Catégorie : Reflets Vers inédits

Les maladroits, les trop osés, les non satisfaisants, les « à revoir » et tous ceux qui auraient sans doute dû finir à la poubelle.
Ils n’ont pas été choisis. Trop vifs, trop mous, trop bruts, trop flous.
Mais ils sont là. Fragments d’élan, chutes de vers, éclats d’essai.
Ils ne brillent pas toujours… mais parfois, ils clignent de l’âme.

  • Le jour de la découverte

    Le jour de la découverte

    La première fois que j’ai trouvé ce que je n’devais pas savoir,
    Ils n’ont rien dit alors qu’avant ils m’en menaçaient vertement.
    Mais j’ai désiré me prouver à moi-même – c’était mon devoir –
    Et quitte à aller de l’avant, j’ai passé leur consentement.

    J’ai su comment faire les bébés et je suis devenue humaine ;
    J’ai compris que Dieu représente le pouvoir des hommes gloutons.
    J’ai appris qu’en être imbibé telle une gentille catéchumène
    C’est comme ainsi dire « présente ! » quand on appelle les moutons.

    J’ai découvert que tout le monde ne dis jamais la vérité ;
    J’ai appris que la vérité dépend de qui est le plus fort.
    Ce qu’ici est jugé immonde, est vu ailleurs comme mérité
    Et que ma seule témérité me demande beaucoup trop d’effort.

    « J’ai vu que la peur nous enchaîne, et j’ai refusé le carcan,
    Que ceux qui prêchent la morale sont souvent les pires menteurs.
    J’ai su que l’ombre se déchaîne quand la vérité prend l’élan,
    Mais qu’un regard clair se dévoile au feu des esprits scrutateurs. »

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux de le créditer.

  • Aramisse

    Aramisse

    Soudain j’ai cru voir Artémis
    Sortant d’une chasse aux virus
    Mais il s’agissait d’Aramisse,
    Mousquetaire du Saint-Utérus.
    La Capitaine fine lame
    Qui découpe au juste milieu,
    Vêtue d’une simple cape-flamme
    Et d’une paire de bottes-des-sept-lieues.

    Elle est nue – c’est son uniforme –
    Car s’habiller n’est pas son vice ;
    Dissimuler toutes ses formes
    Prend trop de temps à Aramisse.
    De toutes façons, elle est rapide,
    Nul n’a le temps d’apercevoir
    Le cul de la jeune intrépide
    Sauf celui qui en a le pouvoir.

    Mais il est mort, celui qui a vu,
    Ses fesses sous la redingote ;
    C’est pour cela qu’en cas d’imprévu,
    Elle disparaît sous sa capote.
    Le Roi l’a vu, il n’a rien dit,
    Ou plutôt juste avec les mains
    Qui ont tâté ses fesses arrondies
    Et tout le reste du corps humain.

    Il l’aurait nommée Capitaine
    Mais ne me demandez pas pourquoi ;
    Lui qui courait la prétentaine
    Avec tant d’autres en resta coi.
    Si elle est nue, c’est grâce au Roi
    Ou plutôt à cause de lui
    Car il l’appelle – il a le droit –
    Toutes les heures de la nuit.

    (Et du jour aussi mais c’est une autre histoire…)

    Tableau de James Montgomery Flagg sur https:arthive.comfrartists12052~James_Montgomery_Flagg

  • La mort douce

    La mort douce

    Parfois la Mort Douce en a marre d’être accusée de tous les maux
    Alors qu’elle atténue le mal, la maladie et la souffrance.
    Mais on la traite de cauchemar, de diablerie à demi-mots,
    De vice tordu, animal, voire prédateur à outrance.

    On la voit laide, repoussante et d’une odeur nauséabonde
    Vêtue d’un suaire pour cacher son âme noire à contrecœur.
    Parfumée d’une eau croupissante, brandissant une faux immonde
    Pour vous trancher et détacher la tête du corps et du cœur.

    C’est ainsi que je la voyais et puis elle m’est apparue
    Toute belle et toute menue, d’une véritable beauté.
    Et tandis qu’elle m’octroyait la grâce d’avoir comparu
    Devant toutes les têtes chenues des dieux, j’ai eu la primauté :

    Une mort douce garantie, satisfait sinon remboursé.
    Je vous écris de l’au-delà car je vais revenir bientôt ;
    En tant que défunt apprenti, j’ai le droit de me ressourcer
    Et faire un repas de gala une fois par an à Toronto.

    Tableau de Brom sur https:www.bromart.com .

  • Gare à la femme !

    Gare à la femme !

    Une femme peut en cacher une autre ; non seulement deux mais même trois
    Et selon l’âge elle se cache derrière l’enfant, l’ado, la mère.
    Bien que je me fasse l’apôtre du Féminin Sacré Étroit
    Je mets en garde les potaches à goûter la pilule amère !

    En voiture, Lily la tigresse, ses enfants dans le siège auto
    Tuera le conducteur distrait qui l’empêchera d’avancer.
    Après l’amour et les caresses, l’ado traquera in petto
    Ses rivales qu’elle tue d’un trait qui oseraient la devancer.

    La faute en incombe au vagin ; cet œil qui fait loucher les gars
    Et qui ferait perdre la tête à Monseigneur et tous ses saints.
    Ainsi que le goût sauvagin, responsable de tous les dégâts
    Que l’on dénombre après enquêtes qui leur feraient durcir les seins.

    Illustration de Milo Manara.

  • L’art du buste aux oiseaux

    L’art du buste aux oiseaux

    La capricornette au printemps retrouve ses bois de vingt ans
    Et de belles mamelles robustes qui lui assurent ainsi le buste.
    Boules de graisse et du millet pour les entendre gazouiller
    Ses petits oiseaux de l’année sur ses branches se pavaner.

    Nue comme une idée sauvagine, elle se dresse sur l’herbe aubergine ;
    Les merles picorent son visage, les mésanges dans le paysage
    Apportent en catimini des branches pour faire leurs nids
    Tandis qu’elle glisse entre ses cuisses un petit bâton de réglisse.

    Le petit bâton de réglisse faisant bien vite son office,
    Elle doit écarter les jambes pour bien dégager l’entrejambe
    Dans lequel une oie voleuse est de plus en plus cajoleuse
    Jusqu’au son tellement aigu qu’il en trahit son feu au cul.

    Elle gémit dans les fougères, laissant choir les dernières barrières ;
    Des moineaux chient sur ses paupières, déclarant la guerre aux vipères.
    Sa chevelure est une forêt pleine de galipettes sur la plaine
    Où s’élancent les bergeronnettes, farceuses, friponnes, et malhonnêtes.

    Mais la plaine devient violette et la fille devient volette ;
    Voici l’heure du capricorne et surtout sa lubrique corne
    Qu’il vient planter entre les cuisses de la fille afin qu’elle puisse
    Crier, jouir, s’épanouir et puis enfin s’évanouir.

    Tableau de Vasilisa Romanenko.

  • Le poignard

    Le poignard

    Sans doute qu’en principe ôtée, la culotte n’est plus nécessaire
    Et la lame sort du fourreau sans coup férir, à point nommé.
    Je pense à la déculottée que va donner cette émissaire
    Qu’elle assénera tel le bourreau victime de sa renommée.

    Peut-être qu’elle attend que l’on vienne, peut-être pas… le sang l’ennuie…
    Elle voulait l’amour, pas la guerre, mais le poignard tranche entre eux deux.
    Ses seins aspirent, quoi qu’il advienne, à s’évader dès cette nuit
    Et sa beauté nue désespère les clients bien trop galvaudeux.

    Tranche, tranche ! Pleure, sanglote, venge-toi, fais couler le sang !
    Le poignard ôté de l’étui doit goûter la chair ennemie.
    Tue, tue, tue ! Et taille la glotte à même le cou rougissant
    Qui bouillonne, jaillit et luit ; le corps tombant en anémie.

    Mais nul ne sait, dans l’escalier, si c’est l’amour ou bien la haine
    Qui fit jaillir, d’un sein troublé, l’étincelle au tranchant du jeu.
    Elle sourit, peut-être absente, ou bien trop lasse de leur peine,
    Puis s’abandonne, gorge offerte, à l’éclat noir de ce qu’elle veut.

    Un soutien gorge dégrafé dans la bouche du cadavre exsangue
    Comme si l’œuvre était signée Lucifera-les-cuisses-fraîches.
    On l’entend déjà s’esclaffer en courant nue, tirant la langue
    Comme si elle était assignée à rire d’une voix revêche.

    Illustration d’Enki Bilal.

  • Faisons le point sur la sirène !

    Faisons le point sur la sirène !

    Les sirènes ont changé de cap — fini les rochers, les naufrages ;
    Elles gardent les lignes marines avec un compas dans l’œil vif.
    Elles notent l’attitude des hommes comme on inscrit sur une page
    Les erreurs de point au sextant d’un capitaine trop naïf.

    La queue entre les méridiens, leurs chants flirtent avec l’équateur ;
    Elles savent que l’amour, parfois, dérive en douce vers les tropiques.
    Elles dressent des cartes secrètes au rythme des flots médiateurs
    Dont les flux mal orientés malmènent les mathématiques.

    Ne les cherchez plus aux récifs : elles voguent sur fonds numériques
    Surtout lorsque les cœurs s’égarent dans les amours analogiques.
    Une main sur la rose des vents, l’autre sur des rêves chimériques,
    Elles surgissent à contre-voie comme hérésie biologique.

    L’habitude des latitudes et la langueur des longitudes
    Troublent trop souvent le marin qui navigue sur les parallèles.
    Et puis enfin, de lassitude, son bateau perd de l’amplitude
    Et le naufrage devient serein quand la sirène l’interpelle.

    Illustration vue sur https:thesketchanddoodleclub.comnautical-vintage-digital-papers .

  • Petite sirène, mon amour !

    Petite sirène, mon amour !

    La suite serait délectable à raconter mais la censure
    M’oblige à taire les moments trop intimes avec ma sirène.
    Pourtant il serait regrettable de taire comment nos cœurs conçurent
    Leurs amours tout en slalomant, moi mon corps, elle sa queue de reine.

    La question du sexe des anges ne se pose pas pour la sirène ;
    Sa queue s’entrouvre et puis s’adapte à la mienne tout simplement.
    Dans l’eau, c’est un drôle de mélange ; elle colle sa bouche sereine
    Sur la mienne et ainsi je capte un souffle amer mais amplement.

    Le Kâmasûtra sous les eaux vaut mille fois celui sur Terre
    Et les positions aquatiques se révèlent plus audacieuses.
    Sans doute seulement les oiseaux connaissent ce coït salutaire
    Dans l’atmosphère fantasmatique aux voluptés si délicieuses !

    Nos corps glissaient dans l’eau profonde en un ballet d’ombres jumelles,
    Épousant l’onde et ses secrets dans un vertige originel.
    Quand vint l’instant où nos deux mondes se fondirent en une étincelle,
    Je crus saisir l’instant sacré dans son regard incriminel.

    Mais l’extase avait un prix sombre, un pacte aux clauses irréelles,
    Dans ses étreintes sempiternelles, mon souffle en vain chercha le sien.
    Quand je voulus fuir vers les ombres, sa bouche se fit plus cruelle
    Et j’eus l’épectase éternelle aux tréfonds des abymes anciens.

    Illustration de Nicole Claveloux.

  • La détente du démon du peintre

    La détente du démon du peintre

    Peindre des nus matin et soir et plus selon affinité
    Fatigue le démon du peintre dont la main ressent des douleurs.
    Et plusieurs fois elle va surseoir à l’œuvre avec sérénité
    Après avoir pendu au cintre sa blouse entachée de couleurs.

    Lorsque le peintre est une femme, point de modèle ne lui consent ;
    Elle se peinture le corps et s’étend sur la toile vierge
    Où elle pratique ce que d’infâmes gens jugent alors indécent
    Mais qui reflète mieux l’accord de tout l’amour qui la submerge.

    La blouse serait inutile ; elle s’en sert juste après la douche
    Tandis que sèche son empreinte sur le tableau surexposée.
    Mais ce bout de tissu futile évite les regards farouches
    Des passants à l’âme restreinte quant à la garce supposée.

    Lorsque j’ai rencontré l’artiste, elle m’a sous toutes les coutures
    Photographié le corps partout et surtout mon intimité.
    Tous ses tableaux avant-gardistes furent une nouvelle mouture
    De l’art dont le meilleur atout est sa luxure illimitée.

    Tableau d’Alberto Mielgo.

  • Pensées éparses et saugrenues

    Pensées éparses et saugrenues

    Tu peux sortir nue, si tu veux, mais n’oublie pas de te couvrir ;
    Un rhume est si vite arrivé et les tétons sont si sensibles !
    Si j’ai le droit de faire un vœu, ce serait de pouvoir t’offrir
    Un truc pour faire saliver d’envie mon organe extensible.

    Tu peux sortir incognito sans crainte pour ta renommée
    Car l’attirance des appas surpasse le portrait-robot
    Par les organes génitaux qui parviennent à point nommé
    À rendre les hommes babas qui trouvent ton charme trop beau.

    On se souvient des émotions, du plaisir démultiplié
    Mais l’image de la première fille n’y est pas toujours rattachée ;
    Malgré son corps en promotion auquel on a dû se plier,
    Le visage est parti en vrille noyé de sens amourachés.

    Au paradis des femmes nues, je viendrai pour y dénicher
    Celle que mon cœur a élue par un charme des plus bénins.
    Et son visage revenu d’entre tous mes portraits fichés
    Rayonnera dans l’absolu qui est l’Éternel féminin.

    Tableau de Robert Edward McGinnis.

  • Rideau !

    Rideau !

    « Rideau ! Ça suffit, s’il vous plaît ! Elle peut aller se rhabiller !
    On l’a reconnue tout de suite, la petite sirène angélique.
    Quelle sinécure et quelle plaie que l’entendre ainsi babiller
    Qu’elle est prétendument en fuite mais aux desseins machiavéliques. »

    Ainsi annonçait le speaker devant un public étonné
    D’apercevoir une ingénue drapée d’un rideau de velours.
    Il disait ça à contrecœur mais sa voix avait détoné
    Et surpris la jeune inconnue devant le premier rang balourd.

    Mais soudain la petite sirène – car c’était elle, évidemment –
    Vint et fit tomber le rideau devant l’assemblée médusée
    Qui, par une ovation sereine, apprécia incidemment
    L’invite à une libido envers leurs femmes désabusées.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux de le créditer.

  • Pas de réponse au bout du fil

    Pas de réponse au bout du fil

    Hélas toujours pas de réponse aux demandes du chat perché
    Qui passe nuit blanche sur nuit blanche à guetter l’appel de la Lune
    Qui ne dit pas ce qu’elle pense – sans doute est-ce trop recherché
    De s’taire avant que n’se déclenche une aurore jugée opportune.

    Il fallut attendre vingt ans – soit sept mille trois cent nuits –
    Avant qu’un émissaire lunaire ne lui réponde au bout du fil.
    Un prince de quatre-vingt printemps doté d’une barbe inouïe
    Mais l’image étant lacunaire, personne ne vit son profil.

    Lorsqu’enfin la fille se réveille après un sommeil prolongé,
    Le prince ayant suivi le fil se poste devant la fenêtre.
    Et si la fille s’émerveille, c’est d’être restée allongée
    Si longtemps que sa vie défile et qu’elle meurt avant de naître.

    Tableau d’Arléne Graston.

  • Les démêlés de Médusa

    Les démêlés de Médusa

    Sera pétrifié d’horreur qui ose regarder
    Dans les yeux la gorgone aux cheveux de serpent.
    Cependant elle-même doit aussi se garder
    Des miroirs qui renvoient le mauvais sort frappant.

    Alors pour se coiffer, Ô Zeus quelle galère !
    Les serpents qui s’emmêlent comme nœuds de vipère.
    Les brosses inefficaces la mettent en colère
    Et les peignes impuissants font qu’elle vitupère.

    Lorsque vous la croisez, n’ouvrez pas vos grands yeux
    Proposez-lui plutôt d’ôter ses pellicules.
    Massez-lui donc la nuque et les serpents soyeux
    S’aligneront sans trop friser le ridicule.

    Illustration de Dean Yeagle.

  • Le meilleur ami de la femme

    Le meilleur ami de la femme

    Le p’tit chien-chien a sa mémère avec son sens de l’à-propos
    Saura lui apporter de l’aide par son rôle conciliateur.
    Avec les gêneurs éphémères, il n’y a aucun quiproquo ;
    Qu’elles soient jeunes, belles ou laides il est déstabilisateur.

    Mais il est gaffeur par moment quand il la ficèle de sa laisse,
    Quand il l’entraîne dans la rivière ou renifle un coup sous sa jupe.
    Je pourrais écrire un roman de ce qui arrive à ses drôlesses
    Quand il leur tire la brassière sauf que… peut-être elles ne sont pas dupes…

    Illustration de Dean Yeagle.

  • La nuit où j’ai rêvé d’Aphrodite

    La nuit où j’ai rêvé d’Aphrodite

    Celui qui rêve d’Aphrodite, ce n’est pas l’esprit mais le cœur ;
    Le corps aussi par exigence d’une essentielle bandaison.
    Quant à l’âme, c’est chose dite : elle sait que l’amour est vainqueur
    Et la plus belle intelligence c’est aimer plus que de raison.

    Par cette fenêtre hygiénique qu’est le rêve, je réconcilie
    L’âme, le corps, l’esprit, le cœur à ma véritable origine.
    Animal anthropogénique, j’aime sentir ma chair avilie
    À éjaculer ma liqueur pour la Vénus que j’imagine.

    Jamais de la vie n’oublierai la première fois que j’ai rêvé
    D’elle sans comprendre vraiment le pourquoi de cette obsession.
    Et savoir que je publierais cette souvenance préservée
    Et attirante comme un aimant m’a valu cette indiscrétion.

    Tableau d’Ernst Fuchs.

  • Rencontre avec un ange

    Rencontre avec un ange

    Vous me croirez si vous voulez, une fois de plus n’est pas coutume
    Mais j’ai vu l’ange débouler avec moins que rien de costume.
    De grande taille, j’lui arrivais au niveau du plexus solaire
    Tandis que ses mains me rivaient de conjectures corollaires.

    Il m’a démontré l’avenir d’une humanité multi-gènes ;
    Nos chromosomes vont devenir, croisés avec d’autres indigènes
    Suite aux croisements des nations, des peuples, aux mélanges des sangs
    Multipliés d’émanations, d’étoile, de croix et du croissant.

    Hommes et femmes réunis d’un même corps à parité
    Et d’un système prémuni contre toute précarité.
    D’ailleurs il nous poussera des ailes comme dans nos rêves légendaires
    Pour nous déplacer avec zèle car nous seront tous solidaires.

    Et comme il était transparent, j’ai vu en lui la vérité ;
    Étant plus ou moins son parent dont il a sans doute hérité.
    J’ai vu la petite part de moi, indivisible et immortelle
    Qui s’accordait avec émoi au son de mon âme éternelle.

    Illustration de The Cyclope Sun.

  • Le piège diabolique

    Le piège diabolique

    N’ayez pas peur car tout est faux notamment le serpent factice !
    Le vrai prédateur, c’est la femme qui s’expose comme une victime.
    Bien sûr, du courage, il en faut ainsi qu’un sens de la justice
    Mais le traquenard reste infâme et tout à fait illégitime.

    Dès que vous vous approcherez pour mettre le serpent en joue,
    La fille vous attachera pieds et poignets à son rocher.
    Alors vous vous reprocherez votre candeur qui vous déjoue
    Et vous condamne comme un rat harponné, la main au crochet.

    Puis elle vous déshabillera et vous sucera goulûment,
    Puis elle vous égratignera de ses ongles en s’y accoutument,
    Puis elle nous mordillera d’abord les cuisses résolument,
    Enfin elle vous dégustera le cœur et le foie indûment.

    Tableau de Marian Wawrzeniecki.

  • Avant après

    Avant après

    Avant la vie, on ne sait plus ; après la vie, on ne sait pas ;
    D’un but qui se serait complu des plans de maman et papa.
    Un passé photographié et que l’on se repasse en boucle ;
    Un futur chorégraphié dans un réseau plein d’escarboucles

    Sous un soleil grenat foncé d’une planète phosphorée,
    L’âme se serait enfoncée dans un beau paradis doré.
    Cet avenir hypothétique, comparé au monde réel,
    S’effondre après le prophétique destin du peuple d’Israël

    Que la Bible voudrait nous faire, avec tous ses contes de fées,
    Admettre afin de satisfaire la peur de la mort échauffée
    Par des religions qui prétendent nous donner la vie éternelle
    Alors que leurs dogmes s’attendent à mater notre vie charnelle.

    Je vis mon présent comme un onde captée par mon corps récepteur
    Qui suit un lien qui vagabonde entre des mondes émetteurs.
    Quand mes batteries fatiguées sonneront l’heure du départ,
    Mon destin sans cesse intrigué recouvrira sa quote-part.

    Photo de John Wilhelm.

  • Ras le bol des spaghettis

    Ras le bol des spaghettis

    Tous les midis, c’est spaghettis pour la plupart des sex-symbols
    Qui en ont par-dessus la tête des pâtes chinoises rapides.
    Numérotez vos abattis si vous leur proposer un bol
    De macaronis, coquillettes ou autres nouilles aussi stupides.

    Pour les pimbêches, c’est le contraire ; elles en ont plutôt ras le bol !
    La faute aux mères trop simplettes qui leur en ont trop fait manger.
    Cette répulsion arbitraire est même devenue un symbole
    De la lutte des pâtes complètes sur celles venant de l’étranger.

    Marco Polo s’est retourné déjà plusieurs fois dans sa tombe ;
    Lui qui prit la route de la soie pour rapporter la tradition.
    Justement c’est d’une fournée de spaghettis à qui il incombe
    D’en cuire sans cesse chez soi pour célébrer l’expédition.

    Photo de John Wilhelm.

  • Quand faut-il arrêter de jouer à la poupée ?

    Quand faut-il arrêter de jouer à la poupée ?

    J’ai arrêté mes jeux d’enfants ; les Légo © et les constructions,
    Découpages et coloriages, maisons en cartons découpés,
    Les jeux de rôles triomphants en suivant bien les instructions
    Mais contre tout répertoriage, je n’ai pas joué à la poupée.

    Le cœur n’est pas vraiment trop mûr en ce qui concerne les garçons,
    Mis à part pour ôter les jupes afin d’observer en-dessous.
    Et puis un jour, au pied du mur, celui d’où l’on voit le maçon,
    Tombe le temps des jeux de dupes dans lesquels l’âme se dissout.

    Je n’ai pas autant de poupées que certains grands collectionneurs,
    Ni les plus belles du marché, ni celles qui m’ont tout refusé.
    Malgré le cœur entourloupé de chagrins au petit bonheur,
    Je continue à les chercher sans jamais m’en désabuser.

    Tableau de Teresa Oaxaca.

  • Primevère

    Primevère

    Primevère avançait de l’est en ouest en suivant le jour ;
    La lumière lui était vitale, aussi précieuse que l’oxygène.
    Elle s’élançait d’un pas leste, elle ne s’arrêtait pas toujours
    Mais continuait son orbitale presqu’éternellement sans gène.

    Disons « presqu’éternellement » et il y avait des exceptions
    Car elle devait se reposer ; elle usait donc du corollaire
    De l’amour maternellement et notamment la conception ;
    La jouissance étant supposée remplacer l’énergie solaire.

    C’est ainsi qu’elle m’a abordé en me proposant une alliance :
    Faire l’amour, là, sous la Lune et la voir partir au matin ;
    En échange, m’était accordé un orgasme dont la résilience
    Équivaudrait à l’opportune joie des plus hauts sommets atteints.

    Elle s’appelait Primevère et, comme une fleur de printemps,
    S’ouvrit toute nue au soleil dès le premier rayon du jour.
    Elle m’embrassa d’un air sévère – nous étions tous les deux contents –
    Et au premier vent qui balaye, elle s’en repartit pour toujours.

    Tableau de Carlos Leon Salazar.

  • Ces houris qui nous sourient

    Ces houris qui nous sourient

    Si l’on tait le sexe des anges, en revanche on sait des élus
    Qu’ils se réincarnent en femmes une fois admis au paradis.
    Cela paraît au début étrange que les hommes n’aient point de salut
    Pour ne pas dire même infâme venant d’un dieu de parodie !

    Mais ses voies, si impénétrables que personne n’y comprend rien,
    Débouchent en fait sur l’Éternel Féminin consacré.
    Les chemins incommensurables arpentés par tous les terriens
    Trouvent donc leur but maternel dans le divin dessein sacré.

    Par quel moyen s’introduit-on dans les vagins qui irradient
    De sainteté dont la fournaise dépasse l’enfer du plaisir
    Et donc, comment se reproduit-on quand on est femme au paradis ?
    Par une parthénogenèse d’un Dieu qui s’appellerait désir !

    Mais c’est idiot puisque les âmes ont toutes été réincarnées !
    La gestation, l’allaitement et la séduction féminine
    Dont nous les humains disposâmes devient LE mystère incarné
    Qui trouvera conjointement SA résolution sibylline.

    Photo de Spencer Tunick sur https:www.theguardian.comartanddesigngallery2022sep10the-naked-ambition-of-spencer-tunick-in-pictures .

  • Théâtre pour femmes

    Théâtre pour femmes

    De ballets roses en reflets vers et de poèmes en opéra,
    Mes petites femmes ont eu l’honneur des meilleurs rôles récompensés.
    De tous les coins de l’univers, autant que faire se pourra,
    Elles apporteront du bonheur par leur nudité compensée.

    Je les déshabille souvent mais elles plaisent tout autant
    Aux hommes qui meurent d’amour devant ces montreuses de charme,
    Qu’aux femmes dont le cœur émouvant bat la chamade en ballotant
    Comme bringuebalant d’humour jusqu’à passer du rire aux larmes.

    Ainsi la femme est au théâtre la vraie vedette du programme.
    Pourtant maudite et pire encore car il n’en reste aucun renom.
    À part divine Cléopâtre et son prestige au kilogramme,
    On se souvient bien de leurs corps mais on a oublié leurs noms.

    Ô femmes nues, belles inconnues, depuis la nuit des temps promises,
    Je voudrais vivre mille vies pour ne pouvoir penser qu’à vous !
    Que votre rôle soit reconnu et votre nudité admise
    Au rang du bonheur assouvi et de l’extase, je vous l’avoue !

    Photo de Spencer Tunick sur https:www.theguardian.comartanddesigngallery2022sep10the-naked-ambition-of-spencer-tunick-in-pictures .

  • La raison du plus fort est toujours la meilleure

    La raison du plus fort est toujours la meilleure

    L’employé, doux comme un agneau et le patron, loup aux dents longues ;
    Récurrent et inévitable scénario du rapport de forces.
    Mais voici que le tendre agneau, une fois chez lui, sonne le gong
    Et trouve une victime notable ; ici, son épouse retorse.

    Retorse parce qu’hélas à son tour, la brebis montre ses dents de louve
    Envers la tête blonde innocente, laquelle n’y saurait surseoir
    Car le bel enfant, sans détour, par ses gènes une colère éprouve
    Envers la chatte frémissante qui sera tigresse ce soir.

    Ainsi la raison du plus fort serait un abus de pouvoir
    Ou un constat de lâcheté envers un plus faible que soi.
    Chercher le combat sans effort contre qui ne saurait pourvoir
    À sa défense n’est adapté qu’à ceux qui pètent dans la soie.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • La baise à trois

    La baise à trois entre trois bouches
    Et qui s’embouchent avec la langue
    Avec six lèvres toutes farouches
    Qui vont et viennent en boomerang ;

    Le sexe à trois avec caresses
    À trente doigts mis à l’étroit
    Qui vont et viennent sur les fesses
    Et s’insinuent dans le détroit.

    On se mordille le mamelon ;
    Et l’on se suce le bouton
    Tapi dans le creux du vallon
    Aux poils frisés comme un mouton

    Trois cris d’extase, trois cris d’orgasme
    À l’unisson car c’est si bon !
    On va plus loin dans le fantasme
    À s’faire exploser le bonbon.

    Tableaux d’Alberto Mielgo sur http:www.albertomielgo.comoilpainting .

  • Merci d’être venus

    Merci d’être venus

    « Merci d’être venus nous voir avec toutes vos traditions
    Que vous partagez avec nous, nous qui n’en avions pas besoin,
    Et nous aider à promouvoir quelques vaines extraditions
    En forçant à mettre à genoux nos dirigeants grâce à vos soins.

    Merci d’être venus manger et consommer notre pain blanc
    En laissant tous les emballages se dégrader dans la nature.
    Et pas la peine de ranger vos brigandages accablants
    Dans nos caves avec empilage d’odeurs tenaces qui saturent.

    Merci d’être venus nous vendre votre religion en réclame
    Et vos tabous qui nous embêtent mais nous font pas mal rigoler ;
    Nous aimons aussi nous détendre avec le cul qui se proclame
    Plus proche de Dieu que la tête qui ne pense qu’à troufignoler.

    Merci d’être venus tuer le temps en zonant dans les rues
    En nous brûlant quelques voitures pour la consommation carbone.
    Bravo de vous évertuer à pousser la peine encourue
    De nous imposer vos cultures et les prêcher à La Sorbonne.

    Merci d’être venus grandir notre nation de vos enfants
    Qui deviendront nos concurrents et décrieront toutes nos fêtes.
    Et n’hésitez pas à brandir le cimeterre triomphant
    Pour trancher les belligérants qui sont infidèles au prophète. »

    …Ainsi parlait un vieux guerrier assez cruel et arrogant
    Qui craignait la France insoumise, les gilets jaunes et les chômeurs
    Par ses discours avariés en blâmant et cataloguant
    Ses adversaires par l’entremise d’un ordre public assommeur.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Pierrette McCronick

    Pierrette McCronick

    Pierrette avançait court-vêtue, robe légère et les pieds nus,
    Un seau rouge-sang, un seau blanc, transportés sur un porte-seau.
    Ne craignant rien pour sa vertu malgré l’aspect de sa tenue,
    Elle marchait, regard troublant, tout en faisant des soubresauts.

    Ses rêves à-travers la campagne par la force de sa jeunesse
    Formaient le projet ambitieux de diriger sa crémerie
    Avec compagnons et compagnes lui concédant leurs droits d’aînesse
    Pour créer le cercle vicieux des trous dans la trésorerie.

    Mais patatras elle est tombée en renversant les seaux précieux
    Sous le ciel bleu, le blanc, le rouge et leurs promesses contenues
    Qui ont bien vite succombé à tous ses souhaits fallacieux.
    Il faudrait donc qu’elle se bouge devant une telle déconvenue !

    Tableau de Karol Bak sur https:karolbak.comenenglish .

  • De la naissance à la mort

    De la naissance à la mort

    Je ne marche pas de la naissance à la mort mais, tout au contraire,
    Vie et mort marchent de conserve sur un fil bien mal affermi.
    J’en ai acquis la connaissance très jeune alors pour m’en distraire
    Ma vie garda toute réserve envers sa meilleure ennemie.

    Je donne la vie, tu donnes la mort, puis il engendre et elle enfante.
    Rions aux heureux événements et pleurez aux enterrements !
    Fous sont les sportifs matamores qui défient leurs fins triomphantes,
    Sages ceux dont l’avènement est d’éviter les errements.

    Elle m’a tant accompagné que j’ m’en méfie au quotidien
    Et j’ai subi tant d’accidents que j’en ai acquis l’expérience.
    Ce bras de fer, je l’ai gagné grâce à l’aide de l’ange gardien
    Qui me sert d’antioxydant contre la mort en prévoyance.

    Tableau de Jana Brike.

  • Dix millions d’erreurs à la seconde

    Dix millions d’erreurs à la seconde

    L’intelligence artificielle remplacerait le travail des femmes ;
    C’est ce qu’annoncent les médias qui en étudient les fonctions.
    Cette avancée superficielle cause des répercutions infâmes
    En ce qui concerne, dans l’immédiat, l’amélioration des sanctions.

    En traitant les informations par milliards à chaque seconde
    À quatre-vingt-dix-neuf pour-cent de réussite avec fureur,
    Cela fait, par extrapolation, dix millions de bugs qui abondent
    Dans le même laps rétablissant qu’il fait quand même pas mal d’erreurs.

    Comment punir l’ordinateur qui fait donc plus de fautes qu’elles ?
    Il faut le mettre au pilori, les puces à l’air, nu, enchaîné ;
    Humilier son compilateur pour qu’il en garde les séquelles
    Et suprême fantasmagorie : laisser les bits se déchaîner !

    Tableau de Nikolay Sednin sur https:arthive.comfrsedninstories11790 .

  • Gare à la censure !

    Au grand jamais rien ne sera au grand jamais plus comme avant !
    On ne saurait montrer un sein devant un public timoré.
    Aujourd’hui personne n’osera montrer – car détail aggravant –
    Une femme nue au bassin ouvert sur c’qu’on veut ignorer.

    Finis les seins nus sur les plages et le naturisme sauvage !
    Terminés les jolis nénés quand une femme veut allaiter !
    Finalement le Nouvel Âge nous a soumis à l’esclavage
    De la pruderie aliénée à une morale regrettée.

    Or, les réseaux sociaux sanctionnent les photos d’hommes et femmes nus,
    Mais ce n’est pas pour préserver nos enfants de la perversion
    Mais afin que la Pub fonctionne par le commerce entretenu
    Pour les Grands Comptes et réservée à l’argent que nous leur versions.

    Photo de Christian Tagliavini sur https:www.christiantagliavini.com1406?lang=it .

  • L’autre sexe angélique

    L’autre sexe angélique

    Au cours de notre évolution, la vie emprunte des chemins
    Pour s’adapter aux conditions que la Nature lui impose.
    C’est pourquoi la révolution sexuelle va, en un tournemain,
    Bouleverser les traditions que la mutation nous propose.

    Bien sûr, à force de vouloir renier les lois de la nature
    Et refuser d’avoir le sexe acquis lors de la conception,
    La vie prend de nouveaux couloirs, se dégrade et se dénature
    Et atteint le genre connexe des anges qui font l’exception.

    Attendons-nous à voir des femmes mutantes aux ailes sur le dos
    Qui s’apparenteront aux anges dont le sexe indéterminé
    Permettra croisements infâmes et sataniques libidos
    Orgies, partouzes et pires échanges avec des hommes efféminés.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • L’entrée d’Hannibal aux Indes

    L’entrée d’Hannibal aux Indes

    Hannibal découvrit les Indes car il s’était trompé de route
    Malgré sa boussole chinoise chèrement payée au marché noir.
    Faute de grive, faute de dinde, il comprit trop tard sa déroute
    Mais les Indiennes étant sournoises, il dut cracher au bassinoir.

    Seulement les éléphants d’Afrique possèdent de très grandes oreilles
    Leurs voisins d’Asie exceptés en arborent des plus petites.
    Cela lui rapporta du fric pour acheter des bêtes pareilles
    À celles qui étaient acceptées au lupanar « Chez Aphrodite ».

    Il paya tout en éléphants pour avoir le droit d’attoucher
    Les jeunes filles aux seins bombés et soulager ses génitoires.
    On dit qu’il eut des tas d’enfants en conséquence d’avoir couché
    Avec les putes de Bombay mais cela, c’est une autre histoire.

    Puis il revint, les bourses vides d’avoir trop x de la quéquette
    Il affréta d’autres éléphants, d’autres bateaux, d’autres soldats.
    Lui et ses hommes étaient avides de repartir à la conquête
    Pour en revenir triomphants mais, d’un échec, elle se solda.

    Tableau de Prasanna Weerakkody sur https:prasannaweerakkody.com .

  • Avant l’amour sur canapé

    Avant l’amour sur canapé

    Au grand jeu de la séduction lorsqu’une femme reçoit chez elle,
    Elle pense au trône de reine où débuteront préliminaires,
    Petits gestes d’introduction qui plairont à Mademoiselle
    Qui laissera entrer dans l’arène l’étalon extraordinaire.

    Son divan en guise de palais et ses coussins, seules défenses,
    Seront ses serviteurs discrets pour cacher sa chair découverte.
    Si l’amant ne lui prévalait, son rôle serait une offense
    Car il n’y a pas de secret ; il faut goûter la fleur offerte.

    Un coup de sonnette retentit et soudain le sofa frémit
    Comme un valet condescendant et sa desserte bien nappée.
    Mais ses ressorts ont consenti à se montrer plus affermis
    Pour soutenir les prétendants aux amourettes sur canapé.

    Tableaux de Jean-Gabriel Domergue sur https:www.catherinelarosepoesiaearte.com201205jean-gabriel-domergue-1889-1962.html .

  • Avant le petit-déjeuner sur l’herbe

    Avant le petit-déjeuner sur l’herbe

    Une petite demoiselle blonde a pris sa volée à la fraîche
    Pour aller construire sur l’herbe son petit nid paré de plumes.
    Tout doucement au fil de l’onde, quelques canards un peu revêches
    Batifolent créant des gerbes et des jaillissements d’écume.

    Un damoiseau paradisier jouant une danse nuptiale
    Semble intéresser l’ingénue mais qui se lasse de sa langueur.
    Un autre sous le cerisier chantera de façon spéciale
    Un chant d’amour fort peu connu mais plein de vie et sans longueur.

    La femelle a choisi son mâle pour son rôle de séducteur
    Et voici les préliminaires d’un corps à corps voluptueux.
    Et puis les amours animales jusqu’à l’orgasme producteur
    Du germe pré-embryonnaire que l’on espère fructueux.

    Tableaux de Jean-Gabriel Domergue sur https:www.catherinelarosepoesiaearte.com201205jean-gabriel-domergue-1889-1962.html .

  • Après l’amour sur canapé

    Entre dormir et faire l’amour sur un canapé de velours,
    J’opterais pour du confortable si Madame est insatiable.
    Sinon sans fard et sans humour, elle me traitera de balourd
    Pour secousses à peine supportables et un plaisir indissociable.

    Je jetterais mon dévolu sur un sofa tout en symbiose
    Pour une relation durable si Madame en plus est fidèle.
    Afin que l’amour résolu empreinte un souvenir grandiose
    Dans la matière perdurable qui montre que je suis fou d’elle.

    Quitte à se reposer un peu, divan de soie par devers-soi
    Pour la douceur revigorante et pour le repos des guerriers.
    Après, autant que faire se peut, on recommence quoi qu’il en soit
    Si Madame, toujours désirante, réclame comme vous l’espériez.

    Tableaux de Jean-Gabriel Domergue sur https:www.catherinelarosepoesiaearte.com201205jean-gabriel-domergue-1889-1962.html .

  • Après le déjeuner sur l’herbe

    Préliminaires en apéro, cunilingus pour mise en bouche,
    Une fellation comme entrée et puis en plat de résistance
    Un va-et-vient « in utero » et l’on en remet plusieurs couches
    Jusqu’à l’orgasme concentré, quintessence de l’existence.

    On goûtera le trou normand en portant la croupe à ses lèvres ;
    Juste une pause pour reposer les sens mis à contribution.
    Si l’envie revient en dormant, on pourra rêver avec fièvre
    À l’aventure supposée reprendre si bonne constitution.

    L’appétit revient au dessert avec les organes nacrés ;
    Petits melons, perles de lait, une banane à la liqueur.
    Tant qu’il le faut, on se ressert car ce moment est consacré
    À tenir la course de relais afin que les deux soient vainqueurs.

    Tableaux de Jean-Gabriel Domergue sur https:www.catherinelarosepoesiaearte.com201205jean-gabriel-domergue-1889-1962.html .

  • Violette dans l’escalier de nuit et dans l’escalier de jour

    Lorsque la nuit tombe au château, Violette descend de la tour noire
    Par l’escalier en double hélice réservé aux hôtes nocturnes.
    Elle va s’offrir sur un plateau, entièrement nue dans son manoir,
    Aux hommes qui lui créent maints délices lorsqu’elle se sent taciturne.

    Violette a perdu son mari, l’empereur parti guerroyer
    Dans les lieux qui ont abusé de sa naïveté notoire.
    Mais fidèle à ses armoiries, celui-ci s’est fait rudoyer
    Par ses ennemis amusés d’avoir remporté la victoire.

    Quand le jour se lève au château, Violette descend de la tour Blanche
    Par la rampe hélicoïdale réservée à ses visiteurs.
    À petits pas pizzicato – mais toujours nue – elle se déhanche
    D’une allure sinusoïdale et d’un maintien solliciteur.

    Mais pourquoi donc la châtelaine se montre nue matin et soir ?
    On dit qu’elle accueille son peuple dans ses habits d’impératrice
    Dont la qualité de la laine à la vue ne saurait surseoir
    Qu’aux imbéciles et aux aveugles qui n’ont pas l’âme fornicatrice.

    Tableau de Guido Mauas sur https:loscoleccionistas.comartistas-trastiendaguido-mauas .

  • Une voisine un peu distraite

    Une voisine un peu distraite

    Deux ou trois fois, elle m’appelle et moi j’attends la quatrième ;
    Cinq ou six fois, elle m’offre un verre et moi je bois modérément
    Car les cocktails bus à la pelle pour joindre l’étage septième
    Du ciel lui donnent une soif vulvaire d’exister désespérément.

    Elle me reçoit en simple robe pour un apéro innocent,
    Puis sur un fauteuil, affalée, elle me parle en gémissant
    Tandis que son haut se dérobe dévoilant un sexe indécent
    Du mont de Vénus, cavaler vers son désir concupiscent.

    J’ai fermé derrière moi la porte pour éviter les courants d’air
    Et les regards indésirables venus s’égarer, indiscrets.
    Depuis, que le diable m’emporte, sans doute un effet secondaire,
    J’ai mis un verrou imparable pour garder son jardin secret.

    Tableau de David Inshaw sur https:www.davidinshaw.netgallery.html .

  • Du vin ou de l’eau ?

    « Un verre de vin ou un verre d’eau ? » Et je saurai tout de ta vie !
    Si tu préfères un verre de vin, c’est que tu goûtes la saveur
    Et concernant la libido, je sais que ce qui te ravit
    C’est plaire à mon sexe divin et en déguster ses faveurs.

    Et puis je remplirai ta coupe de ma liqueur blanche et nacrée ;
    Tous les jours j’en enivrerai ton cœur avide d’allégresse.
    Et quand pleine sera ta croupe sous l’effet du germe sacré
    Qui pousse dans ta roseraie, tu en apprécieras l’ivresse.

    Si tu préfères un verre d’eau, c’est que tu es insatiable
    Et désireuse d’infini dans l’effervescence des sens.
    Pour toi, l’amour est le cadeau d’un océan indispensable
    Qu’il faut vivre en monokini en se moquant de l’indécence.

    Alors je noierai tes envies de l’arrosoir océanique
    Dont j’ai demandé à Neptune force, abondance et endurance.
    Tu seras mère que je convie à nos amours pharaoniques
    Qui créeront pour toute fortune la jouissance à chaque occurrence.

    Tableau de David Inshaw sur https:www.davidinshaw.netgallery.html .

  • Le jour des sirènes

    Le jour des sirènes

    Un jour viendra où les sirènes débarqueront sur nos rivages
    Sur leurs deux jambes car plus pratique pour conquérir le cœur des hommes.
    Curieusement d’humeur sereine en vue de leurs prochains ravages,
    Viendra la marée érotique pour une chasse aux chromosomes.

    À l’instar des envahisseurs qui violaient nos filles et nos femmes,
    Elles violenteront par le sexe les mâles fragiles et vaincus.
    Puis ces cupidons ravisseurs peupleront le monde d’infâmes
    Bébés tritons mais unisexes, hermaphrodites convaincus.

    Méfiez-vous des filles nues que vous rencontrez sur les plages ;
    Elles viennent en reconnaissance pour mieux préparer le terrain.
    Demain, elles seront revenues toutes ensemble pour l’accouplage
    Sauvage qui donnera naissance à des mutants adultérins.

    Tableau d’Éric Wallis sur https:www.enkil.org20181019eric-wallis-sensual-impressionism .

  • La réceptionniste du paradis

    Premier détail révélateur : Saint-Pierre est une Sainte-Pierrette
    Et son uniforme attirant laisse entrevoir une silhouette
    Qui rend assez spéculateur l’homme qui lui conterait fleurette
    Et se sentirait aspirant à dormir avec sous la couette.

    Sainte-Pierrette, tenancière ou maquerelle, comme on voudra,
    A réorganisé à fond le paradis de main de maître.
    Au départ simple financière mais, avec Jésus sous les draps,
    Elle a su atteindre le plafond que son rang pouvait lui permettre.

    « Les hommes à gauche, les femmes à droite ! » Crie-t-elle dès votre arrivée.
    « Tout le monde à poil pour l’essayage de vos ailes et votre auréole ! »
    Ainsi de façon très adroite, on se retrouve motivé
    Par le divin appareillage et chacun dans son alvéole.

    Mais les alvéoles étant mixtes, sans porte ni rideau aux fenêtres,
    On troque son intimité pour des sensation extra fortes.
    On devient vite protagoniste avec les voisines à connaître
    Pour un usage illimité de sex-toys de toutes les sortes.

    Tableaux de Pyke Koch sur http:www.monograffi.comkoch.htm .

  • Comme un ange

    Comme un ange

    Comme un bel ange dans ma vie, tu es venue pour m’éclairer
    Me faire prendre une autre route que mes parents auraient tracé.
    Ton fol esprit qui me ravit est comme un petit vin clairet
    Qui semble me mettre en déroute mais c’était juste pour m’embrasser.

    Comme un arbre dans ma forêt qui m’enracine dans la terre,
    Tu me fournis tout l’oxygène qui nourrit le cœur et l’esprit.
    Ton petit corps à déflorer dont tu es la propriétaire
    M’offre les plaisirs érogènes dont je suis à jamais surpris.

    Comme une fleur à ma fenêtre que le soleil a fait pousser
    Tu embellis de jour en jour, le temps est ton plus bel atour.
    Et lorsque tu devras renaître dans une nouvelle existence
    Je serai alors pour toujours ton ange gardien, à mon tour.

    Tableau de Jeremy Lipking.

  • Cerise en bouche

    Cerise en bouche

    Huit vierges nues, cerise en bouche, dans un paradis érotique
    Attendent tous ceux qui succombent lors de leur dernière épectase.
    Avec qui faut-il que je couche pour jouir cet instant névrotique
    Qui me permettra de ma tombe d’entrer au palais de l’extase ?

    Je crois les coureurs de jupons, les donjuans, les chauds lapins,
    Rechercher leur dernier sursaut pour l’obtenir sur un plateau.
    Bien sûr, nous nous préoccupons de celles qui font le tapin
    Pour espérer leurs huit puceaux au ciel, cerise sur le gâteau.

    Emma Roche photographiée par Ren Hang sur https:www.ryallcontemporary.comarticle-1 .

  • Love me

    Love me

    Je pourrais projeter tous mes mots les plus tendres
    Et t’habiller d’amour de façon langoureuse.
    Aucun mot rejeté ne se ferait entendre
    Sauf bien sûr sur les murs d’une aura amoureuse.

    « Love me, Liebe mich, Aime-moi », peu importe la langue
    Quand la bouche ne sert qu’à goûter chaque mot.
    Avec fougue et émoi, elle deviendrait exsangue
    À sucer ce dessert de désirs extrémaux.

    Quand, tout d’amour vêtue, tu te présenteras,
    Je lirai sur ton corps tout ce qui m’intéresse.
    Si ma main s’évertue à lire, elle tentera
    De battre des records d’érotiques caresses.

    Photo de Lou Escobar sur https:louescobar.comprint .

  • Une femme, une pipe ou un pull ?

    Qu’il était dur le questionnaire pour accéder au paradis :
    « Préférez-vous la compagnie d’une femme, une pipe ou un pull ? »
    Alors prenant l’air débonnaire sans en faire une maladie
    Tout en craignant qu’on me renie, j’ai dit que j’avais des scrupules :

    « Certes une femme est bien utile si l’on vit une éternité
    Mais je préfèrerais m’abonner à une nouvelle chaque mois.
    Certes la pipe, non pas futile, lui offre en confraternité
    L’occasion de s’y adonner et d’y goûter avec émoi.

    Quant au pull c’est une bonne idée ; elle pourra m’en tricoter
    Le soir après m’avoir pompé tandis que je finis ma bière. »
    À ces mots, l’ange s’est déridée et s’est mis à me tripoter ;
    Je ne m’étais donc pas trompé et fus accepté par Saint-Pierre !

    Publicité pour Jersey Paul Fourticq en 1970.

  • L’intelligence artificielle

    L’intelligence artificielle ? L’homme est tellement prévisible
    Qu’il ne me semble pas difficile d’anticiper ses décisions !
    Une synthèse logicielle des résultats reproduisibles
    De tous les sujets imbéciles l’imiterait en dérision.

    Quand l’intelligence logique sera capable d’imiter
    Tout ce qu’une femme imprévisible est capable en toutes critiques,
    L’ordinateur psychologique aura en légitimité
    Acquis le statut séduisible de la femelle cybernétique.

    Lorsque l’IA me séduira par son extase logistique,
    L’homme définitivement sera battu par la machine
    Ce qui, peut-être, conduira vers l’intelligence artistique
    D’une nouvelle ère hâtivement reliée à la source divine.

    En effet, dans ce paradis trop robotique pour être vrai,
    Surgira un virus sournois plongeant Cyber-Ève en dilemme.
    Dieu en ferait une maladie si par malheur il découvrait
    Cette humanité à la noix qui ne fait pas mieux que lui-même.

    Images trouvées sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si les auteurs de ces images reconnaissent leurs travaux, je serai heureux d’en mentionner les noms avec respect.

  • Retour à la nature

    Retour à la nature

    Après la première explosion qui pulvérisa leurs habits,
    Les six apprentis alchimistes n’eurent que leurs yeux pour pleurer.
    Toutefois il y eut éclosion d’un groupe du même acabit
    Qui décida d’être nudiste ; l’idée les avait effleurés.

    Pour vivre heureux, restons cachés ; pour vivre nus, restons couverts
    Sous le couvert d’anonymat loin des regards indésirables.
    Alors ils se sont attachés à se tailler quelques couverts
    Une fois atteint le minima et faire popote honorable.

    Deux filles pour quatre garçons, les soirées furent orgiaques ;
    Les unes mettaient un point d’honneur à offrir tous leurs orifices,
    Tantôt montées en canasson à la hussarde ou en cosaque
    Par les uns donnant du bonheur, et r’partant sans cesse à l’office.

    Aujourd’hui après soixante ans, ils sembleraient encore verts
    Car ils continuent de s’aimer les uns les autres, c’est démentiel !
    Comme tout le monde s’entend, bientôt tous ces vieillards pervers
    Par trop plein d’amour consommé, iront directement au ciel.

    Photo de communauté Hippie à Matala en Crete en 1970 sur https:undergroundrockpress.tumblr.compost686070077134700544hippie-commune-in-matala-crete-in-1970 .

  • Au fil de l’eau

    Comme elle allait au fil de l’eau doucement en faisant la planche,
    Je l’ai observée qui nageait dans le lac bleu aux reflets verts.
    Je me sentais un peu ballot à l’épier ainsi un dimanche
    Mais ses seins nus me présageaient que les paris étaient ouverts.

    Car j’avais noté dans la moire de l’eau qui prolongeait son corps
    Qui me révélait une queue et une nageoire palmaire.
    Je pensais pourtant de mémoire que les lacs servaient de décor
    Plutôt aux Lorelei et que les sirènes préféraient la mer.

    Sans doute était-elle en vacances auprès de ses cousins teutons
    Et goûtaient aux marins d’eau douce pour un régime plus épuré.
    Je n’ai rien su des conséquences car la navette du canton
    Lui fit éclairer sa frimousse et elle plongea à la curée.

    Tableaux de Monika Luniak sur https:www.artfinder.comartistmonika-luniak .

  • La couleur des seins

    Une Ève noire aux seins d’ébène et la genèse est révisée ;
    L’histoire est remise en couleurs et la bible devient tendance.
    Imaginez alors l’aubaine pour le journal télévisé
    De révéler dans la douleur notre véritable ascendance !

    Une jeune vierge surprise chez elle par le Saint-Esprit
    Qui eut l’envie de la téter au point même de s’y acharner.
    Imaginez quelle méprise, si Marie-Rose l’avait mal pris,
    Pour Dieu cela aurait été de ne pas pouvoir s’incarner !

    Si les guerrières aux seins jaunes venaient sonner l’apocalypse,
    Ce serait pour tuer la bête et l’exposer à Babylone.
    Imaginez les amazones – si vous me permettez l’ellipse –
    Au Paradis faire la fête et Jésus cloué au pylône !

    Tableaux de Jeremy Lipking.

  • Indiana Jones chasseresse

    Indiana Jones était déesse, entièrement nue et tatouée
    Comme un drôle de zèbre à rayures spiralées en forme de volutes.
    Elle chassait avec allégresse les mâles qui s’étaient dévoués
    À quêter, dans l’entrebâillure des rideaux, pour quatre sous une turlute.

    Indiana ne chassait donc rien et ses flèches étaient émoussées
    Car c’était plutôt les phallus qui lui rendaient grâce à sa bouche.
    J’avoue qu’en bon épicurien, j’ai eu plaisir à trémousser
    Lorsqu’elle me sonna l’angélus en me vidant les deux cartouches.

    Images trouvées sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si les auteurs de ces images reconnaissent leurs travaux, je serai heureux d’en mentionner les noms avec respect.