà traversée
    En sautant comme un matamore dans une descente inversée.
    À l’instant du dernier soupir s’ouvrira la clef des confins
    Et juste au moment de mourir, je me découvrirai, enfin.

    Tableau d’Olga Esther sur https:beautifulbizarre.net20190129vulnerable-rebellion-an-interview-with-olga-esther .

  • Perdu la tête

    Perdu la tête

    Rêver ou être dans la Lune, ou bien avoir l’esprit ailleurs,
    Courir après les papillons, aimer à en perdre la tête,
    Voilà l’occasion opportune d’utiliser le dérailleur
    Et changer son cœur de pignon jusqu’à ce que le corps en pète !

    Tantôt se casser le bassin en se prenant pour un oiseau,
    Tantôt se fracturer le bras tout en retombant sur ses pieds,
    Toujours vainqueur du tracassin au risque de s’rompre les os
    Mes amis, – abracadabra ! – je suis pourtant toujours entier !

    Tableau de Shiori Matsumoto.

  • Les ailes coincées

    Les ailes coincées

    Toute l’apparence d’un ange, des ailes pour monter au ciel,
    Tout un corps mûrit au plaisir et une bouche multi usages.
    Mais il est un point qui dérange, un point même assez essentiel,
    L’homme en fait l’objet du désir emprisonné dans une cage.

    Les ailes coincées de méprise entre les barreaux restrictifs
    Des religions et traditions qui l’ont depuis prostituée.
    Car l’homme a peur de la surprise de ses sarcasmes destructifs ;
    Elle, elle a peur sans transition d’être frappée, meurtrie, tuée.

    Tableau de Catrin Welz-Stein sur http:artsdumonde.canalblog.comarchives2016031233502041.html .

  • Les liens d’amour

    Les liens d’amour

    Un bon lien d’amour vaut bien mieux que deux promesses pour deux mains
    Et l’homme qui aime sa femme l’attachera bien davantage.
    À lui, le rôle parcimonieux du héros qui revient demain ;
    À elle, un rôle plus infâme, ménage et tout l’apparentage.

    Mais c’étaient les clichés d’hier et l’homme a su la satisfaire
    En lui proposant des carrières adaptées à son savoir-faire ;
    Préposée à la cafetière, secrétariat pour les affaires
    Et si elle joue de son derrière une promotion tarifaire.

    Tableau de Svetoslav Stoyanov.

  • Madame la nuit

    Madame la nuit

    Trop belle pour moi, chaque nuit, je devine sa silhouette
    Dès que l’obscurité éteint ma caméra physiologique.
    Au douzième coup de minuit, aveugle, je sors de ma couette
    Dans les ténèbres un œil sans tain comme un miroir analogique.

    Des contours verts fluorescents m’invitent à suivre l’apparition
    Qui m’ouvre un troisième œil fermé sur son ineffable beauté.
    Et nos organes turgescents s’entremêlent en coalition
    D’un céleste amour confirmé dont je vous livre la primauté.

    Mais au matin, il est trop tard ! Les souvenirs de nos étreintes
    Fondent comme neige au soleil sans la moindre image restante.
    Sans doute était-elle en retard, sa présence me serait restreinte
    Aux premières prémices du réveil et son absence, déconcertante.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Voyage aux tréfonds de la nuit

    Dans mon labyrinthe des rêves où je crois errer au hasard,
    Tout est calculé à l’avance par une sorte d’ange gardien.
    Et je recommence sans trêve ce que je pensais provisoire
    Mais qui réclame redevance envers mon rythme circadien.

    Amours déçues, amours perdues, peines d’argent, peines de cœurs,
    Les couloirs du rêve m’amènent là où je dois me nettoyer.
    Ainsi cette fuite éperdue dans mes cauchemars chroniqueurs,
    N’est autre qu’un signal amène que mon totem m’a envoyé

    Tableau de Andrew Ferez sur http:artsdumonde.canalblog.comarchives2016091534325116.html .

  • Communication de nuit

    Communication de nuit

    Mon service de nuit démarre aussitôt que l’esprit bascule
    Et la responsabilité incombe alors à l’inconscient
    Qui module mes cauchemars selon les poids qui me bousculent
    À des rêves plus habilités à éveiller mon subconscient.

    Dès la connexion établie, la mémoire transfère ses données
    À des archanges spécialisés aux archives humanitaires.
    En échange, l’âme est anoblie du zèle dont elle s’est adonnée
    Pour construire et réaliser sa destinée identitaire.

    Tableau de Andrew Ferez sur http:artsdumonde.canalblog.comarchives2016091534325116.html .

  • L’impudique fontaine

    Nulle part ailleurs qu’en Belgique, vous trouverez dans un château
    Une fille plutôt impudique offrant son jet comme cadeau.
    Le sculpteur était facétieux et son modèle tout autant,
    Le chatelain fort audacieux pour l’œuvre inaltérable au temps.

    J’eusses aimé la voir jeune mère aux jolis seins gorgés de lait
    Qui aurait coulé débonnaire dans une rigole ondulée.
    Et pourquoi pas toute la famille se baignant nue dans la fontaine
    Avec les garçons et les filles pisser d’une façon hautaine ?

    Dans les jardins du château de Jehay, en province de Liège en Belgique. Sur le côté d’une allée et surplombant une cascade, une jeune femme qui dévoile son intimité.

  • Changer l’histoire

    Changer l’histoire

    À l’instar des vieux dictateurs qui ont modifié les textes
    Et falsifié les photos de leur histoire politique,
    J’aimerais changer les acteurs et adapter tout le contexte
    Et les fantômes dans leurs châteaux ne seraient jamais anxiolytiques.

    Le Chaperon Rouge épouserait le Loup en noces grandiloquentes ;
    Le Petit Poucet et ses frères se perdraient dans un labyrinthe ;
    Le Chat Botté les trouverait et, de sa belle voix éloquente,
    Leur indiquerait l’itinéraire pour rentrer at home sans contrainte.

    Peau-d’Âne conseillerait à son père de s’enticher de sa marraine ;
    Les Sept Nains devant Blanche-Neige en tomberaient leurs ceinturons.
    Et ainsi de suite j’espère qu’à notre époque contemporaine,
    On appréciera mon manège que les enfants continueront.

    Vu sur http:casalaurette.over-blog.com .

  • Pulvérisés ? Non, poldérisés !

    Pulvérisés ? Non, poldérisés !

    Depuis que le niveau des mers s’est hissé d’environ cent mètres,
    Quelques architectes visionnaires ont défié les océans.
    Aujourd’hui le constat amer de ces prétendus géomètres
    A rendu certains millionnaires et d’autres réduits à néant.

    Aujourd’hui, ils vont s’établir au sein des calottes polaires
    Qui ont fondu depuis longtemps et ne reviendront pas de sitôt.
    Ce qu’ils vont demain accomplir risque de déclencher la colère
    Des îlotiers fort mécontents dont ont coulé les capitaux.

    Tableau de Jacek Yerka sur https:postmodernism.livejournal.com464795.html .

  • C’est les rats passe impair et manque

    C’est les rats passe impair et manque

    Les dinosaures sont à l’homme ce que l’humanité est aux rats :
    Une espèce domine la Terre et puis, la quitte, bon débarras !
    Pour ceux qui suivent, leur royaume s’érige sur le conglomérat
    Des précédents propriétaires qui les laissent dans l’embarras.

    Alors recommence la survie et le partage des ressources.
    Les oiseaux maîtrisent les airs et deviennent un peu voleurs
    Mais ils sont bien vite asservis par les rats qui les cotent en bourse
    Car on manque de boucs-émissaires et surtout de souffre-douleur.

    Tableau de Catrin Welz-Stein.

  • Chanson d’une nuit d’été

    Chanson d’une nuit d’été

    Danser pieds nus sur les galets demande une plante rugueuse
    Mais le toit de notre terrasse est bien plus facile à cirer !
    Bricolons, pour nous régaler par une orchestration fougueuse,
    Un gramophone aux bonnes grâces sur l’air de « Fa Si La Si Ré ! »

    « Chansons pour les pieds, s’il vous plait ! » et nous dansons toute la nuit
    Au premier quartier de la Lune sur les traces de la Grande Ourse.
    Puis, entonnons quelques couplets au douzième coup de minuit
    Et remercions notre fortune de vivre ce retour aux sources

    Illustration de Noëlle T. sur https:www.noelleillustration.com .

  • Méprise & Surprise

    Mademoiselle était éprise d’un bel oiseau rare exotique
    Mais légèrement intimidée, elle se masquait d’un papillon.
    Ce grand dadais eut la méprise de pousser le jeu érotique
    En l’embrassant l’air décidé et lui tâtant le cotillon.

    Mademoiselle pudibonde, outrée d’avoir été surprise,
    Se retourna mais découvrit son chevalier sans passe-droit.
    Alors sa bouche furibonde fut bâillonnée sous son emprise
    D’un baiser et son cœur s’ouvrît par cet amour si maladroit.

    Tableaux d’Elena Shlegel sur https:www.tuttartpitturasculturapoesiamusica.com201308Elena-Shlegel.html .

  • Telle Guillemette

    Telle Guillemette

    Heureuse qui, telle Guillemette, a connu le goût de l’amour
    Coulant du fruit jusqu’à ses lèvres et conquérir son cœur d’api
    Afin que le garçon se permette d’ouvrir son écrin de velours
    Pour, de sa flèche chargée de fièvre, la posséder sur le tapis.

    La pomme du péché percée, le jus de l’amour consommé,
    La distillation sera longue avant d’en recueillir l’alcool.
    Puis, de la croupe renversée naîtra ou non la renommée
    D’un bébé à la face oblongue et son avenir cidricole.

    Tableau de Shiori Matsumoto sur https:iamachild.wordpress.comcategorymatsumoto-shiori .

  • Entre deux moi

    Entre deux moi

    Toujours entre deux opposés, ma vie oscille entre deux crises
    L’illusion de gagner ma vie balance avec le temps perdu.
    Mais comme je suis supposé m’adapter à chaque surprise,
    Je ballotte entre ma survie et mon avenir éperdu.

    La Grande Guerre – une première – suivie d’un temps d’entre-deux guerres
    Ne put empêcher la deuxième comme si l’échec lui incomba.
    Le confinement fait la lumière qu’on ne peut plus s’attendre guère
    Qu’à un deuxième puis, un troisième tant que durera le combat.

    Tableau de Andrew Ferez sur http:artsdumonde.canalblog.comarchives2016091534325116.html .

  • Solidarité envers la Terre

    Un jour, la solidarité envers la Terre défigurée
    Obligera les êtres humains à lui faire des concessions.
    À cause de la disparité de ses forêts dénaturées,
    Nos corps, soumis à l’examen, devront faire rétrocession.

    Notre bassin sera saisi pour assainir les océans
    Et nos poumons sacrifiés pour purifier l’air pollué.
    L’humanité, sans fantaisie, pourra s’asseoir sur son séant
    Après avoir falsifié Celle qui l’a fait évoluer.

    Photos de Charles Bentley sur https:theinspirationgrid.comdigital-collages-by-charles-bentley .

  • Orient-Express

    Orient-Express

    Depuis Paris jusqu’à Athènes, plusieurs destins se sont croisés
    Dans les wagons de la fiction et ceux de la réalité
    Dont les échos se concatènent en épopées apprivoisées
    Par un mélange d’afflictions au train des éventualités.

    Mais depuis le chemin de fer s’est heurté au rideau de fer
    Et les élans capitalistes ralentis par le communisme.
    Adieu vaches, cochons et affaires que l’on menait d’un train d’enfer
    Qui, aujourd’hui, a pris la piste d’envol vers le transhumanisme.

    Illustration de Janet Hill sur https:janethillstudio.comproductsthe-kidnapping-of-edward-pink-part-twelve?variant=31134022107197 .

  • À la vitesse d’un cheval au galop

    À la vitesse d’un cheval au galop

    L’homme qui court à perdre haleine sur une Terre en rotation
    N’imagine pas qu’il gravite autour du système solaire.
    Cheval, guépard, lièvre ou baleine, par un jeu d’accélérations,
    Courent ainsi de plus en plus vite par la contribution stellaire.

    C’est à peu près ce que je pense lorsque je marche dans la nature
    À mon allure débonnaire, riant dans le vent qui balaye,
    En voyant combien se dépense ce sportif en musculature
    Pour finir aussi stationnaire que moi tout autour du Soleil.

    Tableau de Rafal Olbinski.

  • À cheval sur tous les possibles

    À cheval sur tous les possibles

    Ce qui me paraît ordinaire, presque empreint de banalité,
    Deviendrait extraordinaire dans une autre réalité.
    Une Télé-Univers en chaînes de transmissions simultanées
    Dont les programmations s’enchaînent au fil des mois et des années,

    Ce que je crois vivre au présent est en vérité retransmis
    En maintes saisons concomitantes avec flash-backs et passerelles.
    Et le soleil omniprésent est une source d’ectoplasmie
    Dont la lumière intermittente flashe des mondes parallèles.

    Tableau de Rafal Olbinski.

  • Le miroir à trois temps

    Le miroir à trois temps

    Mon miroir inverse l’espace ; droite et gauche sont permutées.
    Saurait-il renverser le temps, passé et futur transposé ?
    Mon passé quitterait l’impasse où le temps l’aurait transmuté
    Et le futur serait d’autant déjà écrit et composé !

    Il refléterait les photos de ma folle jeunesse écoulée
    En me renvoyant le visage au délai déduit de ma mort.
    Bébé qui fait ses rototos deviendrait vieillard écroulé
    Devant la bobine que mon âge lui renverrait avec remords.

    Illustration de Marie Cardo.

  • L’amour aimanté

    L’amour aimanté

    Si la Saint-Valentin recharge les accus des cœurs langoureux
    Par les amours court-circuitées de coups de foudre et de tonnerres,
    La mise à la terre décharge les petits bisous amoureux
    Échangés dans l’exiguïté d’une rencontre terre-à-terre.

    Gare aux baisers à courant faible car ils se révèlent collants
    Et la séparation exige une double polarité !
    Quant à l’indispensable règle – préservatifs bien isolants –
    Dans ce cas, le jus se dirige vers plus de régularité.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Madame de la Chandeleur

    Madame de la Chandeleur

    Madame de la Chandeleur porte l’habit une fois par an
    Parée de galons paraffine avec bougies et oriflamme.
    Elle nous parle avec chaleur de ses ancêtres, ses parents,
    Le Roi, le Prince et la Dauphine dont elle ranime la flamme.

    Mais ne parlez pas de flamber, ses crêpes au chouchen ou au rhum
    Qui lui évoquent la détresse survenue au cours de l’automne
    Car ses aïeux ont succombé à un incendie au forum
    Des Halles par la maladresse d’une cuisinière bretonne.

    Photo de Helen Sobiralski.

  • L’autre perception

    Plus je m’enfonce dans mes vers à la recherche de ma muse,
    Plus celle-ci reste étrangère à ma couleur fondamentale.
    Je peux scruter tout l’univers dans tous les sens si ça m’amuse
    Sans que jamais la messagère rappelle mon âme sentimentale.

    Mais si j’accepte de m’ouvrir à l’inconnu, à l’imprévu,
    Si je prends le temps d’écouter un chant nouveau de vérité,
    Je n’aurai plus qu’à découvrir les œillères qui brouillent ma vue
    Pour cesser d’être dérouté par souci de sécurité.

    Illustration de James Jean.

  • Mère nature s’inquiète un peu

    Mère nature s’inquiète un peu

    Mère Nature, consciencieuse, surveille l’aventure humaine
    Qu’elle trouve assez dissipée, bien au-delà de la normale
    D’une volonté capricieuse qui rabâche au fil des semaines
    Le désir de s’émanciper de ses racines animales.

    Les unes ne veulent plus être femmes aux dernières actualités
    Et jugent la pénétration comme phallocrate dictature.
    Elles refusent le rôle infâme qu’impose leur sexualité ;
    Quant aux hommes, leur génération ne pense qu’aux belles voitures.

    Tableau de Catrin Welz-Stein sur http:artsdumonde.canalblog.comarchives2016031233502041.html .

  • Tout ça, c’est Dieu qui joue aux dés

    Tout ça, c’est Dieu qui joue aux dés

    Si la quadrature du cercle a nui aux mathématiciens,
    L’Univers est indécidable et triche avec ses propres lois.
    Moi qui ai soulevé le couvercle par esprit pythagoricien,
    Je n’y ai vu qu’une formidable supercherie de bon aloi.

    Ceux qui croient que la Terre est plate utilisent des règles pirates ;
    Ceux qui pensent que l’Univers est infini, sont démodés ;
    Ceux qui lisent sur l’omoplate d’un chameau la dernière sourate
    Et ceux qui font tout de travers, tout ça, c’est Dieu qui joue aux dés.

    Tableau de Validimir Kush.