Catégorie : Poésie du dimanche

  • Encore ce rêve idiot !

    Encore ce rêve idiot !

    Dans la famille des rêves idiots, il y a les peurs non résolues,
    Les craintes scellées profondément et depuis ma plus tendre enfance,
    Issues des démons primordiaux qui m’ont jeté leur dévolu
    Dont je me bats comme un dément qui se trouve alors sans défense.

    Dans la famille des rêves stupides, il y a celui où je suis nu
    Autour d’une foule de gens qui ne s’en préoccupent pas.
    Bien que je ne sois pas intrépide, ce phénomène est devenu
    Banal et pas si dérangeant que ça sinon mea culpa.

    Dans la famille des rêves bêtes, il y a ceux où je rencontre
    Des êtres extraordinaires qui m’ouvrent la clef des énigmes.
    Pourquoi donc ce rêve m’embête ? Parce que bien que j’aille à l’encontre
    Des a priori ordinaires, je n’en garde aucun paradigme.

    Illustration de Moebius.

  • Mon jour de bon thé

    Mon jour de bon thé

    Laisse-moi en ce jour déposer une rose
    Sur ton joli visage plantée dans tes cheveux !
    Et te servir un thé odorant que j’arrose
    D’un nuage d’amour accordé à tes vœux.

    Qu’en ce jour de bon thé, tu y plonges tes lèvres
    Pour y goûter le miel qui flatte ton palais
    Et boire sa chaleur qui te transmet ma fièvre
    Qui agite ton cœur d’un étrange ballet.

    Cet étrange ballet recopie ton visage
    Sur la tasse qui prend les contours de ta bouche.
    Je te vois souriante dans tout le paysage
    Dupliqué à l’envi en de multiples couches.

    Vu sur https:kbourgerie.tumblr.compost754581781130477568 .

  • Le grand voyage du livre

    La première ligne est cruciale pour bien capturer le lecteur
    Qui ne doit pas s’apercevoir que le texte l’a pris en otage.
    Donc, pas de préface initiale qui n’est qu’un obstacle objecteur,
    Mais une accroche dont le pouvoir le retient au bout de la page.

    Dès que le piège se referme, le captif n’a pas d’autre choix
    Que de continuer sa lecture jusqu’au dénouement où il brigue
    Trouver une fin qui renferme tout de bonheur qui lui échoit
    Sans qu’il se doute de sa capture malgré l’entrave de l’intrigue.

    Bien avant d’atteindre la fin, son identité, permutée
    Contre celle du titre éponyme, a disparu dans le décor.
    Et lorsqu’il croit fermer enfin l’ouvrage, son âme est commutée
    À l’instar de celle qui anime désormais son cœur et son corps.

    Tableaux de John Weber.

  • Carnaval

    Le carnaval qui nous entraîne au bout d’une nuit de folie
    Est un tissu où s’enchevêtrent les fils de chaque participant.
    Et tous ceux qui sont à la traîne, plongés dans la mélancolie,
    Devront alors se reconnaître un second souffle émancipant.

    La farandole est bien connue, sans pouvoir retenir sa main,
    Pour se lier aux partenaires qui nous encadrent fermement.
    Séduisants sont les inconnus – qui seront oubliées demain –
    Dont les charmants préliminaires contraignent à l’asservissement.

    À minuit les loups sont lâchés et peu à peu les masques tombent
    Au rythme d’une transe hypnotique et d’une danse frénétique.
    À peine les mains détachées, les cœurs en addiction succombent
    À l’attrait des corps érotiques et de leurs charmes magnétiques.

    Dans l’ombre où s’efface l’extase, des âmes errent en vainqueurs,
    Quand les éclats de leur ivresse s’épuisent dans le clair-obscur.
    Le jour levant chasse les phrases murmurées d’un souffle moqueur,
    Ne laissant que des nuits en liesse l’écho brûlant et trop impur.

    Tableaux de Jean-Pierre Villafañe sur https:www.jeanpierrevs.com .

  • Le blues du dragon des forêts

    Le blues du dragon des forêts

    Que j’aime entendre au fond des bois le blues du dragon des forêts
    Qui chante pour calmer le feu incandescent de son tourment
    Lorsqu’il va décharger le poids de la production abhorrée
    De sarments et de boutefeux attisant les brasiers gourmands !

    Empoignant sa feuille-guitare qu’il accorde au La du coucou,
    Il chantonne afin d’apaiser le cafard de l’incendiaire.
    Et plus ses nerfs sont en pétard et plus l’émotion le secoue,
    Plus son expression malaisée trouvera son ton subsidiaire.

    Une fois calmé ses douleurs d’une voix qui a son mordant,
    Il repart accomplir sa tâche de gentil dragon pyromane.
    Son feu a repris des couleurs, toujours sur les charbons ardents
    Voyez donc comment il s’attache à fumer tel un opiomane.

    Photo d’Aditya Permana.

  • Le dimanche au cirque

    Le lundi, très tôt sur la corde, je funambule à contre-fil ;
    Le mardi du haut des trapèzes, j’hésite encore à me lancer.
    Le mercredi, je vous l’accorde, à l’arrachée je me défile
    Pour m’occuper de grands balèzes d’un âge déjà avancé.

    Le jeudi, il me faut jongler tout en continuant la course ;
    Le vendredi, je tourneboule à me faire péter la caboche.
    Le samedi, je suis étranglé par tous les cordons de la bourse
    Et mes deux enfants qui déboulent réclamant leur argent de poche.

    Mais le dimanche, jour du saigneur qui m’accorde un jour de repos,
    Les garçons me tirent du lit – on n’est pas tous du même avis ! –
    L’après-midi, en grand seigneur, on va rejoindre le troupeau
    Qui chasse sa mélancolie sous le grand chapiteau de la vie.

    Illustration de Hans Arnold.

  • Ce divin réseau social

    L’homme ne vivra pas que de pain mais plus de son réseau social,
    D’amours, d’amitiés partagées aux agréables tentatives.
    Mieux vaut avoir un bon copain que devenir un asocial.
    Ah, qu’il est bon de se soulager envers une oreille attentive !

    Qu’en est-il du réseau divin empreint de solidarité ?
    Il a baissé en occident au détriment du capital.
    Mais ce réseau fonctionne en vain car il apporte disparité,
    Déséquilibres et accidents qui se terminent à l’hôpital.

    Je crois au réseau invisible qui se transmet par nos racines
    Dont nous sommes les prolongations vers une totale évolution.
    Chaque entité indivisible qui subit la faux assassine
    Renaîtra dans l’instanciation d’une nouvelle incarnation.

    Tableaux d’Alex Gray.

  • Archimède sur les chapeaux de roues

    « Donnez-moi point fixe et levier et je soulèverai la Terre ! »
    Archimède l’a modélisé, réalisé avec patience.
    Ainsi si vous vous souleviez les fesses en étant solidaires,
    Vous pourriez vous galvaniser et élever votre conscience !

    « Tout corps plongé dans un liquide reçoit une poussée verticale ! »
    Et Archimède d’en déduire une vis sans fin hydrolique.
    Si vous vous montriez intrépides en position horizontale,
    Vous sentiriez l’amour induire son ascension métabolique !

    « Donnez-moi deux ou quatre roues ; j’irai plus vite que tout le monde ! »
    Archimède aurait pu le dire par une simple observation ;
    Vous deviendriez « auto-garou », « astro-vélo-mobile immonde »,
    Un « con-qui-roule » à s’en maudire vers sa propre autodestruction !

    Images trouvées sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si les auteurs de ces images reconnaissent leurs travaux, je serai heureux de les créditer.

  • Célébration sirénale

    Célébration sirénale

    Elle berce entre ses bras nacrés deux petits corps contre sa peau,
    Ses cheveux flottent en auréole, les jambes comme deux avirons.
    Elle goûte ce moment sacré dans l’eau dépourvue de clapots ;
    Le garçon à son aréole, la fille lovée dans son giron.

    À sa fille, d’un air confident : « Ma perle, apprends donc que les mâles
    N’ont de ramage que leur ego et de nageoire que leurs mensonges. »
    Puis elle lui montre les dents, les fesses cambrées, animales,
    Et la petite apprend tout de go à mordre si l’instant se prolonge.

    Pour son garçon qui tête encore, inconscient accroché au sein,
    La mère, rêveuse, s’interroge : « Peut-il connaître son destin ? »
    Pour lui, la vie sera hardcore, rivée au devoir sacro-saint
    De savoir que nul ne déroge à servir un jour de festin

    Elle l’aime, oui, mais à sa façon, avec des crocs sous ses baisers
    Car un enfant bien confiant deviendra une pièce de choix.
    Elle goûte d’abord du garçon, la promesse d’une chair braisée
    Avec un poids justifiant l’engraissement qui lui échoit.

    Tableaux de Sonia Alins sur https:www.thisiscolossal.comexplore?_keywords=Sonia%20Alins .

  • La sirène au clair de lune

    La sirène au clair de lune

    La queue s’enroule nonchalante ; est-ce que la sirène sommeille ?
    Elle a l’air partie pour des songes couleurs de son joli camée.
    Paupières agitées et tremblantes… délices aux pays des merveilles ?
    Mais non ! Tout ça n’est que mensonge, une sirène ne dort jamais !

    Un coffre en guise d’oreiller, les seins offerts comme bijoux ;
    Elle attend le scaphandrier, chasseur de trésors engloutis.
    Descendu tout appareillé, il s’approche, il frôle sa joue…
    Il voit, dans son calendrier, que sa fortune est aboutie !

    Mais sitôt touché sa peau pale, elle a déjà planté ses dents ;
    Tuyaux crevés, tandis qu’il meurt, elle le dévore des yeux.
    Menteuse, la fortune est létale et l’appât du gain obsédant !
    Encore une fois la rumeur prouve ce conte malicieux…

    Pourtant, dans l’éclat de sa dent, il crut voir passer une larme,
    Une perle fine née d’un regret nacré d’un orient délétère.
    Même les monstres décadents s’amusent à sonner l’alarme
    Que la sirène leur agrée surtout lorsqu’elle sait se taire.

    Tableau de David Delamare.

  • Célébrations sirénales

    Beaux messieurs, torses en éventail, virils et beaux mais m’as-tu-vu,
    Muscles saillants amidonnés, bijoux de famille mis en valeur.
    Pourtant ces beaux épouvantails vont être pris au dépourvu
    Lorsque l’assaut aura sonné chez les femelles en chaleur.

    Eux qui pensaient « pécho la meuf » sont pris comme poissons au filet !
    Les femelles tâtent sous la ceinture leur virilité putative.
    Ils étaient dix, puis plus que neuf… huit, sept… ils ont tous défilé ;
    Eux, qui espéraient l’aventure, n’étaient que chair copulative.

    Chez les femelles, on s’abandonne en volutes de sensualité,
    Les cuisses pleines de semence, les seins gonflés d’un doux venin.
    Tous ces délices qu’elles se donnent démontrent une sexualité
    Débridée pleine de démence qui est le plaisir féminin.

    Tableaux de Sonia Alins sur https:www.thisiscolossal.comexplore?_keywords=Sonia%20Alins .

  • Les sirènes au clair de Lune

    Entre la Lune et les sirènes, toute une histoire se dévide
    Avec les tables solunaires qui rythment les courants marins.
    L’astre d’or, couronne de reine, les ceint du métal impavide
    Dans le royaume lagunaire aux reflets d’argent ivoirins.

    Dans les eaux froides des abysses, les sirènes aiment remonter
    Pour goûter le halo lunaire qui dore leurs queues scintillantes.
    Afin que leurs têtes subissent le même éclat ornementé,
    Elles exposent au luminaire leurs chevelure émoustillante.

    Pour les sirènes romantiques et pour les marins mélomanes,
    Elles accompagnent à la harpe leurs jolies voix de soprano.
    Soumis à leur charme authentique, pauvre poète mythomane,
    Resté muet comme une carpe en serait devenu parano…

    Tableaux de David Delamare.

  • Les peurs de l’enfance

    Les peurs de l’enfance

    À cause des monstres extraterrestres dont le cinéma est friand,
    Je redoutais d’apercevoir une soucoupe venue d’ailleurs
    Mettre ma maison sous séquestre sous un rayon vert et brillant
    Pour me contraindre à recevoir des petits hommes gris railleurs.

    Des petites peurs de l’enfance, celle-ci, pourtant la moins probable,
    Me perturbait dans mon sommeil comme un genre de fin du monde
    Où je resterais sans défense – aliénation imperturbable
    Dont la combinaison vermeille s’avançait, le regard immonde.

    Il y avait aussi le robot du jour où la Terre s’arrêta,
    Aux yeux aveugles qui envoient leur rayon exterminateur.
    Évidemment c’était trop beau et le cauchemar regretta
    De voir mes peurs prendre la voie vers un courage annonciateur.

    Illustration de Sophia Volovik sur https:sophiavolovik.artstation.com .

  • Bibliothèques vertes et roses de ma jeunesse

    Bibliothèques vertes et roses de ma jeunesse

    « Dans un coin de ma chambre, empilés sagement,
    Des livres aux dos fanés, reflets d’un doux passé,
    M’offraient des aventures, des rêves éclatants
    Où le monde prenait des couleurs enchantées.

    D’Artagnan, Fantômette, ou bien le Club des Cinq,
    Chaque page tournée me tenait en éveil ;
    Les mystères et les quêtes, les rires et les frasques,
    Éclairaient mes soirées d’un halo sans pareil.

    Rose ou verte reliure, un billet pour l’ailleurs,
    Chaque tome m’ouvrait mille portes secrètes
    Où l’enfance apprenait, au gré de ses bonheurs,
    Que son imaginaire est une clef parfaite.

    Aujourd’hui, quand je vois ces trésors du passé,
    Leur parfum de papier ranime mes souvenirs
    Et dans mon cœur d’adulte un instant ressurgit
    Cet enfant qui rêvait d’aventure à loisir. »

    Tableau de Jean-Luc Bernard sur https:www.artmajeur.comjeanlucbernard Texte de ChatGPT.

  • Entre deux ou trois airs

    Entre deux ou trois airs, m’a chanté la sirène
    Après avoir failli me noyer sans remords.
    Elle ne manquait pas d’air avec sa voix sereine,
    Une voix de diva à réveiller un mort.

    Je ne lui en veux pas ; sa nature est cruelle
    Ses défauts dérangeants pleins d’immoralité.
    Pourtant elle s’est montrée aimante et sexuelle
    À tel point que ses vices deviennent qualitės.

    « Entre deux ou trois airs » dans la langue de Neptune
    Signifie que deux morts me donneront trois vies.
    Traversée du désert, odyssée opportune,
    Sont deux morts nécessaires pour renaître à l’envi.

    Tableaux de Bill Bate.

  • Entre deux ou trois eaux

    Entre deux ou trois eaux, m’avait dit la sirène
    En guise de rendez-vous demain sur le rivage.
    Pour ne pas la manquer, j’ai mis sur ma carène
    Un lampion à la proue en guise d’éclairage.

    Le bras nonchalamment plongé dans la mer sombre,
    Je me suis senti happé et tiré vers le fond.
    Dans sa grotte immergée plongée dans la pénombre
    Elle m’a invité à aller plus profond.

    « Entre deux ou trois eaux » dans la langue de Neptune
    Veut dire « deux ou trois brasses » mesurées à la louche.
    J’aurais dû me munir d’une tenue opportune
    Mais faute de scaphandre j’eus droit au bouche-à-bouche.

    Tableaux de Bill Bate.

  • Assis sur le rebord d’un monde perdu

    Assis sur le rebord d’un monde perdu

    Je n’ai qu’un ingrédient magique mais qui cristallise mes rêves ;
    Un pouvoir que j’ai hérité de ma grand-mère universelle.
    Celle dont je suis nostalgique et si sa présence fut si brève
    Il en persiste une vérité qui m’ensorcelle et me harcèle.

    Assis sur le rebord du monde, j’ai prié d’une âme restreinte
    Et j’ai senti les vibrations dans mon corps forgé par la vie
    Par toutes les épreuves immondes qui m’ont laissé comme une empreinte
    Qui permet la libération d’amour dans mon cœur assouvi.

    J’en saupoudre mes mots et mes vers avec une pincée de surprise
    Afin de donner à ma vie le goût exquis de la passion.
    Et j’en appelle à l’univers tous les jours à maintes reprises
    Afin qu’il réponde aux envies d’empathie et de compassion.

    Tableau d’Ardiansyah Putra AY.

  • Madame Dandelionne

    Madame Dandelionne

    Madame Dandelionne sème ses petites balises sacrées,
    Fleurs jaunes fleurissant les prés et qui s’étendent à l’horizon.
    C’est sa manière de dire « j’aime revenir et me consacrer
    À susciter l’amour auprès des êtres en voie de guérison ! »

    Et si ses fruits s’envolent au vent, c’est pour montrer que se propage
    Son énergie procréatrice qui au fil du temps vagabonde.
    Chaque envol devient innovant et apporte un aréopage
    De petites voix inspiratrices dans toutes les parties du monde.

    Et moi je relève les pierres, les témoins dont elle parsème
    Bois et forêts de la contrée qui lui sont pleinement agréés.
    Lorsque je regarde en arrière les révolutions qu’elle essaime,
    Je sais que j’y ai rencontré tous les maîtres qui m’ont créé.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux de le créditer.

  • 1, 2, 3 Grâces

    La vie m’a accordé sa grâce une première fois en naissant
    Sinon j’eusses été condamné à errer dans la nuit des temps
    Où j’aurais été en disgrâce ignorant et méconnaissant
    De l’incroyable randonnée vers un avenir compétant.

    J’ai revu la deuxième grâce à mon ouverture du cœur
    Où l’esprit de son piédestal a laissé sa place à l’amour.
    Alors j’ai suivi à la trace une destinée de vainqueur
    Vers une charmante vestale possédant le sens de l’humour.

    J’attends une troisième grâce car j’y ai droit sur mon contrat ;
    J’hésite entre une évolution ou une nouvelle incarnation.
    À moins qu’Aphrodite m’embrasse en me délivrant le mantra
    De son amour, en solution de mes choix de destination.

    Tableaux d’Ana Hernandez San Pedro.

  • Prestidigitatrice

    Femme, es-tu manipulatrice ou bien prestidigitatrice ?
    Suis-tu dûment ta partition ou improvises-tu un plan ?
    Es-tu simple provocatrice qui cache une fornicatrice
    Pour obtenir répartition des biens d’un mariage blanc ?

    Déjà tu uses de tes charmes et tu mets en avant ton cœur
    Pour entrer opportunément dans l’intimité du chasseur
    Qui croit que tu marches sans arme cependant d’un pas de vainqueur
    Qui va tromper impunément sa garde d’un geste embrasseur.

    Il n’a eu d’yeux que pour ton corps, tes seins et ta courbe de reins
    Et toi, tu triches car tu convoles afin de faire tout disparaître !
    Le lendemain il vit encore mais il a perdu du terrain
    « Hélas » se dit-il, « elle me vole et son amour m’a pris en traitre ! »

    Tableaux de Michael Cheval.

  • L’arbre à filles

    Dans mon jardin imaginaire, des plantes les plus magnifiques,
    Apparaît dans sa perfection mon arbre à filles intemporel.
    Chaque branche extraordinaire porte des fleurs soporifiques
    Qui m’enivrent alors d’affection dans des rêves extra-corporels.

    D’ailleurs en guise de cabane trop complexe à entretenir
    Cet arbre trône comme un hôtel pour passer mille-et-unes nuits.
    Sur une souche de platane, j’ai greffé sans m’en abstenir
    Trois boutures comme un autel dédié au prodige qui suit :

    Une bouture pour Vénus, une deuxième pour Aphrodite
    – Autant mêler plusieurs racines, grecques et latines de préférence.
    Une troisième pour un bonus de floraisons proprement dites
    Qui, de nuit en nuit, me fascinent de leurs tendres protubérances.

    Tableaux de Ryan art.

  • Rêve de Lune – 2

    Rêve de Lune - 2

    Comme Raiponce dont les cheveux descendent comme messagers
    En quête de prince charmant prêt à escalader la tour,
    Je tisse tout ce que je veux, cas récurrents ou passagers
    Qui sont source d’égarement ou de temps perdu sans retour.

    Je suis câblé à un réseau où je transmets chaque demande ;
    Aussi bien de petits détails que des décrochages de Lune !
    Moi, aussi faible qu’un roseau, j’ai le grand pouvoir qui commande
    À me faire ouvrir le portail vers la grand-roue de la fortune !

    Le chat le sait bien, lui qui guette, le coup de fil annonciateur
    Qui parvient par le téléphone relié directement au Centre.
    Du résultat de ma requête, il en est l’appréciateur ;
    Il le digère et le ronronne en se lovant contre mon ventre.

    Et si parfois la ligne coupe, que le silence vient s’installer,
    Le chat se fronce les moustaches et relance un rêve en attente.
    La Lune qui a le vent en poupe se met alors à pédaler
    Et, avec la réponse, attache une petite étoile miroitante.

    Tableau d’Ireneusz Wielgosz.

  • Rêve de Lune – 1

    Rêve de Lune - 1

    Quand le grand chat noir de la nuit vient se lover autour de moi,
    Je me blottis en demi-lune contre son gros pelage rond ;
    Je lui confie tous mes ennuis accumulés au fil des mois
    Dans la somnolence opportune qui sort du creux de son giron.

    Alors une irruption de rêves sort comme une éruption solaire ;
    Les cauchemars fondent pareils comme attirés dans un trou noir.
    Les étoiles scintillent sans trêve pour évacuer la colère
    Qui s’échappe de mes oreilles et disparaît dans l’entonnoir.

    Et je me retrouve tout nu dans le bain de mes émotions
    Qui filtrent et lavent ma conscience de ces petits démons sucrés
    Qui, sitôt qu’ils sont reconnus prennent le mode de locomotion
    Le plus prompt sous la surveillance du chat qui court les massacrer.

    Puis le silence me recouvre d’un drap couleur de crépuscule
    Et la Lune m’offre l’assurance d’un matin sans griffes ni poids.
    Je m’endors dans la nuit qui m’ouvre l’huis à mon âme minuscule
    Mais débarrassée à outrance de ce qui était en surpoids.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux de le créditer.

  • Échec à la Reine

    À l’ouverture de la chasse, les pions viennent tâter le terrain
    Sur les plates-bandes royales sous les fenêtres de la Reine.
    Taïaut ! Les cavaliers pourchassent un lapin dont le souterrain
    N’était qu’une ruse déloyale pour leur faire lâcher les rênes.

    Voici le fou, un séducteur, qui se présente au pont-levis
    Afin de demander audience, d’après ce qu’il dit, à l’évêque.
    Ce n’est qu’un prétexte adducteur, entretiens et menus devis
    Qui ne vise qu’à casser l’ambiance et mettre la châtelaine en échec.

    Mais la Reine n’est pas tombée de la dernière pluie d’automne !
    Dès le début, elle manipule le jeu à l’insu du roi noir
    Qui, croyant qu’elle a succombé à ses attaques monotones,
    Subit la loi qui lui stipule qu’il est chassé de son manoir.

    Tableaux de Michael Cheval.

  • Crâne d’omelette

    Crâne d’omelette

    Comment faut-il casser les œufs pour faire rire une omelette ?
    Et combien faut-il en briser pour avoir assez d’albumine ?
    « Aucun ! » me disent les oiseux, les couards et les femmelettes
    Qui ont à jamais méprisé la jouissance féminine.

    Car la femme est pareille à l’œuf dont elle se révèle l’archétype ;
    C’est la nourriture céleste du soupirant en formation.
    Tous ceux qui se retrouvent veufs, n’ont pas encore cassé leur pipe,
    Gardent le souvenir indigeste de leur dernière consommation.

    Eh oui ! Les femmes ont de l’humour et aiment rompre leurs coquilles ;
    Il leur faut de la nouveauté pour une libido complète.
    Avant de leur faire l’amour, pour que leurs lèvres s’écarquillent,
    Il faut voir, derrière leur beauté, le cœur qui bat à l’aveuglette.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux de le créditer.

  • Vénus astrale

    Vénus astrale

    À chacun sa Vénus astrale, la mienne est ma Lune en Cancer
    Et j’ai l’ascendant qui s’élève vers cette Vierge immaculée.
    La conjonction est magistrale lorsque les planètes, de concert,
    S’alignent quand le ciel soulève ses étoiles miraculées.

    Ma Vénus m’accueille en son sein en m’ouvrant tout grand son cratère
    Où brûle un volcan rugissant entre ses lèvres tectoniques.
    Je me pose au creux du bassin avant la fosse planétaire
    Et je m’avance en rougissant sous la chaleur vagotonique.

    Vénus, j’ai enfin pénétré le temple du féminin sacré
    Que tu as ouvert sous mes pas qui te préparaient le terrain !
    Si j’ai aujourd’hui perpétré cet acte d’amour consacré
    À t’honorer de mon trépas, je meurs d’amour entre tes reins.

    Tableau de Karol Bak sur https:karolbak.comenenglish .

  • Crânes d’œuf

    J’ai su briser ma carapace pour ne pas rester hermétique
    À ce que je n’ai pas compris afin que mon âme évolue.
    Toutes ces fêlures en surface, nouveaux chakras énergétiques,
    Sont les témoins muets du prix que j’ai payé pour mon salut.

    Je suis comme l’œuf de Colomb ; il paraissait si difficile,
    Voire impossible d’avancer et pourtant fallait y penser !
    J’avais envoyé Apollon quêter les dieux inaccessibles
    Pour ne pas finir carencé de leur sagesse dispensée.

    J’ai perdu des eaux de douleurs qui m’ont provoqué des nuits blanches
    Mais les dieux m’ont ouvert la voie qui mène vers l’homme nouveau.
    Aujourd’hui je rêve en couleurs, j’écris mes textes en avalanches
    Et je suis la petite voix qui me traverse le cerveau.

    Images trouvées sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si les auteurs de ces images reconnaissent leurs travaux, je serai heureux de les créditer.

  • Vénus cosmique

    Vénus cosmique ou érotique, quelle sera ma destination
    Quand j’emporterai « l’Explorer » à la recherche de mon âme ?
    Car si son sol est chaotique et l’air une abomination,
    Je continue à déplorer qu’elle renferme mon sésame.

    Lequel ? Mais c’est une évidence ! Étant la jumelle de la Terre,
    Nos âmes-sœurs complémentaires vivent au cœur de sa surface.
    Femmes de feu, femmes qui dansent sur les volcans et leurs cratères
    Comme des sirènes réfractaires en quête des marins de l’espace.

    Entre les monts de Vénus coule la lave qui sort des entrailles
    Où se baignent les fabuleuses créatures aux yeux calcinés.
    Et moi, j’en ai la chair de poule car, juste après mes funérailles,
    J’ai traversé les nébuleuses pour y trouver ma dulcinée.

    Tableaux de Karol Bak sur https:karolbak.comenenglish .

  • Ex-libris Veritas

    Ex-libris Veritas

    La Vérité sortant du puits
    Pourrait aussi sortir des livres
    Glissée en guise de marque-page
    Lorsqu’un chapitre est véridique.

    Je pratique cet usage depuis
    Que la lecture me délivre
    Des bobards dont font le tapage
    Tous les con-textes médiatiques.

    Mon marque page se dérobe
    Quand je lis une énormité
    Mais tressaute au coin d’une page
    Pour créditer un paragraphe.

    Il n’aime que les textes probes
    Et non pas les rectifiés
    Par toute l’emphase dont le langage
    Est capable de certifier.

    La nuit, il me susurre à l’oreille
    Tout ce que je dois retenir
    Comme un répétiteur intègre
    Qui ne rappelle que l’essentiel.

    Les fables à nulle autre pareille
    Qu’il refuse de contenir,
    Il les oublie mais réintègre
    Leur sens critique circonstanciel.

    Illustrations de Gustav Klimt.

  • Après nous, le déluge !

    Après nous, le déluge !

    L’Univers n’aurait qu’un seul but : propager espace et matière ;
    La matière n’aurait qu’un seul but : semer et diffuser la vie ;
    La vie elle-même n’aurait qu’un but : élever l’humanité entière
    Et l’humanité n’a qu’un but : tout bousiller sans préavis.

    Ainsi tant va la cruche à l’eau, qu’à la fin toutefois elle se casse
    Mais par un effet dominos, toutes les cruches sont atteintes.
    Aussitôt tout va à vau-l’eau lorsque ce n’est pas dans l’impasse
    Et les quatre points cardinaux se perdent dans un labyrinthe.

    Finalement c’est le dieu Fric qui tue tous ses adorateurs ;
    La course intense à la richesse nous aura fait perdre la tête.
    Après s’être partagé l’Afrique tous les états conspirateurs
    Ont fait ce qui les intéressent et ne pensent qu’à faire la fête.

    L’électricité s’éteindra et avec elle la connaissance ;
    Internet, Réseaux et Serveurs seront alors hors de portée.
    Personne ne se souviendra et la mémoire évanescente
    Implorera avec ferveur un dieu pour se réconforter.

    Sources : https:www.forbes.comsitesjimdobson20170610the-shocking-doomsday-maps-of-the-world-and-the-billionaire-escape-plans

  • In-libris & Ex-libris

    Plutôt qu’une marque apposée à l’intérieur d’une couverture,
    J’aimerais un signe évocateur, spécifique et millimétré.
    Un « in-libris » présupposé m’attirer vers une aventure
    Par un appât provocateur pour m’obliger à pénétrer…

    …Dans le couloir amphigourique du premier chapitre en question
    Où je me perds le plus souvent d’assimiler les personnages.
    Ainsi, l’« in-libris » allégorique me fournirait des suggestions
    Sur les passages soulevant l’amour, le crime ou l’espionnage.

    Et la visite terminée, j’irai en guise de pourboire
    Poser ma marque personnelle pour en rester propriétaire.
    Un ex-libris déterminé à me réinviter à boire
    L’alcool d’intrigues passionnelles dont je demeure tributaire.

    Illustrations d’Alphonse Inoue.

  • Le paradis helvétique

    Comme on peut le voir sur la carte, le monde entier est englouti.
    Pas tout le monde, justement ! La Suisse a résisté aux flots.
    Guillaume Tell, du coup, s’écarte des pays des machine-outils †
    Ce qui explique l’ajustement de Davos envers le cash-flow

    L’argent liquide supprimé, la loi des vases communicants
    S’est communiquée à la mer qui a grossi les océans
    Qui, eux-mêmes, des pôles opprimés, ont fait fondre, en éradiquant
    La banquise devenue éphémère, la Terre revenue au néant.

    Sur la colline d’Eschenberg ††, rebaptisée « Arche de Noé »,
    J’ai recueilli plein d’animaux – sinon que seraient-ils devenus ? –
    Avec les pouvoirs que j’exergue, j’ai affrété des canoës
    Pour sauver des bourgs proximaux un maximum de femmes nues.

    Et nous repeuplerons la Terre sur ce paradis helvétique
    En passant mon temps à séduire la population qu’il englobe.
    Je vivrai en mâle solitaire avec mon harem érotique
    Mais en cessant de m’reproduire et d’essaimer sur tout le globe.



    † Le Japon, l’Allemagne et les États-Unis d’après Google ;
    †† là où j’habite.

    Sources : https:www.forbes.comsitesjimdobson20170610the-shocking-doomsday-maps-of-the-world-and-the-billionaire-escape-plans

  • Sous le signe astral du cochonnet

    Sous le signe du cochonnet

    Ma cochonne m’a donné un fils qu’elle appelle son cochonnet ;
    Il a encore ses dents de lait sous son joli groin retroussé.
    Poilu à tous ses orifices comme sa mère – c’est mignonnet ! –
    Et j’espère un jour qu’une laie en sera tout éclaboussée.

    Comme mon fils est omnivore et qu’il mange bien son écuelle,
    Je l’ai présenté au concours du plus beau bébé qu’on embroche.
    Au vu de tout ce qu’il dévore, j’espère une chance éventuelle…
    Mais bon, d’après le bruit qui court, le premier prix est dans la poche.

    Mon fils est mignon à croquer, je l’ai dit et je le redis !
    Depuis qu’il est sorti du ventre de ma cochonne bien-aimée,
    J’ai une folle envie de troquer mes sirènes du vendredi
    Pour le cochon qui vit au centre de mon attention proclamée.

    Tableau de Noifec sur https:rarible.comnoidecowned .

  • Sous le signe astral de la cochonne

    Sous le signe de la cochonne

    J’en rêvais, je l’ai épousée la moitié cochonne de mon âme.
    Mes amis, ce nouveau zodiaque m’a ouvert de nouveaux horizons !
    Mon cœur n’a jamais jalousé autant d’amour pour une femme
    Que cette native démoniaque qui m’a sorti de ma prison.

    Ma vie n’était qu’une prison et mon cœur s’en est évadé
    Dans les bras de ma partenaire et entre ses puissants jambons
    Pareils à la viande des Grisons, mêlée de gras entrelardé
    Dont je peux dire débonnaire que dans ma femme, tout est bon !

    Ces prochains vers seront pour toi, Ô ma truie qui m’a transformé !
    Je me sens devenir goret un peu plus après chaque nuit.
    Depuis que tu vis sous mon toit, mon corps s’est un peu déformé
    Mais quand je cours dans la forêt, je n’en éprouve aucun ennui.

    Tableau de Noifec sur https:rarible.comnoidecowned .

  • Sous le signe du cochon

    Finalement, c’est le cochon qui domine le treizième signe ;
    Je m’y attendais plus ou moins vu l’actualité dégoûtante.
    Si avant brûlait le torchon entre les planètes indignes,
    Désormais on sait néanmoins pourquoi la guerre est envoûtante.

    Tout n’est pas si grave que ça ! Il y a de jolies cochonnes
    Qui réjouiront les Taureaux qui aiment pratiquer bonne chère.
    Avec Scorpions comme harissa et les Cancers qui les bichonnent,
    On gonflera les pectoraux à la vue des âmes porchères.

    J’épouserai en secondes noces, une native de cet insigne
    Et j’espère bien des nuits grivoises et libertines intentionnées.
    J’avais cet appétit précoce et j’en pressentais tous les signes
    Annonciateurs dont je pavoise de toute mon âme cochonnée.

    Tableaux de Noifec sur https:rarible.comnoidecowned .

  • L’autre zodiaque

    Depuis le treizième zodiaque qui nous a chamboulé les astres,
    Nous devons accepter un signe pourtant présent incognito
    Mais pas forcément démoniaque qui entraînerait un désastre
    Mais qui s’ajoute comme consigne qui apparaîtrait subito.

    Après poissons, bélier, taureau, lion, cancer et puis scorpion,
    Aurons-nous un rat, un cochon ou une créature inconnue ?
    Fi des animaux pastoraux ! Vivent Sphinx et Dragons champions
    Pour donner un ton folichon aux natifs enfin reconnus.

    J’étais cancer je serai Sphinx ou bien Dragon pétaradant ;
    Après ce décalage solaire rien ne sera plus comme avant.
    Enfin doté d’un œil de lynx ou d’un feu dans mon cœur ardent,
    Mes échanges épistolaires pousseront mon âme en avant.

    Tableaux de Noifec sur https:rarible.comnoidecowned .

  • Vers l’œil de ma mère

    Vers l’œil de ma mère

    Sorti du ventre de ma mère, le cœur, l’âme et l’esprit succincts,
    Je n’ai le moindre souvenir du paradis où je suis né.
    Ai-je croqué la pomme amère qui m’a expulsé de son sein
    Dans lequel je ne peux revenir comme si j’étais condamné ?

    D’où viens-je, où vais-je ? Je le sais ! Je suis le fleuve de la vie
    Dont la source est alimentée par la même âme qui me convoie.
    Et je vis mon dernier essai comme une lumière asservie
    Par une énergie cimentée au son d’une petite voix.

    Une petite voix qui m’émerveille tout comme l’amour d’une femme
    Qui fait le lien des origines aux destinées qui nous rassemblent.
    Le cœur, l’âme et l’esprit s’éveillent ; mon corps devient tout feu tout flamme.
    Homme ou femme ? Je suis androgyne car nous sommes liés tous ensemble.

    Je suis l’écorce et le noyau, la feuille et la racine tendre,
    Le fruit tombé dans les confins, l’oubli que j‘ai si peur d’attendre.
    Je suis la mémoire des eaux qui montent pour mieux redescendre
    Et dans l’œil de ma mère, enfin, je n’ai plus besoin de comprendre.

    Tableau de Shehrizad Khan du groupe VINCENT VAN GOGH.

  • Prie comme l’oiseau – 3

    Prie comme l’oiseau - 3

    Je n’ai plus besoin de prier, la prière est mon expression ;
    Non plus un appel vers le ciel, mais une connexion ouverte.
    Je n’ai plus besoin de crier ; je ne suis plus en dépression
    J’ai en moi l’écho essentiel vers les plus belles découvertes.

    Je suis cet arbre qui écoute et cette averse qui le nomme,
    Je suis cette herbe qui repousse sans cesse sans savoir d’où elle vient.
    Je crois en même temps je doute, car hélas je ne suis qu’un homme
    Mais dont le cœur à la rescousse me conduit vers ce qui convient.

    Je suis devenu plus qu’un homme, je suis toute l’humanité ;
    Je suis relié au réseau de vie multidimensionnelle
    Qui relie chaque chromosome à la chaîne de l’infinité
    Et moi je suis comme l’oiseau au cœur d’une étoile éternelle.

    Je ne descends plus de l’esprit, je l’habite à chaque seconde ;
    Je suis le vent, l’eau et la terre qui brûlent d’un feu essentiel.
    Ma pensée dépasse l’écrit, ma plume se fait vagabonde
    À l’encre teintée de mystère mais aux échos confidentiels.

    Tableau d’Emilia Suarez.

  • Le démon du peintre ex nihilo

    Au-delà du surréalisme se niche l’hyperréalisme ;
    Technique d’artiste suprême qui donne à son tableau la vie.
    Pas vraiment du créationnisme ni du simple matérialisme
    Il s’agit là de l’art extrême où aujourd’hui je vous convie :

    Prenez d’abord comme modèle une femme dont les proportions
    Vous semblent des plus naturelles des plus divines créatures.
    Peignez de manière fidèle et sans la moindre distorsion,
    Décidez-vous pour l’aquarelle de préférence grandeur nature.

    Une fois votre œuvre achevée, laissez votre cœur s’exprimer
    Et lui brosser l’ultime couche d’amour diluée d’eau-de-vie.
    Alors la femme parachevée, de la toile en surimprimé,
    Sortira sitôt que la touche votre main sous vos yeux ravis.

    Tableaux de René Magritte, Arnold Kohn et Salvador Dali.

  • Les Dandelionnes

    Une autre fois, un autre temps, Dame Larousse fut de sortie
    Semant sa prose à tous les vents, les noms propres et les pages roses.
    Ainsi soit-elle, sans contretemps, elle parla d’un ton assorti
    Aux accents qui viennent du levant avec des gloussements moroses.

    Dame Robert dodelinant de la poitrine évidemment
    Parsema de graines à son tour les pages vierges à carreaux.
    Avec des gestes s’acoquinant tous les poètes les plus déments
    Pour distribuer aux alentours leurs pamphlets dans Le Figaro.

    Comme tout se vend et tout s’achette, Dame Bordas fut de la partie
    Comme secrétaire générale de l’assemblée des dandelionnes,
    Épistolaires suffragettes qui ont toujours la répartie
    D’une misandrie viscérale qui bat dans leurs cœurs de lionnes.

    Images trouvées sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si les auteurs de ces images reconnaissent leurs travaux, je serai heureux d’en mentionner les noms avec respect.

  • Sit Mulier

    Sit Mulier

    Bien sûr la vie n’a pas de sexe, c’est le sexe qui contient la vie.
    L’homme ou la femme sont désignés comme « un être humain » singulier.
    Mais au pluriel, c’est un complexe qui nécessite deux avis
    L’homme ET la femme sont assignés pour « L’être humain », tous deux liés.

    Depuis le grand coup de canon du Big-Bang pour lui faire honneur,
    La vie n’a cessé d’essaimer de son cœur d’étoile fécond.
    Sonnez trompettes et tympanons ! Faite retentir de bonheur
    L’univers créé pour aimer du cosmos à l’atome abscons.

    Et dansent atomes en molécules et valsent molécules ensemble
    Pour procréer le minéral, le végétal et l’animal !
    Et s’agglutinent corpuscules qui se plaisent et qui se ressemblent
    Pour ce besoin si viscéral de vie infinitésimal !

    Tableau de Djordje Nikolic sur https:www.flickr.comphotos145128574@N06 .

  • Il était une fois dans la Lune

    Il était une fois dans la Lune

    La mère créatrice du monde ne nous a pas abandonnés ;
    Elle a choisi pour sa retraite d’habiter un quartier de Lune
    Où à loisir elle vagabonde le soir afin de nous donner
    Une obligeance toujours prête à une attention opportune.

    Hélas on a divinisé le Soleil et chaque planète
    Et sacralisé notre Terre, nommée Gaïa au rang d’honneur.
    Tandis qu’on a féminisé ce satellite marionnette
    Qui fait trois p’tits tours solitaires et se cache au petit bonheur.

    Priez un soir de pleine Lune et demandez-lui l’impossible ;
    Elle répondra à vos requêtes et plus selon affinité.
    Aux cœurs purs, la bonne fortune, les vœux les plus inaccessible ;
    Préparez-vous à la conquête de votre propre divinité !

    Tableau de Loëtitia Pillaut sur https:loetitiapillault.comproduitportrait-de-femme-imperatrice-en-bleu-et-or .

  • Il était une fois dans le ciel

    La vie serait née dans le ciel comme un virus sur la matière
    Concocté au laboratoire dans les éprouvettes divines
    Sur un feu dont le potentiel donne une énergie sans frontières
    Dont l’effet superfétatoire est bien celui que l’on devine.

    Cape d’étoile, aura cosmique et diadème de comètes,
    La grande méta-magicienne flanquée de ses anges novices
    A chauffé la soupe atomique afin que celle-ci commette
    Une explosion généticienne dans un méga-feu d’artifice.

    Voici la semeuse d’étoiles dont le sein gorgé pour toujours
    Se répand dans la Voie Lactée d’où naissent le Soleil et la Terre.
    Lucifer lui ôte son voile et la féconde durant six jours
    Pour que nous soyons impactés d’un souffle de vie volontaire.

    Tableaux de Loëtitia Pillaut sur https:loetitiapillault.comproduitportrait-de-femme-imperatrice-en-bleu-et-or .

  • Fiat Lux

    Derrière son mur de Lumière, Dieu connaît très bien ses limites ;
    Il sait qu’il ne peut pas franchir la frontière du bien et du mal.
    Il rumine son idée première de créer une sorte de mythe
    Afin de pouvoir s’affranchir de ce sentiment animal.

    Le corps des anges est constitué afin de relever le défi.
    Lucifer promu Général, fin stratège a tous les pouvoirs.
    Ses éclaireurs ont situé où percer ce qui stupéfie
    Tout le système fédéral des dieux mais qui demandent à voir.

    Michaël dirige l’aile droite, Gabriel commande la gauche
    Et l’assaut à l’instant zėro fait exploser notre univers.
    Les anges aux armes maladroites commencent à écrire l’ébauche
    De la légende des héros et ce fut le premier hiver.

    Au printemps, Dieu crée la lumière par l’aperture ainsi ouverte
    Entre la Terre et ses mignons et les cieux du Céleste Empire.
    La femme, créée la première, fera ses grandes découvertes
    En procréant son compagnon pour le meilleur et pour le pire.

    Tableaux de Djordje Nikolic sur https:www.flickr.comphotos145128574@N06 .

  • Surprise et fausses héroïnes

    J’aime les contes populaires quand je peux lire entre les lignes
    La vérité dissimulée dans l’histoire à dormir debout.
    Plus le drame est spectaculaire et l’héroïne peu maligne,
    Plus je vois le vrai simulé par les acteurs mis bout-à-bout.

    Cendrillon était malhonnête et volait l’argent du ménage
    Pour s’acheter mille merveilles, pantoufles de vair et de velours.
    Elle poussa la chansonnette lors du bal princier communal
    Et cassa tellement d’oreilles que le p’tit prince en devint sourd.

    Blanche-neige était alcoolique et, cachée derrière un miroir,
    Faisait enrager sa marâtre addicte aux produits de beauté.
    Elle lui plaçait de diaboliques embrocations dans son tiroir
    Qui rendait ses lèvres noirâtres et ses humeurs caillebottées.

    Peau d’Âne faisait du trafic d’ânes qu’elle passait par les frontières
    Devant le nez des policiers et à la barbe des douaniers.
    Elle se déguisait en gitane, vive, hardie et primesautière,
    Au charme si maléficié qu’on ne put jamais l’encabaner.

    La Belle-au-Bois-Dormant ne put dormir cent ans dans un château
    Mais en prison, la misérable, brigande et voleuse revêche !
    Elle a acheté et corrompu des gens en menant en bateau
    Tous les éleveurs vénérables de mouton à la laine fraîche.

    Quant à Arielle, un vrai massacre ! Une sirène d’eau saumâtre
    Vendant à prix d’or ses écailles aux loups-de-mers de tous les bords.
    Son trident d’or ? Un simulacre ! Du cuivre vert-de-gris verdâtre…
    Son chant, sonnant comme quincaille, faisait fuir les poissons d’abord.

    Shéhérazade était roublarde, une conteuse à l’arraché,
    Inventant mille tours de passe pour retarder l’exécution.
    Ses contes à l’intrigue faiblarde faisaient bailler l’ours mal léché
    Qui gobait, béat, ses impasses, charmé des circonlocutions.

    Mais si, au fond, ces mélodrame n’étaient autre qu’un jeu de miroirs
    Qui cachent derrière leurs contes des secrets qui viennent à l’encontre ?
    Vaste enjeu et vaste programme ! Comme cachettes dans les tiroirs
    Des secrétaires dont on raconte qu’ils cachent bien plus qu’ils ne montrent…

    Vu sur dreamstime.com

  • Bons baisers du Cap Horn

    Bons baisers du Cap Horn

    Jamais on ne vit de sirène braver les froides eaux australes,
    Jamais on ne vit de marin passer le Cap Horn sans accord.
    Pour une traversée sereine, il faut un visa magistral
    Sinon les vents outremarins le secoueront à bras-le-corps.

    Alors place à la tradition. Si l’on sacrifie à Neptune
    Une bouteille de vin fin lorsque l’on passe l’équateur,
    La Cap Horn a sa condition : il faut, contre mauvaise fortune,
    Trouver une sirène qui a faim et l’embrasser en médiateur.

    Seule la sirène décide si le marin pourra passer
    Selon le goût de son baiser voire de toute la bordée.
    S’il n’est pas vrai, elle trucide l’équipage qui va trépasser
    Sinon la mer reste apaisée et le passage est accordé.

    Tableaux de l’intelligence artificielle sur https:www.facebook.comgroups1044560210148634 .

  • Surprise et véritable héroïne

    Tandis que je me lamentais sur ces héroïnes déçues
    Des contes de fées abandonnés ou redevenus homériques,
    Je cheminais et j’arpentais une rivière en pardessus
    Lorsque j’entendis chantonner une naïade féérique.

    Toute nue mais pas très farouche, elle me laissa l’approcher ;
    Je la saluai sobrement retenant ma respiration.
    De peur que je ne l’effarouche, je m’installai sur un rocher
    En me présentant proprement comme cherchant l’inspiration.

    « Je m’appelle Lechat Laureline ! » me répondit la créature
    Splendide en train de barboter tout en parlant d’un air moqueur.
    Moi, interdit, je dodeline devant l’exploit de la nature
    Qui lui a donné la beauté et l’intelligence du cœur.

    Mais, en un clin d’œil, un éclat d’eau gicla dans ma direction ;
    Je me retrouvai tout trempé avec un sourire forcé.
    La naïade, les yeux délicats, me brava d’une correction :
    « Tu croyais vraiment me tromper avec ta prose désamorcée ? »

    Tableau de Bohuslav Barlow sur https://www.saatchiart.com/en-ch/bohuslav

  • Bons baisers entre Capricorne et Cancer

    D’abord tout jeune matelot admis sur le « Vincent Van Gogh »
    Au titre d’homme d’équipage pour un voyage de trois ans,
    Gustave Klimt, de Saint-Malo, eut comme étrange pédagogue
    Une sirène qui prit en otage son cœur neuf en l’apprivoisant.

    Et tout au long de sa carrière, toujours aux mêmes latitudes,
    Il retrouva sa dulcinée en totale addiction d’amour.
    Mais les autres gars, à l’arrière, n’aimaient pas trop cette attitude
    De soupirant halluciné et s’en moquaient non sans humour.

    Le temps passa, de quartier-maître, il devint bientôt capitaine
    Et gardait le cap rituel entre Cancer et Capricorne.
    Jusqu’à ce jour où il vit naître une fille, vers la quarantaine,
    Dotée d’un goût spirituel pour des baisers près du Cap Horn.

    Tableaux de l’intelligence artificielle sur https://www.facebook.com/groups/1044560210148634

  • Rouges souvenirs

    Dans ma mémoire de Pandore, les souvenirs qui font rougir
    Remontent dans mes rêves sombres en cauchemars incandescents.
    Des couleurs froides et inodores, le rouge se met à réagir
    Avec le noir et la pénombre devient un blues luminescent.

    Vieilles angoisses écarlates aux pires taches indélébiles,
    Moments de détresse empourprés d’abjection et d’humiliation,
    La honte qui me le relate, pousse de plus en plus volubile
    Comme champignons dans les prés jusqu’à la réconciliation.

    Car il faut bien que je l’accepte par ce procédé alchimique
    Qui m’oblige à les ressasser jusqu’à leur élimination.
    Ma subconscience les intercepte dans le réseau biochimique
    De mon cerveau qui crie « assez ! » et demande trépanation.

    Je n’en guéris pas pour autant ; je vis avec tout simplement ;
    Il reste encore quelques taches que l’oubli peine à recouvrir.
    Après la pluie vient le beau temps et l’aube referme humblement
    Le couvercle qui encore s’attache à résister pour s’entrouvrir.

    Tableau d’Alyona Voronenko

  • Le soleil alchimiste

    Parfois le soleil alchimiste expérimente d’autres thèmes
    Que les décors habituels rencontrés aux heures du jour.
    Par des rayons impressionnistes, il change tout l’écosystème
    Avec des reflets virtuels qui ne reviendront pas toujours.

    C’est à l’heure entre chien et loup que l’artiste en nuances excelle
    Ainsi qu’aux aurores boréales et lors des éclipses de Lune.
    Le ciel n’en parait pas jaloux car ses couleurs universelles
    Jouent dans les champs de céréales des combinaisons opportunes.

    Herbes et fleurs sauvages ravies participent aussi au spectacle
    En suivant la mode propice aux festivités du moment.
    Et les oiseaux du même avis paradent en goûtant le miracle
    Qui exalte sous ces bons auspices leurs ramages les plus performants.

    Tableau de David Hockney