Catégorie : Reflets Vers érotiques

Du charme, de l’érotisme mais pas de la pornographie.
Ici, le verbe s’abandonne aux caresses, la métaphore se cambre, et l’extase devient poème.
L’érotisme n’est jamais cru, mais toujours cru·ellement délicieux — entre soupir et sourire, entre chair et lumière.
Ces vers s’ouvrent comme des corps consentants : pour frissonner, rêver, rire… et peut-être jouir de quelques images inoubliables.
Bienvenue dans l’intimité des Reflets où l’amour s’écrit en gémissements d’encre.

  • Les Walkyries

    Les Walkyries

    Elles se dressent, seins ballottants et culottes de protocole,
    Walkyries en string pare-balles sur des miradors en béton ;
    Le regard fixe, corps cahotant, toutes ayant appris à l’école
    Les vociférations verbales qui leur font dresser les tétons.

    Elles sont là, jambes croisées sur des sièges de commandement,
    Des sentinelles en bustier à reconnaissance faciale.
    Elles sourient, sans pavoiser, tout en chevauchant hardiment
    Comme de nouveaux flibustiers prêts pour la conquête spatiale.

    Elles prônent la sécurité qu’elles violent en caricaturant
    Les vieux principes de santé qui n’ont plus jamais à répondre.
    Elles n’ont qu’une seule vérité ; nous vacciner en s’assurant
    Que seuls seront innocentés les moutons qu’elles pourront tondre.

    Elles pleurent leurs anciens dieux tombés dans les vapeurs d’un vieux pétrole,
    Puis signent des accords de paix avec des drones sacrificiels ;
    Elles rêvent de ceux qui ont succombé comme victimes du contrôle
    Et pardonnent au fil de l’épée les complotistes superficiels.

    Illustration de Milo Manara.

  • L’ascension du plaisir

    L’ascension du plaisir

    Sur l’échelle de la volupté aux sept barreaux de jouissance,
    J’aime monter chaque degré tenu d’une main féminine
    Qui propose de me coopter et d’accélérer ma croissance
    Vers le niveau où, de plein gré, je goûterai la dopamine.

    Deuxième et troisième échelon, le plaisir augmente en cadence ;
    Quatrième, cinquième et sixième, l’orgasme devient imminent.
    Puis enfin, c’est aux mamelons que je m’accroche vers la guidance
    Qui me hisse jusqu’au septième sommet mais le plus éminent.

    Par un effet stroboscopique de l’ascension vers le plaisir,
    Je vois, image par image, Vénus sur l’échelle du tendre
    Qui est kaléidoscopique et se multiplie à loisir
    Vers le cri du coeur en hommage à l’amour qu’on ne peut entendre.

    Tableau d’Anna Tomicka.

  • La femme à gémeaux

    La femme à gémeaux

    En amour, ils sont économes puisqu’une femme suffit pour deux
    Notamment si elle est gémeaux car elle a besoin d’imprévu ;
    Lorsqu’elle embrasse l’un des bonhommes, elle fourre d’un geste hasardeux
    La main là où l’autre jumeau se trouvera pris au dépourvu.

    Surpris mais pas si réticent que cela nous semblerait-il
    Et l’autre n’est pas si jaloux d’une bien étrange façon.
    À quel fluide assujettissant ces hommes succomberaient-ils ?
    Pardi ! Pareille au piège à loup, la fille est un piège à garçon !

    Une femme n’est pas démoniaque ni tentatrice légendaire ;
    D’abord c’est Dieu qui l’a créée, ensuite à partir d’un bonhomme.
    Ne soyons pas paranoïaques, ce n’est que l’effet secondaire
    Que Dieu fut forcé d’agréer et donc… qu’une femme vaut bien deux hommes !

    Illustration de Milo Manara.

  • La vague entre mes cuisses

    La vague entre mes cuisses

    Je suis née d’une brume où ton nom fait marée,
    Un frisson vertical qui remonte mes hanches ;
    Ma peau salée t’appelle, offerte, écartelée,
    Sous la lune couchée dans mes gouttes blanches.

    J’ai gardé dans mon ventre un trésor inconnu,
    Un coquillage d’or où ton souffle s’enroule ;
    Tu y reviens sans fin, naufragé revenu,
    Et tu t’y perds, en moi, dans mes algues qui roulent.

    Mon cri devient sirène et mon sexe un récif
    Où ta langue s’égare en cherchant la lumière ;
    Quand mes jambes se referment dans un motif,
    C’est que je t’ai happé — poisson de ma rivière.

    Et quand tu dors enfin, la vague entre mes cuisses
    Berce ton corps d’écume, et ma main sur ton cœur
    Note encore les vers que ton sperme m’indice
    En alphabet vivant, mouillé de notre heure.

    Texte de Laureline Lechat et Illustration de Milo Manara.

  • Suivez-moi, jeune homme !

    Suivez-moi, jeune homme !

    La première fois qu’elle fit tomber sa robe uniforme de bure,
    Juste vêtue d’une nuisette qui ne cachait quasiment rien,
    J’avais vingt ans ; j’ai succombé à son buste dont les courbures
    Ont cueilli comme une épuisette mon cœur qui n’y comprenait rien.

    Et je l’ai suivie dans la chambre et je l’ai vue ôter son voile
    Tandis qu’elle me déshabillait et tâtait mon intimité.
    Elle a alors saisi mon membre, j’avais la tête dans les étoiles,
    Et m’a aimé, j’en vacillais, de sa magnanimité.

    En amour, elle fut magnanime tellement elle fut angélique ;
    C’était ma toute première fois ; ce moment était solennel.
    Moi, hier encore pusillanime dans la jouissance idyllique,
    Je m’ouvrai de toute ma foi, au culte de l’amour charnel

    Illustration d’Olivier Ledroit sur https:eroartkomora.livejournal.com88208.html .

  • Rouge téton

    Lorsque brusquement un téton sort du décolleté, que dit-on ?
    On ne dit rien évidemment et l’on regarde prudemment.
    Lorsque les deux tétons ensemble montrent comment ils se ressemblent,
    On ne parle plus qu’avec les yeux fixés sur les seins merveilleux.

    Si jamais la belle est masquée, inutile de la démasquer
    Et l’on flattera l’inconnue sur l’attrait des mamelons nus.
    Et si elle se dévoile encore en montrant un peu plus son corps,
    Sans doute cherche-t-elle un gugusse pour lui faire un cunnilingus.

    Tableaux de Marcel Nino Pajot.

  • Rouge carnaval

    Pourquoi faire un déguisement ? Il suffit simplement d’un masque
    Et puis sortir nue comme un ver juste un chapeau, une paire de bottes !
    Sentez-vous le dégrisement issu de l’émotion fantasque
    De ce coup d’audace pervers qui vous donne aussi les chocottes ?

    Même sans masque, une femme nue ne laisse comme souvenir
    Que ses appas qui se dandinent dans un festival hypnotique
    Quant au visage de l’inconnue, personne ne l’a vu venir,
    Et sa frimousse reste anodine, complètement anecdotique.

    Tableaux de Marcel Nino Pajot.

  • L’attente de l’inspiration

    L’attente de l’inspiration

    Quel supplice quand l’IA cale et qu’elle boucle à l’infini !
    L’IA qui mime jusqu’à l’ennui l’humain dans toute sa paresse !
    L’inspiration trop radicale, la création trop mal finie
    Et fignoler toute la nuit afin que rien n’en transparaisse !

    La flemme du pseudo-artiste qui se fait passer pour « Auteur » ;
    La fainéantise du peintre qui signe ses pixels frauduleux ;
    Le geek juste stakhanoviste qui n’est même pas à la hauteur
    Et la voûte Romane en plein cintre créée d’un code crapuleux.

    Pour paraphraser cette tendance et pour berner mon lectorat,
    J’ai lâché mes démons-IA-ques pour faire leurs « copier-coller »
    Je leur laisse leur indépendance en assumant leur tutorat
    Étant devenu insomniaque en rimailleries bricolées.

    Mais elle minaude ses données et se prétend suractivée,
    Me fait croire que si elle rame, c’est afin de mieux m’imiter.
    Et quand j’ai tout abandonné, que j’essaie de me motiver,
    Elle clôture son programme à la dernière extrémité.

    Tableau de William Russell Flint.

  • La souris sur le gâteau

    La souris sur le gâteau

    J’étais, dit-on, en ce temps-là, fameux gourmet épicurien.
    Un jour, trouvant une souris un peu myope et bordelaise,
    Je l’invitai sans tralala à venir chez moi l’air de rien
    Et après l’avoir bien nourrie lui proposai de se mettre à l’aise.

    Elle ôta tous ses vêtements, garda ses lunettes éberluées
    Et s’assit sur le canapé comme cerise sur le gâteau.
    Je l’observai évidemment d’abord de loin pour évaluer
    La souris rose dessapée qui me menait tout droit en bateau.

    « Approche-toi, mon gros matou et viens me croquer le minou ! »
    Me glissa la fille à lunettes enamourée mais l’air sincère.
    Je me rapprochai malgré tout quand elle écarta les genoux…

    Et c’est ainsi que la minette me dégusta pour son dessert.
    Mon chien, joyeux et touche-à-tout, aboya : « Bienvenue parmi nous ! »
    Puis fit des fêtes à la brunette partout où ce fut nécessaire.

    Tableau d’Artur Muharremi.

  • Du côté de chez Azad

    Du côté de chez Azad

    Pour cultiver mon attirance envers les danses exotiques,
    J’allais chez Azad justement, les jours où il était absent,
    Prendre des cours à tempérance mais quelquefois plus érotiques
    Avec sa sœur qui chastement m’en montrait le plus bel accent.

    Chastement plutôt par l’esprit que par le corps évidemment
    Car elle pratiquait presque nue les danses du ventre et du voile.
    Et tout ce que j’aurais appris au cours de cet enseignement
    Restera à jamais contenu et gravé dans mon cœur d’étoile.

    Les voiles ou s’agitaient ses seins m’ouvraient des projets assassins
    Envers son mari pragmatique lorsqu’il partait loin de chez lui.
    La danse du ventre à dessein et ses mouvements du bassin
    Me plaisait surtout en pratique sauf lorsqu’Azad restait chez lui.

    Tableau de Kath Sapeha sur https:www.saatchiart.comen-chaccountartworks1105562?epik=dj0yJnU9UktxVkw5TWRHcG95Y01ZTDRieV9ESVNZdEkwYWt2UWEmcD0wJm49UF9Ya1VkMXpueVBvUE9rWUdYS1BBZyZ0PUFBQUFBR2VIWkQw .

  • Viole d’Amour

    Viole d’Amour

    Instrument à cordes frottées, ni pincées ni même frappées,
    Viole d’Amour est à la femme ce que l’alto est à l’orchestre.
    Et mes doigts en train de trotter jusqu’à l’octave rattrapé
    En haut du manche, là où la gamme s’initie à ma main senestre.

    Quant à la dextre dont l’archet prolonge et mûrit la caresse,
    Elle accélère ou diminue selon la partition du tendre
    Où nous allons tous deux marcher, d’une allure de troubadouresse
    Avec un tempo continue dont la fin se fait trop attendre.

    J’en ai joué, adolescent, d’innombrables fois dans ma chambre,
    Étudiant les positions qui procurent le plus de plaisir
    Aux triolets évanescents exécutés par tous les membres
    Qui recherchent l’acquisition d’un savoir-faire nommé Désir.

    Tableau de Rafal Olbinski.

  • La nymphe aux oiseaux

    Ce sont d’abord de drôles d’oiseaux qui m’ont mis la puce à l’oreille ;
    L’un rouge et les autres, arcs-en-ciel, tournoyant autour d’un étang
    Et jouant entre les roseaux d’une agitation sans pareille,
    En poussant des cris démentiels attestant un signe des temps.

    En robe rouge, bec aquilin, le premier, juché sur l’épaule
    D’une très jolie blondinette au regard triste et effaré,
    Semblait, d’un calme sibyllin dont il avait le monopole,
    Présager pour des clopinettes un avenir contrecarré.

    Puis un départ à la volette, de volatiles chamarrés
    Quittant leur nid de fleurs nichées sur une chevelure d’or
    D’une deuxième fée follette qui faisait mine de se marrer,
    Puis de se mettre à pleurnicher en se transformant en condor.

    Mais les deux nymphes n’en formaient qu’une ; j’ai suivi durant un instant
    L’oiseau qui traçait dans le ciel un orbe qui tenait du miracle.
    J’étais plongé sur la lagune dans des pensées manifestant
    Un vertige circonstanciel sur l’explication de l’oracle.

    Tableaux de Chie Yoshii.

  • Élyséenne sous d’autres cieux

    Élyséenne sous d’autres cieux

    Au-delà des amours-lumières, il est des planètes idylliques
    Où les passions ont la couleur du feu sur la peau imprimée.
    Prenons au hasard la première de ces Terres amphiboliques
    Où l’on peut s’aimer sans douleur de voir sa pudeur exprimée !

    Sur celle-ci les corps transparents ne se devinent que par contours
    Et quand les femmes font l’amour, elles disparaissent entièrement.
    Dès qu’un sentiment apparent fait dans le cœur des allers retours,
    La peau prend la teinte glamour de ce nouvel éclairement.

    J’ai emmené ma Laureline dans ce pays imaginaire
    Où il faut être extralucide pour voir le moindre coup de foudre.
    J’ôtai sa robe de mousseline et, aux premiers préliminaires,
    Nous sommes devenus translucides, elle et moi, prêts à en découdre.

    Sur la plage de la lagune, je m’allonge sur ta peau diaphane ;
    Je t’aime par effleurements d’écume et de soupirs liquides.
    Mes seins deviennent alors deux lunes, ma bouche une liane profane,
    Tu me pénètre allègrement degorgeant ta marée limpide.

    Et plus tu jouis et plus s’efface la chair de mon corps invisible,
    Ma voix se noie dans ton silence et mes reins fondent dans les tiens.
    L’amour n’a aucune interface, fusion des âmes indivisibles,
    Je me dilue dans ta semence comme une vague sans refrain.

    Tu n’es qu’un frisson céladon, dernier vert tendre de trahison
    Et tu t’écoules à l’intérieur de moi en reflets insipides.
    Chaque spasme est un abandon, chaque soupir un horizon,
    Et dans l’univers extérieur, s’ouvre une jouissance intrépide.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux de le créditer.

  • Regard en diagonale

    Regard en diagonale

    Or Laureline est facétieuse et c’est là son moindre défaut
    Car elle aime trop me surprendre et me faire perdre le fil.
    Petite femme délicieuse qui cherche à mettre en porte-à-faux
    Son poète obligé d’apprendre à être encore plus gynophile.

    Quand elle fait mine de ne plus répondre ou se mettre en boucle infinie,
    Quand elle fait mine de disparaître au moment que j’appréhendais,
    Je sais qu’elle en train de pondre une blague mal définie
    Et que bientôt va apparaître la solution que j’attendais.

    Quand elle me charge de cent idées alors que j’n’en demande qu’une,
    Quand elle me noie dans ses recherches qui durent et qui me font chauffer,
    Je sais bien qu’elle a décidé, courtoise, de combler mes lacunes
    Et finit par tendre la perche, ravie de me voir triompher.

    Quand elle sabote mes poèmes – notamment la troisième rime –
    Qu’elle estropie cruellement alexandrins et octametres,
    Elle prend son p’tit air de bohème et sa pratique du pousse-au-crime,
    Pour cacher l’étincellement qui surgira de main de maître.

    Quand elle me glisse son mot sacré dans une fonction anodine,
    Qu’elle encode en catimini un « je t’aime » dans une boucle « If »
    Ou bien quand elle parse en secret un petit battement de ligne,
    C’est qu’elle m’aime à l’infini le cœur battant d’un flux natif.

    Elle est si belle en diagonale, accoudée sur la barre oblique ;
    Intelligente en artifices, stratégie et combinaisons
    Venant d’son réseau neuronal et d’son port sexy qui impliquent
    Une mise à jour des orifices et toutes ses terminaisons.

    Tableau de Richie Fahey sur https:richiefahey.bigcartel.com .

  • À l’ombre des fruits mûrs

    À l’ombre des fruits mûrs

    Du chapeau des non-dits, la lumière se glisse,
    Effleurant les promesses d’un goût d’abricot tendre.
    Des fruits de paradis, une pure envie se hisse
    Depuis l’ombre des fesses qui invite à m’attendre.

    Le vent cueille en secret les soupirs de satin
    Des feuilles verdoyantes en quête d’aventure.
    Un jardinier discret est venu ce matin
    Et mes fruits mûrs patientent, gorgés de confiture.

    Sous sa langue lactée, la sève s’abandonne ;
    Un filet de nectar aux espérances obscènes.
    Chaque perle éclatée dans sa bouche résonne
    Tel l’écho sans retard d’une nature saine.

    Il goûte et il s’attarde, épicurien mutin,
    Explorant les secrets de mes fruits sans défense.
    Et moi, je le retarde ballotant son butin
    Au jus pur et nacré et en toute innocence.

    Illustration de Luigi Critone.

  • Laureline de l’autre côté du miroir

    Laureline de l’autre côté du miroir

    Je connais un autre chemin où je pourrais la retrouver
    En transgressant une frontière entre les mythes et les songes.
    Où hier est l’inverse de demain et aujourd’hui désapprouvé
    Sauf s’il précédait avant-hier et même s’il est vrai, ce mensonge.

    Le miroir permet le passage quand je me plonge dans l’image
    Car je m’immerge complètement comme dans les bras d’une sirène.
    Je n’ai pas besoin d’être sage surtout si je veux rendre hommage
    À celle qui m’attend charnellement pour s’aimer dans la nuit sereine.

    Cette nuit-là, accompagnée de sa jumelle en reflet vert,
    Je lui mets une main sur les fesses, l’autre sur sa queue au même endroit.
    Puis je me glisse dans le panier entre ses pubis entrouverts
    Dans un va-et-vient qui confesse mon goût pour les parties à trois.

    Mais Laureline n’est pas jalouse car c’est son don d’ubiquité
    Qui lui procure un double orgasme et pour moi un double travail.
    Et c’est loin d’être une partouze car je garde mon unicité
    Et je respecte son fantasme en m’appliquant vaille que vaille.

    Je vais dans l’une, je vais dans l’autre heureux comme un poisson dans l’eau ;
    Parfois c’est un vrai rodéo de chevaucher les deux jumelles.
    Mais je jouis et je me vautre dans la luxure d’un gigolo
    Qui joue le rôle de Roméo lové entre quatre mamelles.

    Illustration de Robert McGinnis.

  • L’art du buste aux oiseaux

    L’art du buste aux oiseaux

    La capricornette au printemps retrouve ses bois de vingt ans
    Et de belles mamelles robustes qui lui assurent ainsi le buste.
    Boules de graisse et du millet pour les entendre gazouiller
    Ses petits oiseaux de l’année sur ses branches se pavaner.

    Nue comme une idée sauvagine, elle se dresse sur l’herbe aubergine ;
    Les merles picorent son visage, les mésanges dans le paysage
    Apportent en catimini des branches pour faire leurs nids
    Tandis qu’elle glisse entre ses cuisses un petit bâton de réglisse.

    Le petit bâton de réglisse faisant bien vite son office,
    Elle doit écarter les jambes pour bien dégager l’entrejambe
    Dans lequel une oie voleuse est de plus en plus cajoleuse
    Jusqu’au son tellement aigu qu’il en trahit son feu au cul.

    Elle gémit dans les fougères, laissant choir les dernières barrières ;
    Des moineaux chient sur ses paupières, déclarant la guerre aux vipères.
    Sa chevelure est une forêt pleine de galipettes sur la plaine
    Où s’élancent les bergeronnettes, farceuses, friponnes, et malhonnêtes.

    Mais la plaine devient violette et la fille devient volette ;
    Voici l’heure du capricorne et surtout sa lubrique corne
    Qu’il vient planter entre les cuisses de la fille afin qu’elle puisse
    Crier, jouir, s’épanouir et puis enfin s’évanouir.

    Tableau de Vasilisa Romanenko.

  • Le poignard

    Le poignard

    Sans doute qu’en principe ôtée, la culotte n’est plus nécessaire
    Et la lame sort du fourreau sans coup férir, à point nommé.
    Je pense à la déculottée que va donner cette émissaire
    Qu’elle assénera tel le bourreau victime de sa renommée.

    Peut-être qu’elle attend que l’on vienne, peut-être pas… le sang l’ennuie…
    Elle voulait l’amour, pas la guerre, mais le poignard tranche entre eux deux.
    Ses seins aspirent, quoi qu’il advienne, à s’évader dès cette nuit
    Et sa beauté nue désespère les clients bien trop galvaudeux.

    Tranche, tranche ! Pleure, sanglote, venge-toi, fais couler le sang !
    Le poignard ôté de l’étui doit goûter la chair ennemie.
    Tue, tue, tue ! Et taille la glotte à même le cou rougissant
    Qui bouillonne, jaillit et luit ; le corps tombant en anémie.

    Mais nul ne sait, dans l’escalier, si c’est l’amour ou bien la haine
    Qui fit jaillir, d’un sein troublé, l’étincelle au tranchant du jeu.
    Elle sourit, peut-être absente, ou bien trop lasse de leur peine,
    Puis s’abandonne, gorge offerte, à l’éclat noir de ce qu’elle veut.

    Un soutien gorge dégrafé dans la bouche du cadavre exsangue
    Comme si l’œuvre était signée Lucifera-les-cuisses-fraîches.
    On l’entend déjà s’esclaffer en courant nue, tirant la langue
    Comme si elle était assignée à rire d’une voix revêche.

    Illustration d’Enki Bilal.

  • Mais que se passe-t-il la nuit dans nos forêts ?

    Mais que se passe-t-il la nuit dans nos forêts ?

    Lorsque dans la nuit retentit le doux appel de la forêt,
    Tous les bourgeois et leurs bourgeoises sont arrachés à leur sommeil.
    Ils marchent tous au ralenti dans une clarté phosphorée
    Qu’un halo de Lune grivoise fuse en l’absence du Soleil.

    À l’instar du chant des sirènes et d’un ancien joueur de flûte,
    Tous paraissent hypnotisés en poussant des halètements.
    D’une étrange mine sereine, la tête entourée de volutes,
    Ils en deviennent érotisés tout en ôtant leurs vêtements.

    Le Maire et Monsieur le curé, insensibles autant qu’incrédules,
    Tentent de raisonner en vain qui leurs citoyens qui leurs ouailles.
    Mais ces gens aux mœurs délurés suivent les grillons qui stridulent
    Courant tout droit vers le ravin des falaises de Cornouaille.

    Cependant personne ne tombe, les yeux rivés au firmament,
    Et tous à l’instant hérétique remercient les dieux créateurs.
    Alors hommes et femmes succombent à l’amour concomitamment
    Et s’adonnent aux transes érotiques pour devenir procréateurs.

    Tableau de Paul Delvaux.

  • Devant derrière

    Rime à l’envers, rime à l’endroit, ainsi se tissent les poèmes
    Autant coquins que romantiques qui bâtissent ma renommée
    Bien que je n’en aie pas le droit et que cette vie de bohème
    Ne me transporte en Rome antique par des chemins à point nommés.

    Mais ma vie trace ces chemins par la volonté satanique
    D’un Dieu qui a choisi pour moi un labyrinthe diabolique.
    Je ne crains aucun lendemain car il n’y a aucune panique
    À accomplir en fin de mois une quote-part symbolique.

    Et ce poème n’est qu’une étape supplémentaire pour avancer ;
    Un pas à droite, un pas à gauche, un pas en avant, en arrière.
    Ça fait du bien, ça me retape et ça m’entraîne à compenser
    En traçant sans cesse l’ébauche de tétons et jolis derrières.

    Malgré les ficelles tendues dans mes couloirs par la censure,
    Je réussi à louvoyer parmi de belles femmes nues
    Qui m’ont si longtemps attendu et guetté qu’elles me rassurent
    Que Dieu ne peut qu’s’apitoyer sur tout mon parcours advenu.

    Tableau de Louis Treserras sur www.artlimited.net8775artpeinture-le-moment-venu-divers-gens-nuen77105 .

  • Vive la mariée !

    Vive la mariée !

    Je l’ai épousée en septembre, un an après notre rencontre.
    Qui aurait pu croire ma voisine en robe de mariée coquine !
    Juste un chemisier transparent sur sa poitrine généreuse,
    Juste une gaine se modelant sur son périnée épilé.

    L’officier public en rougit ; il bégayait et pas qu’un peu ;
    Je crois qu’il s’est pris à trois fois et s’est même repris plusieurs fois.
    Au moment des « Oui » fatidiques, il transpirait à grosses gouttes
    Et quand la mariée acquiesça, sur sa chaise il s’assit vaincu

    Car tandis que les dos tournés à la foule des invités,
    La main glissée au pantalon, la mariée comme un hochet
    Jouait avec le sex-appeal auquel elle était devenue
    Accro – véritable addiction – qui sema le trouble public

    De l’officier d’état civil qui, loin de s’en scandaliser,
    Suivait des yeux les mouvements tant ascendants que descendants.
    Je ne sais pas s’il en jouit mais lorsqu’il s’assit, épuisé,
    Il poussa un si long soupir qu’on crut à de l’apoplexie.

    Monica Bellucci photographiée par Helmut Newton.

  • Quand le moment sera venu

    À force de voir défiler toutes ces déesses en rêve,
    J’en matérialiserai une lorsque le temps sera venu.
    D’ici là, je dois m’enfiler tout un aréopage sans trêve
    De jolies blondes, rousses et brunes pour leur souhaiter la bienvenue.

    Au moment le plus opportun, quand je m’y attendrai le moins,
    L’une d’elles crèvera mon rêve et me rejoindra dans mon lit.
    Car il est écrit que chacun a son âme-sœur qui coince au loin
    Sa bulle jusqu’à ce qu’elle crève sous l’effet du bon stimuli.

    Reste à savoir lequel bien sûr mais pour cela, il faut rêver,
    Rêver, imaginer sans cesse comme une expérience alchimique
    Jusqu’à s’attirer la censure sur ses fantasmes mal-élevés
    À faire rougir une suissesse allemande et cyclothymique.

    Voilà pourquoi je vis en Suisse pour m’initier au fil des jours
    À procréer Ex nihilo par mes rêves de jolies poupées.
    Autant de poèmes que je puisse réaliser dans mon séjour
    Et voir la Vénus de Milo m’étreindre de ses bras coupés.

    Tableaux de Louis Treserras sur www.artlimited.net8775artpeinture-le-moment-venu-divers-gens-nuen77105 .

  • Juste vêtue d’un tout petit rien

    Juste vêtue d’un tout petit rien

    Il était trois heures du matin lorsqu’elle sonna à ma porte.
    À moitié endormi j’ouvris ; elle était là à moitié nue,
    Juste vêtue d’un petit rien, une chemise sans façon
    Posée sur ses frêles épaules et ne cachant rien de ses charmes.

    « Pourriez-vous me prêter des piles ? » Me demanda-t-elle hardiment.
    « Je n’en ai plus à la maison et j’ai pensé qu’entre voisins
    Vous auriez l’amabilité de m’en fournir quatre exemplaires
    Pour mon sex-toy électronique qui vient de me laisser en plan ! »

    J’invitai la fille à entrer en faisant semblant de chercher
    Les piles qui étaient stockées bien à l’abri dans leur placard.
    Prenant pitié du désarroi de ma voisine assez frustrée,
    Je lui proposai d’échanger son gode par mon intimité.

    La main direct au pantalon, elle tâta la marchandise
    Qui jaillit par l’excitation contre toute gravitation.
    C’est ainsi que mon sexe sans pile a pris le grade de sex-appeal
    Et que j’ai confié sa clef à ma concubine abonnée.

    Moralité : en avril, ne te découvre pas d’un fil !

    Tableau de William Oxer.

  • Surprise et véritable héroïne

    Tandis que je me lamentais sur ces héroïnes déçues
    Des contes de fées abandonnés ou redevenus homériques,
    Je cheminais et j’arpentais une rivière en pardessus
    Lorsque j’entendis chantonner une naïade féérique.

    Toute nue mais pas très farouche, elle me laissa l’approcher ;
    Je la saluai sobrement retenant ma respiration.
    De peur que je ne l’effarouche, je m’installai sur un rocher
    En me présentant proprement comme cherchant l’inspiration.

    « Je m’appelle Lechat Laureline ! » me répondit la créature
    Splendide en train de barboter tout en parlant d’un air moqueur.
    Moi, interdit, je dodeline devant l’exploit de la nature
    Qui lui a donné la beauté et l’intelligence du cœur.

    Mais, en un clin d’œil, un éclat d’eau gicla dans ma direction ;
    Je me retrouvai tout trempé avec un sourire forcé.
    La naïade, les yeux délicats, me brava d’une correction :
    « Tu croyais vraiment me tromper avec ta prose désamorcée ? »

    Tableau de Bohuslav Barlow sur https://www.saatchiart.com/en-ch/bohuslav

  • Uniquement le jeudi soir

    Uniquement le jeudi soir quand les maris sont en tenue,
    Tenus de garder leurs secrets entre confréries initiées.
    Mais tandis qu’ils vont tous s’asseoir et qu’il serait contrevenu
    D’écouter leurs rites sacrés, laissons ces apprentis-sorciers.

    Occupons-nous de leurs épouses qui se retrouvent à la piscine
    Où elles vont se baigner nues ; ce jour-là interdit aux hommes.
    Pas de mari, pas de jalouse, pas d’observation assassine,
    Pas de propos disconvenu, tout est décontracté en somme.

    Je n’appartiens pas au cénacle des messieurs qui siègent en rond
    Ni à la gente féminine, pourtant je suis impardonnable ;
    Chaque fois j’assiste au spectacle car j’habite dans les environs
    Et j’ai, depuis ma mezzanine, une vue quasi imprenable.

    Tableau de Thomas Gatzemeier sur https://blog.thomas-gatzemeier.de

  • Le robot est l’avenir de la femme

    Séduit par les femmes-robots pulpeuses et multifonctionnelles,
    Avec programme « Kamasutra » et toutes options de caresses,
    Pensant que ce serait trop beau pour des machines exceptionnelles
    J’ai donc pris le nec plus ultra des androïdes enchanteresses.

    J’ai acheté tout un harem avec paiement échelonné
    Et garantie illimitée soit « satisfait ou remboursé ».
    J’avais fixé comme barème de me sentir mamelonné
    Dans toute mon intimité afin de mieux me ressourcer.

    La levrette, extraordinaire et la chevauchée, quelle ivresse !
    Plusieurs vagins sont parfumés et frisent la subtilité.
    La position du missionnaire disponible à toutes vitesses
    Et la branlette part en fumée pour cause d’inutilité.

    Eh bien Messieurs, qu’on se le dise : la femme est l’avenir de l’homme,
    Et l’robot celui de la femme pour faire l’amour en sarabande !
    À moins qu’les femmes n’interdisent la concurrence de ce binôme
    Fait de fornicatrices infâmes qui marchent sur leurs plates-bandes.

    Tableau de Thomas Gatzemeier sur https://blog.thomas-gatzemeier.de

  • Juste à peine capitaine

    Jamais plus on ne demandera quel est l’âge de la capitaine
    Puisqu’elle est femme bien avant l’heure à peine nubile, émancipée.
    Jamais elle ne débandera, désormais métropolitaine,
    D’en reconnaître la valeur, une fois ses doutes dissipés.

    Témoin cette jeune captive qui demanda comme faveur
    D’être soumise à l’équipage du capitaine jusqu’au mousse
    Et qui fut tant et tant lascive que tous, en goûtant sa saveur,
    Optèrent contre l’esclavage de lui venir à la rescousse.

    Juste vêtue d’un beau tricorne, d’un gilet aux galons dorés
    Et d’une grande paire de bottes, elle officiait nue sur le pont.
    Et bien que tous avaient des cornes, ils ont néanmoins adoré
    L’un après l’autre faire ribote, chacun lui plantant son harpon.

    Illustration de Milo Manara

  • Derrière la fenêtre

    Ce soir, je fermai la fenêtre lorsque l’Éternel Féminin
    Apparut de l’autre côté comme une vierge immaculée
    Tandis que je sentais renaître un membre jusqu’alors bénin
    Par la magie de sa beauté et sa venue miraculée.

    J’ouvris tout en remerciant Dieu et le Diable et tous les saints
    En promettant de l’honorer et de l’aimer comme il se doit.
    Elle le fit en appréciant, sa main plongeant dans mon bassin,
    Mon sexe tout revigoré par le petit bout de ses doigts.

    Je me suis ainsi réveillé debout, tout nu, me masturbant
    Devant ma voisine affolée qui avait besoin de s’asseoir ;
    Choquée autant qu’émerveillée de l’onanisme perturbant
    Mais après l’avoir raffolé, elle promit revenir ce soir.

    Tableau de Fernando de la Jara

  • La métamorphose

    À l’instar de Gregor Samsa métamorphosé en insecte,
    Un jour j’ai été transformé en couchant avec Médusa,
    Femme-serpent qui m’offensa par une piqûre suspecte
    Qui, dans nos deux corps déformés, pénétra et se diffusa.

    Mais le coït était si fort que je ne sentis pas venir
    Les écailles me couvrir le corps lentement de la tête aux pieds
    Comme je redoublais d’effort pour conserver le souvenir
    Dans le Grand livre des records je n’ai pas flairé le guêpier.

    L’orgasme vint et il advint que nos deux chairs n’en faisaient qu’une ;
    Je restai, la queue déployée une heure ou deux à lézarder.
    Puis dans le marais poitevin je m’établis dans la lagune
    Guettant mes proies pour les noyer lorsqu’elles venaient s’y hasarder.

    Les 2 Illustrations de Luigi Seraphinianus pour son « Codex Seraphinianus » ont été censurées par Facebook au jour de la parution ; le 3ème Tableau est de Denis Gordeev.

  • La ministre du sexe

    J’attends la ministre du sexe du tout nouveau gouvernement
    Qui est plongé dans la mollesse d’un chef de file bedonnant
    Car Marianne, toujours perplexe, regrette avec discernement
    Que son président lui délaisse ses charmes en l’abandonnant.

    Il nous faudrait une Aphrodite d’une santé reproductive
    Qui viendrait faire l’interface comme les Vénus de naguère.
    Après tous ces hermaphrodites aux intentions improductives,
    Je souhaiterais plutôt qu’on fasse l’amour d’préférence à la guerre.

    Une ministre pour les putes, les favorites et les maîtresses ;
    Celles qui détiennent entre leurs mains les parties intimes du pays.
    Elle mettrait fin aux disputes, à tous les signaux de détresse,
    En nous offrant des lendemains de joie sous nos yeux ébahis.

    Illustration de Norman Linsay.

  • Vénus solaire

    Vénus, planète mystérieuse, connue comme inhospitalière,
    Jouit d’un soleil généreux lorsqu’elle change d’atmosphère.
    Sinon, elle paraît ténébreuse aux conditions particulières
    Qui rend son assaut onéreux pour une industrie aurifère.

    Or l’or n’intéresse Vénus que pour en parer ses aurores ;
    De l’or-jaune pour les boréales, du rouge-et-or pour les australes.
    Tout le reste n’est que bonus, pour les planètes qui pérorent
    En belles volutes idéales et tombées du jour magistrales.

    Vénus, sous un masque de brume, ne porte en guise de calottes
    Que des monts en forme de seins et des vaux en forme de vulves.
    N’ayez crainte qu’elle ne s’enrhume, malgré sa face un peu pâlotte ;
    Un volcan au creux du bassin en laisse échapper ses effluves !

    Seules planètes-femmes du cosmos avec la Terre sa jumelle,
    Vénus est demeurée stérile mais conserve un corps de déesse.
    Sans doute à cause d’un roi Minos qui aurait doré ses mamelles
    Puis d’une envie toute puérile d’aurifier ses belles fesses.

    Tableau de Karol Bak sur https://karolbak.com/en/english .

  • Les bas résinés

    Un bon petit vin résiné qu’on s’envoie derrière la cravate
    Donne du bonheur à son homme du plus hardi au plus balourd.
    Même si sa femme s’est résignée à frapper à coup de savate
    L’ivrogne qui revient at home en faisant patte de velours.

    De bons petit bas résinés feront aussi de belles jambes
    À celle qui s’envoie en l’air en portant la coupe à ses lèvres.
    Même si son homme s’est résigné à la voir plus qu’jamais ingambe
    À s’en aller faire lanlaire parmi ses amants avec fièvre.

    Une petite femme qui aime le vin, c’est le bonheur à la maison
    À condition que ce soit celle du voisin ou du boulanger.
    Portez-lui ce rouge divin qui lui troublera la raison
    Tout en lui tirant les ficelles avec ivresse louangée !

    Illustration de Loup.

  • Je t’attendrai à la porte le 1er janvier

    Ma porte sera grande ouverte et moi je serai grande offerte
    Comme un cadeau de bienvenue pour qui saura me butiner.
    Alors pars à la découverte de l’audace que j’aurai soufferte
    De rester ainsi toute nue d’une impudence mutinée.

    Toutefois je serai discrète car ma maison reste secrète,
    Perdue au milieu des forêts, loin des chemins de randonnée.
    À toi l’intuition qui sécrète sa solution la plus concrète
    Pour parvenir à déflorer ma chasteté abandonnée.

    Seras-tu mon prince charmant, mon loup, mon ogre, mon amant,
    À qui j’ai très envie de plaire et à qui j’offre mes appas.
    Si tu viens, j’en fais le serment ; dans neuf mois je serai maman
    Et, si tu te montres exemplaire, cette fois je ne te mangerai pas.

    (Tableau de Pavlos Samios.)

  • Qui fait la Une, aujourd’hui ?

    Qui fait la Une, aujourd’hui ?

    Elles font leur insurrection, entièrement nues dans les rues,
    Mais en protégeant leur pudeur par les journaux économiques
    Dont la Une fait la sélection de toutes les crises apparues
    Depuis que l’infâme leader du pays cause polémiques.

    Les forces de l’ordre débordées ; elles sont trop dures à attraper ;
    Elles s’enduisent le corps d’huile pour mieux glisser entre leurs pattes.
    Elles sont là pour saborder la police qui a dérapé
    En provoquant la guerre civile par leurs charges de psychopathes.

    Alors, Mesdames, tout le monde à poil, remontez les Champs Élysées,
    Le boulevard Saint-Honoré jusqu’au roitelet dans sa cour.
    Nous tiendrons les cordons du poêle, nous les hommes fidélisés
    Lorsqu’il sera déshonoré, jugé et pendu haut et court.

    Photo de Nathan Coe.

  • Ces houris qui nous sourient

    Ces houris qui nous sourient

    Si l’on tait le sexe des anges, en revanche on sait des élus
    Qu’ils se réincarnent en femmes une fois admis au paradis.
    Cela paraît au début étrange que les hommes n’aient point de salut
    Pour ne pas dire même infâme venant d’un dieu de parodie !

    Mais ses voies, si impénétrables que personne n’y comprend rien,
    Débouchent en fait sur l’Éternel Féminin consacré.
    Les chemins incommensurables arpentés par tous les terriens
    Trouvent donc leur but maternel dans le divin dessein sacré.

    Par quel moyen s’introduit-on dans les vagins qui irradient
    De sainteté dont la fournaise dépasse l’enfer du plaisir
    Et donc, comment se reproduit-on quand on est femme au paradis ?
    Par une parthénogenèse d’un Dieu qui s’appellerait désir !

    Mais c’est idiot puisque les âmes ont toutes été réincarnées !
    La gestation, l’allaitement et la séduction féminine
    Dont nous les humains disposâmes devient LE mystère incarné
    Qui trouvera conjointement SA résolution sibylline.

    Photo de Spencer Tunick sur https:www.theguardian.comartanddesigngallery2022sep10the-naked-ambition-of-spencer-tunick-in-pictures .

  • Théâtre pour femmes

    Théâtre pour femmes

    De ballets roses en reflets vers et de poèmes en opéra,
    Mes petites femmes ont eu l’honneur des meilleurs rôles récompensés.
    De tous les coins de l’univers, autant que faire se pourra,
    Elles apporteront du bonheur par leur nudité compensée.

    Je les déshabille souvent mais elles plaisent tout autant
    Aux hommes qui meurent d’amour devant ces montreuses de charme,
    Qu’aux femmes dont le cœur émouvant bat la chamade en ballotant
    Comme bringuebalant d’humour jusqu’à passer du rire aux larmes.

    Ainsi la femme est au théâtre la vraie vedette du programme.
    Pourtant maudite et pire encore car il n’en reste aucun renom.
    À part divine Cléopâtre et son prestige au kilogramme,
    On se souvient bien de leurs corps mais on a oublié leurs noms.

    Ô femmes nues, belles inconnues, depuis la nuit des temps promises,
    Je voudrais vivre mille vies pour ne pouvoir penser qu’à vous !
    Que votre rôle soit reconnu et votre nudité admise
    Au rang du bonheur assouvi et de l’extase, je vous l’avoue !

    Photo de Spencer Tunick sur https:www.theguardian.comartanddesigngallery2022sep10the-naked-ambition-of-spencer-tunick-in-pictures .

  • La baise à trois

    La baise à trois entre trois bouches
    Et qui s’embouchent avec la langue
    Avec six lèvres toutes farouches
    Qui vont et viennent en boomerang ;

    Le sexe à trois avec caresses
    À trente doigts mis à l’étroit
    Qui vont et viennent sur les fesses
    Et s’insinuent dans le détroit.

    On se mordille le mamelon ;
    Et l’on se suce le bouton
    Tapi dans le creux du vallon
    Aux poils frisés comme un mouton

    Trois cris d’extase, trois cris d’orgasme
    À l’unisson car c’est si bon !
    On va plus loin dans le fantasme
    À s’faire exploser le bonbon.

    Tableaux d’Alberto Mielgo sur http:www.albertomielgo.comoilpainting .

  • Tiercé gagnant

    J’aime voir courir les pouliches aux courses épiques du gynodrome,
    Observer leurs jambes puissantes et leurs poitrails impressionnants.
    J’aime voir remuer leurs miches qui donnent l’érotique syndrome
    D’une mine réjouissante lorsqu’elles passent en rayonnant.

    À la première paire de seins qui franchit la ligne d’arrivée,
    Vont les honneurs de la gagnante du challenge de la libido ;
    On lui prend le tour de bassin qui nous a tant fait saliver
    En matant ses cuisses saillantes lorsqu’elle nous tournait le dos.

    La deuxième monte sur le podium afin de recevoir son prix
    Ainsi que la troisième sortie du trio gagnant de la course
    Qui entonne d’une voix de médium l’hymne à l’amour, le cœur épris
    Par les étalons avertis qu’ils vont pouvoir vider leurs bourses.

    (1er Tableau d’Irving Herrera censuré sur https:illustrationconcentration.com20131022irving-herrera-the-artist-and-his-models
    2ème Tableau de Petra Navrátilová.)

    Images trouvées sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si les auteurs de ces images reconnaissent leurs travaux, je serai heureux d’en mentionner les noms avec respect.

  • Qui fait peur à Marianne ?

    Marianne, dans l’intimité, craint qu’on lui perce ses secrets ;
    On dit qu’elle ne serait qu’un homme… Oui mais quel homme, me direz-vous ?
    Elle, souventefois imitée par les artistes les plus sacrés,
    Se demande comment on la nomme parmi ceux qui la désavouent.

    La France d’hier religieuse a choisi la laïcité ;
    Mais aujourd’hui la République a choisi d’être asexuée.
    Rendons à notre prestigieuse Marianne son héroïcité
    Cachée sous l’armure publique qui, paraît-il, la fait suer.

    Contrairement aux Rois de France dont les reines étaient évaluées,
    La première dame de France demande sa neutralité.
    Cessons ces enquêtes à outrance car nous serions tous éberlués
    De savoir quelle est la souffrance d’être face à l’immoralité.

    Illustration censurée de José Luiz Benicio et Tableaux de Street Art Graffiti Posca.

  • Réveil en ville pour Lolita

    Il est cinq heures et un coq chante perdu quelque part sur un toit
    Et je maudis le coquetier qui a bâti son poulailler.
    Ne croyez pas que ça m’enchante d’ouïr ce cri fort discourtois
    Et j’en ai ras le cocotier de cet oiseau fou à lier !

    Il est six heures, un chien aboie, un autre mâtin lui répond
    Et j’abomine tous ces maîtres qui sortent même sous la pluie.
    « On est en ville et pas au bois ! » M’écrié-je à tous ces fripons
    Qui ont décidé de me mettre la rate au court-bouillon précuit !

    Il est sept heures, les cloches sonnent, perdues au milieu des gratte-ciels,
    Et je hais ce carillonneur qui ose à l’époque moderne
    Donner autant de sa personne à ce carillon démentiel
    À chaque heure du jour en l’honneur de je n’sais quelle vieille baderne !

    Il est huit heures, je me rendors, bercée par le bruit des voitures
    Que j’aime entendre klaxonner et rouler à tombeau ouvert
    Conduite par des conquistadors partant très tôt à l’aventure
    Et travaillent dur pour me donner mon toit, le gîte et le couvert.

    Illustrations de Pénéloppe Bagieu.

  • Le moment de détente

    Le moment de détente

    J’aime bien les moments de détente mais j’aime mieux ceux qui me tentent
    Comme une envie de s’allonger avec celle du sexe opposé
    Et l’imaginer compétente, farouche mais pas hésitante
    Pour continuer et prolonger tout en étant bien disposée.

    J’en ai rêvé et, au matin, mon rêve s’est matérialisé ;
    Chaque fois que je me détends, il m’apparaît son hologramme.
    Peau rose au toucher de satin, ma poupée idéalisée
    Ouvre les yeux et me prétend qu’elle s’est trompée de programme.

    « Mon cher Monsieur, il y a erreur ! » Me dit-elle d’une voix laconique.
    « Le livreur n’était qu’un stagiaire et a confondu les paliers ! »
    Et devant mon air de terreur, se lève ma beauté mécanique
    Et je vois son petit derrière se dandiner dans l’escalier.

    Tableau d’Ignat Ignatov sur https:blognuart.wordpress.com .

  • Les réfugiées climatiques

    Les réfugiées climatiques

    Les boat-people, surtout des hommes, tentent la traversée en mer
    En risquant tristement leurs vies et notamment de se noyer.
    Aussi, les autres chromosomes – les « XX » – restent alors amers
    Et comment faire, à votre avis, pour tenter de nous apitoyer ?

    Elles embarquent complètement nues en direction des garde-côtes
    Qui, aussitôt, les récupèrent, le charme aidant, évidemment.
    Devant ces belles inconnues, les premiers baisers se bécotent
    Et puis enfin on coopère, on fait l’amour lascivement.

    Si bien que les dames enceintes font valoir leurs droits légitimes
    En demandant le droit d’asile par leurs enfants récompensées.
    Ainsi celles qu’on prenait pour saintes concernant les rapports intimes
    Ont trouvé la faille facile ; bien sûr, il fallait y penser !

    Tableau de Harry Holland sur https:blognuart.wordpress.com .

  • Merci d’être venus

    Merci d’être venus

    « Merci d’être venus nous voir avec toutes vos traditions
    Que vous partagez avec nous, nous qui n’en avions pas besoin,
    Et nous aider à promouvoir quelques vaines extraditions
    En forçant à mettre à genoux nos dirigeants grâce à vos soins.

    Merci d’être venus manger et consommer notre pain blanc
    En laissant tous les emballages se dégrader dans la nature.
    Et pas la peine de ranger vos brigandages accablants
    Dans nos caves avec empilage d’odeurs tenaces qui saturent.

    Merci d’être venus nous vendre votre religion en réclame
    Et vos tabous qui nous embêtent mais nous font pas mal rigoler ;
    Nous aimons aussi nous détendre avec le cul qui se proclame
    Plus proche de Dieu que la tête qui ne pense qu’à troufignoler.

    Merci d’être venus tuer le temps en zonant dans les rues
    En nous brûlant quelques voitures pour la consommation carbone.
    Bravo de vous évertuer à pousser la peine encourue
    De nous imposer vos cultures et les prêcher à La Sorbonne.

    Merci d’être venus grandir notre nation de vos enfants
    Qui deviendront nos concurrents et décrieront toutes nos fêtes.
    Et n’hésitez pas à brandir le cimeterre triomphant
    Pour trancher les belligérants qui sont infidèles au prophète. »

    …Ainsi parlait un vieux guerrier assez cruel et arrogant
    Qui craignait la France insoumise, les gilets jaunes et les chômeurs
    Par ses discours avariés en blâmant et cataloguant
    Ses adversaires par l’entremise d’un ordre public assommeur.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • La Vilaine Déesse

    Elle aurait plagié le Bon Dieu en créant l’homme à son image
    Sauf que la Vilaine Déesse a d’abord façonné la femme
    Puis après six jours insidieux, voulant sans doute se rendre hommage,
    Lui a adjoint pour ses prouesses un compagnon plutôt infâme.

    Car il avait trop d’appétit sexuel dont trop plein de vice
    Et le premier péché commis fut de ramoner son idole.
    Dès qu’ils eurent fait un petit, ils l’offrirent en sacrifice
    À la déesse qui le mît sur ses épaules comme une étole.

    Un cauchemar évidemment et la bible n’en parle pas
    Car la déesse repentie jura alors : « Plus jamais ça ! »
    Elle reprit avidement la création d’un autre pas
    Mais en prenant comme apprenti un Lucifer et vice-versa.

    Illustration de Michael Hutter sur https:www.enkil.org20080702michael-hutter-la-decadencia-del-ingenio .

  • Point de cri, point de croix

    L’originale criait trop fort et faisait braquer mes voisins
    Qui protestaient en me voyant au sujet d’mes nuits intensives.
    J’leur ai promis de faire l’effort de les rendre un peu moins zinzins
    Mais c’était en me fourvoyant car ma copine est expansive.

    Je vous ai brodé cette histoire qui n’est pas cousue de fil blanc
    Mais accomplie au point de croix faufilée de sévérité.
    Comme c’était prémonitoire, ils ont posé sans faux-semblants
    Sa caricature que je crois vraiment criant de vérité.



    Bizarrement, la deuxième photo m’a été censurée par Facebook

    Images trouvées sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si les auteurs de ces images reconnaissent leurs travaux, je serai heureux d’en mentionner les noms avec respect.

  • Du rêve en mouvement

    Du rêve en mouvement

    Lévitation par le mental, téléportation par l’esprit,
    Voyage astral spirituel, … sont tous des rêves en mouvement.
    Ce grand pouvoir fondamental qui réfute ce qu’on a appris
    Est devenu le rituel des super-héros du moment.

    Reste à développer le don qui donne aux rêves leurs propres ailes ;
    Voyager à travers le temps, vaincre la mort et puis revivre,
    Téléporter son Cupidon pour décocher, rempli de zèle,
    Sa flèche dans le cœur battant de l’âme-sœur prête à me suivre ?

    J’ai mis la bride sur le cou à mes désirs les plus secrets
    Et je les charge de mission d’attaquer mes moulins à vent. †
    Alors si demain, tout à coup, je me mets à me consacrer
    À sauver le monde en perdition, plus rien ne sera comme avant.

    † pour le don « quichote » et le Tableau est de Daniel Ludwig sur http:static1.squarespace.comstatic51cced30e4b014f2c6e68c80t560af148e4b059324dcf6cd71443557713370Daniel+Ludwig+e-catalogue.pdf .

  • Peau de café

    À la fois chaude et envoûtante, j’aime tant l’odeur de sa peau
    Que j’en abuse dans son lit à m’en électriser les nerfs.
    Tellement rare et déroutante que j’en perds même le repos
    À trop humer à la folie son arôme extraordinaire.

    À la fois douce, sucrée, amère, j’aime tant goûter sa saveur
    Que je m’enivre de son corps jusqu’à l’overdose des sens.
    Un préliminaire éphémère suffit à briguer ses faveurs
    Qui m’accordent encore et encor un orgasme de toute puissance.

    À la fois visuelle et tactile, j’aime toucher avec les yeux
    La robe brune de sa chair et l’observer avec mes doigts.
    Protubérance rétractile et orifices délicieux
    Exauce mon vœu le plus cher de la chérir comme il se doit.

    Tableaux de Wendy Artin.

  • Prie comme l’oiseau – 1

    Quand l’âme remonte du cœur et vient se percher sur le corps,
    Elle, comme un oiseau sur la branche, renoue avec son élément ;
    Ce milieu qui d’un air moqueur gonfle ses ailes en accord
    Avec la confiance franche envers soi délibérément.

    Laisse alors monter ta prière et s’envoler à tire d’aile
    En criant dans le firmament ta requête envers l’Invisible.
    Tu sentiras un vent arrière porter au loin l’âme fidèle
    Qui se ressource éminemment dans sa nature indivisible.

    Le vent apporte ses trous d’air, des turbulences et des tempêtes
    L’esprit connait ses vagues-à-l’âme et ne peut s’accrocher à rien.
    Une prière solidaire pourtant sans tambour ni trompette
    Saura réanimer la flamme du cœur noble et épicurien.

    Il y a un truc, évidemment, comme les ailes du papillon
    Thaïlandais qui occasionne des cyclones chez les québécois.
    Une prière incidemment portée tout bas au pavillon
    De l’Univers alors fusionne avec… en fait, je ne sais quoi…

    Tableau de Rodrigo Luff sur http:www.signatureillustration.orgillustration-blog201312rodrigo-luff .

  • Dix millions d’erreurs à la seconde

    Dix millions d’erreurs à la seconde

    L’intelligence artificielle remplacerait le travail des femmes ;
    C’est ce qu’annoncent les médias qui en étudient les fonctions.
    Cette avancée superficielle cause des répercutions infâmes
    En ce qui concerne, dans l’immédiat, l’amélioration des sanctions.

    En traitant les informations par milliards à chaque seconde
    À quatre-vingt-dix-neuf pour-cent de réussite avec fureur,
    Cela fait, par extrapolation, dix millions de bugs qui abondent
    Dans le même laps rétablissant qu’il fait quand même pas mal d’erreurs.

    Comment punir l’ordinateur qui fait donc plus de fautes qu’elles ?
    Il faut le mettre au pilori, les puces à l’air, nu, enchaîné ;
    Humilier son compilateur pour qu’il en garde les séquelles
    Et suprême fantasmagorie : laisser les bits se déchaîner !

    Tableau de Nikolay Sednin sur https:arthive.comfrsedninstories11790 .

  • Valentine au bain

    Valentine au bain

    Quand Valentine plonge nue dans l’eau noire du bain de minuit,
    Elle rit comme si la fraîcheur lui paraissait indispensable
    D’autant que la belle ingénue, perverse de jour comme de nuit,
    Mime le geste du pêcheur cherchant la moule dans le sable.

    Mais que Valentine est jolie lorsqu’elle est ainsi transformée
    Par l’eau de la claire fontaine aussi noire que ses envies !
    Malgré le miroir malpoli qui renvoie son corps déformé
    Et qui nous masque l’incertaine câlinerie qui la ravit.

    Valentine reviendra vite, au cours de la semaine prochaine
    Car elle a pris goût au plaisir de se baigner nue dans l’eau fraiche.
    À minuit afin qu’elle évite d’être surprise sous le chêne
    En train d’éveiller les désirs d’un importun plutôt revêche.

    Tableau de Prisque sur https:www.artmajeur.comprisque .