La nuit, capté par l’inconscient, le flux de mes rêves s’anime Et passe à travers la passoire de l’esprit en demi-sommeil. Il puise dans mon subconscient mes désirs les plus unanimes Et se répand dans ma mémoire puis, fond comme neige au soleil.
Entre l’émetteur mystérieux et le récepteur défaillant, Beaucoup de songes se précipitent dans l’abîme des trous du savoir. Combien de messages impérieux, transmis d’un souffle prévoyant, Tombent dans l’âme décrépite qui n’a pas su les promouvoir ?
Tableaux d’Anne Delplace sur http://www.anne-delplace.com/peinture-huile.php
Les monstres marins ressurgissent quand on ne s’y attendait plus ; On les avait dit disparus, éradiqués par le progrès. Pourtant les alarmes rugissent comme s’ils étaient en surplus Et pour cette fois apparus annoncer le temps des regrets.
Autant de fléaux sont passés et ont englouti nos cités Et l’humanité n’a cessé de recommencer son histoire. On ne compte plus les trépassés, les guerres et les atrocités Sans que la vie ait progressé par-dessus-tout vers sa victoire.
Aujourd’hui la moindre tempête est synonyme d’apocalypse ; Le moindre rhume qui éternue menace toute la Terre entière. On prend la poudre d’escampette et l’intelligence s’éclipse Devant un virus inconnu qui franchit toutes les frontières.
Bientôt ma ville submergée vivra d’une vie aquatique ; Mon long courrier naviguera vers des latitudes sereines. Mais je le verrai converger par les couloirs sud-Atlantique Surtout lorsqu’il rappliquera pour ensemencer nos sirènes.
Cette nuit, ma ville sous-marine allume ses feux de positions Et attire ainsi mon navire qui vire de tribord à bâbord. Le capitaine alors s’arrime à l’ancre à sa disposition Et hèle celles dont le cœur chavire mais accepte de grimper à bord.
Un an plus tard, sur le retour, les sirènes avec leurs enfants Qui ont affermi leurs poumons reviennent aux eaux maternelles. Chacun de plonger à son tour afin de rentrer triomphant Retrouver leurs hommes-saumons dans leurs abysses paternelles.
Fleuri de rose vénitien, le Grand Canal semble tranquille Sous l’odeur des lotus éclos qui l’endort dans ses rêves roses. Un marchand de sable phénicien coupe les eaux de la presqu’île Afin de gagner son enclos sous un ciel d’aurore morose.
Originaire de Phénicie, au sable si rose et si fin, Il répand les parfums d’orient tout autour de l’Adriatique. Le tourisme bénéficie jusqu’à ses ultimes confins De ce trafic répertoriant toutes les dépendances hypnotiques.
Dans la nuit noire, les chatons excellent au jeu des silhouettes ; Velours au bout des ripatons, ils aiment jouer les girouettes. Eux, savent d’où vient la lumière qu’ils renvoient pareil à un phare Postés au bas d’une chaumière d’une fixité que rien n’effare.
Minet, derrière sa fenêtre, joue comme à la télévision Et prend son temps pour reconnaître où voler quelques provisions. S’il observe le temps qui passe, la météo et les infos, Il cherche à faire un coup d’audace car à tout âge, les chats sont faux.
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Je m’accompagne naïvement le cœur d’enfant dans les contrées À la recherche d’un espace où le temps n’a pas d’importance. Je communique tardivement mais il est temps de rencontrer Cette entrevue que j’outrepasse à travers le temps à distance.
Tiens ! Me voici sous le grand chêne avec l’ami imaginaire Qui était promu seul confident et détenteur de tous mes biens. Et moi je rétablis la chaîne entre mon présent ordinaire Et mon passé se dévidant vers l’avenir qui est le mien.
Je me souviens de son guichet qui s’ouvrait à même son tronc Et son visage souriant suivant mes pensées surannées, Ma timidité affichée et mes allures de poltron, Sans savoir que l’ami brillant, c’était moi, dans plusieurs années.
Le roi de droite hache le temps pour ne pas perdre une seconde. Son temps, précieux comme l’argent, est minutieusement compté. Économe du moindre instant, il fait payer à tout le monde Un impôt qu’il va partageant avec ses amours escomptées.
Mais la Reine, elle ne compte pas ; l’amour ne sait pas ce défaut. La Reine attend impatiemment que son roi cesse cette addiction. Le temps, quand il part au combat, suspend son vol en porte-à-faux ; Elle s’en va chercher galamment un réconfort à l’affliction.
Le roi de gauche, d’un amour ivre, ne fait pas les choses à moitié ; Dans sa tête, le temps peut trotter avec ses courses contre la montre ! Lui, c’est un homme du temps de vivre, du temps d’aimer et de châtier Et quand la Reine vient s’y frotter, impétueuse est la rencontre.
Au gui l’an neuf tout recommence, Shéhérazade se met en transe Après sa nuit bleue et profonde, elle déguste un thé au jasmin. Elle redémarre une romance avec intrigues à outrance Pour que le Sultan se morfonde à patienter jusqu’à demain.
À Pâques ou à la Trinité, la vie, la mort s’enchaînent encore Comme une éternelle routine qui vit qui meurt et puis, renaît. Perpétuelle féminité qui rythme neuf mois de son corps Depuis les prémices enfantines dont les amours tambourinaient.
À Noël comme au réveillon, Shéhérazade se fait vieille ; Les mille-et-une nuits corrodent un peu le cœur, beaucoup la femme. Elle guette le premier rayon d’un soleil que trop longtemps veillent Ses yeux fatigués émeraude brillant sur les bleus de son âme.
Costumes du ballet « Shéhérazade » de Nicolas,Rimsky-Korsakov par Boris Israelevich Anisfeld
Comment avoir une main verte lorsque j’ai le cœur à l’envers ? Peut-être avec des fleurs à rire, rire jaune de préférence. Les Jonquilles me déconcertent, les tournesols sont un calvaire Lorsque je les vois parcourir d’Est en Ouest leurs révérences.
Comment paraître un peu fleur bleue lorsque j’affiche un air morose ? Sans doute avec des fleurs couleur d’un ciel d’azur et pastoral. Les hortensias trop globuleux, les myosotis pas assez roses Et l’agapanthe d’une pâleur à me rabaisser le moral.
Comment écrire à l’eau de rose quand j’écris des poèmes tristes ? Probablement des fleurs du mal trempées dans un parfum de joie. J’ai des coquelicots dans ma prose avec des épines du christ Mais si leur rouge est optimal, l’encre est d’un effet rabat-joie.
Et comment offrir des fleurs blanches à celle qui se marie demain Et qui me blesse ainsi le cœur par les épines du mariage. Hélas je pleurerai dimanche et jetterai sur le chemin Toutes mes bouquets avec rancœur et ma boîte de coloriage.
Que ne suis-je tortue, ma maison sur le dos Avançant lentement au rythme des saisons ? Que ne suis-je escargot dont la seule libido Est d’être hermaphrodite sans aucune raison ?
Mais je ne suis que torture et je cours et je cours À la course à l’argent à la course du temps. La vie prend ma valeur pour en suivre le cours, Lui faut monter la cote par des krachs rebutants.
Suis-je encore vivant quand j’arrête la course En voyant tous les autres accélérer leur pas ? Hors du temps désormais autour de la Grande Ourse, Je ne suis qu’une étoile échappée du combat.
Vêtue de robe de rosée, fleurie d’un rayon de soleil, Elle apparut au maître-oiseau comme un modèle, comme une idée. La muse métamorphosée en déesse en demi-sommeil Émergeant entre les roseaux inspira l’artiste décidé.
L’oiseau, un peintre méconnu dont la carrière battait de l’aile, Livra une toile immortelle malgré la critique timorée. Hélas pour la belle ingénue, celle-ci n’eut droit à pareil zèle Et retourna dans l’éternelle et bien mystérieuse forêt.
Amours d’antan, datant d’autant d’années que de nouvelles lunes Résonnent encore dans l’Histoire, Égypte ancienne et Rome antique. Reines et rois omnipotents ou gentilshommes de fortune Nous ont légué ce goût notoire pour les épopées romantiques.
Amours d’hier et d’avant-hier restent sur les photographies Le témoignage des passions de nos grands-pères pour nos grand-mères. Familles pauvres ou condottières avec ou sans biographies Nous ont laissé la compassion envers d’impossibles chimères.
Les amours d’aujourd’hui s’accordent avec les rêves de princesses, Avec l’argent et les voyages, avec les shows télévisés, Avec ruptures et discordes, avec problèmes de grossesses… Pour rire après le troisièmes âge de toutes nos billevesées.
Si j’endors tous ces petits « moi » qui veulent diriger ma vie, J’arrive alors à retrouver le chemin de mon âme pure. Et je retrouve avec émoi tous ces fragments avec envie Qui se réveillent pour m’éprouver et m’allouer cette coupure :
Dans le globe de mon enfance, dansaient des ballets merveilleux Sur des musiques féeriques et des pays imaginaires. Mes petits neurones sans défense, encore en état sommeilleux, Pensaient en idées génériques pas encore extraordinaires.
Dans le flou de l’adolescence, ils se sont mis à tournoyer Sous l’effet de testostérone dictée par mes pressentiments. Tous mes sens en effervescence s’en retrouvaient soudain noyés Afin que le cœur fanfaronne à éprouver ses sentiments.
Aujourd’hui le cœur accélère ou bien la Terre tourne trop vite Et moi, j’orbite dans mon refuge autour d’un ballet endiablé. Toutes mes pensées parcellaires quittent mes neurones et lévitent Sous cette force centrifuge produite par un monde accablé.
Après neuf mois de traitement sous l’effet de l’action lunaire, Mon enfant est né cette nuit au bord de la mer silencieuse. J’ai commencé l’allaitement et senti mon lait liminaire Couler par un courant induit par une force délicieuse.
J’aime venir me recueillir dans cette profonde moiteur Tamisée par la Pleine Lune qui nous inonde de lumière. Je laisse l’enfant t’accueillir de ses petits yeux convoiteurs Qui découvrent sur la lagune ta resplendissance première.
Pleine, Ô ma Pleine, Lune, Ô ma Lune, arrose-moi de ta pâleur ! Baigne ma peau d’opalescence, oins-moi de ton argent nacré ! Je viendrai à l’heure opportune t’offrir mon corps et sa chaleur Afin de t’offrir mon essence issue du féminins sacré !
Je viendrai, nue, sur la colline recevoir la bénédiction Que tu as enfantée de l’astre par son amour illimité. Couchée sur les fleurs violines, j’écouterai les prédictions De cette graine qui s’encastre dans ma profonde intimité.
La femme arrosée par amour embellira sa pépinière ; À l’abri d’une protection contre la grêle et les tempêtes ! Bien orientée selon le jour ou les nuits de Lune plénière Et entretenue d’affection, voire même de galipettes.
La femme emballée par amour deviendra femme à part entière ; Toutefois sans l’asphyxier et la priver de liberté ! Au contraire, faites-lui la cour en la libérant des frontières Et en sachant l’apprécier au point d’en être déconcerté.
La femme écrite avec amour nourrira vos rêves d’azur ; Toutefois sachez varier et agrémenter son empire. Pimentez-lui avec humour la vie au fur et à mesure Et vous serez appariés pour le meilleur et pour le pire.
Photos de Patty Carroll sur https://www.anothermag.com/art-photography/gallery/10112/patty-carroll-domestic-demise/2https://www.anothermag.com/art-photography/gallery/10112/patty-carroll-domestic-demise/2
La femme implantée dans l’amour deviendra bonne jardinière ; Toutefois faites attention à bien conserver la main verte ! Arrosez-la au fil des jours de votre passion coutumière ; Cédez à toutes ses prétentions et sa fleur vous sera ouverte.
La femme plongée dans l’amour deviendra la fée du logis ; Toutefois avec vigilance, ne faites pas tourner la sauce ! Agrémentez-lui son séjour avec tact et psychologie ; Sachez pratiquer l’abstinence quand ses humeurs sont à la hausse.
La femme rimée par l’amour devient cantique des cantiques ; Toutefois cent fois sur le métier, vous remettrez-vous à l’ouvrage ! L’amant au cœur de troubadour trouvera l’amour authentique En commençant par l’amitié pour terminer en mariage.
Photos de Patty Carroll sur https://www.anothermag.com/art-photography/gallery/10112/patty-carroll-domestic-demise/2https://www.anothermag.com/art-photography/gallery/10112/patty-carroll-domestic-demise/2
Au jeu du chat et la souris, j’aimerais bien jouer à trois… Tantôt le chat, ce gros matou qui niche au creux de ton giron ; Tantôt la souris bien nourrie au fond de ton boyau étroit ; Tantôt la femme aux beaux atouts et ses amants, joyeux lurons.
Au jeu du chat et la souris, j’aimerais bien jouer à quatre… Déguisé en un chat qui dort et qui te pelote les seins ; Baiser la bouche qui me sourit par ma langue vive et folâtre Qui, comme ton conquistador, pénètre au creux du saint des saints.
Tableau de Anna Silivonchik sur https://www.thinkfeelart.com/anna-silivonchik
Le fabuleux combat épique entre un vieil homme et un Merlin Eut pour témoin une sirène qui suivit de près leur embrouille. Santiago, vieux pêcheur typique et un jeune garçon, Manolin, Partaient en mer, l’âme sereine mais rentraient tous les soirs bredouilles.
Le vieux partit tout seul au large pour mettre fin à sa malchance Et mena une lutte acharnée contre un espadon gigantesque. Mais il ne put le mettre en charge et la sirène eut l’obligeance De lui conseiller d’ajourner son opération titanesque.
Elle lui redonna du courage car il était temps qu’il s’arrête Et le soigna par ses massages, oui mais en tout bien tout honneur. Elle l’aida au découpage et de la tête et de l’arête Afin d’offrir par ce message qu’il avait trouvé son bonheur.
Tableau de Anna Silivonchik sur https://www.thinkfeelart.com/anna-silivonchik
Lundi aurait pu être vert s’il était dédié au soleil Afin d’honorer la nature du premier jour de la semaine. Avec l’accord de l’Univers qu’un vent de comètes balaye, Lundi serait la signature de notre société humaine.
Lundi aurait pu être rose s’il était dévoué aux fleurs Afin d’adorer les jardins et le bonheur à la campagne Qui réjouirait les cœurs moroses vidés de douleurs et de pleurs En invitant les citadins entre compagnons et compagnes.
Lundi aurait pu être d’or s’il était coté à l’amour Plutôt qu’au fric qui fait l’affront d’être la seule raison de vivre. Mais le dimanche, tout le monde s’endort pour courir dès le petit jour Pour, à la sueur de son front, gagner le ticket pour survivre.
Photos de Blake Kathryn sur https://trendland.com/blake-kathryns-sleek-3d-collaboration-with-fendi
Lundi, jour bleu de la semaine, darde tout son soleil d’azur Aux premières heures du matin loin de la grisaille des villes. Cependant la marée humaine bat la cadence et la mesure Pour obtenir le quota atteint de son existence servile.
Lundi, jour en accord au « La » de la nature chromatique Aux premiers oiseaux de l’aurore qui saluent la pointe du jour. Toutefois, l’homme est déjà las d’une expression fantomatique À écouter ceux qui pérorent pour lui oppresser son séjour.
Lundi, jour au goût velouté de la primeur du potager Aux premières grappes mûries qui nous embaument les jardins. Néanmoins à n’en pas douter, l’homme passe son temps partagé Entre le risque de pénurie, le chômage et son coup de gourdin.
Photos de Rhonda Buss sur http://rhondabuss.blogspot.com/2014/03/monday-morning-inspiration_24.html
Au pays des biches moroses, les cerfs sont blancs évidemment Mais quand celles-ci sont aux abois, ceux-là ne les entendent pas. On leur peint les sabots en rose afin que les sourdingues amants Leur fassent des signes avec les bois et puissent devenir papas.
Il faudrait bien trouver la cause à une telle absurdité ; Les éleveurs perdent patience et tout le cheptel diminue. Qu’est-ce qui provoque leur psychose et entraîne leur surdité ? Sans doute qu’ils ont pris conscience de leur friande déconvenue…
Lorsque vient le temps des secrets, la pudeur devient primordiale Et le cœur, sur sa défensive, exige la fidélité. Seul, un petit oiseau s’agrée des communications cordiales Par son allure inoffensive et sa célèbre intégrité.
Bien sûr ! C’est l’oiseau messager, qui distribue les confidences Selon si la clef qui s’agréée correspond à l’expéditeur. Si les petits flirts passagers cherchent encore leurs correspondances, Ils ont beau faire de simagrées, ils ne seront point créditeurs.
À chaque amour, chaque alliance, une combinaison éprouvée Dont seul l’amant et seule l’amante peuvent s’affranchir comme un tampon. Hélas il y a des défaillances et il aurait été prouvé Que des fausses clefs infamantes circuleraient sous les jupons.
Décidément la Tour Phallique attire encore les amoureux Du mois de mars au Champ-de-Mars jusqu’aux confins automne-hiver. Le feu au cul des basiliques laisse Cupidon langoureux Décochant ses flèches éparses en les lorgnant d’un œil sévère.
Après tout la Dame de Fer peut s’imposer en chaperon Puisqu’elle veille sur Paris et tous les couples illégitimes Qui vraiment n’ont pas à s’en faire car Elle bénit ces fanfarons Qui viennent tromper les maris et les épouses légitimes.
Remercions Monsieur Eiffel d’avoir posé ce baromètre Qui note le temps des amours et les passions dans les chaumières. Car il suffit d’une étincelle pour faire monter le thermomètre Des coups de foudre au petit jour sur Paris, la ville lumière.
Depuis les lacs verts de Bavière jusqu’enfin le Lac de Constance, Nous suivrons la route du tendre en naviguant sur ses cours d’eau. Nous remonterons les rivières jusqu’à leurs sources en circonstance Pour faire fondre sans attendre l’éclat de notre libido.
La Suisse, côté allemand, nous y boirons dans ton calice Les eaux-de-vie alémaniques vives comme tes cuisses fraîches. Nous irons dans le Lac Léman nager lorsque le soir pâlissent Les chaînes de montagnes titaniques qui l’abreuvent de torrents revêches.
En descendant par l’Italie, du Piémont à la Vénétie, Nous prendrons les lacs romantiques aux coups de foudre surannés. Et quand sonnera l’hallali de nos douces péripéties, Nous vivrons d’amours authentiques dans la mer Méditerranée.
Que vienne le temps des câlins après une vie de labeur Lorsque la mort m’embrassera le cœur en paix, l’âme ravie ! Même si c’ n’était pas très malin d’avoir entretenu ma peur De mourir quand s’arrêtera le dernier souffle de ma vie.
Durant ma vie paradoxale, j’ai aimé la petite mort, Celle qui succède aux fantasmes après le plaisir de l’amour. Mais pour l’issue philosophale d’une existence sans remords, Oserais-je comme ultime orgasme, mourir de rire non sans humour ?
Mais quand je quitterai ma vie, j’en aurai les jambes coupées ; J’embrasserai celles qui restent, qui m’aiment et que j’ai bien aimées. De la première qui m’a ravi à ma dernière jolie poupée Pour lesquelles mon dernier geste sera un rencard programmé.
La vie serait née de l’espace brassée dans le coeur des étoiles ; La lumière serait la divine créatrice de notre univers. Je ne sais pas ce qui se passe derrière la science et son voile Mais mon petit doigt en devine tous les secrets les plus divers.
« Fiat lux ! Que la lumière soit ! » Ces mots ont surgi du néant Comme une explosion d’énergie d’où se déversa la matière. Puis, s’étendît par-devers soi l’espace-temps comme un géant Qui se réveille en synergie avec un monde à part entière.
Tandis qu’il répand la semence composée de poudre d’étoiles, Le créateur transmet la vie à la planète nourricière. Il attend que tout recommence pour que l’avenir lui dévoile La maintenance et le suivi de la part des bénéficiaires.
Aussitôt qu’elle reçoit l’onde génératrice de la vie, La génitrice alors arrose la terre promise à l’essor. Elle déverse l’eau féconde qui assurera la survie Des filles aux pétales de rose, des garçons aux choux … et consort.
Regard sévère, regard amer voilà le prix de la souffrance Quand l’amour n’a pas eu son dû ou n’en a pas eu son content. Regard bleu-vert presque outremer ou fluorescent à outrance Pour marquer sans sous-entendu un litige qui se paie comptant.
Regard de face en face-à-face voilà le prix de l’amertume Quand la tromperie se dilue dans l’eau de rose polluée. Regard tordu, plein de grimaces, saumâtre et d’un zeste d’agrume Pour mesurer l’huluberlu d’un sentiment dévalué.
Regard qui s’en va de travers voilà le prix d’indifférence Quand elle veut taire les mots qu’elle n’ose pas prononcer. Regard qui renvoie à l’envers les fallacieuses déférences Qui écriront, chargé de maux, un chagrin d’amour romancé.
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À peine franchi la frontière, je croyais maîtriser les langues – Puisqu’elles sont universelles en ce qui concerne l’argent – Pour naviguer ma vie rentière sur les eaux d’un euro qui tangue Entre les monnaies qui excellent et un franc suisse, départageant.
Au début, leur langue curieuse ressemblait assez à la mienne ; Un peu plus lente entre les phrases avec un patois des alpages. J’eus alors une envie furieuse pour plaire à mes concitoyennes De parler la langue genevoise afin de paraître à la page.
Mais à la frontière des langues, l’affront que j’essuie salement Me donne le pire des maux avec une langue imbuvable. Bien que ce pays me harangue de parler le suisse-allemand, Je n’en comprends pas un seul mot sinon un dialecte improbable.
Heureux comme un poisson dans l’eau… mais limité à son bocal Qui paraît tellement fragile qu’il pourrait voler en éclats. La pollution va à vau-l’eau, et le gouvernement bancal N’est qu’un colosse aux pieds d’argile pour qui, déjà, sonne le glas.
Et nos petites vies tranquilles que nous pensions inébranlables Se fissurent sur les frontières et à l’intérieur de nos villes. Nous pensions nos règles utiles mais les voici incontrôlables Aux mains d’autorités altières sur des groupuscules serviles.
À vue d’œil derrière un écran, je vois mes propres opinions ; Je me vois, l’esprit mis à cran, privé de toutes réunions. À vue de nez derrière un masque, je sens mes propres excrétions ; Je me sens, une âme fantasque, asphyxiée sous l’oppression.
À vue d’oreille derrière un casque, j’entends mes propres cris du cœur ; J’entends s’élever la bourrasque d’un peuple qui crie sa rancœur. À vue de goût, c’est le dégoût d’avaler ma propre nausée Envers ceux qui frappent des coups sur une foule ecchymosée.
Un rêve qui ne manque pas d’air serait d’attendre un dirigeable Directement sur ma terrasse contiguë à l’embarcadère. Pour un voyage hebdomadaire avec billets interchangeables Afin que je me débarrasse des tracasseries légendaires.
Puis, selon la boussole folle qui tournicote au gré des vents, Je m’embarquerais sans valise juste mes chaussures à la main. Et dans l’azur dont je raffole, je m’élancerais aux devants De l’aventure sans balise, sans destination pour demain.
Et puis, à l’intérieur du rêve, s’entrouvrirait un autre monde Où disparaîtraient les frontières pour ne laisser que l’inconnu. Les heures, d’ordinaire si brèves, dans une course vagabonde, D’allongeraient la vie entière pour l’honneur d’un cœur ingénu.
Tableaux de Stanislav V. Plutenko sur http://malaguetasur.blogspot.com/2015/03/stalinlav-plutenko-pintor-ruso.html
Quand le cœur appelle, Quand il interpelle, L’invitation au voyage, Le corps lui répond « Partons au Japon, Courrons à l’appareillage ! » La raison s’efface Sans perdre la face Dans un simple lâcher prise Et l’âme s’éveille Devant les merveilles Issues de cette entreprise.
Là, tout le sel de la Terre Charme le voyage en solitaire.
Au hasard des rues, La peur disparue, J’irai à la découverte De nouveaux regards Aux yeux pleins d’égards Pour mes intentions ouvertes. Je rencontrerai, Je recouvrerai Cette âme-sœur en attente Qui m’attend là-bas Peut-être à Cuba Sur la plage miroitante.
Là, le voyage solitaire Goûte le sel de la Terre.
Quand je reviendrai, Quand je rejoindrai Mes amis et ma famille, Je leur offrirai Ces vers inspirés De l’odeur de la vanille. Je repartirai, Sans aucun regret, Vers de nouveaux paysages, Pour voir triomphants Grandir mes enfants De tout ce qu’ils envisagent.
Là, le voyage reprend, Tout le monde se comprend.
Au soir de ma vie, Mon âme ravie Connaît sa dernière étape, Elle largue les voiles, Va vers les étoiles, Personne ne la rattrape. Ce dernier voyage N’est qu’un nettoyage De l’essence tout entière Qui renaît demain Qui me tend la main Pour une vie sans frontière.
Là, le voyage sans fin Trouve son plaisir enfin.
Tableaux de Stanislav V. Plutenko sur http://malaguetasur.blogspot.com/2015/03/stalinlav-plutenko-pintor-ruso.html
J’aimais ses cumulonimbus sous son manteau en peau de nuit Qui épousait les dépressions et les sommets de sa poitrine. Mais au moindre cunnilingus, qui lapait doucement son huis, Sa bouche s’ouvrait d’une expression semblable à un lèche-vitrine.
Quand l’amour parsème à tout vent, les corps subissent la tempête Dans les folles précipitations de l’effervescence des sens. On y revient le plus souvent dès que l’orage monte à la tête Aussitôt que l’excitation met les cœurs en incandescence.
En ce temps-là, nonchalamment, perchés au sommet de la piste, Nous dénombrions les météores, pluies, grêles, ouragans et tempêtes. J’y accompagnais galamment ma belle météorologiste Comme deux anges égrégores assis sans tambour ni trompette.
La nuit venue, secrètement, juchés sur un esquif fragile Nous naviguions sous le prétexte d’améliorer nos connaissances. Mais pour parler concrètement nous nous échappions des vigiles Pour nous aimer dans un contexte plus en rapport avec nos sens.
L’amour fait chavirer le cœur et en aveugle la raison Par interférences avec moires dans les souvenirs partagés. J’en veux pour preuve avec rancœur les errances en toutes saisons Dont j’ai gravé dans ma mémoire les mésaventures outragées.
Ève voyait flou, Adam myope, ils n’ont pas reconnu la pomme, Ont croqué le fruit défendu dans un paradis de brouillard. S’ils avaient été nyctalopes ou bien consulté les Prud’hommes, Ils auraient été entendus par un avocat débrouillard.
Voilà pourquoi l’amour est flou voici pourquoi l’amour voit double. Dieu nous a brouillé l’œil du cœur en nous privant de connaissance. C’est ainsi, l’homme devient fou ; c’est ainsi, sa femme le trouble Mais peu importe la liqueur pourvu que l’ivresse des sens.
Au matin la reine s’éveille encore éperdue dans les songes Dont les souvenirs disparaissent de sa mémoire vaporeuse. Il suffit d’un peu de soleil pour faire traiter de mensonge La nuit aux ténèbres épaisses fors d’une attente langoureuse.
À midi, la reine s’habille encore baignée de rosée Avec des pétales de rose et leurs arômes inégalés. Juste un éclat sur les pupilles sur une joue couperosée Qui lui efface l’air morose de rester seule en son palais.
Le soir, la reine au crépuscule encore en attente du roi Dont le retour imprévisible deviendrait presque indispensable. Sans un seul mot, son cœur bascule, affolé, en plein désarroi D’une émotion intraduisible et d’une envie imprononçable.
Bien que ce ne soit pas Venise, ici, le soleil nous gondole Toutes les images, peuchère, trois cent soixante-cinq jours par an. Autant la chaleur galvanise, autant le pastis nous console, À l’ombre des portes cochères, à la santé de nos parents.
La dame sortit de l’auto arborant une tête en fleur ; Fleurs magnifiques de surcroît qui lui camouflaient le visage Comme ornements sacerdotaux qui dissimuleraient les pleurs D’une déesse de qui l’on croit obtenir un tendre présage.
Elle fit quelques pas à droite et s’agenouilla sur la berge De la rivière dont les eaux transportaient les neiges fondues. Dans une action souple et adroite la dame dégaina sa flamberge Solennellement de son fourreau dans le silence répandu.
Manifestement alarmistes sur les dangers qui les menacent, Les oiseaux commencent à crier comme les Oies du Capitole. Assez craintifs et pessimistes, ils ne s’en affichent pas moins tenaces Dans le milieu approprié des domaines arboricoles.
Manifestement trop nombreux sur la planète fragilisée, Les oiseaux commencent à pleurer avec les mouettes rieuses. Qu’ils soient blancs ou bien ténébreux, ils se sont tous coalisés Avec les poissons apeurés par la pollution injurieuse.
Manifestement trop à dire, trop à se plaindre et protester, Les oiseaux commencent à maudire les cargos et les pétroliers À qui on devrait interdire d’impunément se délester Du pétrole dont on peut prédire la mort de la Terre spoliée.
Images trouvées sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si les auteurs de ces images reconnaissent leurs travaux, je serai heureux d’en mentionner les noms avec respect.
J’ai cru que la Terre était plate, j’ai cru que j’habitais au centre, J’ai cru que régnait le néant après le mur de l’horizon. Mais quand la vérité éclate – et même si cela fait mal au ventre Et me retourne sur mon séant – je dois me faire une raison.
Alors il faut bien que j’admette, alors il faut bien que j’accepte Que tout ce que l’on m’a fait croire n’était qu’un monde d’illusion Avec ses plans sur la comète et ses vérités qu’on excepte Et ses dogmes contradictoires qui m’ont contraint par collusion.
Aujourd’hui je lève le voile des doctrines d’obscurité Qui me maintiennent dans l’ignorance pour mieux m’auto-suggestionner. Je vois au-delà des étoiles mon futur de maturité Qui m’engage à la tolérance afin de me perfectionner.
Steve Jobs et les Beatles, déçus de n’avoir point été conviés, Désapprouvèrent le partage de la pomme de la discorde. Adam et Ève, bien fessus, n’avaient rien à leur envier ; Ils en subirent le boycottage par l’ange de miséricorde.
Blanche neige et Guillaume Tell, trouvant la pomme empoisonnée, Jetèrent, sur Issac Newton, ce fruit sans trop de gravité. Bill Gates la mit sur Minitel et força tous ses abonnés À lui payer des kilotonnes de royalties accréditées.
J’appelle tous les amoureux qui croquent la pomme à belles dents, À se souvenir de l’histoire de Blanche-Neige et de son prince Dont l’itinéraire langoureux s’apparente à Ève et Adam Qui pour une transgression notoire ont dû fuir leur jardin à pinces.
En effeuillant la marguerite, j’ai connu le bien et le mal ; En mesurant selon ses rites, j’ai jugé l’homme et l’animal ; En détachant chaque pétale, j’ai pesé, péché et vertu ; En dépouillant le végétal, j’ai vu le mâle qui s’évertue.
À force de dire « je t’aime » de ma naissance jusqu’à ma mort, J’ai vu que le cœur du problème vit à travers tous mes remords. « Un peu, beaucoup et pas du tout », comme justice et injustice Peut-être je ne comprends pas tout mais tout est dans cet interstice.
C’est à travers joies et douleurs que j’ai vu le ciel et l’enfer ; Je suis de toutes les couleurs, je suis le tout dans l’univers. C’est ainsi que j’ai pu apprendre que ce que je juge me juge ; C’est ainsi que j’ai su comprendre que je suis mon propre refuge.
Inspiré d’un poème de Hazrat Inayat Khan, fondateur du « soufisme universel », un mouvement spirituel basé sur l’unité de tous les peuples et de toutes les religions.
Sens-tu l’éternelle jeunesse battre chaque jour dans ton cœur ? Sens-tu sa douce flamme ardente brûler ton esprit de désirs ? Sens-tu la suprême finesse de l’âme et de son air moqueur Lorsque l’humeur pétaradante te fait explorer de plaisir ?
Vois-tu l’éternelle lumière briller au plus profond de ton regard ? Vois-tu la couleur de l’amour lorsque tu joues à la poupée ? Vois-tu la vérité première qui sort de ton sourire hagard Lorsque ta bouche avec humour me dit « je t’aime » à mots coupés ?
Entends-tu le son de ta voix lorsque tu me donnes ta bouche ? Entends-tu l’écho de ton cœur qui s’emballe tout feu tout flamme ? Attends-tu la fin de l’envoi pour répliquer qu’enfin tu couches Avec ton amant, ce vainqueur qui a su découvrir ton âme ?
Goûtes-tu la saveur du jour lorsque vient la Saint-Valentin ? Goûtes-tu le bouquet du temps qui rythme le cœur des amants ? Écoute le son de l’amour résonnant au petit matin Réveiller en les affûtant le cœur et le corps, ardemment.
Parlez-moi d’une saison d’une couleur de printemps Et de ses teintes pionnières qui envahissent la nature, De ses premières floraisons qui portent un bonheur chantant À nos abeilles ouvrières et aux papillons en pâture.
Parlez-moi d’une saison d’une couleur de l’été Et de l’or en abondance qui se répand sur les terres. Arômes et exhalaisons que les vents ont haletés S’exhalent en récompense de la manne alimentaire.
Parlez-moi d’une saison d’une couleur de l’automne Par la rouille qui convertit les feuilles de nos forêts D’une foi qui aurait raison de la terre monotone, Lasse d’avoir trop verdit et de s’être trop dorée.
Parlez-moi d’une saison d’une couleur de l’hiver Et la neige en avalanche jour de la Saint-Valentin, Qui isole les maisons de la froidure qui diffère La Terre d’une nuit blanche comme un manteau de satin.
À la distribution des corps, je me suis fondue dans le décor ; Pour la distribution des cœurs, j’ai pris le mien à contrecœur ; À la distribution des âmes, j’étais nue tout comme une femme ; Pour la remise des cerveaux, j’ai été remise à niveau.
Parfois au sortir de la douche, elle se met à la fenêtre En plaquant son corps de sirène contre la vitre tout embuée. Ensuite, elle y colle sa bouche à la recherche d’un bien-être Pour sentir cette joie sereine à laquelle j’ai contribué.
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L’arobas fait des arabesques et les astérisques, des étoiles Sur les parures couleur du temps, des temps modernes, évidemment. Bien que le goût du romanesque prenne la femme à rebrousse-poil, Elle ne trouve pas rebutant d’y renouer incidemment.
Or, l’astérisque devient sexy quand, posée sur le mamelon, Elle en souligne sans cacher l’affriolante rotondité. Et je tombe en apoplexie quand l’arobas glisse selon Comment l’étoffe reste attachée en dévoilant l’intimité.
Vêtue de poussière d’étoiles ou d’arobas ou d’astérisques Tout ça c’est cousu de fil blanc, c’est blanc bonnet et bonnet blanc ! Mais jamais elle ne se dévoile, la fille ne prend aucun risque, Car elle se protège en tremblant contre mensonges et faux-semblants.
Si les murs avaient des oreilles, dorénavant ils ont du nez ! C’est dû à l’effet combiné de l’internet et la 5G. L’humanité n’est plus pareille maintenant qu’elle est condamnée À se retrouver confinée sous une protection singée.
Grâce à nos appareils modernes, le futur nous suit à la trace Grâce à nos cartes de crédit qui s’usent graduellement. Le téléphone nous materne avec tous ses forfaits voraces Dont l’abonnement nous prédit son tacite renouvellement.
Vous aurez plus que la lumière ! Demain on vous rase gratis ! Tout est promis, tout est prévu dans notre offre de comédie ! Depuis l’échéance première, au fil des mois, on vous ratisse Jusqu’à la mort, sauf imprévu, mais là, cochon qui s’en dédit !
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