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  • Le rendez-vous des canards

    Le rendez-vous des canards

    Tous les soirs à heure fixe, ils s’en vont ponctuels ;
    Car tous les canards suisses sont très à cheval,
    À vélo, en voiture, ce n’est pas conflictuel,
    Mais les lacs de Zürich eux, n’ont rien de banal !

    Je parle et je bafouille et j’oublie mon sujet
    Et pendant que l’heure tourne, je n’ai pas avancé…
    Donc, les canards, vous dis-je, avaient donc un projet
    Mais pendant mon discours, les canards ont dansé…

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  • Roméo et Juillette nus

    Roméo et Juillette nus

    Nu dans mes pensées infimes, nu dans mes désirs ultimes,
    Je ne porte pas de masque ni la défroque des moines.
    Nu dans mes gestes usuels, nu jusqu’à mon âme intime,
    Je m’évade de la masse en me chamarrant la couenne.

    Je saurai vous mettre à l’aise sans souci et sans complexe ;
    Je ne porte aucune arme, c’est là que réside le charme.
    Laissez-moi donc vous séduire par la valeur de mon sexe ;
    Allongez-vous sur mes vers et ne versez pas de larme.

    Pendant que je vous déshabille, fermez les yeux en confiance.
    En ôtant votre corsage, respirez bien en détente.
    Tandis que glisse la jupe, ouvrez la bouche sans méfiance.
    Quand j’enlèverai la culotte, souffrez qu’un geste me tente.

    Après avoir fait l’amour plusieurs fois dans la journée,
    Quand je vous aurai séduite et convertie à mes rites,
    Vous prêcherez ma parole, nue durant votre tournée,
    Tout en montrant votre corps et ses appâts émérites.

    Je vous écrirai mes vers, le phallus dans votre bouche ;
    Je vous chanterai mes rimes en vous caressant les seins ;
    Vous m’inspirerez souvent pénétrée sur votre couche ;
    Vous brûlerez mes vaisseaux en créant de beaux desseins.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Les chaleurs de juin

    Les chaleurs de juin

    Surgissant de ses rêves oints de pensées obscures,
    Éclairée par un cœur ténébreux, ombrageux,
    Ses yeux ne sont que masques voilant la sinécure
    D’une vie clairsemée aux amants outrageux.

    Si son cœur se perçoit faiblement sur ses lèvres,
    C’est qu’il a des secrets qu’il voudrait murmurer.
    Quand sa bouche s’entrouvre sur un sourire mièvre
    C’est qu’il pleure sa peine d’habiter emmuré.

    Moi qui l’ai rencontrée, j’ai vu sa carapace ;
    Mais la triste coquille était fine à percer.
    Sous ses austères traits, elle était dans l’impasse ;
    Alors qu’il suffisait pourtant de la bercer.

    Pour allumer la flamme d’une femme morose,
    Il suffit de frotter ses seins étincelants.
    Comme pierre-silex qui fait bouton de rose
    Et embrase le feu du creuset ruisselant.

    De ce visage obscur, j’ai tiré la lumière
    De son sexe maussade, j’ai perçu le plaisir.
    Mais je n’y suis pour rien ; c’était sous la poussière
    Qu’il suffisait d’ôter laissant l’amour saisir.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Les quais de mai

    Les quais de mai

    C’est au 20, rue du quai que ma mémoire sombre
    Dans les plis des ruelles profondes qui s’enracinent
    Aux souvenirs intimes tapis dans la pénombre
    Qu’on extrait par lambeaux d’une peine assassine.

    Les amours du passé deviennent immobiles,
    Durcies par la résine du temps qui cristallise.
    Ni mortes, ni vivantes, sans raison, sans mobile
    Qui était le cœur fort qui portait les valises.

    Tous les plaisirs d’amour se jettent dans la mer
    Comme la pluie qui tombe sur la terre trop sèche.
    Ils n’ont rien abreuvé de leurs sources amères
    Et retournent intacts tous les fruits de leur pêche.

    Les amours emmurées sont les plus difficiles,
    Ils n’ont aucun écho et sont nature morte.
    Les albums de photos redeviennent fossiles
    Quand ils sont immergés au midi de la porte.

    Si les amours d’antan se perdent dans l’oubli,
    C’est que le temps se pose, dépose et redépose
    Des couches d’illusions plus ou moins anoblies
    Qui font fleurir l’amour d’humus de ménopause.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Voyage au bout de la Lune

    Voyage au bout de la Lune

    C’est ce soir dans la nuit brune, sous la lueur du réverbère,
    Que j’ai rendez-vous avec ce matou noir mystérieux.
    Nous partirons sur la Lune, sur la nef de Sir Herbert,
    Pour une balade opportune ; croyez-moi, c’est très sérieux !

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  • La leçon de piano

    La leçon de piano

    Pour ta leçon de piano, nous jouerons un concerto
    Et pour effleurer les touches, nous prendrons une tulipe.
    Une blanche pour les touches noires pour saluer Monsieur Berthaud
    Mon vieux professeur de chant de l’école Louis-Philippe.

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  • Les demoiselles à l’ombrelle

    Les demoiselles à l’ombrelle

    Subrepticement sans bruit, accrochées à leurs ombrelles,
    Par les ruelles désertes baignées d’ombres et de lumières,
    Cheminent, l’air entendu, les petites demoiselles.
    Elles vont chez leur amant, la seconde et la première.

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  • Moi, vieux singe

    Moi, vieux singe

    Ce n’est pas au vieux marin qu’on apprend à faire des nœuds,
    Ni encore moins au vieux singe qu’on apprendra les grimaces.
    Mais si tu m’apprends encore à être un peu moins neuneu,
    J’en serai plus efficace et un peu moins à la masse.

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  • La première fleur du printemps

    La première fleur du printemps

    Regardez-la bien, c’est la première fleur,
    Celle qui vient en avance, qui vient en éclaireur.
    Si vous l’apercevez, le matin de bonne heure,
    Respirez-en l’arôme vite avant qu’elle ne meure.

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  • D’avril et d’eau morte

    D’avril et d’eau morte

    Elle a caché son amant dans le placard de ses rêves,
    Esquissant une beauté comme d’une contenance.
    Elle est divisée en deux d’une querelle sans trêve,
    Entre amante et soupirante ou femme par alternance.

    L’amant furtif joue le jeu d’un butineur de fleurettes.
    C’est un jardinier heureux qui va où le vent le porte.
    L’amante est sur le qui-vive, d’éternelles amourettes
    Consommées sur le tapis, n’importe où en quelque sorte.

    Si elle essaie d’échapper à l’emprise masculine,
    Le lascar va menacer de changer de crèmerie.
    Si elle essaie d’attirer toute son adrénaline,
    C’est lui qui baisse le feu, d’hypocrite mômerie.

    Elle se plie à ses jeux, s’humilie comme une bête,
    Offrant tous ses orifices à son plaisir égoïste.
    Lui, pour la récompenser, lui parlera des courbettes
    Que fait sa femme au foyer comme tout bon altruiste.

    S’il l’emmène en vacances, c’est pour faire bonne mesure
    Lorsqu’il part en séminaire ou devant sa clientèle.
    Il s’en sert comme jouet, et cela sans démesure
    Mais pour pouvoir le quitter, faudra faire dans la dentelle !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Vénus et Mars en bateau

    Vénus et Mars en bateau

    Maman, les petits bateaux qui naviguent par deux,
    Ne sont-ils faits que de bois ou sont-ils amoureux ?
    Et quand ils se rapprochent d’un air galvaudeux,
    Est-ce pour accoucher d’un amour langoureux ?

    J’en ai vu, ce matin, deux petites chaloupes,
    À peine accastillées dans leurs premières voiles.
    Je les imaginais venant de Guadeloupe
    Débordant de soleil aux poussières d’étoiles.

    Ils se sont échappés loin de leur bateau-mère,
    Louvoyant les récifs et les côtes amères.
    Puis, dans le lagon bleu, ténébreux, outremer,
    Ils se sont embrassés bercés par leurs chimères.

    Je vous l’avoue, maman, les bateaux ont un sexe !
    Mars avait un grand mât, que dis-je, un braquemât !
    Vénus avait la poupe légèrement circonflexe
    Et le mât dans la poupe a grimpé l’audimat !

    Pipe en bois ou brouette, levrette ou missionnaire,
    Ils ont fait de tout bois chaque pose amoureuse.
    Ça grinçait par moment, c’est extraordinaire !
    J’ai appris que la mer était avant coureuse.

    Vous dirais-je, maman, ce qui fit mon tourment ?
    Ce n’est pas de connaître enfin la libido
    De ces petits bateaux à l’appétit gourmand,
    Mais de n’avoir pas su être aussi rapido !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Fontaine de Jade

    Fontaine de Jade

    Quand elle fait sa danse en costume nature
    Et qu’elle offre sa fleur à qui veut la goûter,
    Sa fontaine jaillit comme une forte armature
    Et capture l’amant qui n’est point dégouté.

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  • Cap à l’ouest

    Cap à l’ouest

    Sur mon île déserte, j’ai hissé la grande voile,
    Sur l’arbre d’artimon, le grand et de misaine.
    J’ai jeté l’encre bleue de nuit sous les étoiles
    Et je file plein ouest rejoindre ma toulousaine.

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  • Baigner la bufflonne

    Baigner la bufflonne

    Tout le secret du lait crémeux de la bufflonne,
    C’est dans ses ablutions qu’il faut aller chercher.
    Douche froide sur les cornes feront les farfallonnes
    À la mozzarella, bien meilleures au marché.

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  • Le lac Sandwich

    Le lac Sandwich

    Cette ligne en sandwich entre le ciel et l’eau
    Est la frontière intime entre deux existences.
    Elle reflète la voûte et tout son firmament
    Et voile les abysses et toutes subsistances.

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  • La gaie paire

    La gaie paire

    Mes jolis petits mâles viennent de se faire la malle ;
    La horde a rejeté, la horde n’a pas aimé.
    Ils s’en vont tous les deux, queue à queue animale,
    Se faire un gros câlin pour se décarêmer.

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  • Janvier primevère

    Janvier primevère

    Lorsque pleurent les marasmes dans les hivers de l’histoire,
    Dans la grisaille des villes, je recherche la lumière.
    J’ouvre mon cœur aux fantasmes, les plus éjaculatoires,
    Qui ébranlent les murailles et tous ces murs de poussières.

    Entre les pierres des murs, j’ai trouvé cette rosette ;
    Je lui ai sucé le cœur, l’ai arrosé de mon sperme.
    Tout en l’entendant gémir, j’ai mordillé sa noisette
    Enfouie en profondeur des ourlets de l’épiderme.

    C’est alors qu’elle a poussé et ses soupirs et ses branches
    Pour recueillir dans le vent la réponse à ses caprices.
    J’ai continué patiemment, avec sexualité franche,
    Quarante jours, quarante nuits, la culture séductrice.

    Elle en a mouillé les draps recouvrant les fondations
    Des murs odieux qui enferment ma liberté de vision.
    En versant l’eau au verso allant à l’inondation
    Jusqu’à péter les murets et les portails des prisons.

    En unissant les boutons de toutes ces roses à foison ;
    En reliant les mamelons de ces fleurs, juste nubiles ;
    En éjaculant sans cesse dans les plis de leur toison ;
    J’ai recouvré le printemps et retrouvé ma Sybille.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Baiser-février

    Baiser-février

    Pour mieux te caresser, j’ôterai ta culotte,
    Caresserai le fruit guidé par le désir.
    Et quand tu jouiras, j’entendrai la hulotte
    Répondre à nos amours par son cri de plaisir.

    Je poserai mes lèvres sur tes lèvres humides
    En glissant doucement mon organe fiévreux.
    Je tèterai goulûment, à ta bouche timide,
    Ta langue gémissante à l’arôme amoureux.

    Je soutiendrai ta tête comme un petit bébé
    Que je prendrais au bras pour lui donner le sein.
    Répétant sur ta nuque des massages adoubés
    Qui te feront chanter au son du clavecin.

    Pour tes seins arrondis, je n’ai cesse d’acter
    D’en pincer le bout rond de chaque mamelon.
    Et d’aspirer du doigt le liquide lacté
    Qui nourrira l’amour de miel et de melon.

    D’abord juste à l’entrée du temple d’agrément,
    J’en baiserai les lèvres cachant le clitoris.
    Et puis profondément j’hisserai mon gréement
    Et déploierai les voiles sur la mère orifice.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La rivière orange

    La rivière orange

    Debout sur le ponton de la rivière orange,
    Je regardais s’enfuir mes souvenirs bleutés.
    Tout est complémentaire dans l’univers étrange,
    C’est pourquoi ma sagesse est un peu folletée.

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  • Debout les moutons

    Debout les moutons

    Quand le soleil se lève sur les plateaux glacés,
    La tête broutant l’herbe, vont les gentils moutons.
    Si l’un d’eux l’apprécie d’un geste déplacé,
    Il n’en sera pas moins à l’abri des gloutons.

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  • Suivez ma bulle

    Suivez ma bulle

    Partout où vous irez, vous la rencontrerez,
    Ma bulle de couleurs qui traverse les rues.
    Elle sème du bonheur dans les cœurs apeurés,
    Parée de mille teintes comme coquecigrues.

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  • Les flèches immobiles

    Les flèches immobiles

    Flèches augustes et fières, taillées de précision,
    Vous indiquez midi dans le temps suspendu.
    Le présent est figé comme d’une incision
    Dans l’univers réel aux cordes des pendus.

    Ces horloges insidieuses me semblent trop parfaites
    Et leurs clochers ne savent rien faire que donner l’heure ;
    Aux quatre coins du monde, leurs images surfaites
    Paraissent briller d’or mais ne sont que des leurres.

    Mais si la perfection est montrée au pendule,
    Nul ne la trouvera, ni midi à sa porte.
    Dans la tour de Babel, les langues incrédules
    Sont brouillées à jamais et le chaos l’emporte.

    Les cloches régulières veulent rythmer la vie
    Que les saisons n’ont su imposer dans ce monde.
    Les carillons d’antan, répétés à l’envi,
    Ne sont que des chimères et des repères immondes.

    Mais la vie elle-même n’est pas une mécanique.
    Elle est faite d’amour et respire la confiance.
    Ce monde trop parfait ne transmet que panique
    Et la mort endormie en fait son alliance.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • À la recherche de ma place

    À la recherche de ma place

    Entre les branches de l’arbre je cherche encore ma place
    Est-ce là-haut sur cette branche, là où chante mon oiseau ?
    Est-ce flottant sur les ondes dans ce bateau monoplace ?
    Ou bien dans le cœur de l’arbre, là où penchent les roseaux ?

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  • Quand le soleil s’éclate

    Quand le soleil s’éclate

    Tous les soirs au crépuscule après sa journée de peine,
    Le soleil s’écroule en pleurs dans une gerbe de couleurs.
    Ô Soleil, tu as donné tout le sang chaud de tes veines ;
    Ta course s’est terminée, va donc panser tes douleurs !

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  • À tire d’aile

    À tire d’aile

    Tous ces petits anges à plumes que j’entends dès mon réveil
    Dénoncent mes infortunes et m’annoncent mes fortunes.
    Ce matin l’un est venu murmurer à mon oreille
    Qu’aujourd’hui tout recommence ; les amours sont opportunes.

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  • Les dents de la mer

    Les dents de la mer

    Aussitôt qu’elle voit la jolie montgolfière,
    La mer claque son bec sur la proie innocente.
    Et les dents acérées sont abasourdissantes
    Quand elles se referment sur la nacelle truffière.

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  • Peindre la ville aux couleurs de la campagne

    Peindre la ville aux couleurs de la campagne

    J’ai redessiné ma ville avec de jolies peintures.
    D’abord les cheminées noires que j’ai transformées en arbres,
    Puis les murs gris des usines, repeints pour l’agriculture,
    Et le macadam sinistre, en un lac comme le marbre.

    Enfin la magie opère et je vois la vie renaître.
    Le ciel s’ouvre et la lumière inonde la citadelle.
    Les oiseaux reviennent en foule, il faut bien le reconnaître
    Et fait, du chant de la Terre, revenir les hirondelles.

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  • La bulle du silence

    La bulle du silence

    Pavillon isolé mais riche de lumières,
    Mon petit atelier, ma bulle souveraine
    Plantée dans les couleurs diluées des poussières
    Transcrites dans le vent par le chant des sirènes.

    Mais c’est surtout la nuit lorsque le temps s’arrête
    Que mon corps devient corde et que mon cœur résonne.
    Il vibre par le chant des femmes en queue d’arête
    Qui m’ensorcelle l’âme et l’esprit déraisonne.

    Je me mets à bouger comme une marionnette,
    Animée par des fils conduits par des sorcières.
    Je fais fuir les épouses et les maris honnêtes
    Qui me croient l’esprit sot et l’âme souricière.

    Mais c’est là que j’écris mes rimes aujourd’hui
    Quand j’écoute le vent qui murmure à l’oreille.
    Les fumées alentour vous montrent où me conduit
    Le doux chant du zéphyr à nul autre pareil.

    On me dit égoïste chargé d’ingratitude,
    Mais si j’ai fuis le monde c’est pour mieux le comprendre
    Dans la nature alpine et dans ma solitude ;
    Et mon cœur est en paix d’avoir à vous l’apprendre.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Kirovakan, je me souviens

    Kirovakan, je me souviens

    Je me souviens à présent, après ces années de fuite,
    De ma jeunesse perdue sur les bords du lac Sevan
    Quand je courais l’aventure et les filles à ma poursuite
    Dans les ruelles étroites de ma chère Kirovakan.

    J’ai parcouru des régions, j’ai traversé des frontières ;
    Dans une main, ma valise ; dans l’autre main, ma promise.
    J’ai emmené mes enfants pour une ville côtière
    Sur la Méditerranée avec juste une chemise.

    Le soir entre chien et loup, je vais arpenter la grève
    Et je lève mon regard fixé sur la Bonne-Mère.
    Le soleil saigne la mer sous le vent soufflant sans trêve
    Et dessine dans le ciel le visage de ma mère.

    Et je la vois accouchant dans un murmure de silence
    Tandis que je vagabonde de son sein vers l’autre monde.
    Et quand s’ouvre le passage comme une sourde violence,
    J’abandonne mon caveau, loin des souvenirs immondes.

    Je renais sur cette Terre, accueilli par des caresses ;
    Je renais dans cette ville avec mes sœurs et mes frères.
    Pour remercier mon Dieu de l’amour et la tendresse
    Je vous offre ma cuisine et mon cœur pour vous distraire.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La Suisse sous les tropiques

    La Suisse sous les tropiques

    Les glaciers ont fondu et ont pleuré leurs larmes ;
    Les montagnes ne sont plus qu’un souvenir amer ;
    Seul le souffle du vent a propagé l’alarme ;
    La Suisse tropicale est au fond de la mer.

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  • Morte saison

    Morte saison

    Aujourd’hui tout est gris, je n’ai pas de couleurs.
    La nature est en deuil et le temps est en pleurs.
    Le tonnerre a brisé à grands coups de canons
    Le silence de peine sur tous les cabanons.

    Le brouillard me dilue les lumières perdues,
    Étouffant sous son aile en pesant son étoffe.
    La froidure m’engourdit après m’avoir mordu
    Et je sens son venin dans mes vers et mes strophes.

    Dans mon bunker d’hiver j’entends sourdre le vent
    Qui s’allie à la neige effaçant toute trace.
    Comme ce pugilat entre les morts-vivants
    Et les derniers fidèles sous la gelée vorace.

    Même le temps trahit le soleil invisible ;
    Il raccourcit les jours et allonge les nuits.
    La frange de lumière devient presque illisible
    Et les ombres accordent le baiser de minuit.

    Mais les étoiles brillent et continuent leur course
    À travers le zodiaque au-delà des nuages.
    Sous la monotonie du manque de ressource,
    Je brûle mes chimères au cœur d’écobuage.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le réparateur d’étoiles

    Le réparateur d’étoiles

    Ce n’est pas tant l’échelle qu’il faut bien déployer,
    Ni le vertige amer là-haut sous la Grande Ourse,
    Mais le milliard d’ampoules que je dois employer,
    Tout le stock à gérer et mes pauvres ressources…

    En revanche si je trouve une personne pour m’aider,
    Le faire alors à deux est bien plus agréable.
    C’est pourquoi mon annonce est ainsi concédée :
    « Pour s’envoyer en l’air, cherche femme convenable ! »

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  • Idées de saison

    Idées de saison

    J’ai accroché à ma tête une guirlande d’idées ;
    Des idées noires et sombres pour les journées monotones,
    Des idées plus lumineuses pour les journées déridées,
    Tout dépend de la saison, du printemps ou de l’automne.

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  • Les portes invisibles

    Les portes invisibles

    Regardons au-delà de nos peurs et nos peines.
    N’embourbons pas nos yeux dans l’humus pourrissant.
    Les arbres ne sont pas des serrures ou des pennes,
    Mais peuvent nous ouvrir vers des lieux nourrissants.

    Laissons-les s’écarter et montrer notre route.
    Laissons-les nous montrer qu’il n’y a pas de frontière.
    S’ils relient le soleil à la terre, sans doute,
    Ils seront les passeurs vers une autre matière.

    Quand nous sommes en forêt cernés par leur présence,
    Nous savons qu’ils ne sont ni gardiens ni limites.
    Ce ne sont que des portes exemptes de malfaisance
    Qui permettent d’oser de partir en ermite.

    Pour moi, ils ont ouvert le passage du choix ;
    Dévoilant l’horizon caché sous la barrière.
    Inexorablement, jusqu’à ce que je choie
    Dans une initiation pour une autre carrière.

    Il n’y a d’illusion que pour les non-voyants ;
    Ceux qui s’arrêtent au mur, écrasés sous leurs charges.
    Mais il faut invoquer son ange prévoyant,
    Courir vers le bateau qui nous emmène au large.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La spirale du temps

    La spirale du temps

    Au plus profond des nues, c’est comme une avenue !
    Dans les couloirs du temps, du beau jusqu’au mauvais,
    Les oiseaux se rassemblent, en foule, ils sont venus
    Par l’itinéraire-bis de Paris à Beauvais !

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  • Bonne nuit les petits

    Bonne nuit les petits

    Depuis son nuage blanc guidé par un chant de flûte,
    Le petit marchand de sable vient coucher les enfants sages.
    Accompagné de Nounours, sur des toits pleins de volutes,
    Il apporte le sommeil rythmé par un séquençage :
    « Pom-pom-pom-pom pom pom » chante-il comme une turlute
    « Et bonne nuit les petits ! » dans un cavalier pansage.

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  • Minet, moniteur de vol

    Minet, moniteur de vol

    Le meilleur moniteur de vol c’est mon minet.
    Il est fieffé voleur et joueur à ses heures.
    Il aime tout ce qui vole, surtout pour son diner.
    Si l’élève est doué, il en fera son beurre !

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  • Le bisou papillon

    Le bisou papillon

    D’abord subtilement il lui fait un bisou.
    Un bisou papillon comme ça va de soi.
    Ses ailes bigarrées lui font l’air d’un zazou
    Et l’enfant est ravi de son baiser de soie !

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  • Les monts phalliques

    Les monts phalliques

    À son sommet coiffé comme une capucine
    On devine le roc fort comme un membre bandé.
    J’entends souffler l’amour dans les nues abyssines
    Sur les monts éthiopiens en soupirs gourmandés.

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  • Pas con, Archimède

    Pas con, Archimède

    Prendre ses bains debout n’est pas très salutaire.
    Prendre des bains de boue, c’est un peu terre-à-terre…
    Archimède a trouvé qu’en plongeant son corps nu
    Les femmes ont envie de téter sa cornue.

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  • Elle est entrée dans ma salle de bains

    Elle est entrée dans ma salle de bains

    Elle est entrée sans bruit ; je n’ai rien entendu.
    Quand j’ai ouvert la porte de la salle de bains,
    Elle était toute nue comme de bien entendu
    Et parlait espagnol avec l’accent cubain.

    « Te amo mi amor » m’a-t-elle susurré
    En écartant les jambes et me tendant les bras.
    Moi, je bandais à mort pas très bien assuré,
    Je lui ai répondu « yo también, me encanta!  »

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  • Ce balancier troublant

    Ce balancier troublant

    Ce bateau solitaire coincé sur la planète,
    Entre des eaux timides et des vents courroucés,
    Semble avoir lâché l’ancre et rompu sa chaînette ;
    La coque entre deux ondes et le mât débroussé.

    Est-ce l’évolution qui dirige sa barre ?
    Est-ce un dieu tout puissant qui tient son gouvernail ?
    Je ne vois sur le pont qu’un homme un peu barbare
    Dans les bras d’une femme en couple de tenailles.

    Ils recherchent une terre, ils recherchent le feu.
    C’est le sel de la vie, l’énergie capillaire.
    Dans l’équilibre hostile d’un subtil couvre-feu,
    Menacés des abysses et des plus lourds que l’air.

    Cette odieuse balance qui oscille en silence
    Entre quatre éléments unis, hétérogènes,
    Va comme une machine que bat avec violence
    L’humanité perdue pour préserver ses gènes.

    L’homme n’est que de l’eau dans un bocal en verre.
    Il retourne à la terre, ses pieds sont ses racines.
    Son esprit brasse l’air qui souffle son calvaire.
    Son cœur n’est que du feu que son âme calcine.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Méprisante Aphrodite

    Méprisante Aphrodite

    Qui te rend si hardie de montrer tes appâts,
    Toi, à peine nubile et déjà débauchée ?
    Où donc est ta pudeur apprise chez papa,
    Quand tu cachais tes seins, juste à peine ébauchés ?

    Les deux mains sur les hanches et le sexe en valeur,
    Le regard éperdu, juste un poil apeuré,
    Tu as l’air résignée, pas trop femme en chaleur,
    Les seins un peu figés, le pubis effleuré.

    Qui est ce que tu méprises ? Est-ce toi, est-ce moi ?
    Est-ce de la pitié que je vois dans tes yeux
    Qui te trouble la bouche et trahit ton émoi,
    Mais permet toutefois cet esprit audacieux ?

    Quand tu m’as fait l’amour tu étais partie ailleurs ;
    Ton corps mis au grand jour mais ton cœur dans la nuit
    Dans les pensées secrètes et l’orgueil chamailleur
    D’une fille hautaine et perdue dans l’ennui.

    À cet air méprisant d’un juge accusateur,
    Je sais bien que je n’aurai jamais plus d’autre accès
    Quand j’aurai fuis ton lit démoralisateur
    Loin d’un cœur rabat-joie sans manque et sans excès.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Coquelicot des neiges

    Coquelicot des neiges

    Tandis que tombe la neige sur mon paysage suisse,
    Je vois les drapeaux qui flottent pour montrer leur belle croix.
    Pendant que les corbeaux croassent me faisant une belle cuisse,
    Je pense aux coquelicots et mon espérance croit.

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  • L’eau de l’hiver

    L’eau de l’hiver

    L’eau du lac est immobile, frappée par un sortilège
    Par la magie de l’hiver et tous ses soldats de glace.
    Les montagnes disparaissent sous mille couches de neige ;
    La nature s’est arrêtée et je ne tiens pas en place.

    L’eau du lac est silencieuse, les ruisseaux ne chantent plus.
    Les eaux sombres monotones semblent sortir de la tombe.
    Les montagnes s’assombrissent, les sommets sont crépelus ;
    La nature est trop humide et mes souvenirs retombent.

    L’eau stagnante des chemins reflète trop de nuages
    Et mes chaussures s’embourbent dans la gadoue des chemins.
    Les montagnes font barrage comme fond de maquillage ;
    La nature est hermétique et je vis sans lendemain.

    L’eau des torrents dégringole dans le calme des rigoles,
    Les pierres ont hiberné sous les feuilles amassées.
    Les montagnes en clair-obscur découragent les cagoles ;
    La nature est endormie et mon cœur est grimacé.

    L’eau se transforme en flocon, blanchit les toits des maisons
    Dans le silence de la nuit qui se referme sereine.
    Les montagnes sont effacées attendant la floraison ;
    La nature est en hiver et mon âme est souterraine.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le cerf-volune

    Le cerf-volune

    Pour décrocher la lune avec mon cerveau lent,
    J’ai fabriqué moi-même un nouveau cerf-volant.
    Couleur de Lune rousse par la Terre éclipsée,
    Il va sur ses quartiers dès ce soir se clipser.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Marche entre les arbres

    Marche entre les arbres

    Depuis l’arbre de vie de première naissance,
    L’homme a fait son chemin dans la forêt des âmes.
    À chaque embranchement il renaît en puissance
    Et crée de nouveaux fruits pour offrir à sa femme.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Speedy Froggie

    Speedy Froggie

    La petite grenouille était un peu pressée,
    Appuyant tout son poids sur le champignon gris.
    Sans doute espérait-elle enfin décompresser
    En atteignant son but au fond de la Hongrie.

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  • Danse avec les oiseaux

    Danse avec les oiseaux

    Elle a mis son beau tutu aussitôt qu’elle les a vus.
    Elle a mis ses jolies plumes sur ses plus jolis volumes.
    Ils ont dansé sur les eaux dans un ballet en réseaux
    Pour remercier la terre dont elle est la locataire,
    Pour remercier le ciel dont ils sont résidentiels,
    Dans une danse de flammes qui chantait le feu de l’âme.

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  • Folle nature, folle humanité

    Folle nature, folle humanité

    Quand je lève les yeux là devant ma fenêtre,
    J’aperçois les montagnes au fond de la vallée.
    Comme un bateau flottant sur tous les paramètres
    Qui rythment les vivants sur un triste chevalet.

    Je les vois arpenter une vie de misère,
    Transportant leurs objets achetés dans l’effort.
    Ils rentrent dans leurs maisons, foyers indivisaires,
    Et repartent encombrés de déchets d’inconfort.

    Les montagnes immobiles n’ont que faire des fourmis
    Qui grouillent dans la vallée en quête de nourriture.
    Les sommets enneigés demeurent endormis
    Tandis que les cigales meurent en déconfiture.

    Mais les nuages passent lorsque souffle le vent ;
    Parfois lâchant la pluie et de terribles orages.
    Les fourmis les maudissent, ces démons aggravant.
    Qu’ont-ils fait au Bon Dieu pour recueillir sa rage ?

    C’est ainsi ; la nature a ses règles divines ;
    Elle n’a pas à juger ses rouages intimes.
    Mais les rampants regimbent dans leur âme chauvine
    Et voudraient y graver une logique légitime.

    Tableau de Fabienne Barbier