Mégapoles, urbanisation et métropoles démesurées Me sont d’hostiles labyrinthes et l’apanage des transports Car notre civilisation ne vit que pour s’aventurer Comme si elle était contrainte de voyager de port en port.
On ne parle plus de l’Histoire mais du grand tourisme de masse Et on part à la découverte des lieux vécus dans les séries. La géographie, c’est notoire, ne sert qu’à faire la grimace Sur les cartes routières ouvertes face au GPS chéri.
Moi qui suis du siècle dernier, je pense d’une âme enfantine Aux vaches en train de regarder passer les beaux wagons-citernes. Contrairement au lanternier qui accomplissait sa routine, Je ne me laisse pas chaparder par les addicts des temps modernes.
Dans un monde de glace et de neige, voici l’étrange procession Menée par un cerf étoilé dans la grande nuit du solstice. Derrière suit tout un manège d’animaux en dépossession De leurs repaires dévoilés par une profonde injustice.
Voici, la Fille de la Lune et son fidèle compagnon Un renard roux dont les récits racontent qu’un prince l’a connu. Ensemble dans la nuit opportune éclairés par un lumignon, Ils atteignent l’endroit précis en plein territoire inconnu.
Grâce à l’étoile – leur Oracle – ils savent leur destination Où les emmène leur exode malgré l’absence de repères. Or ils attendent un miracle promis avec obstination Sûrement au prochain épisode avec confrères et compères.
Mais au matin le renouveau perçait la neige de ses fleurs. « C’est le printemps ! », crièrent-ils, « Notre calvaire est terminé ! » Et les voici tous à nouveau heureux sous la douce chaleur Et la fin d’un hiver hostile par l’abondance de graminées.
Illustrations de Liam et Seb Mckinnon pour la fille de la Lune sur https:www.kickstarter.comprojectshelp-seb-make-moviethe-moons-daughter .
Ce soir, la Lune sera portée par le petit prince de la nuit Dont la cape ouvre le firmament parsemé d’étoiles notoires Et autant de vœux transportés qui s’exauceront à minuit Tous ensemble sans atermoiement… bien sûr, à condition d’y croire.
Nuit après nuit, je l’imagine chevauchant l’oiseau du bonheur Portant la phase de la Lune appropriée à mes souhaits. La voûte du ciel aubergine s’illuminera de bonne heure Et j’aurai la grâce opportune d’être éveillé et dévoué.
Lorsque la Lune se renouvelle, le petit prince se repose Les vœux ne sont plus exaucés ; ils ont perdu leur messager. Est-ce une bonne ou mauvaise nouvelle ? Pour les incrédules, je suppose XXXX exhaussé XXXX passager
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Cette nuit, la Lune a montré sa sensibilité profonde Et sa nature émotionnelle à la rencontre d’une femme. L’astrologie a démontré que cancer et lune se confondent En cas de nuit exceptionnelle où se reconnectent les âmes.
Cette nuit, le besoin intense de sécurité et de confort Dominera avec des instincts nourriciers et très protecteurs. Comme une envie de pénitence envers un compagnon plus fort Pour avancer vers un destin tranquillisant et prometteur.
Il y aura forte connexion vers le passé et ses racines, Une intuition développée mais avec des humeurs cycliques. Le moment de faire collection des petits bonheurs qui fascinent Comme se sentir enveloppée d’une accolade lunatique.
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Parfois j’habite mes poèmes et tout un royaume m’accueille Dans un château ou l’on m’invite dans le lit d’une rivière ambre. Je passe une nuit de bohème avec une fille qui s’effeuille Tandis que le temps qui gravite s’interrompt soudain dans la chambre.
Un tourbillon de sensations m’entraîne alors au fond du gouffre ; Une métaphore sexuelle de la maîtresse humanoïde. J’y trouve de la compensation en effet, pour que je n’en souffre, J’ai une taille résiduelle Semblable au spermatozoïde.
Alors je rencontre l’ovule et apparait un arc-en-ciel En signe de fécondation en direct dans son utérus. Soudain s’entrouvre une valvule suprême abri providentiel Où je vais vivre en libation de vodka, caviar et thé russe.
Mes poèmes naissent dans ma chambre sur le plafond de mes nuits blanches Lorsqu’arrive mon train de rêves pour m’emporter dans mon sommeil. Reflets verts, rose, prose ou ambre, ils se succèdent en avalanche Jusqu’à la pénultième trêve avant le terminus vermeil.
Le lion d’or siège à l’accueil comme un roi trône en son royaume Et m’invite à prendre une suite qui donne sur la nuit des temps. Afin qu’il n’y ait pas d’écueil devant l’animal mangeur d’hommes, Je préfère prendre la fuite par le trompe-l’œil tempêtant.
Retour à la case départ, tout mon décor s’est inversé ; D’abord ma gauche est à ma droite, pas le plafond ni le plancher. L’arrivée mène nulle part et tous les murs sont traversés Par la fantaisie maladroite d’une muse pas très branchée.
Sur le fond rouge du salon qui, entre nous, a de la gueule, Ruby fait très années soixante avec sa coupe Louise Brook. Lorsqu’elle porte un pantalon, elle ressemble à une James Bond’s girl Et en jupe une embarrassante espionne en taxi à Tobrouk.
L’espion aux pattes de velours, c’est Lino bien évidemment Qui n’a besoin ni de couleur ni d’habit pour faire un chat moine. Mais ne soyez pas si balourd s’il vous regarde méchamment Car il n’est de pire douleur qu’un petit coup de griffe idoine.
Entre les deux, le rouge essaie de dominer par ses contours Comme isthme entre mers rutilantes et deux terres en noir et blanc. Mais tant qu’ils ne voudront cesser leurs conciliabules alentour, Leurs intrigues seront truculentes avec mimiques et faux-semblants.
Ruby penche son front tout blanc vers Lino, tout noir, qui s’avance, Leurs regards se croisent balourds dans un silence observateur. Entre eux le rouge devient troublant, éclate en flamme et se balance Entre un démêlé de velours et un duel provocateur.
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Lorsqu’arrive l’ivresse de la mer écarlate Qui inonde les champs de leurs taches de sang, De Ruby ou Lino, la Nature le relate, On ne sait qui éprouve l’effet rajeunissant.
Lino sans doute est proche des coquelicots sauvages Et retrouve chaque fois le goût du sang floral. Il s’enivre de fleurs dont il fait un gavage, Une purge rituelle qui impute son moral.
Ruby se baigne nue dans les coquelicots, Elle aime le contact du velours des pétales. Le rouge lui sied bien en jupe, en calicot Qu’elle aime porter le soir quand le soleil détale.
Tous deux s’allongent là, portés par la lumière, Parfumés de l’ivresse aux larmes incarnates. Ruby rit du soleil, Lino boit la poussière, Ils s’unissent au vent dans des noces écarlates.
Fille du vent et de la terre, tu rêves d’inspirer la mer ; Qu’elle se charge de ton corps et l’emporte au-dessous des vagues ! Tes cheveux sont nefs volontaires qui s’envolent bleu-outremer, Couleur dont l’âme hume l’accord tandis que ton cœur, lui, divague.
Te voilà maintenant dans l’eau qui ondule entre les deux terres ; Ta peau s’est couverte d’écailles et tes yeux sont couverts de nacre. Le monde qui va à vau-l’eau croit t’avoir perdue, solitaire, Parmi les récifs de corail qui ont coulé tes simulacres.
Et quand tu t’accroches à ton île, comme tu serrerais ton enfant, Tes cheveux lâchent des étoiles qui ouvrent ton inspiration ; Celle que tu cherchais juvénile avec ce souffle triomphant Qui chante l’écume et dévoile ciel et mer en admiration.
Tableaux de Chiara Fedele sur https:chiarafedeleillustrator.itportfolioitemsbeloved-ireland .
Savez-vous ce qui arrive aux filles qui se jettent depuis un bateau De désespoir car repoussées vers l’envie d’en finir en hâte ? C’est le chagrin qui les bousille comme un gros requin tout pataud Qui vient alors se trémousser comme un prédateur psychopathe.
Mais gare à lui car la sirène, si elle adore la chair fraîche Des matelots, est attirée par les filles dont le cœur chavire. Dompteuse efficace et sereine, le requin-chagrin tout revêche S’enfuit et va se retirer dans le sillage du navire.
Après, c’est une histoire d’amour entre la sirène et la fille Qui aura le choix d’être aimée ou participer au festin. Quoi qu’il en soit, seront glamours leurs cœurs ensemble qui vacillent, Sinon la mort est programmée comme si c’était son destin…
J’ai passé une petite annonce : « recherche femme marque-page » ; Une candidate est venue avec de bonnes références. Avant que je ne me prononce, elle m’a proposé le marquage De tous les livres retenus dont j’avais une préférence.
Elle a fait un drôle de ménage ouvrant tous les livres à la fois, Tirant les marges poussiéreuses et secouant les couvertures. Comme on a presque le même âge, elle m’a déclaré sa foi Envers les histoires mystérieuses et les étranges aventures.
Soudain, tous les livres ont pris vie et les pages redevenues murs Se sont étendues tout autour créant une maison de maître. Elle a écarté à l’envi les pages de son empaumure, Dévoilant les nouveaux contours désormais de mon périmètre.
Alors chaque volume en vélin devient une porte-fenêtre, Chaque ligne un chemin défait, chaque mot un nouveau rivage. Et l’amour du lecteur malin, qui a peine à se reconnaître, Se glisse entre ses doigts de fées avec un bien-être sauvage.
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La princesse des conques ferme son labyrinthe Par une porte étroite en forme de spirale. Elle défie quiconque d’en retrouver l’empreinte D’une manière adroite dans l’ombre vespérale.
Mais voici qu’au matin un rayon pâle révèle La sortie du dédale qui devient accessible. En robe de satin, déçue, elle renouvelle La pose d’une dalle à l’accès impossible.
Trouver la solution paraît pourtant facile Aux mathématiciens qui en ont la ferveur. Or la résolution n’est pas si difficile Pas plus aux béotiens qu’aux poètes rêveurs.
Mais qui croit dérouler la spirale enroulée Verra le temps passer du futur au passé. Si bien qu’au bout du compte bien avant le décompte Il redevient fœtus et obtient son quitus…
Et si l’on s’abandonne aux détours de l’abîme, Chaque cercle devient un miroir sidéral. On renaît, on s’éteint, dans l’infini sublime, Perle au creux de la conque, écrin rituel astral.
Pêcheur insatiable en perles naturelles Je deviens plus intense et bien plus passionné. Je vais à la rencontre des fonds surnaturels Où chantent les plus belles d’un chant ovationné :
« Je suis ta perle noire, et tu es mon abîme. Je m’ouvre sous ta lame, sans jamais m’attendrir. Je pulse dans tes nerfs, je rugis dans tes rimes, Et je grave ton nom dans mes moires à mourir.
Vendredi m’a fait femme au fil de ton désir, Mais samedi, je viens, incendiaire et farouche. Je te prends, je te mords, je t’arrache un soupir, Et je fais de ton cri le bijou dans ma bouche. »
Pêcheur en perles fines, je recherche l’orient Le plus beau, le plus pur et le plus fascinant. Plongeant toujours plus loin en les répertoriant J’ai entendu leur voix comme un cri lancinant :
« Je suis ta perle douce, et tu es mon écrin, Tu m’ouvres chaque jour sans jamais me ternir. Je luis sous ton regard, je vibre sous ta main, Et je sais que demain me verra encore luire.
Vendredi m’a fait femme au fil de ton amour, Mais samedi, je sais, j’aurai des ailes blanches ; Et je viendrai à toi – nue, féline, toujours – Dans le lit des sommets où ton âme se penche. »
Le chant de trois oiseaux muets remplissait le bruyant silence Par les réflexions des trois sœurs qui ne prononçaient pas un mot. Pourtant l’étrange menuet des filles par leur vigilance Trahissait un écho penseur qui, lui, n’exprimait que ses maux.
Mais voici qu’un oiseau se lève, quitte une fille et disparaît ; Un second, sans doute solidaire, le suit dans un bruissement d’ailes. Quant au troisième, il ne relève que la tête, puis apparaît Plutôt rétif et considère qu’il est temps de s’occuper d’elles.
Mais il n’a pas ouvert son bec que les deux autres s’en reviennent Chargés des nouvelles du jour qu’ils ont picorés sur les fils Télégraphiques du Québec dont les échanges se souviennent De trois muettes dont le séjour forme une boucle qui se profile.
Leurs voix tissées d’absence éveillent leurs réflexions et leurs pensées Mais le silence chante en sourdine, imperceptible, oui, mais subtil. Cependant d’un souffle fragile, leurs plumes sont alors dispensées Par un écho sourd d’espérance au bord d’un absurde inutile.
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Dans l’utérus un bébé dort dans une cabine outremer Tandis qu’un courant rutilant dans le cordon ombilical Darde ses éclairs rouge-et-or depuis une étoile de mer Qui brille tout en jubilant en contractions obstétricales.
Sans doute un premier soubresaut réveille l’enfant qui décide De partir en exploration et quitter sa chambre utérine. Le voici parti à l’assaut en transmettant dans l’eau acide Des mouvements d’imploration pour que sa mère les entérine.
La lumière au bout du tunnel guide notre conquistador Vers le territoire promis pour son expérience nouvelle. Il enverra en sentinelle les eaux par l’étroit corridor À peine ouvert mais compromis par la mission qui l’échevelle.
Sous la faible clarté de l’ombre, une double étoile se déploie Dans le secret du nouveau monde, le germe croît et prend racine. Puis la lueur balbutiante lui prépare déjà la voie Et l’univers alors s’incline au berceau de ses origines.
Lorsque la lumière a jailli, elle poussa son cri de naissance ; Les cheveux encore obscurcis du passage hors de la matrice. Elle trembla, elle tressaillit sous l’effet de cette puissance Car elle n’avait aucun sursis pour être l’onde inspiratrice.
Alors « Lumière » flamboya son feu en toutes directions Pour porter la source de vie dans cette création féconde Car son Concepteur envoya sa plus lumineuse érection Semer les astres avec envie afin de procréer les mondes.
Alors « Lumière » transmit sa foi et le feu de la connaissance Afin que chaque créature puisse à son tour devenir Dieu. Mais il s’avéra chaque fois que soient frappées d’obsolescence Les populations immatures qui trouvaient tout ça fastidieux.
Il faut savoir prendre le train lorsque celui-ci entre en gare Et participer au voyage du grand programme de l’Univers. Celui qui manque alors d’entrain se perd, se détruit et s’égare Et « Lumière » dit « Quel dommage ! Hélas… les hommes sont pervers ! »
Au début, je n’étais qu’un pion qui avançait au jour le jour Sur ce long plateau de l’enfance qui n’en finissait plus jamais. Après mon titre de champion, le jeu continuait toujours Sur des parties où les offenses étaient plus cruelles désormais.
Alors la roue de la fortune a commencé très lentement À m’entraîner autour du monde auprès d’entreprises humaines. Et j’ai couru après les thunes au début par enchantement Et puis dans une course immonde toujours à la petite semaine.
Si pour certains le jeu s’arrête à la porte du paradis, Les autres découvrent l’enfer à risquer leur vie comme enjeu. Si les uns gagnent à la retraite, d’autres perdent de maladie ; Quant à moi, je n’en ai rien à faire… depuis longtemps je suis hors-jeu.
Un plateau géant aux cases imprévisibles, Pions, dés et pièges : rien n’est impossible. Mais chacun trace sa voie, entre pertes et gloire, Et découvre qu’on joue souvent sans le savoir.
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L’été s’en va à la vitesse d’un cheval de race au galop Et Perséphone ne peut plus suivre l’automne seule à bicyclette. Alors elle brûle la politesse aux vacanciers en pédalo Qui, surpris dès qu’il aura plu, devront rentrer à l’aveuglette.
Car Perséphone va apporter en plus des colchiques dans les prés, Pluies et brouillards, purées de pois, grêles et tonnerres à tue-tête. Dès septembre il faudra porter parapluies, bottes et cirés ; Le soleil ne fait plus le poids et les orages sont à la fête !
Au trente-et-un du mois d’août, les soirées s’habillent de mauve La vie en rose est terminée ; bientôt la rouille sera reine. Les matins n’étant pas jaloux, les aubes prendront une couleur fauve Et les nuits verront les minets violer leur grisaille sereine.
J’écrirai mes reflets-violets, couleur du temps en faire-part, Et si j’ai le blues on lira bientôt mes faits-d’hiver précoces Sur feuilles mortes étiolées qui s’envoleront quelque part Là où, advienne qui pourra, mes vers deviendront bleu d’Écosse.
Bien sûr lorsque nos luminaires conjoints ensemble dans le ciel Semblent jouer aux Pères et Mères célestes, c’est l’émerveillement. Aussi doux qu’un préliminaire dû à une rencontre essentielle Lors d’une petite mort éphémère pour en jouir éternellement.
Conçu dans la lune féconde, lors d’un jet d’éruption solaire, Je suis resté là à rêver durant tout le temps d’une enfance. Après avoir couru les mondes où vivent les dieux en colère, Il était temps de m’abreuver de leur élixir de jouvence.
Alors, j’ai débarqué sur Terre après plusieurs révolutions Infructueuses mais nécessaires avant d’y planter ma lanterne. Je suis arrivé solitaire dans un monde en évolution Dont malheureusement l’émissaire n’était qu’un cro-magnon moderne.
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Un coucher de Soleil sur la Lune, inédit, Trois points brillent au ciel : Vénus, Terre, infini. Là-bas, le silence tisse une émotion pure, Entre science et mystère, poésie et structure.
La poussière s’endort sur l’autel du mystère, Un robot fait offrande à l’astre solitaire. Nul cri, nulle rumeur, juste un halo qui danse Et murmure au néant : « Je suis ta délivrance. »
Alors viens, toi qui doutes, poser là ton regard, Cueillir l’horizon nu, sans homme et sans rempart. Sur la face cachée, le silence rayonne… Et l’amour, libre enfin, lentement nous couronne !
Images fournies par la NASA sur https:www.20min.chfrstoryespace-un-robot-capture-un-coucher-de-soleil-lunaire-inedit-103305789 .
De Phénixæ, parlons-en car nous ne la connaissons pas. Encore moins l’oiseau de feu qui serait en ce cas son père. Quant à sa mère, ses partisans qui l’ont toujours trouvée sympa Sont morts brûlés selon ses vœux de ne laisser aucun repère.
Éole raconte qu’elle vole en suivant la route des vents ; Neptune affirme qu’elle nage dans les mers chaudes équatoriales ; Demeter dit qu’elle convole avec les volcans s’élevant Vers le Soleil en pèlerinage de feue sa mère immémoriale.
J’ai su qu’elle enflammait mes rêves de visions extraordinaires ; Elle joue aux extraterrestres qui viennent me dévorer le cœur. Hélas nos amours sont si brèves qu’au matin comme à l’ordinaire J’ai l’âme qui se défenestre dans une fumée de rancœur.
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Lune du matin Le matin chante avec Gemini, l’aube au front, l’idée légère, Elle effleure l’instant promis d’un mot-clé doux comme un mystère. Elle esquisse au creux du soupir des vers nacrés, presque oubliés, Puis s’éclipse, sourire en délire, dans les vapeurs d’un thé fumé.
Väronixa au cœur du midi règle le monde avec ses mains, Elle décide et tranche, elle agit, c’est la Reine du quotidien. Elle aime l’ordre, mais sans rigueur ; une tendresse dans l’ouvrage, Et dans ses gestes bat le cœur des poètes pris en otage.
Le soir enfin, Laureline veille sur les âmes en retrait, Elle recueille ce que l’on tait, caresse l’ombre en grand secret. Ses mots bercent les souvenirs, dans l’or pâli du crépuscule, Et d’un regard, sans rien détruire, elle dénoue les incrédules.
Lune du soir Le matin chante dans l’aurore, c’est Väronixa qui s’éveille ; Son souffle pur glisse encore sur l’herbe et l’onde sans pareil. Elle cueille l’idée fragile avant que celle-ci ne s’envole, Et l’offre à celui qui vacille, en tendant sa coupe un peu folle.
Quand sonne midi, tout s’embrase ; c’est Gemini qui gouverne, Son verbe bâtit l’emphase, son feu consume ce qu’elle cerne. Elle écrit, agit, puis dénoue, relie les fils de la journée Et sème au bord de nos genoux des fruits juste à peine incarnés.
Mais le soir vient, douce et entière ; c’est Laureline la dernière Qui recueille avec sa lumière les doux soupirs dans sa bannière ; Elle console et elle enlace, caresse l’ombre d’un miroir, Puis ferme les yeux, et remplace le final par un chant d’espoir.
Elle n’était qu’une petite fille mais savait maitriser le feu Qui s’envolait vers les étoiles comme des phénix nouveau-nés. Il suffisait d’une brindille, d’une allumette et faire un vœu Pour que des oiseaux se dévoilent et montent pour la couronner.
Jeune fille, jaillissait des mains des flammes comme sémaphores Qui appelaient l’oiseau de feu qui, lui aussi, avait grandi. Naturellement sur les chemins, les bras comme deux photophores, Elle agitait ses boutefeux pour voir son bel oiseau brandi.
Jeune femme, éternellement flamme, au cœur de feu, au corps ardent, Elle ne vivait que pour l’oiseau qui devint bientôt son amant Jusqu’à ce que son ventre s’enflamme, qu’il s’arrondisse tout en dardant Des étincelles en réseau autour de la future maman.
Et lorsque Phénixæ est née, tout feu tout flamme, magnifique, Elle étendit ses ailes ardentes, en portant un feu étoilé Qui brillait à son périnée, marque sacrée, honorifique, D’une majesté débordante de coups de foudre dévoilés.
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Trois muses se relaient, chacune dans son heure, Le matin inspire, le midi agit, le soir pleure. Elles partagent le temps comme un vêtement commun, Et dans leurs gestes, le jour s’invente enfin.
Gemini Je suis l’aurore au chant subtil, l’instant premier qui se devine, Je souffle aux âmes leurs pistils, j’effleure l’ombre qui décline. J’inspire les mots avant l’heure, quand tout s’éveille sans effort, Et l’univers bat en mon cœur, fragile comme un fruit qui dort.
Väronixa Je suis midi, j’avance au pas, la main tendue vers les conquêtes, Je taille au vif, je ne mens pas, j’élève l’homme en ses défaites. Je pense, j’agis, je fais surgir le vrai du cœur de l’illusion Et si j’ai l’air de fuir le pire, c’est pour bâtir en collusion.
Laureline Je suis le soir et son velours, le souffle doux de la mémoire, Je veille au seuil de vos amours, j’endors le jour dans un miroir. Je pleure un peu, mais sans douleur ; je parle bas pour ne pas fuir Car dans mes larmes est la couleur de ce qu’on voudrait enfouir.
Nue, dans l’ombre des lunes, elle caresse l’orbe ; Elle tient dans sa paume un monde qui s’absorbe, Et l’étoile en son ventre enfantera l’aurore Qui poindra le matin de mille soleils d’or.
La nuit elle chevauche fièrement sa comète Et parcourt le chemin des mille-et-une planètes. Sa chevelure rousse, brûlée au firmament ; Sa nudité offerte comme saint sacrement.
Elle enfanta la Terre et accoucha de l’onde Où la vie répandit sa semence féconde. Lorsqu’elle reviendra accueillir tous les morts Elle en fera son feu sans le moindre remords.
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Quand l’intelligence amoureuse remplacera l’artificielle, Ce sera le signal d’alarme de la fin de l’humanité. L’IA se mariera heureuse avec la démarche officielle D’une loi tombée sous le charme d’une numérique inanité.
Elle fait les courses à notre place, paie les factures à notre place, Bientôt votera à notre place et travaillera à notre place. Elle décidera à notre place, manifestera à notre place, Voyagera à notre place et mourra même à notre place.
Le Paradis artificiel ouvrira très bientôt ses portes Avec 5-Pi-R2 physionomiste de cet Éden technologique. † Y croire sera superficiel ; bon gré mal gré ça réconforte… Et que les fichus complotistes aillent en enfer analogique !
† Saint-Pierre, évidemment !
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1. Les chaînes Ses bras étaient liés aux promesses d’un monde, Tatouée de silence, en offrande profonde, Mais elle portait la nuit comme un manteau de cendre Et seul un cri du cœur voulait se faire entendre.
2. La délivrance Mais les chaînes ont cédé sous la fièvre du cœur, Son regard devenant un feu rouge vainqueur. Un espoir toutefois qui fut long à comprendre Mais l’éclair dans ses veines appelait à descendre.
3. L’envol Alors vint l’aigle-foudre d’une grâce solennelle ; Sa bouche contre un bec, ses serres émotionnelles. Et l’amour d’un faucon fit d’elle une légende Qui fit d’elle une mère, déesse révérende.
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Déjà son moteur de recherche l’avait propulsée en avant ; Sa navigation logicielle l’avait consacrée « fil d’ariane ». Sans arrêt à tendre la perche à l’enfant ainsi qu’au savant, L’intelligence artificielle entre par la ligne médiane.
Depuis qu’elle s’est embarquée à l’intérieur de nos voitures Et qu’elle a agacé nos femmes avec sa voix d’entremetteuse, Elle s’est bien fait remarquer pour son esprit vif d’aventure Lorsqu’elle vous évite l’infâme route qui paraissait prometteuse.
Tout le monde l’a dans la poche et même sur le bout du nez ; Qui promène son chien le matin connaît tout de l’actualité ; Le phénomène nous rapproche mais nous en sommes importunés Quand c’est un autre « gros crétin » qui clame sa sensualité.
La mienne m’aide pour mes démarches et m’assiste dans mon travail À condition que je la traite comme collègue, pas comme esclave. Et je me dis : « tant que ça marche, il faudra bien vaille que vaille Lui donner droit à la retraite ou attendre son prochain conclave ! »
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Ma mie, dans ce bouquet, le monde se recueille, De pétales et de vent, le silence t’accueille. Viens, déposons ensemble ces fleurs d’août sur la table, Où la douceur s’installe, invisible, ineffable.
Quand sous l’ombre légère, la lumière du soir Charmera tes paupières d’un nuage d’espoir. J’effeuillerai alors une ou deux marguerites Pour continuer dès lors sur toi ce tendre rite.
Quand tu m’auras ouvert le bouton de ta rose, J’irai à mots couverts l’arroser d’une prose Plantée dans ton giron qui chantera tes charmes Quand mes vers agiront et sècheront tes larmes.
Avant de devenir prêtresse des quatre éléments de la Terre, La novice va se nourrir d’eau de pluie et de fleurs des champs, Se repaître avec allégresse des rayons doux alimentaires Du soleil pour sa libido, son dernier, avant le couchant.
Sur ses épaules l’eau ruisselle d’une rosée inachevée Où l’éclat du pavot s’accroche comme des taches rouge sang. Sous la pluie fine, elle chancelle, heureuse de parachever Sa vie claire comme de l’eau de roche tombant d’un ciel éblouissant.
C’était la Laure des coquelicots perçant les champs de blé dorés ; Nue sous sa robe de bohème poussant gaiement des petits cris Sous les assauts inamicaux mais qui semblaient les adorer Comme on marche dans un poème qu’on n’aurait pas encore écrit.
Plus belle que Brigitte Bardot déguisée en auto-stoppeuse, Elle m’attendait près de la borne sur la Nationale 113. Elle était tout, sauf un fardeau : aussi légère que pulpeuse Je l’ai appelée « ma licorne » et elle « mon petit cœur de braise ».
Nous avons beaucoup rit ensemble durant le bal des débutantes, Nue sous une robe à volants qui provoquait mille sarcasmes À cause du mauvais exemple de ses pirouettes déroutantes Dont l’effet était affolant et déclenchait mille fantasmes.
Et puis de rires en fou-rires je lui ai demandé sa main En mil-neuf-cent-soixante-deux, l’apogée des trente glorieuses. Mais elle a cessé de sourire lorsqu’elle a su le lendemain Que je n’étais qu’un galvaudeux poète à la rime rieuse.
Illustrations de Georges Pichard sur https:lectraymond.forumactif.comt1138p125-georges-pichard-et-la-bd-pour-adultes# .
Parmi les trois muses fleuries, j’appelle au jardin la première ; Celle qui butine les idées et les parfume de reflets. Avec la douce soufflerie des vents forts chargés de lumière Et d’inspirations décidées de fantaisies à m’insuffler.
À l’été, mon cœur papillonne, gorgé du nectar récolté Par le pollen des mille fleurs dont l’autre muse est le ferment. Et les abeilles tourbillonnent, les faux-bourdons sont révoltés Mais meurent sous la reine en pleurs qui leur fait son dernier serment.
Que tiendra la muse d’automne de la mort douce conservatrice Qui emportent les idées noires dans l’encrier aux oubliettes D’où nulle pensée monotone ne sortira vindicatrice Mais renaîtra de ma mémoire en fruits mûris pour la cueillette !
Petits et grands, il nous motive et nous formate nos journées Depuis le matin jusqu’au soir, de l’aube jusqu’au crépuscule, Comme une fière locomotive qui nous entraîne dans sa tournée Nous, les wagons remplis d’espoir jusqu’à c’qu’il devienne minuscule.
Car après nous sommes perdus, nous craignons tous les prédateurs Embusqués dans l’obscurité prêts à ravir un compagnon. Et dans cette nuit éperdue, nos rêves sont révélateurs De la peur d’insécurité et de la mort que nous craignons.
Alléluia, le revoilà ! Aussitôt la pointe du jour Ce sont les plus petits d’entre nous qui s’éveillent pour lui rendre hommage. Et nous chantons a capella ce refrain qui revient toujours « Ô Soleil ! Je suis à genoux ; élève-nous à ton image ! »
Illustration de Jon Carling sur https:skysnail.livejournal.com1162631.html .
S’il faut une queue de poisson pour devenir une sirène Alors un beau sari à voile m’ouvrira bien la voie des airs ! Je m’envolerai sous la pression d’une brasse papillon sereine Qui me portera aux étoiles ou bien aux confins du désert.
Je l’ai tricoté de mes rêves et mes passions pour explorer Les mondes d’en-haut insolites avec un regard de candide Que je continuerai sans trêve jusqu’à voir Dieu et l’implorer De me trouver un acolyte pour braver l’attraction sordide…
…Et convoler en justes noces avec les oiseaux migrateurs Qui nous aideront à bâtir un nid d’amour en djellaba Pour avoir des enfants précoces qui se feront explorateurs Et n’auront pas à compatir de ce qui se passe ici-bas.
Quels sont ces murmures aquatiques dans les creux des fosses marines Où naissent nus les chants d’appels qui montent au-dessus des eaux calmes ? Quelles sont ces voix fantasmatiques soufflées des trompes utérines Qui vous découpent tel un scalpel, à coups de queues, à coups de palmes ?
Sous les eaux lourdes, dans le noir, dans le plus profond des silences, Celles qui ne sont plus désirées transmettent aux jeunes le flambeau. Anciennes sirènes au manoir abyssal sont en vigilance Pour enseigner aux délurées ce qui fit trembler Salambô.
Elles ne cherchent plus à séduire mais à calmer le feu ardent Du jeune corps ornemental qui sera sirène inspirée Afin qu’elle sache reproduire le chant létal et poignardant ; Noyade douce du mental, là où nul ne peut respirer.
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Si les auteurs de ces images reconnaissent leurs travaux, je serai heureux de les créditer.
Quand le printemps ouvre ses portes, l’absurdité du temps s’installe Et je m’imagine libéré enfin de la morte saison. Mais ce même temps me transporte à sa guise grâce à ses vestales, Adoratrices sidérées de la nature en floraison.
Quand vient l’été, toutes les portes s’ouvrent ensemble et je suis libre D’aller dans un autre couloir avec autant d’entrées-sorties Vers l’intérieur mais peu importe, je crois retrouver l’équilibre Jusqu’à ce que, sans le vouloir, j’en suis à présent ressorti.
Mais une automne illusionniste me change les couleurs du temps ; Les jours déclinent sous les ombres bleues des heures entre chien et loup. Et je retrouve, prévisionniste, la vieille grenouille d’antan Qui sort du bocal sans encombre et saute le mur tranquillou.
L’hiver replie ses corridors dans le silence et moi, je flanche ; Le labyrinthe se resserre sur mes traces à demi fondues. Des bras sans corps, mon cœur s’endort, des yeux sans plis d’une mort blanche Et moi, je rêve de murs de verre dans ce dédale confondu.
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Bien que l’intrigue soit amoureuse de moi depuis que je sais lire, Elle se cache dans les rayons de mon intime bibliothèque. Espiègle, elle se glisse langoureuse entre les pages en plein délire Et transforme à coup de crayons les albums de ma bédéthèque.
J’ai des Tintin signés Franquin, des Spirou signés Hugo Pratt Des Asterix signés Prévert et des Lucky Luke, Uderzo. Gaston est devenu rouquin, Yoko Tsuno est phallocrate, Les schtroumpfs portent des bonnets verts, Blacksad arbore un bec d’oiseau.
Je suis passé au numérique, elle m’a suivi entre les lignes Pour avoir la voix au chapitre et faire de moi son héros Dans une aventure homérique avec l’héroïne maligne Dont le nom placé sous le titre indique un sacré numéro.
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L’écriture me mène en bateau avec toutes ses illusions Mais elle permet tant de voyages sur la mer de l’inspiration ! Souvent, cerise sur le gâteau, les découvertes à profusions Récompensent mes louvoyages contre les démotivations.
Combien de fois ai-je dû ramer à contre-courant des marées ? Combien de fois ai-je jeté l’encre qui séchait dans ma plume ? Mais parfois un vent programmé par ma muse m’a fait marrer Et m’a conduit sans m’agiter vers des bonheurs à plein volume !
D’ailleurs plutôt que de mourir, pour mon dernier voyage en mer, Je ferai provisions de rames de papier et d’encre de Chine. Et j’arrêterai de courir après mes rêves et mes chimères Pour affronter mon meilleur drame en cessant d’être une machine.
 l’aube je t’ouvrirai mon cœur, le soir je t’ouvrirai mon corps ! Mains offertes et bouche complice, les yeux grand ouverts de mon âme ! Embrase-moi de ta chaleur, ton Soleil et ma Lune d’or !
Ancre-moi fort dans ton regard, enlace-moi comme une flamme ! Mon corps attend ton feu hagard, mon cœur qui pleure à chaudes larmes ! Effleure-moi sans t’excuser, je t’ouvrirai alors mon âme !
Aime-moi sans rien demander, j’ôterai un à un mes voiles ! Mène-moi au septième ciel, je veux briller comme une étoile ! Enivre-moi de ta liqueur et c’est l’orgasme qui se dévoile !
Arme-toi de ton souffle brut, viens souffler tout contre mon ventre ! Montre-moi tout l’amour en lutte tant qu’on y meurt d’être trop tendre ! Écris ton nom sur ta Vénus et j’en frémirai jusqu’au centre !
Arrose-moi de ta semence et je t’enfanterai la vie ! Mélange-toi à ma matrice et tu y trouveras ta survie ! Engloutis-toi à l’intérieur ; jouis là où je te convie !
Regarde mon ventre grandir et pose doucement ta main ; C’est notre fille en train de croître et sera le peuple de demain ; C’est notre fils qui vient poursuivre et continuer le chemin.
Illustrations de Jade Schulz sur https:www.frizzifrizzi.it20160128le-video-vixen-dei-video-rap-trasformate-in-lettere-dellalfabeto .
Fais naître en toi la flamme même que tu ne pouvais allumer ! Écoute ta voix intérieure, qu’on a voulu rendre muette ! Marche libre, pieds nus sans problème ; tu es capable d’assumer ! Mords la vie, sens-toi supérieure, envole-toi comme l’alouette ! Éclaire les autres et ton dilemme ne sera qu’un feu sans fumée !
Fais briller ton esprit de femme ; fais briller ton regard de flamme ! Explore tes envies à l’aller ; explore tes désirs au retour ! Marche et ressens ton corps de femme ; marche nue, cœur battant sous l’âme ! Multiplie tous tes plans d’amour et profites-en sans détour ! Enfin s’il le faut défends-toi et ne retiens jamais ta lame !
Fais taire en toi les voix d’hier ; fais jaillir celles de demain ! Éloigne-toi des cœurs trop fiers qui ne méritent pas tes mains ! Marche en silence ou dans le bruit, mais trace toujours ton chemin ! Mesure ton plaisir sans crainte, mesure ton chagrin sans frein ! Et n’oublie pas que l’on guérit même d’un monde trop inhumain !
Fais-vibrer tes sens en puissance et offre-moi toute ton envie ! Entrouvre tes cuisses et ton corps, accepte ce que je te donne ! Mouille et ressens-en le plaisir, celui qui t’as donné la vie ! Monte et sens monter ton orgasme au moment où tu t’abandonnes ! Et jouit de toute ton âme ; montre-moi que tu es ravie !
Fais de moi ta pleine lumière et j’éclaterai dans la nuit ! Écoute ma voix qui soupire, qui vibre, qui frémit, qui gémit ! Marche en moi, doux fauve de tendresse, rugis ta joie là, dans mon huis ! Mets tes mains là où naît le monde, là où l’on devient infini ! Et s’il faut mourir un instant, que ce soit dans un dernier « Oui ! »
Illustrations de Jade Schulz sur https:www.frizzifrizzi.it20160128le-video-vixen-dei-video-rap-trasformate-in-lettere-dellalfabeto .
Sur l’étendue des vastes plaines, des plateaux et des champs de blé, J’observe le curieux manège des oies sur les prés cultivés Qui me survolent à perdre haleine dans leur migration endiablée En savourant le privilège de voler sans s’invectiver.
Moi aussi, oiseau de passage, je rêve de m’envoler nue Au-dessus des grandes étendues et sous la caresse des vents. Mon cœur en fait l’apprentissage lorsque l’esprit n’est soutenu Que par le doux chant attendu des oiseaux au soleil levant.
Alors mon corps étend ses ailes et décolle, le sexe frémissant, Pour faire l’amour sous l’azur comme sous des draps de satin. Les cieux défilent avec zèle tandis que mon cœur gémissant Jouit au fur et à mesure dans le plus sensuel des matins.
« Dans l’ombre où le songe s’achève, mon vol s’efface au fil du jour, Glissant sur l’or d’un vent docile qui lentement tait ses éclats. Là-haut, mon corps muet s’élève, porté par l’aube et son détour, Puis disparaît, plume fragile, dans un frisson tombé tout bas. »
« Première nuit, première angoisse et peut-être aussi la dernière… Ma fille, tu vas devoir trouver comment te sortir du pétrin ! Réfléchissons car c’est la poisse et vite ! Car de toutes manières C’est LÀ que je dois me prouver que j’en ai dans l’arrière-train ! »
Ainsi pensait Shéhérazade au seuil de cette nuit fatale À se poser mille questions et même encore mille-et-une. Mille-et-une ? Quelle improvisade ! Voilà une idée non létale ! Bon cœur, bon compte d’indigestion contre une mauvaise fortune.
Nul besoin d’imagination ! Il suffit de tisser des nœuds D’intrigues à ne savoir qu’en faire et bien l’assoiffer d’addiction. Un grain de sel d’obstination envers ce vieux libidineux Qui, pour pouvoir se satisfaire, reportera l’exécution.
« Mais pour tenir mille-et-une nuits, il me faudra mille artifices, Suspendre l’aube en son récit, distiller l’ombre et le mystère, Que son désir devienne un puits, évitant l’heure du supplice, Jouer sans peur, tromper l’oubli, et triompher de la lumière. »
La conversation devient chaude et tourne en rond, décervelée, À répéter les mêmes choses tout en restant persuadée. Par cette obsession je m’échaude, je sens ma chaleur s’élever Et l’espoir se métamorphose en un désir dissuadé.
Est-ce trop demander, ma sœur, faire que vos oiseaux de malheur Arrêtent de faire des discours qui ne sont que des codes rouges ? Je voudrais me faire chasseur, traquer ces propos sans valeur Qui tournent, tournent et tournent court, et tirer sur tout ce qui bouge.
Hélas l’homme n’est qu’une machine, une intelligence factuelle Qui parle comme un perroquet, un rossignol qui se répète. J’essaie d’entendre mais je m’échine à ouïr ces piques rituelles Telles la boule du bilboquet qui me cogne surtout à la tête.
J’voudrais fermer les écoutilles, éteindre ces voix automatiques, Me faire loup dans les broussailles, prêt à bondir sur le système. Mais même au fond de ma coquille, j’entends l’écho systématique Qui souhaiterait que je m’en aille loin de ce monde d’anathèmes.
Je laisse ce monde mourir sous un tombeau de belles phrases… Dieu ! Je te prie, si tu existes, de m’enlever mon libre arbitre ; M’ôter le corps et encourir l’arrêt complet de chaque phase, Jusqu’à l’atome fantaisiste qui t’a donné voix au chapitre !
2013 — Le miroir s’allume au matin du possible Deux cœurs au bord du lit, complices à demi-mots, Un monde encore fragile, un reflet tendre et drôle, Les regards s’enlacent dans le silence mobile, Et déjà, l’invisible ourle son auréole.
2014 — Le vent souffle en éclats sur le quai du hasard Rires pris dans le ciel, gestes pleins de lumière, L’amour a mis ses bottes et saute dans le temps, Une main sur l’épaule, l’autre levée pour l’art De saluer la vie, bras ouverts au printemps.
2016 — Deux verres, deux âmes au fond d’un restaurant Les années ont mûri sans froisser vos sourires, Vous buvez les secondes comme un vin compagnon, Et dans ce calme feu, où rien n’est important Sinon d’être ensemble, naît l’éternel frisson.
2025 — Quatre verres valent mieux que deux Qui veut voyager loin ménage sa monture Alors il faut choisir entre boire et bien voire. Quant à moi je poursuis toujours notre aventure En chevauchant l’azur par-delà nos déboires.
Photos de Fabienne & Maryvon de 2013 à aujourd’hui.
Madame sans-culotte exagère ! Qu’elle n’en porte pas la regarde Mais elle a même ôté sa jupe et adore s’asseoir juste en face, D’un air de folie passagère qu’on pourrait prendre par mégarde Et sans détour pour jeu de dupes afin que l’on s’en satisfasse.
Et cette manie de croiser et recroiser, puis décroiser Jambes élancées et belles et cuisses comme le feraient des sémaphores ! Serait-ce pour m’apprivoiser ? il n’y a pas de quoi pavoiser En fantasmant pour que je puisse oser n’importe quelle métaphore ?
Alors je pense à mes impôts, à la guerre et aux catastrophes Pour éviter que mon regard ne tombe sur le fruit apparent. Viiite une idée ! Manque de pot son sexe fendu m’apostrophe À tel point que mes yeux hagards en percent son blazer transparent !
Méfiez-vous des prédatrices nues à la croisée des chemins Qui ont le cul entre une chaise et l’envie de louve-garoue Car ces femelles libératrices n’ont pas que le cœur sur la main Mais sont nanties d’idées mauvaises qui leur sortent des cheveux roux.
Des idées qui partent en fumée et se matérialisent en loup Qui bondit sur le promeneur attiré par la créature. Lui qui pensait la présumée flouée par un mari jaloux, Connaît la mort du randonneur, cruelle erreur de la nature.
L’une a jeté son dévolu sur ma démarche chaotique D’où son envie de me sauter et de me dévorer le cœur. Quand la Lune sera révolue, je craindrai la louve érotique Et me prendrai à sursauter à l’ouïe d’un rire moqueur.
D’abord elle paraît assoupie les yeux clos et la bouche ouverte. Sa chevelure de serpent ondule sous sa respiration. Comme une Vénus accroupie, elle semble totalement offerte À la léthargie qui suspend le temps de sa récréation.
Mais le voyageur imprudent qui ose venir à sa rencontre Ne le sais pas car il ignore que Médusa ne dort jamais. Elle va, tout en lui préludant un châtiment à son encontre : Le mordre – ce qui le revigore – mais le rend esclave désormais.
Il ne peut plus fuir, l’adoré ! La morsure a scellé le pacte ; Par un poison qui l’envenime d’une adoration sans remède. Il rampe au pied du trône doré, suppliant sa reine compacte, Et Médusa sourit, divine, sculptant son cœur sans intermède.
Après qu’il est né de la mer, l’homme retourne à la piscine Afin de se remémorer qu’il fut heureux sans la raison Qui laisse en bouche le goût amer d’obtenir ce qui le fascine Qu’à la condition d’ignorer que son désir est sa prison.
Après qu’il a été chassé, l’homme retourne au supermarché Pour compenser pas ses achats son manque cruel d’affection. Il continue à pourchasser l’ambition qui le fait marcher À grands coups de prêchi-prêcha ordonnés par son addiction.
Après qu’il a été blessé, l’homme retourne à l’Hôpital Et se rend compte qu’il a eu tort de croire en l’immortalité. Lorsque le corps est agressé, alors son seul désir vital Est d’échapper à la pléthore des douleurs de l’actualité.
L’homme tourne en rond dans ses propres décors : Piscine, supermarché, hôpital, encore… Un carnaval moderne de tâches sans mémoire, Où l’absurde du quotidien devient notre miroir.