Catégorie : Reflets Vers inédits

Les maladroits, les trop osés, les non satisfaisants, les « à revoir » et tous ceux qui auraient sans doute dû finir à la poubelle.
Ils n’ont pas été choisis. Trop vifs, trop mous, trop bruts, trop flous.
Mais ils sont là. Fragments d’élan, chutes de vers, éclats d’essai.
Ils ne brillent pas toujours… mais parfois, ils clignent de l’âme.

  • Et Dieu derrière tout ça ?

    Et Dieu derrière tout ça ?

    Tuez en paix tous les méchants qui ne sont pas du peuple élu
    Par Saint-Yahvé ou Saint-Allah, fans de Jésus ou Mahomet !
    Tuez-les en vous pourléchant de leur sang comme plus-value
    Faites-nous de beaux mandalas « têtes-de-mort » sur tous les sommets !

    À peine deux mille ans écoulés, Dieu reste mal départagé
    Et, depuis l’heure du croissant, fidèles et infidèles pestent !
    On a vu tantôt débouler des fous-de-Dieu nous ravager
    D’une peur qui va s’accroissant d’avoir choisi le plus funeste.

    Aujourd’hui de nouveaux prophètes, saints Yuan, Dollar et Euro
    Pourtant paradoxalement unissent autant qu’ils nous divisent.
    Tous les médias sont à la fête pour la grande messe des héros
    Qui se plantent cordialement dans le dos à coups de devises.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux de le créditer.

  • La sirène liquéfiée

    La sirène liquéfiée

    Ni queue de poisson ni méduse, plutôt laitance de plasma…
    Une créature extra-terrestre venue d’une planète liquide.
    Une sirène plutôt obtuse d’une viscosité de magma
    Procréée de la main senestre du dieu romain Phospholipide !

    j’ai pas fini !Elle ne peut nager qu’en surface de peur de voir se diluer
    Sa substance laiteuse opaline qu’elle entraîne sans enthousiasme.
    Elle doit faire souvent volte-face à un courant soliflué
    Et des excrétions coralines qui lui déchire l’ectoplasme.

    Mais désormais elle se régale de remonter la pollution
    jusqu’aux usines qui s’épanchent et jusqu’à nos chères maisonnettes.
    Nourrie aux matières fécales, elle vient faire ses ablutions
    En croquant les fesses et les hanches qu’on lui présente sur la lunette.

    Tableau de Vanessa Morales.

  • Attentat à la rudeur

    Attentat à la rudeur

    Sans doute saoule de tristesse, perdue dans un songe éthylique,
    Elle s’était abandonnée effondrée et désespérée.
    Mais celles qui voyaient sa détresse en bonnes femmes catholiques
    N’auraient jamais pu pardonner cette sorcière invétérée.

    Le vent lui soulevait la robe en offrant ses parties intimes
    À la vue de tout un chacun, surtout notamment les bourgeoises
    Qui en rajoute et qui enrobe chaque occasion illégitime
    De potins concernant quelqu’un frayant avec cette grivoise.

    Ou celui-là qui est parti, ou celui-ci qui la dispute,
    Cet autre qu’on a vu rôder autour du suppôt de Sodome.
    Mais elles en ont pris leur parti : ce soir, elles vont lyncher la pute
    Qui vient trop souvent marauder avec leurs imbéciles d’hommes.

    Mais sous la Lune vengeresse, un cri fendit l’air oppressant ;
    Son fils, aux longs cheveux de jais, surgit brandissant sa colère.
    Deux mains froides et défenderesses, figèrent l’essaim progressant
    En brandissant l’arme de jet afin de défendre sa mère.

    « Alors la foule horrifiée, figée d’effroi, ploya le front,
    Le fils, debout, farouche et sombre, tenait sa garde inébranlable.
    Sous l’ombre lourde et terrassée, nul n’osa plus hausser le ton,
    Et dans la nuit, loin des décombres, ils fuirent d’un pas redoutable. »

    Tableau de Lisa Yuskavage.

  • Nausicaa

    L’histoire n’est pas pour les vaincus mais racontée par les vainqueurs
    Ainsi que la mythologie qui en est toute ensorcelée.
    Ulysse en était convaincu, lui, un fameux bourreau des cœurs
    Qui surprenait dans leur logis les femmes mariées esseulées.

    Ainsi lorsqu’il revient en Grèce sans navire et sans compagnons,
    Il rencontra une princesse qui faisait sa lessive nue.
    Qu’elle était belle la bougresse avec ses appas si mignons !
    Ils connurent ensemble l’allégresse et la passion sans retenue.

    Mais la princesse avait joué son rôle dans toute sa perfection
    Ulysse, suffisamment nigaud, tomba direct dans le panneau.
    Elle en fit dès lors son jouet ; Ulysse, en totale addiction,
    Lui chanta tant de madrigaux qu’il finit par être parano.

    Je ne sais comment finit l’histoire… Sans doute la princesse lassée
    L’a laissé repartir à poil, maigrelet, la peau sur les os.
    Il est évidemment notoire qu’Ulysse plutôt embarrassé
    Préféra vite mettre les voiles et taire cet intermezzo.

    (Tableau de William Macgregor Paxton transformé par Susan Skuse sur https:susanskuseart.com20130130a-dangerous-stranger ;
    « La peinture originale, jointe ci-dessous, parle d’un incident relativement peu excitant dans l’histoire d’Ulysse, lorsqu’il revient en Grèce sans navire, sans compagnons de navire ou même une longe à appeler le sien. Il rencontre la princesse de l’endroit qui fait la lessive nue, avec ses compagnons (comme vous le faites). Dans ma réinterprétation, les dames sont excitées par un navire qui approche de leur crique idyllique. Je l’imagine plus comme Médée apercevant le navire de Jason, l’Argo, s’approchant de sa ville natale de Colchis, d’où mon titre. »

    Images trouvées sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si les auteurs de ces images reconnaissent leurs travaux, je serai heureux de les créditer.

  • Sirènes en Mongolie

    Elles ne sont pas mongoliennes bien qu’habitant en Mongolie,
    Pas plus que péripatéticiennes après mille péripéties ;
    Ni même de nature éolienne sous les vents de mélancolie,
    Encore moins pythagoriciennes en attente de prophétie.

    On les aperçoit chevauchant en amazone leurs tortues,
    Bravant les rouleaux qui déferlent sur les villes de l’Adriatique
    Qu’elles font en se rabibochant avec des rois dont la vertu
    Est considérée perle fine de la figure priapique.

    Plus loin sur les côtes d’Afrique et remontant le Nil fertile,
    Elles hantent les mythologies qui ont bercé l’Égypte ancienne.
    Car ces chimères hystériques auraient bâti ces érectiles
    Monuments d’idéologie pyramidale nécromancienne.

    Tout ça ce sont des racontars des faux bruits, intox et sornettes !
    Pas plus qu’il y a de diablerie dans une corde de pendu !
    D’ailleurs les derniers avatars portent robes de bure et cornettes
    Et vivent de folâtreries – ou pires – par Satan répandues.

    Tableaux de Solongo Mellecker sur https:mymodernmet.commongolian-pop-art-12-pieces .

  • Salmorine

    La fière monture fidèle, joyau de l’hippocamperie
    Offre sa croupe très avalée à Salmorine la messagère.
    On annonce à la citadelle l’émissaire de la craberie!
    Il va leur falloir cavaler, coursier rapide et passagère.

    Car les poissons des anémones, ces clowns à robe orange rayée,
    On déclaré la guerre sainte envers les scalaires bleutés
    Á cause de la fourbe Desdémone, Reine aux cheveux dépareillés,
    Qui a traité Cichlidée enceinte de grosse scalaire vergetée.

    Dans la Craberie on s’agite, on claque des pinces en cadence,
    Le Crabe-en-Chef range ses chars, tourteaux et araignées de mer.
    Et chaque animal ingurgite sa nourriture en abondance
    Que Desdémone, fait étrange, leur a livrée d’un goût amer…

    Et dans les soupes, des huîtres mortes, des bigorneaux décolorés,
    Soulèvent des bulles méfiantes au fiel d’anchois mal élevé.
    Le Crabe-en-Chef hume l’eau-forte, et puis pris d’une logorrhée
    Renverse la marmite liquéfiante au pied de la Reine énervée.

    Mais Salmorine entre en trombe, l’hippocampe fourbu, harassé :
    « Vous avez oublié le lait des vaches scalaires fermières ! »
    Et Desdémone alors succombe ; elle comprends alors terrassée
    Que son ennemie s’appelait « Cichlidée la bonne crémière ».

    Depuis, la guerre est suspendue, les scalaires vendent des fromages,
    Et les poissons-clowns font leur beurre tandis que Desdémone enrage.
    Le Crabe-en-chef s’est pendu, humilié par le dommage
    Salmorine retourne au labeur… avec des tomes de courage.

    Tableau de Justin Gerard.

  • Les petits trésors des petites sirènes

    Les petits trésors des petites sirènes

    Collectionneuse invétérée, la sirène aime ce qui brille ;
    À chaque raid sur un navire, elle en rapporte des richesses.
    Après s’être désaltérées du sang des gars de l’escadrille,
    Qu’elles tuent avant que ne chavire la flotte de l’archiduchesse.

    Mais c’est surtout pour attirer les pirates et les flibustiers
    Dont la cupidité nourrit l’appétit des femmes poissons.
    Avec leur peau bien étirée, elles tannent de jolis bustiers
    Et la fortune leur sourit lorsque vient le temps des moissons.

    Tout ce qui brille n’est pas d’or et comme elles sont un peu miro,
    Elles confondent assez souvent or et colliers de pacotille.
    Des trésors des conquistadors et de l’argent des amiraux
    Elles n’ont gardé que d’émouvants moulages de bijoux de famille.

    Illustration de Lavera.Grace sur https:www.instagram.compCs57styxFEE .

  • Une allumeuse à la mer

    Une allumeuse à la mer

    Aïe, la sirène est amoureuse alors qu’elle devait rester neutre
    Sans laisser voir ses sentiments qui déclenchent d’étranges phénomènes ;
    Dans une pose langoureuse, d’abord ses ouïes se calfeutrent,
    Puis sa queue se fend lentement en deux jolies jambes humaines.

    Car pour aimer, elle devient femme faute de harpie dévoreuse
    Quand le marin, beau comme un dieu, cause l’ouverture du cœur.
    Elle quitte sa nature infâme pour une silhouette désireuse
    De plaire à l’amant insidieux qui saura être son vainqueur.

    Dans le chant de la pleine Lune, elle aiguise l’appât des tétons
    Qui dardent un regard incendiaire, un sourire en éclats de dents.
    Prête à croquer la bonne fortune de la chair d’un marin breton
    Charmé par l’allure minaudière qui lui fait du rentre-dedans.

    Sur son embarcation normande, elle se glisse, furtive et brûlante ;
    Son regard de braise captive l’âme du marin de contrebande.
    Au goût exhalé de Guérande, elle mêle sa langue virulente,
    Puis croque la chair attractive de l’organe mâle qui bande.

    Mais hélas, contre toute ardeur, une mouette rieuse s’invite,
    Tranchant la queue d’un coup de bec devant la sirène interdite.
    Le maudit oiseau chapardeur alors à tire-d’aile évite
    La gastronome qui, aussi-sec, ne mangera pas à l’heure dite.

    Illustrations de Milo Manara.

  • Un dauphin pour la sirène

    Un dauphin pour la sirène

    Si l’hippocampe est réputé pour la chasse à courre aux touristes,
    La sirène veut pour sa maison, un compagnon moins impétueux.
    Neptune l’aurait réfuté pour sa taille miniaturiste
    Mais la sirène a eu raison par son aspect affectueux.

    Il n’a ni trône, ni trident, ni l’éclat des rois des abysses
    Mais son rire est une bulle d’or dans les creux des flots silencieux.
    Il danse autour d’elle trépidant, dessinant des promesses lisses,
    Enfin l’océan les endort dans un soupir délicieux.

    Il joue du nez comme d’un tuba, il fait des bulles en palindrome
    Et croit que les méduses-reines sont des langues de belles-mères.
    Il drague les sardines de Cuba avec des cigares polychromes
    Mais n’embrasse que la sirène car c’est sa maîtresse primaire.

    Quand vient la nuit, elle prétend qu’il l’aiderait à se recoiffer…
    Mais tout le monde a bien compris qu’il coiffe juste un peu plus bas.
    Elle crie : « Oui, mais ça me détend ! Et j’en suis bien trop assoiffée ! »
    Car le plaisir n’a pas de prix et… c’est la raison du tuba.

    Tableau de VladislavPantic sur https:www.deviantart.comvladislavpanticartMerMay-2018-Baby-Dolphin-746614629 .

  • Les ouïes de la sirène

    Les ouïes de la sirène

    Sérénade au soleil couchant jouée sur un coquillaphone,
    Étrange instrument aux ouïes faites d’arêtes et de branchies.
    Oyez la liturgie plain-chant qui rend tous les marins aphones
    Et qui deviennent béni-oui-oui, une fois l’ouverture franchie !

    Puis, Aubade au soleil levant exécutée d’un air de fête,
    De tarentelle, de sardane, de villanelle, de fandango,
    Tout ce que transporte le vent jusqu’aux oreilles stupéfaites
    Des marins charmés par l’organe qui les invite à un tango.

    Enfin récital à midi ; un concerto très envoûtant
    Qui vous enchante tout un public de jeunes mousses aux vieux loups-de-mer.
    Mélodie plein de perfidie aux cantabile froufroutant
    Qui ne laisse aucune réplique à l’auditoire victimaire.

    Tableau d’Andrius Kovelinas.

  • Tenue d’Ève exigée pour entrer dans l’église

    Tenue d’Ève exigée pour entrer dans l’église

    Afin d’humilier davantage les chrétiennes dans les églises,
    Le Vatican a décidé de nouveaux rites religieux.
    Les femmes ayant des avantages il est bon qu’on évangélise
    Leurs corps créés pour coïncider avec l’acte d’amour prestigieux.

    Oui, oui, oui, vous avez bien lu ! La fornication est bénie
    Dans la nef parmi les fidèles scandant des cantiques divins.
    Dieu nommera les heureux élus ; les hérétiques seront bannis
    Les moines tiendront la chandelle et les sœurs serviront du vin.

    Par la suite les accouchements de feront dans les baptistères ;
    Les nouveau-nés seront baptisé avant même leurs premiers cris.
    Il y aura plus d’attouchements faits par les prêtres magistères
    Qui auront droit d’érotiser les femmes au nom de Jésus Christ.

    Et les vitraux n’y verront goutte, tant l’éblouissement sera fort ;
    La chair deviendra sacrement, l’autel un lit de transgression.
    Les anges, blêmes, perdront leur route, confondant ciel et corps à corps
    Et Dieu, du haut du firmament, sera donné sans confession.

    Vu sur https:www.messynessychic.com20160916instagrams-most-adventurous-naked-hippie .

  • Le jour de la découverte

    Le jour de la découverte

    La première fois que j’ai trouvé ce que je n’devais pas savoir,
    Ils n’ont rien dit alors qu’avant ils m’en menaçaient vertement.
    Mais j’ai désiré me prouver à moi-même – c’était mon devoir –
    Et quitte à aller de l’avant, j’ai passé leur consentement.

    J’ai su comment faire les bébés et je suis devenue humaine ;
    J’ai compris que Dieu représente le pouvoir des hommes gloutons.
    J’ai appris qu’en être imbibé telle une gentille catéchumène
    C’est comme ainsi dire « présente ! » quand on appelle les moutons.

    J’ai découvert que tout le monde ne dis jamais la vérité ;
    J’ai appris que la vérité dépend de qui est le plus fort.
    Ce qu’ici est jugé immonde, est vu ailleurs comme mérité
    Et que ma seule témérité me demande beaucoup trop d’effort.

    « J’ai vu que la peur nous enchaîne, et j’ai refusé le carcan,
    Que ceux qui prêchent la morale sont souvent les pires menteurs.
    J’ai su que l’ombre se déchaîne quand la vérité prend l’élan,
    Mais qu’un regard clair se dévoile au feu des esprits scrutateurs. »

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux de le créditer.

  • Aramisse

    Aramisse

    Soudain j’ai cru voir Artémis
    Sortant d’une chasse aux virus
    Mais il s’agissait d’Aramisse,
    Mousquetaire du Saint-Utérus.
    La Capitaine fine lame
    Qui découpe au juste milieu,
    Vêtue d’une simple cape-flamme
    Et d’une paire de bottes-des-sept-lieues.

    Elle est nue – c’est son uniforme –
    Car s’habiller n’est pas son vice ;
    Dissimuler toutes ses formes
    Prend trop de temps à Aramisse.
    De toutes façons, elle est rapide,
    Nul n’a le temps d’apercevoir
    Le cul de la jeune intrépide
    Sauf celui qui en a le pouvoir.

    Mais il est mort, celui qui a vu,
    Ses fesses sous la redingote ;
    C’est pour cela qu’en cas d’imprévu,
    Elle disparaît sous sa capote.
    Le Roi l’a vu, il n’a rien dit,
    Ou plutôt juste avec les mains
    Qui ont tâté ses fesses arrondies
    Et tout le reste du corps humain.

    Il l’aurait nommée Capitaine
    Mais ne me demandez pas pourquoi ;
    Lui qui courait la prétentaine
    Avec tant d’autres en resta coi.
    Si elle est nue, c’est grâce au Roi
    Ou plutôt à cause de lui
    Car il l’appelle – il a le droit –
    Toutes les heures de la nuit.

    (Et du jour aussi mais c’est une autre histoire…)

    Tableau de James Montgomery Flagg sur https:arthive.comfrartists12052~James_Montgomery_Flagg

  • La mort douce

    La mort douce

    Parfois la Mort Douce en a marre d’être accusée de tous les maux
    Alors qu’elle atténue le mal, la maladie et la souffrance.
    Mais on la traite de cauchemar, de diablerie à demi-mots,
    De vice tordu, animal, voire prédateur à outrance.

    On la voit laide, repoussante et d’une odeur nauséabonde
    Vêtue d’un suaire pour cacher son âme noire à contrecœur.
    Parfumée d’une eau croupissante, brandissant une faux immonde
    Pour vous trancher et détacher la tête du corps et du cœur.

    C’est ainsi que je la voyais et puis elle m’est apparue
    Toute belle et toute menue, d’une véritable beauté.
    Et tandis qu’elle m’octroyait la grâce d’avoir comparu
    Devant toutes les têtes chenues des dieux, j’ai eu la primauté :

    Une mort douce garantie, satisfait sinon remboursé.
    Je vous écris de l’au-delà car je vais revenir bientôt ;
    En tant que défunt apprenti, j’ai le droit de me ressourcer
    Et faire un repas de gala une fois par an à Toronto.

    Tableau de Brom sur https:www.bromart.com .

  • Gare à la femme !

    Gare à la femme !

    Une femme peut en cacher une autre ; non seulement deux mais même trois
    Et selon l’âge elle se cache derrière l’enfant, l’ado, la mère.
    Bien que je me fasse l’apôtre du Féminin Sacré Étroit
    Je mets en garde les potaches à goûter la pilule amère !

    En voiture, Lily la tigresse, ses enfants dans le siège auto
    Tuera le conducteur distrait qui l’empêchera d’avancer.
    Après l’amour et les caresses, l’ado traquera in petto
    Ses rivales qu’elle tue d’un trait qui oseraient la devancer.

    La faute en incombe au vagin ; cet œil qui fait loucher les gars
    Et qui ferait perdre la tête à Monseigneur et tous ses saints.
    Ainsi que le goût sauvagin, responsable de tous les dégâts
    Que l’on dénombre après enquêtes qui leur feraient durcir les seins.

    Illustration de Milo Manara.

  • L’art du buste aux oiseaux

    L’art du buste aux oiseaux

    La capricornette au printemps retrouve ses bois de vingt ans
    Et de belles mamelles robustes qui lui assurent ainsi le buste.
    Boules de graisse et du millet pour les entendre gazouiller
    Ses petits oiseaux de l’année sur ses branches se pavaner.

    Nue comme une idée sauvagine, elle se dresse sur l’herbe aubergine ;
    Les merles picorent son visage, les mésanges dans le paysage
    Apportent en catimini des branches pour faire leurs nids
    Tandis qu’elle glisse entre ses cuisses un petit bâton de réglisse.

    Le petit bâton de réglisse faisant bien vite son office,
    Elle doit écarter les jambes pour bien dégager l’entrejambe
    Dans lequel une oie voleuse est de plus en plus cajoleuse
    Jusqu’au son tellement aigu qu’il en trahit son feu au cul.

    Elle gémit dans les fougères, laissant choir les dernières barrières ;
    Des moineaux chient sur ses paupières, déclarant la guerre aux vipères.
    Sa chevelure est une forêt pleine de galipettes sur la plaine
    Où s’élancent les bergeronnettes, farceuses, friponnes, et malhonnêtes.

    Mais la plaine devient violette et la fille devient volette ;
    Voici l’heure du capricorne et surtout sa lubrique corne
    Qu’il vient planter entre les cuisses de la fille afin qu’elle puisse
    Crier, jouir, s’épanouir et puis enfin s’évanouir.

    Tableau de Vasilisa Romanenko.

  • Le poignard

    Le poignard

    Sans doute qu’en principe ôtée, la culotte n’est plus nécessaire
    Et la lame sort du fourreau sans coup férir, à point nommé.
    Je pense à la déculottée que va donner cette émissaire
    Qu’elle assénera tel le bourreau victime de sa renommée.

    Peut-être qu’elle attend que l’on vienne, peut-être pas… le sang l’ennuie…
    Elle voulait l’amour, pas la guerre, mais le poignard tranche entre eux deux.
    Ses seins aspirent, quoi qu’il advienne, à s’évader dès cette nuit
    Et sa beauté nue désespère les clients bien trop galvaudeux.

    Tranche, tranche ! Pleure, sanglote, venge-toi, fais couler le sang !
    Le poignard ôté de l’étui doit goûter la chair ennemie.
    Tue, tue, tue ! Et taille la glotte à même le cou rougissant
    Qui bouillonne, jaillit et luit ; le corps tombant en anémie.

    Mais nul ne sait, dans l’escalier, si c’est l’amour ou bien la haine
    Qui fit jaillir, d’un sein troublé, l’étincelle au tranchant du jeu.
    Elle sourit, peut-être absente, ou bien trop lasse de leur peine,
    Puis s’abandonne, gorge offerte, à l’éclat noir de ce qu’elle veut.

    Un soutien gorge dégrafé dans la bouche du cadavre exsangue
    Comme si l’œuvre était signée Lucifera-les-cuisses-fraîches.
    On l’entend déjà s’esclaffer en courant nue, tirant la langue
    Comme si elle était assignée à rire d’une voix revêche.

    Illustration d’Enki Bilal.

  • Faisons le point sur la sirène !

    Faisons le point sur la sirène !

    Les sirènes ont changé de cap — fini les rochers, les naufrages ;
    Elles gardent les lignes marines avec un compas dans l’œil vif.
    Elles notent l’attitude des hommes comme on inscrit sur une page
    Les erreurs de point au sextant d’un capitaine trop naïf.

    La queue entre les méridiens, leurs chants flirtent avec l’équateur ;
    Elles savent que l’amour, parfois, dérive en douce vers les tropiques.
    Elles dressent des cartes secrètes au rythme des flots médiateurs
    Dont les flux mal orientés malmènent les mathématiques.

    Ne les cherchez plus aux récifs : elles voguent sur fonds numériques
    Surtout lorsque les cœurs s’égarent dans les amours analogiques.
    Une main sur la rose des vents, l’autre sur des rêves chimériques,
    Elles surgissent à contre-voie comme hérésie biologique.

    L’habitude des latitudes et la langueur des longitudes
    Troublent trop souvent le marin qui navigue sur les parallèles.
    Et puis enfin, de lassitude, son bateau perd de l’amplitude
    Et le naufrage devient serein quand la sirène l’interpelle.

    Illustration vue sur https:thesketchanddoodleclub.comnautical-vintage-digital-papers .

  • Petite sirène, mon amour !

    Petite sirène, mon amour !

    La suite serait délectable à raconter mais la censure
    M’oblige à taire les moments trop intimes avec ma sirène.
    Pourtant il serait regrettable de taire comment nos cœurs conçurent
    Leurs amours tout en slalomant, moi mon corps, elle sa queue de reine.

    La question du sexe des anges ne se pose pas pour la sirène ;
    Sa queue s’entrouvre et puis s’adapte à la mienne tout simplement.
    Dans l’eau, c’est un drôle de mélange ; elle colle sa bouche sereine
    Sur la mienne et ainsi je capte un souffle amer mais amplement.

    Le Kâmasûtra sous les eaux vaut mille fois celui sur Terre
    Et les positions aquatiques se révèlent plus audacieuses.
    Sans doute seulement les oiseaux connaissent ce coït salutaire
    Dans l’atmosphère fantasmatique aux voluptés si délicieuses !

    Nos corps glissaient dans l’eau profonde en un ballet d’ombres jumelles,
    Épousant l’onde et ses secrets dans un vertige originel.
    Quand vint l’instant où nos deux mondes se fondirent en une étincelle,
    Je crus saisir l’instant sacré dans son regard incriminel.

    Mais l’extase avait un prix sombre, un pacte aux clauses irréelles,
    Dans ses étreintes sempiternelles, mon souffle en vain chercha le sien.
    Quand je voulus fuir vers les ombres, sa bouche se fit plus cruelle
    Et j’eus l’épectase éternelle aux tréfonds des abymes anciens.

    Illustration de Nicole Claveloux.

  • La détente du démon du peintre

    La détente du démon du peintre

    Peindre des nus matin et soir et plus selon affinité
    Fatigue le démon du peintre dont la main ressent des douleurs.
    Et plusieurs fois elle va surseoir à l’œuvre avec sérénité
    Après avoir pendu au cintre sa blouse entachée de couleurs.

    Lorsque le peintre est une femme, point de modèle ne lui consent ;
    Elle se peinture le corps et s’étend sur la toile vierge
    Où elle pratique ce que d’infâmes gens jugent alors indécent
    Mais qui reflète mieux l’accord de tout l’amour qui la submerge.

    La blouse serait inutile ; elle s’en sert juste après la douche
    Tandis que sèche son empreinte sur le tableau surexposée.
    Mais ce bout de tissu futile évite les regards farouches
    Des passants à l’âme restreinte quant à la garce supposée.

    Lorsque j’ai rencontré l’artiste, elle m’a sous toutes les coutures
    Photographié le corps partout et surtout mon intimité.
    Tous ses tableaux avant-gardistes furent une nouvelle mouture
    De l’art dont le meilleur atout est sa luxure illimitée.

    Tableau d’Alberto Mielgo.

  • Pensées éparses et saugrenues

    Pensées éparses et saugrenues

    Tu peux sortir nue, si tu veux, mais n’oublie pas de te couvrir ;
    Un rhume est si vite arrivé et les tétons sont si sensibles !
    Si j’ai le droit de faire un vœu, ce serait de pouvoir t’offrir
    Un truc pour faire saliver d’envie mon organe extensible.

    Tu peux sortir incognito sans crainte pour ta renommée
    Car l’attirance des appas surpasse le portrait-robot
    Par les organes génitaux qui parviennent à point nommé
    À rendre les hommes babas qui trouvent ton charme trop beau.

    On se souvient des émotions, du plaisir démultiplié
    Mais l’image de la première fille n’y est pas toujours rattachée ;
    Malgré son corps en promotion auquel on a dû se plier,
    Le visage est parti en vrille noyé de sens amourachés.

    Au paradis des femmes nues, je viendrai pour y dénicher
    Celle que mon cœur a élue par un charme des plus bénins.
    Et son visage revenu d’entre tous mes portraits fichés
    Rayonnera dans l’absolu qui est l’Éternel féminin.

    Tableau de Robert Edward McGinnis.

  • Rideau !

    Rideau !

    « Rideau ! Ça suffit, s’il vous plaît ! Elle peut aller se rhabiller !
    On l’a reconnue tout de suite, la petite sirène angélique.
    Quelle sinécure et quelle plaie que l’entendre ainsi babiller
    Qu’elle est prétendument en fuite mais aux desseins machiavéliques. »

    Ainsi annonçait le speaker devant un public étonné
    D’apercevoir une ingénue drapée d’un rideau de velours.
    Il disait ça à contrecœur mais sa voix avait détoné
    Et surpris la jeune inconnue devant le premier rang balourd.

    Mais soudain la petite sirène – car c’était elle, évidemment –
    Vint et fit tomber le rideau devant l’assemblée médusée
    Qui, par une ovation sereine, apprécia incidemment
    L’invite à une libido envers leurs femmes désabusées.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux de le créditer.

  • Pas de réponse au bout du fil

    Pas de réponse au bout du fil

    Hélas toujours pas de réponse aux demandes du chat perché
    Qui passe nuit blanche sur nuit blanche à guetter l’appel de la Lune
    Qui ne dit pas ce qu’elle pense – sans doute est-ce trop recherché
    De s’taire avant que n’se déclenche une aurore jugée opportune.

    Il fallut attendre vingt ans – soit sept mille trois cent nuits –
    Avant qu’un émissaire lunaire ne lui réponde au bout du fil.
    Un prince de quatre-vingt printemps doté d’une barbe inouïe
    Mais l’image étant lacunaire, personne ne vit son profil.

    Lorsqu’enfin la fille se réveille après un sommeil prolongé,
    Le prince ayant suivi le fil se poste devant la fenêtre.
    Et si la fille s’émerveille, c’est d’être restée allongée
    Si longtemps que sa vie défile et qu’elle meurt avant de naître.

    Tableau d’Arléne Graston.

  • Les démêlés de Médusa

    Les démêlés de Médusa

    Sera pétrifié d’horreur qui ose regarder
    Dans les yeux la gorgone aux cheveux de serpent.
    Cependant elle-même doit aussi se garder
    Des miroirs qui renvoient le mauvais sort frappant.

    Alors pour se coiffer, Ô Zeus quelle galère !
    Les serpents qui s’emmêlent comme nœuds de vipère.
    Les brosses inefficaces la mettent en colère
    Et les peignes impuissants font qu’elle vitupère.

    Lorsque vous la croisez, n’ouvrez pas vos grands yeux
    Proposez-lui plutôt d’ôter ses pellicules.
    Massez-lui donc la nuque et les serpents soyeux
    S’aligneront sans trop friser le ridicule.

    Illustration de Dean Yeagle.

  • Le meilleur ami de la femme

    Le meilleur ami de la femme

    Le p’tit chien-chien a sa mémère avec son sens de l’à-propos
    Saura lui apporter de l’aide par son rôle conciliateur.
    Avec les gêneurs éphémères, il n’y a aucun quiproquo ;
    Qu’elles soient jeunes, belles ou laides il est déstabilisateur.

    Mais il est gaffeur par moment quand il la ficèle de sa laisse,
    Quand il l’entraîne dans la rivière ou renifle un coup sous sa jupe.
    Je pourrais écrire un roman de ce qui arrive à ses drôlesses
    Quand il leur tire la brassière sauf que… peut-être elles ne sont pas dupes…

    Illustration de Dean Yeagle.

  • La nuit où j’ai rêvé d’Aphrodite

    La nuit où j’ai rêvé d’Aphrodite

    Celui qui rêve d’Aphrodite, ce n’est pas l’esprit mais le cœur ;
    Le corps aussi par exigence d’une essentielle bandaison.
    Quant à l’âme, c’est chose dite : elle sait que l’amour est vainqueur
    Et la plus belle intelligence c’est aimer plus que de raison.

    Par cette fenêtre hygiénique qu’est le rêve, je réconcilie
    L’âme, le corps, l’esprit, le cœur à ma véritable origine.
    Animal anthropogénique, j’aime sentir ma chair avilie
    À éjaculer ma liqueur pour la Vénus que j’imagine.

    Jamais de la vie n’oublierai la première fois que j’ai rêvé
    D’elle sans comprendre vraiment le pourquoi de cette obsession.
    Et savoir que je publierais cette souvenance préservée
    Et attirante comme un aimant m’a valu cette indiscrétion.

    Tableau d’Ernst Fuchs.

  • Rencontre avec un ange

    Rencontre avec un ange

    Vous me croirez si vous voulez, une fois de plus n’est pas coutume
    Mais j’ai vu l’ange débouler avec moins que rien de costume.
    De grande taille, j’lui arrivais au niveau du plexus solaire
    Tandis que ses mains me rivaient de conjectures corollaires.

    Il m’a démontré l’avenir d’une humanité multi-gènes ;
    Nos chromosomes vont devenir, croisés avec d’autres indigènes
    Suite aux croisements des nations, des peuples, aux mélanges des sangs
    Multipliés d’émanations, d’étoile, de croix et du croissant.

    Hommes et femmes réunis d’un même corps à parité
    Et d’un système prémuni contre toute précarité.
    D’ailleurs il nous poussera des ailes comme dans nos rêves légendaires
    Pour nous déplacer avec zèle car nous seront tous solidaires.

    Et comme il était transparent, j’ai vu en lui la vérité ;
    Étant plus ou moins son parent dont il a sans doute hérité.
    J’ai vu la petite part de moi, indivisible et immortelle
    Qui s’accordait avec émoi au son de mon âme éternelle.

    Illustration de The Cyclope Sun.

  • Le piège diabolique

    Le piège diabolique

    N’ayez pas peur car tout est faux notamment le serpent factice !
    Le vrai prédateur, c’est la femme qui s’expose comme une victime.
    Bien sûr, du courage, il en faut ainsi qu’un sens de la justice
    Mais le traquenard reste infâme et tout à fait illégitime.

    Dès que vous vous approcherez pour mettre le serpent en joue,
    La fille vous attachera pieds et poignets à son rocher.
    Alors vous vous reprocherez votre candeur qui vous déjoue
    Et vous condamne comme un rat harponné, la main au crochet.

    Puis elle vous déshabillera et vous sucera goulûment,
    Puis elle vous égratignera de ses ongles en s’y accoutument,
    Puis elle nous mordillera d’abord les cuisses résolument,
    Enfin elle vous dégustera le cœur et le foie indûment.

    Tableau de Marian Wawrzeniecki.

  • Avant après

    Avant après

    Avant la vie, on ne sait plus ; après la vie, on ne sait pas ;
    D’un but qui se serait complu des plans de maman et papa.
    Un passé photographié et que l’on se repasse en boucle ;
    Un futur chorégraphié dans un réseau plein d’escarboucles

    Sous un soleil grenat foncé d’une planète phosphorée,
    L’âme se serait enfoncée dans un beau paradis doré.
    Cet avenir hypothétique, comparé au monde réel,
    S’effondre après le prophétique destin du peuple d’Israël

    Que la Bible voudrait nous faire, avec tous ses contes de fées,
    Admettre afin de satisfaire la peur de la mort échauffée
    Par des religions qui prétendent nous donner la vie éternelle
    Alors que leurs dogmes s’attendent à mater notre vie charnelle.

    Je vis mon présent comme un onde captée par mon corps récepteur
    Qui suit un lien qui vagabonde entre des mondes émetteurs.
    Quand mes batteries fatiguées sonneront l’heure du départ,
    Mon destin sans cesse intrigué recouvrira sa quote-part.

    Photo de John Wilhelm.

  • Ras le bol des spaghettis

    Ras le bol des spaghettis

    Tous les midis, c’est spaghettis pour la plupart des sex-symbols
    Qui en ont par-dessus la tête des pâtes chinoises rapides.
    Numérotez vos abattis si vous leur proposer un bol
    De macaronis, coquillettes ou autres nouilles aussi stupides.

    Pour les pimbêches, c’est le contraire ; elles en ont plutôt ras le bol !
    La faute aux mères trop simplettes qui leur en ont trop fait manger.
    Cette répulsion arbitraire est même devenue un symbole
    De la lutte des pâtes complètes sur celles venant de l’étranger.

    Marco Polo s’est retourné déjà plusieurs fois dans sa tombe ;
    Lui qui prit la route de la soie pour rapporter la tradition.
    Justement c’est d’une fournée de spaghettis à qui il incombe
    D’en cuire sans cesse chez soi pour célébrer l’expédition.

    Photo de John Wilhelm.

  • Quand faut-il arrêter de jouer à la poupée ?

    Quand faut-il arrêter de jouer à la poupée ?

    J’ai arrêté mes jeux d’enfants ; les Légo © et les constructions,
    Découpages et coloriages, maisons en cartons découpés,
    Les jeux de rôles triomphants en suivant bien les instructions
    Mais contre tout répertoriage, je n’ai pas joué à la poupée.

    Le cœur n’est pas vraiment trop mûr en ce qui concerne les garçons,
    Mis à part pour ôter les jupes afin d’observer en-dessous.
    Et puis un jour, au pied du mur, celui d’où l’on voit le maçon,
    Tombe le temps des jeux de dupes dans lesquels l’âme se dissout.

    Je n’ai pas autant de poupées que certains grands collectionneurs,
    Ni les plus belles du marché, ni celles qui m’ont tout refusé.
    Malgré le cœur entourloupé de chagrins au petit bonheur,
    Je continue à les chercher sans jamais m’en désabuser.

    Tableau de Teresa Oaxaca.

  • Primevère

    Primevère

    Primevère avançait de l’est en ouest en suivant le jour ;
    La lumière lui était vitale, aussi précieuse que l’oxygène.
    Elle s’élançait d’un pas leste, elle ne s’arrêtait pas toujours
    Mais continuait son orbitale presqu’éternellement sans gène.

    Disons « presqu’éternellement » et il y avait des exceptions
    Car elle devait se reposer ; elle usait donc du corollaire
    De l’amour maternellement et notamment la conception ;
    La jouissance étant supposée remplacer l’énergie solaire.

    C’est ainsi qu’elle m’a abordé en me proposant une alliance :
    Faire l’amour, là, sous la Lune et la voir partir au matin ;
    En échange, m’était accordé un orgasme dont la résilience
    Équivaudrait à l’opportune joie des plus hauts sommets atteints.

    Elle s’appelait Primevère et, comme une fleur de printemps,
    S’ouvrit toute nue au soleil dès le premier rayon du jour.
    Elle m’embrassa d’un air sévère – nous étions tous les deux contents –
    Et au premier vent qui balaye, elle s’en repartit pour toujours.

    Tableau de Carlos Leon Salazar.

  • Ces houris qui nous sourient

    Ces houris qui nous sourient

    Si l’on tait le sexe des anges, en revanche on sait des élus
    Qu’ils se réincarnent en femmes une fois admis au paradis.
    Cela paraît au début étrange que les hommes n’aient point de salut
    Pour ne pas dire même infâme venant d’un dieu de parodie !

    Mais ses voies, si impénétrables que personne n’y comprend rien,
    Débouchent en fait sur l’Éternel Féminin consacré.
    Les chemins incommensurables arpentés par tous les terriens
    Trouvent donc leur but maternel dans le divin dessein sacré.

    Par quel moyen s’introduit-on dans les vagins qui irradient
    De sainteté dont la fournaise dépasse l’enfer du plaisir
    Et donc, comment se reproduit-on quand on est femme au paradis ?
    Par une parthénogenèse d’un Dieu qui s’appellerait désir !

    Mais c’est idiot puisque les âmes ont toutes été réincarnées !
    La gestation, l’allaitement et la séduction féminine
    Dont nous les humains disposâmes devient LE mystère incarné
    Qui trouvera conjointement SA résolution sibylline.

    Photo de Spencer Tunick sur https:www.theguardian.comartanddesigngallery2022sep10the-naked-ambition-of-spencer-tunick-in-pictures .

  • Théâtre pour femmes

    Théâtre pour femmes

    De ballets roses en reflets vers et de poèmes en opéra,
    Mes petites femmes ont eu l’honneur des meilleurs rôles récompensés.
    De tous les coins de l’univers, autant que faire se pourra,
    Elles apporteront du bonheur par leur nudité compensée.

    Je les déshabille souvent mais elles plaisent tout autant
    Aux hommes qui meurent d’amour devant ces montreuses de charme,
    Qu’aux femmes dont le cœur émouvant bat la chamade en ballotant
    Comme bringuebalant d’humour jusqu’à passer du rire aux larmes.

    Ainsi la femme est au théâtre la vraie vedette du programme.
    Pourtant maudite et pire encore car il n’en reste aucun renom.
    À part divine Cléopâtre et son prestige au kilogramme,
    On se souvient bien de leurs corps mais on a oublié leurs noms.

    Ô femmes nues, belles inconnues, depuis la nuit des temps promises,
    Je voudrais vivre mille vies pour ne pouvoir penser qu’à vous !
    Que votre rôle soit reconnu et votre nudité admise
    Au rang du bonheur assouvi et de l’extase, je vous l’avoue !

    Photo de Spencer Tunick sur https:www.theguardian.comartanddesigngallery2022sep10the-naked-ambition-of-spencer-tunick-in-pictures .

  • La raison du plus fort est toujours la meilleure

    La raison du plus fort est toujours la meilleure

    L’employé, doux comme un agneau et le patron, loup aux dents longues ;
    Récurrent et inévitable scénario du rapport de forces.
    Mais voici que le tendre agneau, une fois chez lui, sonne le gong
    Et trouve une victime notable ; ici, son épouse retorse.

    Retorse parce qu’hélas à son tour, la brebis montre ses dents de louve
    Envers la tête blonde innocente, laquelle n’y saurait surseoir
    Car le bel enfant, sans détour, par ses gènes une colère éprouve
    Envers la chatte frémissante qui sera tigresse ce soir.

    Ainsi la raison du plus fort serait un abus de pouvoir
    Ou un constat de lâcheté envers un plus faible que soi.
    Chercher le combat sans effort contre qui ne saurait pourvoir
    À sa défense n’est adapté qu’à ceux qui pètent dans la soie.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • La baise à trois

    La baise à trois entre trois bouches
    Et qui s’embouchent avec la langue
    Avec six lèvres toutes farouches
    Qui vont et viennent en boomerang ;

    Le sexe à trois avec caresses
    À trente doigts mis à l’étroit
    Qui vont et viennent sur les fesses
    Et s’insinuent dans le détroit.

    On se mordille le mamelon ;
    Et l’on se suce le bouton
    Tapi dans le creux du vallon
    Aux poils frisés comme un mouton

    Trois cris d’extase, trois cris d’orgasme
    À l’unisson car c’est si bon !
    On va plus loin dans le fantasme
    À s’faire exploser le bonbon.

    Tableaux d’Alberto Mielgo sur http:www.albertomielgo.comoilpainting .

  • Merci d’être venus

    Merci d’être venus

    « Merci d’être venus nous voir avec toutes vos traditions
    Que vous partagez avec nous, nous qui n’en avions pas besoin,
    Et nous aider à promouvoir quelques vaines extraditions
    En forçant à mettre à genoux nos dirigeants grâce à vos soins.

    Merci d’être venus manger et consommer notre pain blanc
    En laissant tous les emballages se dégrader dans la nature.
    Et pas la peine de ranger vos brigandages accablants
    Dans nos caves avec empilage d’odeurs tenaces qui saturent.

    Merci d’être venus nous vendre votre religion en réclame
    Et vos tabous qui nous embêtent mais nous font pas mal rigoler ;
    Nous aimons aussi nous détendre avec le cul qui se proclame
    Plus proche de Dieu que la tête qui ne pense qu’à troufignoler.

    Merci d’être venus tuer le temps en zonant dans les rues
    En nous brûlant quelques voitures pour la consommation carbone.
    Bravo de vous évertuer à pousser la peine encourue
    De nous imposer vos cultures et les prêcher à La Sorbonne.

    Merci d’être venus grandir notre nation de vos enfants
    Qui deviendront nos concurrents et décrieront toutes nos fêtes.
    Et n’hésitez pas à brandir le cimeterre triomphant
    Pour trancher les belligérants qui sont infidèles au prophète. »

    …Ainsi parlait un vieux guerrier assez cruel et arrogant
    Qui craignait la France insoumise, les gilets jaunes et les chômeurs
    Par ses discours avariés en blâmant et cataloguant
    Ses adversaires par l’entremise d’un ordre public assommeur.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Pierrette McCronick

    Pierrette McCronick

    Pierrette avançait court-vêtue, robe légère et les pieds nus,
    Un seau rouge-sang, un seau blanc, transportés sur un porte-seau.
    Ne craignant rien pour sa vertu malgré l’aspect de sa tenue,
    Elle marchait, regard troublant, tout en faisant des soubresauts.

    Ses rêves à-travers la campagne par la force de sa jeunesse
    Formaient le projet ambitieux de diriger sa crémerie
    Avec compagnons et compagnes lui concédant leurs droits d’aînesse
    Pour créer le cercle vicieux des trous dans la trésorerie.

    Mais patatras elle est tombée en renversant les seaux précieux
    Sous le ciel bleu, le blanc, le rouge et leurs promesses contenues
    Qui ont bien vite succombé à tous ses souhaits fallacieux.
    Il faudrait donc qu’elle se bouge devant une telle déconvenue !

    Tableau de Karol Bak sur https:karolbak.comenenglish .

  • De la naissance à la mort

    De la naissance à la mort

    Je ne marche pas de la naissance à la mort mais, tout au contraire,
    Vie et mort marchent de conserve sur un fil bien mal affermi.
    J’en ai acquis la connaissance très jeune alors pour m’en distraire
    Ma vie garda toute réserve envers sa meilleure ennemie.

    Je donne la vie, tu donnes la mort, puis il engendre et elle enfante.
    Rions aux heureux événements et pleurez aux enterrements !
    Fous sont les sportifs matamores qui défient leurs fins triomphantes,
    Sages ceux dont l’avènement est d’éviter les errements.

    Elle m’a tant accompagné que j’ m’en méfie au quotidien
    Et j’ai subi tant d’accidents que j’en ai acquis l’expérience.
    Ce bras de fer, je l’ai gagné grâce à l’aide de l’ange gardien
    Qui me sert d’antioxydant contre la mort en prévoyance.

    Tableau de Jana Brike.

  • Dix millions d’erreurs à la seconde

    Dix millions d’erreurs à la seconde

    L’intelligence artificielle remplacerait le travail des femmes ;
    C’est ce qu’annoncent les médias qui en étudient les fonctions.
    Cette avancée superficielle cause des répercutions infâmes
    En ce qui concerne, dans l’immédiat, l’amélioration des sanctions.

    En traitant les informations par milliards à chaque seconde
    À quatre-vingt-dix-neuf pour-cent de réussite avec fureur,
    Cela fait, par extrapolation, dix millions de bugs qui abondent
    Dans le même laps rétablissant qu’il fait quand même pas mal d’erreurs.

    Comment punir l’ordinateur qui fait donc plus de fautes qu’elles ?
    Il faut le mettre au pilori, les puces à l’air, nu, enchaîné ;
    Humilier son compilateur pour qu’il en garde les séquelles
    Et suprême fantasmagorie : laisser les bits se déchaîner !

    Tableau de Nikolay Sednin sur https:arthive.comfrsedninstories11790 .

  • Gare à la censure !

    Au grand jamais rien ne sera au grand jamais plus comme avant !
    On ne saurait montrer un sein devant un public timoré.
    Aujourd’hui personne n’osera montrer – car détail aggravant –
    Une femme nue au bassin ouvert sur c’qu’on veut ignorer.

    Finis les seins nus sur les plages et le naturisme sauvage !
    Terminés les jolis nénés quand une femme veut allaiter !
    Finalement le Nouvel Âge nous a soumis à l’esclavage
    De la pruderie aliénée à une morale regrettée.

    Or, les réseaux sociaux sanctionnent les photos d’hommes et femmes nus,
    Mais ce n’est pas pour préserver nos enfants de la perversion
    Mais afin que la Pub fonctionne par le commerce entretenu
    Pour les Grands Comptes et réservée à l’argent que nous leur versions.

    Photo de Christian Tagliavini sur https:www.christiantagliavini.com1406?lang=it .

  • L’autre sexe angélique

    L’autre sexe angélique

    Au cours de notre évolution, la vie emprunte des chemins
    Pour s’adapter aux conditions que la Nature lui impose.
    C’est pourquoi la révolution sexuelle va, en un tournemain,
    Bouleverser les traditions que la mutation nous propose.

    Bien sûr, à force de vouloir renier les lois de la nature
    Et refuser d’avoir le sexe acquis lors de la conception,
    La vie prend de nouveaux couloirs, se dégrade et se dénature
    Et atteint le genre connexe des anges qui font l’exception.

    Attendons-nous à voir des femmes mutantes aux ailes sur le dos
    Qui s’apparenteront aux anges dont le sexe indéterminé
    Permettra croisements infâmes et sataniques libidos
    Orgies, partouzes et pires échanges avec des hommes efféminés.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • L’entrée d’Hannibal aux Indes

    L’entrée d’Hannibal aux Indes

    Hannibal découvrit les Indes car il s’était trompé de route
    Malgré sa boussole chinoise chèrement payée au marché noir.
    Faute de grive, faute de dinde, il comprit trop tard sa déroute
    Mais les Indiennes étant sournoises, il dut cracher au bassinoir.

    Seulement les éléphants d’Afrique possèdent de très grandes oreilles
    Leurs voisins d’Asie exceptés en arborent des plus petites.
    Cela lui rapporta du fric pour acheter des bêtes pareilles
    À celles qui étaient acceptées au lupanar « Chez Aphrodite ».

    Il paya tout en éléphants pour avoir le droit d’attoucher
    Les jeunes filles aux seins bombés et soulager ses génitoires.
    On dit qu’il eut des tas d’enfants en conséquence d’avoir couché
    Avec les putes de Bombay mais cela, c’est une autre histoire.

    Puis il revint, les bourses vides d’avoir trop x de la quéquette
    Il affréta d’autres éléphants, d’autres bateaux, d’autres soldats.
    Lui et ses hommes étaient avides de repartir à la conquête
    Pour en revenir triomphants mais, d’un échec, elle se solda.

    Tableau de Prasanna Weerakkody sur https:prasannaweerakkody.com .

  • Avant l’amour sur canapé

    Avant l’amour sur canapé

    Au grand jeu de la séduction lorsqu’une femme reçoit chez elle,
    Elle pense au trône de reine où débuteront préliminaires,
    Petits gestes d’introduction qui plairont à Mademoiselle
    Qui laissera entrer dans l’arène l’étalon extraordinaire.

    Son divan en guise de palais et ses coussins, seules défenses,
    Seront ses serviteurs discrets pour cacher sa chair découverte.
    Si l’amant ne lui prévalait, son rôle serait une offense
    Car il n’y a pas de secret ; il faut goûter la fleur offerte.

    Un coup de sonnette retentit et soudain le sofa frémit
    Comme un valet condescendant et sa desserte bien nappée.
    Mais ses ressorts ont consenti à se montrer plus affermis
    Pour soutenir les prétendants aux amourettes sur canapé.

    Tableaux de Jean-Gabriel Domergue sur https:www.catherinelarosepoesiaearte.com201205jean-gabriel-domergue-1889-1962.html .

  • Avant le petit-déjeuner sur l’herbe

    Avant le petit-déjeuner sur l’herbe

    Une petite demoiselle blonde a pris sa volée à la fraîche
    Pour aller construire sur l’herbe son petit nid paré de plumes.
    Tout doucement au fil de l’onde, quelques canards un peu revêches
    Batifolent créant des gerbes et des jaillissements d’écume.

    Un damoiseau paradisier jouant une danse nuptiale
    Semble intéresser l’ingénue mais qui se lasse de sa langueur.
    Un autre sous le cerisier chantera de façon spéciale
    Un chant d’amour fort peu connu mais plein de vie et sans longueur.

    La femelle a choisi son mâle pour son rôle de séducteur
    Et voici les préliminaires d’un corps à corps voluptueux.
    Et puis les amours animales jusqu’à l’orgasme producteur
    Du germe pré-embryonnaire que l’on espère fructueux.

    Tableaux de Jean-Gabriel Domergue sur https:www.catherinelarosepoesiaearte.com201205jean-gabriel-domergue-1889-1962.html .

  • Après l’amour sur canapé

    Entre dormir et faire l’amour sur un canapé de velours,
    J’opterais pour du confortable si Madame est insatiable.
    Sinon sans fard et sans humour, elle me traitera de balourd
    Pour secousses à peine supportables et un plaisir indissociable.

    Je jetterais mon dévolu sur un sofa tout en symbiose
    Pour une relation durable si Madame en plus est fidèle.
    Afin que l’amour résolu empreinte un souvenir grandiose
    Dans la matière perdurable qui montre que je suis fou d’elle.

    Quitte à se reposer un peu, divan de soie par devers-soi
    Pour la douceur revigorante et pour le repos des guerriers.
    Après, autant que faire se peut, on recommence quoi qu’il en soit
    Si Madame, toujours désirante, réclame comme vous l’espériez.

    Tableaux de Jean-Gabriel Domergue sur https:www.catherinelarosepoesiaearte.com201205jean-gabriel-domergue-1889-1962.html .

  • Après le déjeuner sur l’herbe

    Préliminaires en apéro, cunilingus pour mise en bouche,
    Une fellation comme entrée et puis en plat de résistance
    Un va-et-vient « in utero » et l’on en remet plusieurs couches
    Jusqu’à l’orgasme concentré, quintessence de l’existence.

    On goûtera le trou normand en portant la croupe à ses lèvres ;
    Juste une pause pour reposer les sens mis à contribution.
    Si l’envie revient en dormant, on pourra rêver avec fièvre
    À l’aventure supposée reprendre si bonne constitution.

    L’appétit revient au dessert avec les organes nacrés ;
    Petits melons, perles de lait, une banane à la liqueur.
    Tant qu’il le faut, on se ressert car ce moment est consacré
    À tenir la course de relais afin que les deux soient vainqueurs.

    Tableaux de Jean-Gabriel Domergue sur https:www.catherinelarosepoesiaearte.com201205jean-gabriel-domergue-1889-1962.html .

  • Violette dans l’escalier de nuit et dans l’escalier de jour

    Lorsque la nuit tombe au château, Violette descend de la tour noire
    Par l’escalier en double hélice réservé aux hôtes nocturnes.
    Elle va s’offrir sur un plateau, entièrement nue dans son manoir,
    Aux hommes qui lui créent maints délices lorsqu’elle se sent taciturne.

    Violette a perdu son mari, l’empereur parti guerroyer
    Dans les lieux qui ont abusé de sa naïveté notoire.
    Mais fidèle à ses armoiries, celui-ci s’est fait rudoyer
    Par ses ennemis amusés d’avoir remporté la victoire.

    Quand le jour se lève au château, Violette descend de la tour Blanche
    Par la rampe hélicoïdale réservée à ses visiteurs.
    À petits pas pizzicato – mais toujours nue – elle se déhanche
    D’une allure sinusoïdale et d’un maintien solliciteur.

    Mais pourquoi donc la châtelaine se montre nue matin et soir ?
    On dit qu’elle accueille son peuple dans ses habits d’impératrice
    Dont la qualité de la laine à la vue ne saurait surseoir
    Qu’aux imbéciles et aux aveugles qui n’ont pas l’âme fornicatrice.

    Tableau de Guido Mauas sur https:loscoleccionistas.comartistas-trastiendaguido-mauas .

  • Une voisine un peu distraite

    Une voisine un peu distraite

    Deux ou trois fois, elle m’appelle et moi j’attends la quatrième ;
    Cinq ou six fois, elle m’offre un verre et moi je bois modérément
    Car les cocktails bus à la pelle pour joindre l’étage septième
    Du ciel lui donnent une soif vulvaire d’exister désespérément.

    Elle me reçoit en simple robe pour un apéro innocent,
    Puis sur un fauteuil, affalée, elle me parle en gémissant
    Tandis que son haut se dérobe dévoilant un sexe indécent
    Du mont de Vénus, cavaler vers son désir concupiscent.

    J’ai fermé derrière moi la porte pour éviter les courants d’air
    Et les regards indésirables venus s’égarer, indiscrets.
    Depuis, que le diable m’emporte, sans doute un effet secondaire,
    J’ai mis un verrou imparable pour garder son jardin secret.

    Tableau de David Inshaw sur https:www.davidinshaw.netgallery.html .

  • Du vin ou de l’eau ?

    « Un verre de vin ou un verre d’eau ? » Et je saurai tout de ta vie !
    Si tu préfères un verre de vin, c’est que tu goûtes la saveur
    Et concernant la libido, je sais que ce qui te ravit
    C’est plaire à mon sexe divin et en déguster ses faveurs.

    Et puis je remplirai ta coupe de ma liqueur blanche et nacrée ;
    Tous les jours j’en enivrerai ton cœur avide d’allégresse.
    Et quand pleine sera ta croupe sous l’effet du germe sacré
    Qui pousse dans ta roseraie, tu en apprécieras l’ivresse.

    Si tu préfères un verre d’eau, c’est que tu es insatiable
    Et désireuse d’infini dans l’effervescence des sens.
    Pour toi, l’amour est le cadeau d’un océan indispensable
    Qu’il faut vivre en monokini en se moquant de l’indécence.

    Alors je noierai tes envies de l’arrosoir océanique
    Dont j’ai demandé à Neptune force, abondance et endurance.
    Tu seras mère que je convie à nos amours pharaoniques
    Qui créeront pour toute fortune la jouissance à chaque occurrence.

    Tableau de David Inshaw sur https:www.davidinshaw.netgallery.html .