Catégorie : Poésie du dimanche

  • L’ange Mistigri

    Quand l’homme a croisé les matous en élevant les chats sauvages,
    Dieu qui voyageait en Afrique leur fit parvenir un grigri ;
    Une sorte de touche-à-tout spécialisé dans l’élevage
    Qui, d’un coup fantasmagorique, créa notre Chat Mistigri.

    Illustration de Sarah Burrier

  • Les noces de gouttière

    L’amour se réveille au matin quand les matous se font câlins ;
    La douce chaleur de la couette est propice aux douces caresses.
    La chatte se fera catin si le chat se montre malin
    Et c’est parti pour une chouette grasse matinée de paresse.

    L’amour se consomme à midi ; les chats en ont l’eau à la bouche.
    Saisie sur feu vif et ardent ou réchauffée au bain-marie.
    On peut sucer le spaghetti jusqu’à s’en mettre plein la louche
    Et, pour la sieste, on est partant pour de nouvelles canailleries.

    L’amour se partage le soir, sur la terrasse ou sur les toits,
    En catimini par la chatière, on s’en va miauler à tue-tête.
    On se renifle, on va s’asseoir, tu es à moi, je suis à toi,
    Puis on se couche sur la gouttière et on culbute sa minette.

    Tableaux de Nadya Sokolova

  • Ces petits anges

    Petits anges ou petits démons, c’est comme nous voulons, sans façon,
    Selon s’ils nous volent un jambon ou s’ils nous ronronnent au giron.
    Mais jamais ne les réprimons car, après tout, nous effaçons
    Leur faute à ces casse-bonbons pour le prix de quelques ronrons.

    J’ai connu quelques vieux pirates, de véritables sacs à malice,
    Plus malins que les trois p’tits singes, plus rusés que Maître Renard.
    Des vieux filous au coup de patte digne d’un fin limier de police
    Lorsqu’il rabat, dans le beau linge, la souris vers son traquenard.

    Enfin les doux et les câlins, peluches et pattes de velours,
    Ceux qui nous servent de bouillotte et confident à la folie.
    Les gros bêtas, les gros malins, les perspicaces, les gros balourds,
    Qui ont l’esprit du patriote en nous faisant rester au lit.

    Tableaux de Vladimir Rumyantsev

  • Reliance à la Terre

    Cycle de la pluie qui ruisselle, cycle de l’éclair qui jaillit,
    Cycle de la terre qui tremble, cycle du souffle qui halète ;
    Stade de la fille pucelle puis, de la première saillie,
    Vie de la femme qui ressemble à la course de la planète.

    Tableau de Mara Berendt Friedman

  • Racines et reliances

    Quand les arbres du monde vibrent sur le crâne de la planète,
    Leurs feuilles, organes de l’ouïe, retransmet instantanément
    Au cerveau des entités libres qui vivent dans cet intranet
    Toutes les voix épanouies de ses natifs comme un aimant.

    Face aux incendies qui ravagent, la Terre crée des tsunamis
    Et, face aux exterminations, provoque des émigrations
    Jusqu’à ce que ce lessivage de catastrophes et tirs amis
    Occasionne auprès des nations de nouvelles humanisations.

    Tableau de Olivia’s Loft

  • La fille aux corbeaux – 2

    La fille était jeunette et jouait au cerceau
    Quand un corbeau honteux d’avoir été déçu
    Jura à la Ginette du haut de son berceau
    Que l’homme est tête-à-queue et la femme fessue.

    Plus tard adolescente, elle partit à la chasse
    À la chance aux chansons mais à cri et à cor.
    L’oiseau en connaissance afin qu’elle croasse
    Devint son échanson pour lui donner du corps.

    Une fois mariée, elle calma son feu
    D’un amour consumé à chaque cigarette.
    L’oiseau appareillé d’un bec en boutefeu,
    Tout partit en fumée jusqu’à ce qu’elle arrête.

    Premère photo de Kathryn LeMieux.
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  • La fille aux corbeaux – 1

    Le corbeau de l’histoire a longtemps ruminé
    Contre Sire Renard et son effronterie.
    Cette honteuse victoire l’a tellement miné
    Qu’il en eut le cafard et la dysenterie.

    Pour calmer sa douleur car il broyait du noir,
    Il vola et croisa, du haut de son donjon,
    Une fille en couleur qui vivait au manoir
    Et qui l’apprivoisa… et cessa son plongeon.

    Ainsi petits corbeaux et petites corbelles
    Apprirent la leçon de Monsieur Lafontaine.
    Et la fille au corps beau avec sa ribambelle
    Sut, pour plaire aux garçons, courir la prétentaine.

    Tableaux de Christian Schloe

  • Ma vie en poèmes – 2

    Sont-ce les livres qui me façonnent à ressembler à leurs histoires
    Ou est-ce mon âme qui guide mes yeux vers d’autres horizons ?
    Peut-être bien que ma personne est incluse dans ces grimoires
    Et recèle une clef limpide qui me libère de ma prison.

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  • Ma vie en poèmes – 1

    J’écrirai dix mauvais poèmes pour en réussir un moyen (10) ;
    Et j’en écrirai dix moyens pour pouvoir en produire un bon (100) ;
    Après j’en écrirai dix bons afin d’en produire un très bon (1000) ;
    Puis, j’en écrirai dix très bons pour en forger un excellent (10.000) ;
    Enfin, après dix excellents j’atteindrai peut-être un chef-d’œuvre (100.000).

    Si je veux viser l’excellence, dix-mille vers seront mon devis
    Et si je vise le chef-d’œuvre, il m’en faudra toute une vie.
    Ainsi la vie est exigeante, elle requiert l’infinité
    Pour ne produire qu’une essence, celle de la divinité.

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  • Des yeux et des dieux

    Bien sûr que tout est connecté dans cet univers holistique
    Qui ramène l’infiniment grand à mon corps miséricordieux !
    Bien sûr que je suis affecté par ce besoin hédonistique
    Qui m’apporte un besoin flagrant chaque fois que j’y croise Dieu.

    Entendons-nous bien sûr ce point, je ne crois pas aux dieux des hommes
    Qui ne font rien que remplacer et leurs faiblesses et leur orgueil.
    Mais je sais faire le contrepoint entre mes petits chromosomes
    Et le sens de la Voie Lactée que les bras en spirale accueillent.

    Si nous simplifions l’équation et en réduisons les facteurs ;
    X le temps, Y l’espace, Z la matière et moi dedans,
    Dieu devient une relation entre les différents acteurs
    De tous ces univers qui passent dans des trous noirs cavalcadants.



    L’holistique, en épistémologie ou en sciences humaines, est relatif à la doctrine qui ramène la connaissance du particulier, de l’individuel à celle de l’ensemble, du tout dans lequel il s’inscrit ; ce qui n’est pas sans rapport au fait que je n’ai pas encore tout compris.
    L’hédonisme est une doctrine philosophique selon laquelle la recherche du plaisir et l’évitement de la souffrance constituent le but de l’existence humaine.

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  • Des terres colorées

    La Terre montre un corps de femmelle qui se conjugue avec deux M.
    Avec deux astres qui l’égaillent, avec deux ailes qui l’explorent,
    Avec montagnes pour mamelles, avec océans de dilemme,
    Avec rivières qui bégayent, avec sa faune qui l’implore.

    Souvent la Terre imite l’art, à moins que l’art ne soit la Terre ;
    Parfois la Terre est une artiste, à moins qu’elle ne soit son propre Maître.
    Souvent la Terre paraît hilare face aux éléments qui l’atterrent ;
    Parfois elle se révèle autiste envers l’enfant qu’elle a vu naître.

    La Terre, ma mère et mon père et l’ensemble de mes racines ;
    Carbone, Hydrogène, Oxygène, Azote et toute l’alchimie.
    Quand son physique me désespère, je repense à mes origines
    D’homme qui se comporte en sans-gène car il est son propre ennemi.

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  • L’idée capricorne du siècle

    Jadis, il fut un temps où je ne dormais plus,
    Craignant de laisser s’échapper l’idée du siècle.
    Jadis, il fut un temps où je me croyais fort
    De goûter l’absolu, fuir la médiocrité.

    À présent, j’ai arrêté de compter les jours,
    Je me suis mis à vivre l’idée de l’imprévu.
    Je ne crois plus au bien, ni au mal, ni en Dieu,
    Sauf quand je le rejoindrai pour l’éternité.



    « Il faut avoir du chaos en soi pour enfanter une étoile qui danse. » Friedrich Nietzsche.

    Illustration de Rlon Wang

  • Pas si bête ! – 2

    J’ai bien fait de n’être qu’un singe sur cette planète de fous
    Qui compte les biens à sa charge et s’en nourrit par intérêts.
    Ça laisse un trou dans mes méninges, une sorte de garde-fou,
    Que je transmets à la décharge de ma descendance délurée.

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  • Fontaine d’amour

    Puisque l’amour coule de source, aimons-nous là où la cascade
    Répand l’écume autour de nous comme une fontaine matrice ;
    Et nos gamètes faire la course cabriolant mille gambades ;
    Et l’homme se mettre à genoux devant la femme génitrice.

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  • Les amazones

    J’ai connu d’amour, tant de galopades
    Et le cœur balourd qui bat la chamade ;
    Comme un troubadour chantant sa ballade
    Jusqu’au petit jour en être malade.

    Moi le chevalier, toi mon amazone,
    Tous les deux alliés comme jeunes faunes ;
    Moi le cavalier, toi ma belle icône,
    Ensemble ralliés à la même zone.

    Flottant dans les airs, courant sur les terres,
    Bravant le désert, traversant les mers,
    Jusqu’à Buenos Aires, jusqu’en Angleterre,
    Sans autre misère que les vents amers.

    Tableaux de Joan Dumouchel

  • Forever young

    Toutes les femmes du vingtième et de tous les siècles passés
    Demeurent encore éternelles décrochées de l’actualité.
    Leur plus bel âge combientième, sur leurs bulletins, effacé,
    Rit des sommes sempiternelles du nombre des natalités.

    Ô belle jeunesse immortelle que la vie sans cesse transmet,
    Coule en nos artères et nos veines comme cycle d’éternité !
    Les fausses notes si mortelles des petites morts fantasmées
    Ne sonnent ni perdues ni vaines mais célèbrent la pérennité.

    Que jamais baisers ne vieillissent, que jamais sourires ne s’affaissent !
    À jamais l’image subsiste des belles amours de connivence.
    Autant les caresses mûrissent de tendresse sur leurs jolies fesses,
    L’éternel souvenir persiste comme un élixir de jouvence.

    Tableaux de Joan Dumouchel

  • Pan, dans la gueule !

    Dans les usines, on se la pète !
    Sur les boulevards, on rit jaune !
    Au boulot, on se prend la tête !
    Dans les villages, c’est la zone !

    Dès le berceau, chacun s’apprête
    À travailler toute sa vie,
    À cotiser pour sa retraite,
    À s’échiner pour sa survie.

    Heureusement à l’Élysée,
    Tous nos élus sont à la fête
    Et le pays paralysé
    Sombre dans la folie complète.

    Les partisans du moindre effort
    Jurent sur les cinq continents
    Que c’est bien la loi du plus fort
    Qui fait le mâle dominant.

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  • Les oiseaux journaliers

    As-tu lu le canard du jour ? Je n’y ai vu que des colères,
    Des catastrophes et des crises, des morts et des crashs financiers.
    Je guette le cygne d’amour porteur de lumière solaire
    Qui n’annonce que des surprises et des délices circonstanciées.

    Tableau de Claude Verlinde

  • Les folles vierges – 2

    Les folles vierges de juillet sont les plus belles, il parait…
    Lorsque le Cancer apparaît, on n’est pas près de s’ennuyer !

    Les folles vierges du mois d’août à la mer ou à la montagne
    S’amusent bien entre compagnes et le Lion redevient doux.

    Les folles vierges de septembre vint à l’école, il n’y a pas d’âge !
    Quand on naît Vierge, c’est pour apprendre, perfectionner ses avantages !

    Les folles vierges du mois d’octobre trinquent jusqu’aux dernières vendanges.
    Les Balances tout d’abord bien sobres, se crêpent vite leurs cheveux d’anges.

    Les folles vierges en novembre connaissent les premiers frissons
    Car les Scorpions jouent les fripons dès qu’ils se retrouvent en chambre.

    Les folles vierges de décembre arrivent peut-être les dernières
    Mais ces Sagittaires, les premières, s’épanouissent de tous leurs membres.

    Tableaux de Rick Berry

  • Les folles vierges – 1

    Les folles vierges de janvier prennent leur bain du nouvel an.
    Les Capricornes, c’est courant, prennent l’année comme il leur sied.

    Les folles vierges en février ne font l’amour que le quatorze.
    Entre Verseaux, les soutiens-gorge sont vite ôtés et décriés.

    Les folles vierges du mois de mars s’apprêtent, panées à moitié folles,
    En passant à la casserole, Poisson ou dindon de la farce.

    Les folles vierges au mois d’avril ne se découvrent pas d’un fil.
    Bien que les Béliers soient pionnières, elles restent aux laines saisonnières.

    Les folles vierges au mois de mai ne font jamais ce qui leur plait.
    Mais bon ! Taureaux et ruminants sont avant tout des bons vivants.

    Les folles vierges du mois de juin naissent jumelles appareillées
    Car un Gémeau dépareillé c’est pinailleur, on le sait bien.

    Tableaux de Mistislav Pavlov