Catégorie : Autres œuvres

  • Le Papillon de l’intersaison

    Le Papillon de l’intersaison

    Je suis le fou-papillon et le roi des fanfarons !
    C’est moi qui franchis le pas mais ça, on ne le sait pas !
    Je fais tous mes coups en douce, je m’enfuis comme un larron !
    Je suis le papillon fou, certains m’appellent le mat.

    J’ai juste mon balluchon pour subsister aujourd’hui.
    Je n’ai rien prévu demain ni encore après-demain.
    Car mon temps n’existe pas mais je tiens mon sauf-conduit
    Qui m’ouvre les portes éphémères, comme ça, en un tournemain !

    Je sème l’inattendu, je fais des bouleversements !
    Je fais des taches partout en provoquant des erreurs.
    Je change le cours des choses, produis des renversements !
    Je bats des ailes et provoque des cyclones de terreur.

    J’ai de l’inventivité et de la créativité.
    Par le fil de l’intuition, j’ai beaucoup de relations.
    Les peintres et les poètes puis, la collectivité
    Sont guidés par ma folie et mes affabulations.

    Je vais vous dire un secret : je suis le fis de l’ÉCHO !
    J’apporte des prophéties et des messages d’amour !
    D’orient jusqu’en occident, je mets tout le monde ex-æquo !
    Je suis le fou-papillon, je suis votre troubadour !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le Papillon de l’hiver

    Le Papillon de l’hiver

    Papillon de l’hiver, papillon solitaire.
    Sur les terres glacées je parcours les sentiers.
    Je suis seul sur les mers, je suis seul sur les terres.
    Je suis gardien de nuit durant l’interchantier.

    Quand il y a une alerte, je réponds à l’appel !
    Avec les bénévoles nous portons les secours.
    Quand le froid est intense je sonne le rappel
    Et j’ouvre les abris même en dernier recours.

    La neige a recouvert de son beau manteau blanc
    Les plaines et les montagnes et tout a disparu !
    Le silence solennel en devient accablant,
    La famine fait rage quand passent les charrues !

    Les provisions s’épuisent et le siège est cruel.
    Nous avons eu des pertes, d’autres ne répondent pas.
    Nous tiendrons par la foi du froid contextuel
    Par la ténacité de mon épiscopat.

    Courage mes amis j’aperçois des lueurs !
    Les renforts nous arrivent avec le renouveau !
    Ayons de la patience, épongeons la sueur,
    La nuit va s’achever sur un monde nouveau !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le Papillon de l’automne

    Le Papillon de l’automne

    Où iront les secrets quand y’aura plus personne ?
    Que deviendront les noms des plus belles amours ?
    L’hirondelle en partant ne fera plus l’automne
    Si personne n’en parle aux oreilles alentour !

    C’est mon rôle dévoué et je suis le gardien.
    J’enregistre l’écho de toutes connaissances.
    Tous vos faits et vos gestes sur tous les méridiens,
    J’en grave la mémoire pour votre renaissance.

    Pour les dernières fêtes, on solde tous les fruits !
    Les noix et les châtaignes et les beaux champignons !
    Toutes les provisions feront les usufruits
    Au temps des amours mortes au petit lumignon.

    Et je ferme les yeux à chaque feuille morte.
    Je pleure avec les arbres qui se mettent en deuil.
    J’aide les animaux à porter leurs comportes
    Pour tenir tout l’hiver quand je jette un coup d’œil.

    Et voilà, c’est fini, c’en était la dernière !
    La nature s’endort dans un sommeil profond.
    Je suis celui qui reste et porte la bannière
    Et transmettrai demain l’écho dans les tréfonds.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le Papillon de l’été

    Le Papillon de l’été

    Papillon de l’été, papillon flamboyant !
    Je suis peintre en couleur et le roi des conteurs !
    C’est moi qui mets la poudre à vos cœurs foudroyants
    Quand l’étincelle d’amour met le feu au compteur !

    Je me pose sur ton âme et je lui dis « avance ! »
    « Ose être qui tu es, et ose t’affirmer ! »
    Puis je guide à l’oreille, restant en connivence,
    De conseils avisés et pour te confirmer.

    Papillon de l’été, papillon de l’action !
    Lorsque tu tergiverses et demeure indécis,
    Je me pose léger, contrariant l’inaction
    Et je te fais pencher dans un but bien précis.

    C’est au creux de l’oreille, j’ai mes appartements.
    J’y agis en concierge en captant l’air du vent.
    Quand une bonne idée passe, le l’attrape prestement
    Et la glisse à ton âme dans un geste adjuvant.

    Papillon de l’été, papillon de l’amour !
    L’oreille des demoiselles sont les plus délicates.
    Leur cœur est frémissant à veiller jour et jour
    Et c’est moi qui colore leurs lèvres écarlates.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le Papillon du printemps

    Le Papillon du printemps

    Papillon du printemps, papillon dans le vent.
    C’est moi l’annonciateur et c’est moi l’éveilleur !
    Je chasse le sommeil, par-là, ici devant.
    Je réveille les fleurs, je suis l’émerveilleur !

    Ce matin j’ai dilué les plus belles couleurs.
    À midi, démarré les pompes à chlorophylle.
    Ce soir, je dynamite tous les bourgeons en fleur.
    Cette nuit je pourchasse les méchants exophiles.

    Demain, j’accoucherai toutes les chrysalides.
    C’est une opération délicate à mener ;
    Car l’enfant doit sortir par un trou, invalide
    Et doit faire l’effort sans s’y faire amener.

    Après-demain les ours et tous les mammifères
    Sortiront du sommeil de leur hibernation.
    Après j’irai aider les oiseaux pour affaires ;
    Bâtir un nid à deux, les œufs de la nation.

    Mais ce que je préfère, c’est le temps des amours.
    Je permets les rencontres et les accouplements.
    Je murmure aux oreilles mes chants de troubadour.
    Puis je les laisse faire tout le repeuplement.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La madone à l’enfant

    La madone à l’enfant

    Quand je pense à la mère et je pense à l’enfant,
    Ce sont deux étrangers tous pris séparément.
    Je sais bien que nos sangs sont mêlés maintenant
    Mais je n’ai pas ce lien de la chair au présent.

    Ce qui différencie le mari et sa femme,
    C’est l’union sacrée de cet enfantement
    Qui transforme la mère en son cœur et son âme
    En fille de la terre implantée saintement.

    Nous avons tous les deux, bien choisi notre rôle ;
    Tu as pris la madone comme poste sacré,
    J’ai pris celui qui sème mais n’a pas le contrôle
    Et c’est la différence qui nous est consacrée.

    Je te veux comme épouse, comme mère et enfant
    Car j’aperçois l’étroite entité trivalente.
    Tu me veux comme époux pour être l’éléphant,
    Le pilier de famille, structure corpulente.

    La croisée des regards est la bonne visée.
    Je dois te regarder avec l’art de tes yeux
    Et tu vois, à ton tour, mon regard avisé ;
    Ce rapprochement nous fait miséricordieux.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • En Lévitation

    En Lévitation

    Il me restait des fleurs au fond de mon panier.
    J’avais brisé mes pots, je n’avais plus de vase.
    J’ai trouvé ce pichet au fond de mon grenier.
    Il était noir de suie, il était vert de vase.

    Je l’ai bien nettoyé jusqu’à l’étonnement.
    Il était transparent presque invisiblement
    J’ai versé un peu d’eau d’approvisionnement
    Et je l’ai déposé tout ostensiblement.

    Aussitôt je l’ai vu s’élever dans les airs
    Au milieu de la pièce avec fluidité
    Il s’était arrêté sans rapport de misère
    Pour expliquer un peu pareille absurdité.

    Je me suis assoupi laissant là ce mystère
    En espérant demain revenir au normal.
    Mais quand j’ai vu flotter d’abord mon secrétaire
    Puis les chaises et la table j’ai compris l’anormal.

    J’aurai bien fracassé ce bouquet démoniaque
    Mais il était le cœur de l’étrange prodige
    Je n’ai pas voulu tuer l’ensemble paradisiaque
    Ce divin équilibre à donner le vertige.

    Si vous venez me voir ne vous étonnez point
    Si tout mon mobilier flottille absurdement
    Vous verrez s’écouler l’énergie en appoint
    Qui part au cœur du vase dans un rayonnement.

    Ça m’a pris hier matin, je me suis envolé
    J’ai perdu pied soudain comme en apesanteur
    L’attraction m’a lâché et j’ai pris ma volée
    Je n’ai plus ma raison ni les pois de senteur

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Histoire de grenouilles

    Histoire de grenouilles

    Écoutez cette histoire que je vais raconter :
    À l’origine un prince a irrité la fée.
    En guise de pénitence, elle l’a transformé
    En grenouille à sa mare y vont tous les méfaits.

    Il est resté bien seul, là, sur son nénuphar,
    Attendant que le charme arrête d’opérer.
    Mais le temps a passé et posé comme un phare
    Qu’il était condamné à s’y désespérer.

    Un jour une princesse, par l’amour, éplorée,
    S’en vint jeter son corps, le confier à la mort.
    « Jolie, jolie, Princesse, donne-moi un baiser !
    Car je suis un beau prince et je t’aime d’abord ! »

    « Hélas, hélas, mon Prince ! » pleura la demoiselle,
    « Je ne tiens à la vie pas plus qu’au désespoir
    Qui me ronge le cœur et mon âme chancelle,
    Je veux mourir ici, je n’ai aucun espoir ! »

    « J’ai une solution ! », lui proposa le prince.
    « Lions nos destinées, lâchons prise à nos peurs ! »
    Alors elle se penche, dans l’eau elle se rince
    Et l’embrasse d’amour et sort de sa torpeur.

    Le miracle a eu lieu, on vit les deux grenouilles
    S’aimer et s’enlacer au milieu de la mare.
    Sur un beau nénuphar en guise de quenouille
    Ils ont filé leur vie au milieu des têtards.

    Comme moralité, à cette belle histoire ;
    Un malheur arrivé n’est qu’un bonheur caché.
    Et pour le révéler, il faut un exutoire
    Pour provoquer l’écho de l’amour détaché.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La comète de la création

    La comète de la création

    La comète semeuse traverse l’univers.
    Soudain, elle décide que c’est le bon moment !
    Elle explose, elle accouche d’un petit omnivers,
    Au foyer d’un trou noir, elle extrait l’élément.

    Arrosé de poussières et de gouttes d’étoiles,
    Un soleil a germé dans la nativité
    En se développant et déployant ses voiles.
    Nous sommes au premier jour de créativité.

    Un nuage se forme et tout autour de lui,
    Le halo se resserre et devient des cristaux.
    Par des jeux de lumières, c’est le jour et la nuit
    Qui rythme tout l’ensemble structurant les listeaux.

    Alors notre comète étendant ses rayons,
    Souffle sur le troisième cristal son amour
    Et la vie se répand soulevant le hayon
    De la fine planète pour le deuxième jour.

    Et les eaux se soulèvent par le feu de son cœur
    Qui couve la planète par le feu de l’amour.
    Les montagnes s’écartent de cet alambiqueur,
    Formant la carapace pour le troisième jour.

    La chevelure pousse et flotte dans le vent,
    Des petits organismes se regroupent ensemble.
    C’est l’organisation du monde du vivant.
    Le quatrième jour c’est la terre qui tremble.

    Des volcans régurgitent le trop-plein des pressions
    Qui bouillent sous la marmite et enrichi les sols.
    L’usine bat son plein, modèle par impression.
    Le cinquième jour s’ancre dans les paléosols.

    Sortant de son silence, la parole est donnée.
    Tout le monde se rassemble autour du feu sacré.
    Une femme enfante et se met à fredonner
    Une chanson d’amour au sixième décret.

    Pour le septième jour, le monde tourne rond.
    L’horloge est bien réglée et avec répartie.
    Il va falloir survivre avec ces tâcherons
    Et pendant ce temps-là, la comète est partie…

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La Fée de l’ÉCHO

    La Fée de l’ÉCHO

    Écoutez ce secret si vous voulez comprendre.
    Partons de notre esprit et de notre conscience.
    Tous nos comportements sont multiples à apprendre
    Et c’est à tour de rôle qu’ils cherchent leur audience.

    Les enfants sont perdus dans ces beaux mécanismes
    Chaque comportement prend sa majorité.
    Les adultes atteignent ce manichéisme
    Et trouvent leur conscience dans cette identité.

    Les aînés continuent à en comprendre l’ordre.
    Ils montent en conscience et ressentent bientôt
    Les niveaux supérieurs et tout ce qu’ils désordrent,
    Mais j’y perçois mon âme et tout autour l’ÉCHO.

    On comprend par exemple que dans ses habitudes,
    On étale dans le temps une forme pensée.
    Mais les jeunes vivent sur d’autres latitudes
    Et les conflits du temps sont sans cesse offensés.

    J’ai moi-même ressenti entier dans ma matrice
    Tout cet ordre univers comme l’éternité.
    Voyant quatre piliers comme navigatrices,
    J’ai parlé à mon corps et aux autres entités.

    La forme du visage et toutes ses expressions
    Dépendent de la manière dont l’accord est acté.
    Et j’en vois toutes franges dans la surimpression
    Que je vois s’écarter ; l’écho décontracté.

    Ma conscience est ainsi sans cesse elle s’écarte :
    En suivant son écho à l’ÉCHO reproduit.
    Chaque étape de vie en éloigne les cartes
    Quand on passe le niveau, le courant est induit.

    C’est pour ça que tout ça n’a pas PAS d’importance
    C’est la règle-univers et pour l’éternité.
    Nous en faisons partie est-ce bien ou malchance ?
    La raison de l’écho n’en est pas discutée.

    Chaque idée vient d’une conscience supérieure de moi.
    Les enfants vivent ancrés dans un seul des maillons,
    Tour à tour qui abritent un éclair de faux-moi.
    Les aînés ont rejoint le prochain bataillon.

    Le passage au niveau supérieur circulaire,
    Comme une âme en transit dans l’organisation,
    Nous fait prendre conscience de l’âme humanitaire,
    Sa bonté bienveillante en commisération.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le destin de la Licorne

    Le destin de la Licorne

    Fier vaisseau, de la flotte royale, armé ;
    Tes quarante canons sont prêts à aborder
    L’ennemi étranger et s’auto-alarmer
    Par le chant de la poudre qui rugit sa bordée !

    Un matin de bon vent et voguant au grand large,
    Par tribord amuré dans le vaste océan.
    Puis soudain de la hune une alerte décharge :
    « Une voile à bâbord au pavillon malséant ! ».

    Arborant le Pavillon Noir de la flibuste,
    Les pirates rapides ont tôt fait de serrer.
    En virant de bord sec, les canonniers combustent
    Et démâtent l’ennemi de ses crocs acérés.

    Il n’y aura pas de quartier tous seront massacrés !
    Amis ou ennemis n’auront nul prisonnier !
    Mais la lutte est injuste et l’honneur est sacré,
    Les vaincus sont tués, les pirates ont gagné.

    Le vaillant capitaine cependant s’est sauvé.
    Capturé, attaché, il a su se délivrer.
    Et tandis que les pirates vont se saouler
    Il fait sauter la soute et s’enfuit désœuvré.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Capricorne silencieux

    Capricorne silencieux

    Tu es si mystérieux perdu dans ton silence
    Qu’on peut se demander quel est ton labyrinthe,
    Ce chemin tortueux qui semble intolérance
    Et qui te fait subir une vie de contrainte.

    En as-tu trop conté dans tes vies antérieures
    Que tu t’es condamné à sceller tes secrets ?
    T’en es-tu trop ouvert aux étoiles postérieures
    Pour t’être renfermé dans ton monde discret ?

    Longtemps j’ai essayé de percer tes murailles.
    J’ai aussi essayé de les pulvériser !
    Je l’avoue je n’ai fait que combattre à mitraille
    Puis m’étais résigné sous couvert de risée.

    Il m’a fallu briser moi-même ma carapace,
    À tous les préjugés lâcher-prise et oser !
    C’est en étant moi-même au-delà de l’impasse
    Et devenant ainsi si métamorphosé.

    Tu avais simplement commencé à montrer
    Ton refus d’exister dans un monde imparfait.
    Où la compétition nous force à démontrer
    Un destin détourné, aveugle et contrefait.

    Tu avais tout compris mais ne savais que dire.
    Je n’avais rien compris comme un handicapé.
    Tu avais tracé la route que je devais agrandir
    Pour présenter au monde une foi décapée.

    Je pensais au début qu’il s’était renfermé
    Qu’il s’était isolé et vraiment empêtré.
    Mais c’est son extérieur qui se trouve enfermé
    Et c’est lui qui ne sait pas comment y entrer.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La Fée au papillon

    La Fée au papillon

    Vêtu d’habit de papillon, je viens souvent revoir ma fée.
    Je me pose sur son épaule et je remonte sur son cou.
    Je me perche sur ses oreilles et je lui dis ce qu’on m’a fait,
    Tous les tourments de tous les jours, les chagrins et les contrecoups.

    Elle me soigne d’un baiser du bout de ses lèvres sucrées.
    Mes ailes frémissent de bonheur et s’illuminent de chaleur.
    Lorsque je me sens apaisé j’ai très envie de consacrer
    Tout mon amour reconnaissant en caresses et en valeur.

    Je vais sur chaque mamelon, butiner le lait goutte à goutte
    Et je me fixe entre ses seins comme un joli nœud papillon.
    Puis je descends, carte du ventre, le chemin qui trace ma route,
    Je fais mon nid dans son nombril et là je pique un roupillon.

    Quand la lumière a décliné, je m’enfonce dans les fourrés.
    Je passe le Mont de Vénus et je m’enfonce dans les terres.
    Près de la source de l’aven, là est la porte enamourée
    Qui s’ouvre en choyant le bouton de sa jolie propriétaire.

    Ça ressemble à un mamelon mais plus sensible et frétillant.
    La source, ici, ne perle pas mais jaillit comme une fontaine.
    Quand je lui ai fait les honneurs de mon amour émoustillant,
    Je reçois un cadeau magique et ma forme redevient humaine.

    Je mets les mains sur ses épaules et je lui caresse la nuque.
    Je murmure « je t’aime » à l’oreille et je lui parle du bonheur.
    Je me sens bien entre ses mains et comme je ne suis pas eunuque,
    Je sens bientôt une érection ; je lui en réserve l’honneur.

    Baisant des lèvres les mamelons et lui pétrissant les mamelles,
    Je me faufile dans le sillon montré par la carte du tendre.
    L’entrée est comme un coup de fouet, depuis la tête jusqu’aux semelles.
    La suite est rituel magique que je tairai pour la défendre.

    C’est à l’échange de nos fluides dont nous partageons le calice
    Que Cérès donne nourriture à l’un comme à l’autre en silence.
    Sa terre absorbe ma semence, je goûte son lait en délices,
    Nos cellules se régénèrent dans une forme d’excellence.

    Et je redeviens papillon, mes ailes sont de plus en plus belles !
    Je m’éloigne paisiblement, je vais rejoindre mes amis.
    J’ai beaucoup à leur raconter, j’ai beaucoup de bonnes nouvelles.
    Si je veux redevenir humain, j’ai ma fée en monogamie.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Les rochers de la Terre

    Les rochers de la Terre

    Les rochers en surface blessent l’âme de la mer.
    Ils remontent du fond d’énergies inférieures.
    Mais au-dessus des eaux, ils sont refuge amer
    Pour respirer plein air sous le soleil rieur.

    Quand la terre améliore les racines de nos vies,
    Elle nous offre repos et des havres de paix.
    Profondément ancrés aidant notre survie
    Sur lesquels on bâtit des refuges épais.

    Depuis les profondeurs, ils remontent vers le ciel.
    N’ayez pas peur des rocs qui crèvent l’interface !
    Ils relient à la terre, notre Mère essentielle
    Et nous portent au ciel, notre Père face-à-face.

    Regardez le soleil et voyez comme il joue !
    Ses rayons de soleil sur les crêtes déchirées
    Font l’amour à leurs ombres et leur baise les joues.
    Et ce petit miracle fait photorespirer !

    Car c’est leur vraie nature pour ces rocs de la chance !
    Ils donnent à l’ennemi l’occasion du pardon.
    Ils donnent à l’opposant la part de tolérance.
    Ils donnent à votre ami votre cœur de bourdon.

    Ils offrent à vos enfants une ligne parfaite !
    Ils remettent à mon père ma considération !
    Ils remettent à ma mère sa fierté satisfaite !
    J’en ai fait mon respect et commisération.

    Les rochers de la Terre sont une chaîne infinie
    Dont jamais un maillon ne manque à cette union
    Qui lie l’humanité dans l’amour défini
    Par la solidité de cette réunion.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Mes bouteilles d’extase

    Mes bouteilles d’extase

    Bouteilles mes jolies bouteilles, remplies de liqueur d’oubli,
    Vous savez donner l’ivresse et l’extase de l’esprit.
    Il faut que je me modère ou j’en serai affaibli,
    Des voyages fabuleux au risque d’être incompris.

    Amie, viens prendre ton verre et partageons deux à deux
    L’effet extraordinaire de ces vins doux capiteux.
    Mais juste deux ou trois verres, après je ferme les yeux,
    Ça met le corps mal à l’aise et l’amour calamiteux.

    J’ai l’amour dans ma bouteille, j’en verse dans ton calice.
    Apprécies-en la couleur et la taille en proportion.
    Jusqu’à la dernière goutte, suces-en bien les délices,
    Déguste au fond de ta bouche, ressens la disproportion.

    Ferme les yeux et respire l’odeur du petit vin blanc
    Qui coule de ma bouteille, celle à la longue encolure.
    Et dans ta bouche grande ouverte, quand j’introduirai mon gland,
    Apprécies-en la mesure de mon flacon l’angelure.

    Ma collection de bouteille quand j’allais chez le coiffeur,
    C’était mon jeu préféré, j’y ai consacré des heures.
    Bouteilles de toutes couleurs, touchées de mes doigts surfeurs
    J’étais un petit garçon, j’en étais hypnotiseur.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Rose labyrinthe

    Rose labyrinthe

    Perdu dans cette rose aux multiples ruelles,
    Je marche au hasard en suivant le soleil.
    Parfois c’est une impasse, la défaite est cruelle,
    Parfois c’est un passage qui cache une merveille.

    C’est un vrai labyrinthe qui fait tourner en rond !
    Souvent je m’y balade et j’en trace les plans.
    Je prends quelque photos des plus jolis fleurons,
    Je sais les assembler comme des photoplans.

    Ça sent si bon les roses plantées dans les hauteurs !
    Les arômes me servent d’un grisant fil d’Ariane !
    Pas besoin de boussole ou de navigateur
    Pour trouver mon chemin avec la fée Viviane !

    Je t’y emmènerai en toute confiance !
    Tu n’as pas à douter de l’orientation.
    Partout on voit fleurir vidéosurveillances,
    Si tu veux m’embrasser, faudra faire attention !

    Au milieu des traboules, à la tombée du jour,
    Parfois on ne voit pas où l’on pose ses pieds.
    Pour vous débarrasser de tous vos casse-pieds,
    Je les perdrai de vue tout au long du séjour.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La Fée rouillée

    La Fée rouillée

    Petite fée silencieuse, tu m’as l’air un peu coincée !
    À ta mine un peu boudeuse, je te devine nouée !
    Est-ce au cœur de tes entrailles que se situe le tourment ?
    Est-ce au milieu de ton cœur que se noue l’empêchement ?

    Tu es frustrée et recluse, perdue dans l’autocritique.
    Tu n’arrives pas à percer, à t’individualiser.
    Ça te bloque et ça te blesse et c’est la crise aquatique
    Dans des spasmes intestinaux pour te faire réaliser.

    Le travail du quotidien est un mauvais engrenage.
    Tu pourrais communiquer mais préfère y transgresser.
    Ta famille te tourmente, ta fratrie et ton ménage,
    Ton caractère en conflit, l’inconscient est rabaissé.

    Toute ta vision d’ensemble est complètement difforme :
    Tu comptes trop sur toi-même, beaucoup trop consciencieuse
    Tu ne développes pas ton intuition et tes formes.
    Pourtant tu es créative, émotive et facétieuse…

    Mais cette créativité t’apporte aussi de l’orgueil !
    Tu t’accroches à tes envies car tu veux te révéler !
    On n’est jamais reconnu en fonction de son coup d’œil !
    Il te faudra lâcher-prise et laisser l’âme exceller !

    Ouvre-moi bien grand ton cœur ! Je vais mettre l’antirouille
    Qui va détendre ton ventre et relâcher tes tensions.
    Tes émotions vont bouger s’exprimer sans moindre trouille
    Et ton cœur si maternel jouira en intention.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Briser mes pots

    Briser mes pots

    J’ai brisé tous mes pots, j’ai brisé mes entraves,
    J’ai brisé mes obstacles, j’ai brisé l’esclavage.
    J’ai sorti mes racines, extrait ce qui m’aggrave.
    Maintenant je suis libre et sorti du servage.

    Les pots m’ont fait croire à tout ce qui me manque
    Et ils m’ont imposé mes cruelles limites.
    Ils m’ont ligaturé mes ailes de saltimbanque.
    Ils m’ont fait prendre un pli et je vis en ermite.

    Qu’on me comprenne bien j’ai l’âme marginale
    Et j’ai manifesté mes nombreux désaccords.
    C’est une maladie et c’est abdominal !
    Ça me prend dans les tripes et j’ai des haut-le-corps !

    Tout le monde est heureux mais mes pots me condamnent
    Et je ne parviens pas à voir à l’extérieur
    Ma personnalité, ma beauté intérieure.
    Mes pots opacifient ma tristesse qu’on damne.

    À force de tourner dans ces pots démoniaques,
    J’ai créé l’idée fausse de ma propre suffisance.
    J’en suis empoisonné d’une odeur d’ammoniaque,
    J’ai toujours l’impression d’en subir les offenses.

    Mais si je cesse vite les fausses apparences.
    Je verrai mes attentes accordées au bonheur.
    Aujourd’hui je libère, je prends de l’assurance.
    Je redeviens humain, j’en retrouve l’honneur !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Retrouver mes racines

    Retrouver mes racines

    Sur ma planète bleue, je me suis mis en pot
    Pour tendre vers le ciel toutes mes belles branches
    Assis au bord de l’eau je me mets en repos
    Et j’ai bien l’intention de prendre ma revanche.

    Le monde m’a trompé, pas ses faux annonceurs
    Dans de fausses croyances, dans de vaines convictions
    « Être ce que je possède » est la première erreur
    Qui me rabaisse au bas de cette condition.

    « Être ce que je fais », mon deuxième faux-pas
    M’a trop conditionné, la tête dans le pot.
    « Être ma réputation », n’est qu’un fourbe appât
    Qui m’aveugle d’orgueil sous le mauvais drapeau.

    « Être distinct des autres », mais quelle prétention
    A bien pu me pousser dans le fond de l’abîme.
    « Être distinct de Dieu », a fait naître tensions
    Et de profonds tourments de façon anonyme.

    Mais je m’ouvre à la vie, les yeux sur l’océan
    Qui m’apporte couleurs et de belles intentions.
    Ce lien qui nous unit au présent bienséant
    C’est l’écho de ma force, j’en ai la prétention.

    Cette force de vie, elle est universelle
    En étant réceptif, je retrouve ma voie
    En voyant la beauté, je recouvre ma parcelle
    Qui me redonne vie et dresse mon pavois.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La plage de tous les dangers

    La plage de tous les dangers

    Dans tous les paysages il y a la beauté.
    Mais pour chaque lumière, derrière les rochers,
    Il existe de l’ombre où l’on voit barboter
    Les idées les plus noires et les plus accrochées.

    Tourbillons de souffrance et des plus menaçants
    M’entrainent vers le fond avec délectation.
    J’en ai mal à mon âme j’en ai le cœur en sang
    Quand je vois comment l’ombre m’impose lamentations.

    Ils me montrent leurs dents, ils me montrent leurs crocs,
    Ils sont tapis dans l’ombre, prêts à guetter leur proie.
    Ils excitent mes peurs et me font des accrocs
    À l’âme émotionnelle par le stress qui s’accroît.

    Mais la plage si belle n’a-t-elle pas la lumière
    Qui la baigne en chaleur et dans la bonne humeur ?
    Il faut lever la tête loin des trous de poussière
    Et sentir le bonheur nettoyer les rumeurs.

    Quand je revois la vie et ses mille dangers,
    Je ne cherche pas dans l’ombre ma clef de liberté.
    Je vais vers la lumière et je vais m’y changer ;
    Je deviens le bonheur et j’en suis conforté.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le mariage des intentions

    Le mariage des intentions

    Un précieux assemblage qui unit pour créer,
    Qui marie la bonté par les liens de l’amour.
    N’est-il noble beauté, pouvoir de procréer,
    D’accroitre une famille dans cet acte glamour ?

    Un couple créatif et qui a l’intention
    De poser en commun toutes leurs qualités.
    Ils sont bien différents mais ils ont l’intuition
    Que chacun participe à la réalité.

    Ce pouvoir de créer fait partie de leur être.
    Il convertit la vie empreint de bienveillance.
    La rencontre des sexes va bientôt faire naître,
    En connaissant l’extase, le bonheur de l’enfance.

    Cet Amour nourrissant offre un champ infini
    Avec prospérité et épanouissement.
    Il engendre Beauté enfantée, transfinie,
    Émanée du pouvoir intentionnellement.

    L’expansion s’en suivra en toute confiance !
    Une abondance vaste sans frontière apparente.
    Personne n’est rejeté, grâce à la reconnaissance
    Qui s’adresse aux époux toujours persévérante.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le village aux sept visages

    Le village aux sept visages

    Aujourd’hui j’avais l’intention de découvrir ce beau village !
    Car c’est depuis ma tendre enfance que je voulais le visiter.
    Je vous emmène avec moi, restez bien droit dans mon sillage,
    Je vais vous montrer des merveilles pour votre réceptivité !

    Dans la Rue Créativité, vous y verrez les créateurs !
    Vous y apprendrez à trouver le but de votre destinée.
    Prenez le temps de bien sentir ce qui fait de vous un acteur
    Dans votre vie et vos amours bien sages ou bien libertinées.

    Continuons Rue de Bonté, avec ses effets positifs !
    Tous ceux qui ont déjà créé savent combien c’est bienveillant !
    Essayez donc d’imaginer un monde vu en négatif
    Où le désir créerait la mort, c’est impossible et malveillant !

    Nous arrivons Rue de l’Amour, l’amour est la première demeure
    Qui fut construite dans la cité et c’est la plus grande alentour.
    Elle est l’énergie de l’écho, un champ infini et charmeur,
    Elle apporte prospérité, épanouie au jour le jour.

    Accourez Rue de la Beauté ! Et sentez bien l’interaction
    Entre les maisons de l’Amour et les maisons de la Beauté.
    Ressentez-vous l’émanation du grand pouvoir de l’intention
    Qui vous fait voir le bon côté en toutes choses pour la santé.

    Bienvenue Rue de l’Expansion ! Ici, vous allez explorer
    Tous les courants d’accroissement et les vents d’amélioration.
    Vous y vivrez dans la croissance et vous serez revigorés.
    C’est une roue de la fortune toujours en accélération.

    Rue Abondance Illimitée ! Cette rue n’a pas de frontières !
    Elle n’a ni début ni fin, dans cette rue vous êtes né !
    Vous n’aurez pas assez de vie d’atteindre un jour le cimetière
    Qui n’appartient pas à la vie contrairement à vos années.

    Rue de la Réceptivité ! Personne n’y est rejeté !
    Elle s’adresse à tout le monde, tout le monde y est convié !
    Nous n’avons vraiment rien à faire que d’attendre et se projeter
    Dans un réceptacle grand ouvert qui reçoit tout ce que vous enviez !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Les fleurs de guérison

    Les fleurs de guérison

    Il émane une forte énergie particulière de cette gerbe.
    Une énergie de guérison qui augmente le potentiel
    De chaque fleur en explosion et transmet le secret des herbes
    Qui va effacer vos blessures par son pouvoir incrémentiel

    La capacité de guérir est issue de la Terre-Mère.
    On en retrouve les échos dans toutes les plantes et les fleurs.
    Chaque fleur se guérit soi-même avant de guérir les chimères,
    Elles retournent à la source et vous inspire comme un souffleur.

    Elles n’ont pas de prétentions, d’attrait supérieur compensé,
    Mais elles ont l’illumination de l’énergie qui éradique,
    Qui transforme les maladies en intention et en pensées
    Positives, comme il se doit, et vous verrez : c’est véridique !

    Elles transmettent en pensées une énergie de guérison
    Car la source de vie n’impose jamais justice ni punition !
    Ce n’est pas parce qu’on est malade qu’on est méchant ou polisson,
    Mais c’est juste une belle expérience pour conscientiser l’intention !

    La source de toute vie n’impose jamais de peine ou punition !
    On n’est pas malade parce qu’on est méchant ou qu’on a mal agit !
    C’est juste une belle expérience pour conscientiser l’intention.
    Si la maladie fait partie de l’univers, elle assagit.

    La maladie est un désordre et vous allez manifester
    L’énergie qui provient des fleurs, qui fait de vous le guérisseur.
    Vous en avez le potentiel et vous allez admonester
    Ce qui vous guérit dans le corps et qui guérit vos successeurs.

    Si vous exprimez l’intention d’optimiser vos aptitudes
    De guérir et être guéri, vous en avez la compétence.
    Mais il est vraiment nécessaire de se soigner en plénitude,
    Harmoniser ses vibrations avec l’écho en maintenance.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La porte de la perception

    La porte de la perception

    Une porte entre-ouverte sur un monde intérieur.
    Imposante frontière entre mon extérieur.
    Une vue intérieure au fond de ma vie,
    Une percée subtile de mes profonds avis.

    Les panneaux qui s’écartent de la perception ;
    Le premier qui est fixe, on l’appelle « l’intuition » ;
    Le deuxième mobile, on l’appelle « intention »
    Et c’est cette dernière qui fait la cognition.

    Quand je pousse « Intention », je peux communiquer !
    Selon comme j’entrouvre, ma vision s’améliore.
    Mais « Intuition » est fixe, ce n’est pas compliqué !
    Elle reste immobile et j’en suis le senior.

    Une bonne intention devient procréatrice.
    Elle réfléchit l’écho de mon cher intérieur
    Et transforme le monde selon ma vraie matrice
    Et j’en vois les effets sur le monde extérieur.

    Je n’aurais jamais peur car je suis éternel.
    Je me tiens à la porte, je suis le troubadour.
    Ma source universelle, l’écho sempiternel,
    Se fond dans l’univers et devient de l’amour.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Hameau à la dérive

    Hameau à la dérive

    C’est un petit hameau accroché à la rive.
    Juste au bord de la mer à deux pas des flots bleus.
    Accrochés à la terre avant qu’ils ne dérivent
    Sur les terrains mouvants des rivages sableux.

    À force d’apercevoir passer tous ces bateaux
    Qui du matin au soir emmènent leurs habitants,
    Les maisons envieuses veulent leur part du gâteau ;
    Elles ont décidé un plan exorbitant !

    C’est pour ce soir, minuit, sous un rayon de lune…
    Les maisons ont ôté leurs portes et leurs volets…
    Elles ont fabriqué un radeau de fortune…
    Et s’y sont installées d’un air croquignolet…

    Au matin sur les côtes et la lande esseulée,
    Personne ne comprend ce qui a pu se passer !
    Pas une seule trace n’a pu être isolée !
    Le mystère est complet, la mer est compassée.

    Sur les eaux tropicales on entend des échos !
    La nouvelle Venise vit la belle aventure !
    Les maisons sont là-bas, vous verriez la déco !
    Elles vivent au fil de l’eau et en villégiature !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La colombe et l’épée

    La colombe et l’épée

    La colombe est l’oiseau, de toutes les frontières,
    Aux ailes déployées d’une énergie de paix.
    Dans ce monde cruel, elle est l’antimatière
    Qui va l’anéantir sur le fil de l’épée.

    Si les guerres éternelles crachent toujours la haine,
    La souffrance et l’envie sans cesse ensanglantées,
    Elle n’abroge pas les lois manichéennes
    Mais ampute les cœurs qu’elle doit transplanter.

    Car le mal crée le doute et le mal crée la peur !
    Le mal n’est pas mauvais, simplement opposé !
    Opposé à l’écho doté d’un cœur frappeur
    Qui créa par amour ce monde indisposé.

    Mais le mal est vital pour que naisse l’amour.
    Le mal est cette erreur glissée dans le mantra.
    Prononcez le bien fort, que sonne le désamour
    Qui appelle l’écho à grands coups de fatras !

    Dans le volcan qui gronde apparaît la colombe.
    Elle plonge dans le cœur de l’océan de lave.
    Elle donne son cœur en entrant dans sa tombe
    Et le Phénix renaît libérant les esclaves.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La première et dernière fleur

    La première et dernière fleur

    Ma fleur la plus intense, je l’ai cueillie très tôt.
    Précocement, sans doute, mais c’était mon chemin !
    Je la conserve encore posée sur mes tréteaux,
    Elle m’épie tandis que je rime ce parchemin.

    Elle est la fleur maîtresse de toute ma vie,
    Elle fut la première, elle sera la dernière.
    J’ai pu jeter souvent bien d’autres fleurs flétries,
    Mais celle-ci, immortelle, sera ma douairière.

    À trois ans, un vieillard a loué ma jeunesse.
    Il m’a aussi livré ce franc enseignement :
    Tu vieillis peu à peu jusqu’à ton temps d’ainesse
    Et tu mourras un jour irrémédiablement.

    Cette fleur, je l’avoue, a été mon moteur.
    Je n’ai pas toutefois méprisé sa valeur.
    Au contraire elle m’a fait prendre de la hauteur
    Et n’est pas cependant une fleur de malheur.

    Fleur de mort, fleur de vie, toi, l’ultime passage,
    Je te sais magnanime et tu n’es pas cruelle !
    Tu m’as fait parcourir le voyage du sage ;
    Tu m’accompagneras vers la vie éternelle !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le bouquet de Roses Aurore

    Le bouquet de Roses Aurore

    J’ai cueilli toutes ces roses lors d’une aurore boréale,
    D’un ciel de mille couleurs aux flammes froides astrales,
    Irisées par les éclairs aux rayons bi-fluorés,
    Irradiées par un plasma aux lueurs défluorées.

    Je les ai, comme il se doit, posées dans un pot Réal !
    Aux couleurs de l’Acadie fabriqué à Montréal.
    Au beau milieu de la nuit, de joyeuses radiations
    Projettent sur mon plafond toutes sortes d’émanations.

    Ça n’a pas duré longtemps, il a vite disparu !
    Maintenant quand je m’endors, je suis à la belle étoile !
    Je ne vous ai pas raconté ? Des anges sont apparus,
    Attirés par tous les spectres graphiques enrobés de toile.

    Ça doit faire quelques mois, que je n’ai plus de maison !
    À la place, comme un igloo de lumières irisées…
    Ça dérange les voisins, ils n’ont pas tous leur raison…
    Mais ils ont peur de franchir ma muraille tamisée.

    Je n’ai plus besoin de clef, plus personne n’ose entrer.
    Ne demandez pas pourquoi, moi, je reste transparent !
    Les Roses Aurore m’ont eu, elles m’ont déconcentré,
    Pris mes plus belles couleurs ; je ne suis plus apparent.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La femme à la fenêtre

    La femme à la fenêtre

    Cette jolie passante a trompé mon ennui.
    Je me suis attardé sur son dos délicat
    Qui semblait abriter le secret de ses nuits
    Protégé d’une aura de table formica.

    Tout parait démodé, tout parait avant-garde.
    Est-ce une réfugiée ou une créatrice ?
    Secrète et silencieuse tandis que je regarde,
    Je suis observateur, elle est observatrice.

    Elle s’est installée devant cette fenêtre.
    Veut-elle s’évader ? Veut-elle fuir encore ?
    Je n’ose pas troubler ce calme qui pénètre
    La femme romantique rêvant sa manticore.

    Cent fois j’ai essayé, cent fois abandonné !
    Foin de timidité, je n’ose déranger !
    Ce parfait équilibre, dans ces quelques données,
    Demande de l’étude, je dois m’en arranger.

    Elle va se lever, elle va disparaître !
    Jamais je ne saurais l’essence de son être !
    Peut-être une amitié sincère aurait pu naître ?
    Mais je l’ai laissée libre et je garde ma lettre.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le théâtre de la mer

    Le théâtre de la mer

    Des rochers enflammés, soleillés de poussière,
    Assis devant les vagues qui se mettent à danser.
    Des rocs aurifiés en trésors de lumière,
    Sous les crêtes d’écume sous le vent balancées.

    Dans ce monde hermétique, tout est représenté :
    Les rochers pour la terre, les vagues pour la mer,
    Le soleil incendie les rocs accidentés,
    Tandis que les nuages noient ce pays amer.

    Le décor est planté, l’histoire a commencé ;
    Les choses qui arrivent, finissent par arriver.
    Cette fois-ci sans l’homme, pour contrebalancer,
    L’expérience est nature, l’audience est captivée.

    Rien n’est jamais causé mais simplement arrive.
    La représentation est très démonstrative !
    Si la moralité vous parait irréelle,
    La récompense en est toute auto-naturelle !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Demoiselle et dame oiseau

    Demoiselle et dame oiseau

    En habit de lumière, de pourpre et de corail,
    La belle sauvageonne est en train d’enseigner.
    Un nouvel aspirant, au sein de son poitrail,
    Lui parle dans son cœur qui a beaucoup saigné.

    Dialogue silencieux juste pour commencer,
    Il faut s’apprivoiser par des attouchements.
    La parade amoureuse tendrement cadencée
    Dialogue entre le cœur et l’oiseau chatoyant.

    Juste un beau gazouillis accordé à son cœur,
    L’oiseau est diapason à toute sa raison.
    Il lui ouvre la porte et entre dans le chœur
    De sa chapelle ardente et chante l’oraison.

    C’est l’oiseau messager, c’est l’oiseau de l’amour.
    C’est l’oiseau-compassion, l’oiseau de la passion.
    Il sait le chant sacré que tous les troubadours
    Chantent aux demoiselles en émancipation.

    Sans prononcer un mot, ils se sont abordés.
    Ils se sont échangés mille-et-un mystères.
    Le cœur a fait écho à l’oiseau accordé
    Et nos deux compagnons sont bien complémentaires.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Bateaux Cocorico

    Bateaux Cocorico

    Bateaux Cocorico en robe tricolore,
    Vos étranges couleurs me troublent la vision.
    Vous avez quelque chose de neutre et indolore
    Mais qui change le sens et donne l’illusion.

    Peut-être est-ce le bleu que vous avez conquis
    Qui vous offre le ciel sur un plateau d’argent ?
    Ou est-ce l’océan, comme un cadavre exquis,
    Que vous avez signé, le contrat émargeant ?

    Peut-être est-ce le blanc, aux couleurs de vos voiles,
    Comme des ailes d’anges qui vous font s’envoler,
    Prendre la voie des airs, la route des étoiles,
    L’oriflamme aux vents, claquant à la volée ?

    Peut-être est-ce le rouge, comme le sang versé
    Que vous avez gagné au fil de vos batailles ?
    Peut-être que certaines sont bien controversées,
    Mais vous l’avez semé du fond de vos entrailles.

    C’est bien là les raisons qui voilent vos couleurs
    Et transforme le monde un peu à votre image.
    Le sujet observé devient observateur,
    Mais le but n’était-il pas de faire l’arrimage ?

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Vénus ouverte

    Vénus ouverte

    Parfois pour l’ouverture, il faut s’y mettre à deux.
    L’un garde la serrure, l’autre garde la clef.
    Il faut un peu d’humour, être un peu boutadeux,
    Pour jouir de l’amour sans qu’il en soit bâclé.

    Vénus ouvre ta porte, j’ai besoin d’ouverture,
    Plonger à l’intérieur pour atteindre ton cœur !
    J’ai besoin d’y entrer, passer par l’étroiture,
    Partager avec toi un peu de ma liqueur.

    Juste devant la porte, j’appuie sur le bouton
    Et je prends tout mon temps pour les préliminaires.
    Couché sur ta pelouse où frisent les moutons,
    Broutant du bout les lèvres un sésame liminaire.

    Sitôt le mot de passe à peine prononcé,
    L’ouverture se fait inondée de plaisir.
    J’y glisse enfin ma clef juste à peine enfoncée,
    Le mécanisme subtil demande son désir.

    Puis le paradis s’ouvre, le rideau est tombé.
    Nous connaissons l’extase, c’est beau quand tu jouis.
    À l’explosion des sens, la mort est retombée,
    Mon sexe en a pleuré sur mon cœur réjoui.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Vénus contrariée

    Vénus contrariée

    Voilà, elle est fâchée et me tourne le dos.
    Elle a encore une fois trouvé mal à-propos
    Mes petits commentaires d’un aficionado
    Qui rabote les cœurs et en fait des copeaux.

    Troubadour dans les cœurs en recherche d’amour,
    En voulant le bonheur, je sème les malheurs.
    Je le savais déjà même avec de l’humour,
    Je n’ai fait que détruire nos précieuses valeurs.

    Je ne trouve pas les mots car je sens la souffrance ;
    Chaque fois que je rime ça rallume la flamme.
    Le désir quelquefois change les apparences
    Et le cœur qui dévie fait scandale à mon âme.

    Vénus, si tu m’entends, aies de la compassion !
    Tes tourments me transpercent et le cœur et l’esprit.
    J’en appelle à l’amour qui court dans la passion
    Où naquit l’amitié et mourut l’incompris.

    Nul besoin de pardon quand il n’y a pas d’offense.
    Tous nos conflits intimes n’en ont pas la substance.
    Toutefois je déplore d’abaisser tes défenses
    Et j’implore à ton cœur d’effacer la distance.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Éclats d’automne

    Éclats d’automne

    Toutes des feuilles mortes hier encore au soleil,
    Comme des amours mortes qui font leur dernier vol,
    Votre été se referme dans un demi-sommeil,
    Nul ne passe l’hiver d’une illusion frivole.

    Faut-il avoir souffert pour être aussi méchant ?
    Qui faut-il accuser du soleil ou la feuille ?
    Qui n’a jamais péché a le cœur asséchant
    Et mon âme n’est plus que regrets que j’effeuille.

    J’ai mis mon cœur flambant pareil à un soleil !
    Je pensais voir fleurir les plus belles ramures.
    Mais la vie est ainsi au pays des merveilles ;
    Ce qui nait meurt aussi, dure loi de la nature.

    Trouverai-je mes mots, trouverai-je mes vers ?
    Exprimer de l’amour devient aussi mortel !
    Donner de l’affection devient aussi pervers !
    Seul le mal que je sème demeure immortel.

    Prenez mes mots, ma mie et séchez bien vos larmes.
    Dans mon vent de folie j’ai semé la tempête.
    Toutes les feuilles meurent d’un dernier cri d’alarme ;
    J’ai joué l’apprenti de la poudre d’escampette.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La Fée Souvenirs

    La Fée Souvenirs

    Toute sa chevelure n’est rien qu’une écriture.
    J’ai écrit dans ses lignes combien de souvenirs ?
    J’ai caché dans les nœuds de sa littérature
    Toutes mes provisions pour les jours à venir.

    Au creux de son bustier, j’ai caché un dessin ;
    Un chemin vallonné comme en forme de cœur.
    C’est parce que j’ai besoin de penser à ses seins
    Pour leur goutte de lait d’une infinie douceur.

    J’ai appris à l’oiseau un message trivial :
    Dissimulé en morse dans ses picotements
    Qu’il produit de son bec sur le creux synovial
    De la main de ma fée dans un craquotement.

    Ne cherchez pas la suite, elle est dissimulée
    À l’encre sympathique du jus de citron.
    Et pour le décrypter et le manipuler,
    Placez-le sur la flamme d’un four à neutrons.

    Mais le plus beau message et le plus indiscret,
    C’est au fond de ses yeux caché dans ses iris.
    La pierre de rosette livrerait ses secrets
    Si sa bouche cousue n’était simulatrice.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Pêcheurs en fête !

    Pêcheurs en fête !

    Aujourd’hui les pêcheurs ont le cœur à la fête.
    Ils s’en vont célébrer les fruits de leurs racines.
    Chacun pense à la joie et chacun s’y apprête,
    Pas de pleurs ni chagrins, la gaieté les vaccine.

    Les enfants ont construits des grands radeaux dragons,
    Représentant la terre et toute sa lignée.
    Ce soir on les envoie flotter dans le lagon.
    On y mettra le feu quand ils seront alignés.

    Car le feu c’est le cœur des pêcheurs endurcis !
    Les dragons flamboyants en seront le symbole.
    Fils de la terre-mère ils lui diront « merci » !
    Et porteront un toast en levant leurs saints bols.

    Sous la voûte céleste, le saint père déploie
    Un grand décor bleu-nuit constellé des étoiles.
    C’est pour représenter l’écho de leurs exploits
    Et offrir les bienfaits que l’avenir dévoile.

    Regardez les visages auréolés de flamme !
    Tous les hommes et les femmes et tous leurs descendants
    Ont le cœur en délire et l’extase de l’âme
    Par ces feux de couleurs au pouvoir transcendant.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Les oiseaux de sagesse

    Les oiseaux de sagesse

    Les oiseaux nous enseignent leur solidarité
    Ils sont bien plus fidèles que nos amours brisés
    Toujours ils s’accompagnent en régularité
    Et ne font de calculs même pas algébrisés.

    Ils ne font ni promesse ni même engagement
    Ils n’ont pas le besoin d’écrire de contrat
    Ni la nécessité de quelque arrangement
    Ni profession de foi, ni l’usage de mantras.

    Pas besoin de futur quand on vit au présent
    Et leur seul patrimoine, il est dans la nature !
    Ils vivent le moment et sont omniprésents
    Toute leur vie durant n’est que villégiature.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La petite marchande marocaine

    La petite marchande marocaine

    La petite marchande, au sourire bien étrange,
    Me fixe dans les yeux d’un regard mystérieux.
    Qu’a-t-elle donc à me vendre ? Quelques belles oranges ?
    Ou a-t-elle compris qui est le plus curieux ?

    À la voir, là, assise j’imagine sa vie
    Au milieu de sa ferme perdue dans la campagne.
    Me voit-elle debout comme un preux chevalier
    Qui pourrait l’emmener au pays de cocagne ?

    Je voudrais qu’elle me vende les plus beaux souvenirs,
    Mais ce serait prétendre au bonheur acheté.
    Comment croire une vie de plaisirs à venir
    S’ils ont une valeur souillée et cachetée ?

    Les gens croient au bonheur d’un billet de loterie.
    Ils pensent que le plaisir dépend juste d’un gros lot.
    Pourtant quand je regarde cette ferblanterie,
    Je vois bien que mes mots n’agitent que les grelots.

    Ma petite marchande a cueilli tous ses fruits,
    Tous gorgés de soleil et pétris de ses mains.
    Elle cherche simplement à les vendre à autrui
    Contre deux ou trois pièces pour subsister demain.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le petit marchand marocain

    Le petit marchand marocain

    L’enfant sur les marchés a la tête bien ailleurs.
    Il se prend à rêver à une destinée !
    Mais s’échapper en songe est-ce bien éveilleur
    Pour rejoindre sa belle, sa jolie dulcinée ?

    Il aspire à aller, tel un preux chevalier,
    Affronter les dragons et toutes les chimères !
    Mais a-t-il réfléchi ? N’est ce point cavalier ?
    De fuir ainsi le monde et cette vie amère ?

    Enfant, écoute-moi ! Reprends ta vie en main !
    Dis-toi bien qu’aujourd’hui n’est que le premier pas.
    La montagne à gravir est un travail humain
    Qui demande patience à suivre son compas.

    Bien souvent tu as cru aller chercher ailleurs
    Les trésors de la terre et les bonheurs surfaits.
    Mais regarde en toi-même, ne sois pas chamailleur
    Ta vie est ton royaume, même s’il est imparfait.

    L’enfant a arrêté le flux de ses pensées.
    Il se lève bientôt prêt à tout affronter.
    Il sait que son bonheur, il peut le commencer
    En combattant ses peurs et à s’y confronter.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le bouquet dévoilé

    Le bouquet dévoilé

    Je suis le bouquet mystère, c’est moi qui porte le poids
    Des souvenirs de famille et j’en ai plein mes valises !
    Dans ma branche on est discret, tout est caché sous les toits
    On garde tout enfermé, tout est un secret d’église.

    Nous avons tous deux racines ; maternelle et paternelle.
    Ça nous fait deux belles jambes pour bien reposer sur terre.
    Parfois, l’une d’elles manque, on perd son émotionnel.
    C’est comme une amputation d’un appui complémentaire.

    Ma jambe gauche c’est mon père, ma jambe droite c’est ma mère.
    Cette dernière est coupée d’une enfance handicapée.
    Mon cœur est resté muet, l’amour n’était que chimère
    Et l’esprit a dominé mes sentiments décapés.

    Orphelin de cette branche, sans espoir de guérison,
    J’ai demandé une grâce quel qu’en put être le prix.
    J’ai fait une terrible chute, le prix de la trahison,
    Tout le côté maternel, bassin, jambe et bras compris.

    Il m’a bien fallu renaître dans une nouvelle vie.
    Arraché à un travail envahi par mon esprit.
    Mais j’ai connu l’ouverture, mon cœur à l’âme ravie,
    D’un prix à payer très fort, c’est ainsi que j’ai compris.

    Quand j’ai appelé ma mère pour renouer le contact.
    Elle en a été heureuse et a pu se dévoiler.
    Elle est morte le lendemain, après un terrible impact.
    Je pense qu’elle avait perçu qu’elle pouvait s’envoler.

    Maman, quelle étrange peine d’avoir été retrouvé
    Dans ma branche maternelle, la sève m’en brûle le cœur.
    Si j’ai de la perception, une intuition éprouvée,
    C’est grâce à ce sacrifice, grâce à ce bouquet de fleurs.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La porte du village

    La porte du village

    Une porte s’est ouverte dans cette forteresse.
    Une brèche inattendue au travers des murailles
    Qui traverse les peurs et toute la détresse
    Qui émane du cœur jusque dans les entrailles.

    En franchissant la porte, j’ai entendu l’écho
    D’une voix qui résonne dans ce joli village
    Fleuri de jardinières et de coquelicots
    Qui courent sur les restanques aux subtils empilages.

    Aussitôt que je pose mon pied à l’intérieur
    De la cité fleurie, je rentre en vibration.
    Du plus profond de moi et jusqu’à l’extérieur,
    Ça amplifie mes sens en accélération !

    Cette porte magique, mon corps émotionnel,
    Établit la frontière et agit comme un sas.
    Par elle, je communique mon cœur compassionnel
    Comme un saint talisman, un divin abraxas.

    Et j’en suis le gardien ! Si vous voulez connaître
    Le contact du conscient avec votre inconscient,
    Je vous dégagerai une rare fenêtre
    Et vous pénétrerez dans votre subconscient.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Vénus pensive

    Vénus pensive

    Un petit air mutin caché derrière ses yeux,
    Elle rumine une envie là, derrière la tête,
    En train de calculer le coup acrimonieux
    Qu’elle va m’envoyer quand ce sera ma fête !

    Car Vénus est ainsi ; elle prépare ses coups !
    Jamais vous ne la verrez répondre au tac-au-tac !
    En joueuse d’échecs, elle réfléchit beaucoup,
    Puis soudain, c’est l’idée ! Elle repart à l’attaque !

    Elle est calculatrice et est ascendant Vierge.
    Très précise et concise et quelquefois pensive,
    Le souci du détail pire qu’une concierge
    Pour vous faire des critiques plus ou moins excessives.

    Mais elle sait écouter, c’est ce qui la diffère
    De toutes les autres femmes, c’est celle que je préfère.
    Beaucoup de compassion, mais rien ne l’indiffère
    Elle a de l’intuition, souvent je m’y réfère.

    Ô Vénus, mon amie, ouvre tes jolis yeux !
    Lance-moi ton regard si miséricordieux !
    De l’esprit ou du cœur ton meilleur allié
    C’est celui de l’amour où je suis relié.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Quand l’enfant chante

    Quand l’enfant chante

    Innocence du cœur que celui de l’enfant
    Qui entonne son chant pour la fête des mères.
    Il est frêle et sa voix est celle d’un petit faon
    Qui gambade gracieux dans sa vie éphémère.

    Petite fille timide, ta voix tremblote un peu
    Mais le cœur qui l’anime brille de sentiments !
    Petite fille aujourd’hui, demain femme de feu,
    Ta jeunesse nous fait son meilleur compliment !

    Petite forteresse, juste à peine colline,
    Un beau jour tu seras magnifique montagne !
    Ton cœur rythme le flot de ton adrénaline
    Qui fera l’étendard de la fière Bretagne !

    Cette petite voix me parle à l’intérieur,
    Elle me tient la main parcourant le chemin
    Qui nous fera découvrir l’avenir postérieur
    Et qui n’est rédigé sur aucun parchemin.

    Continue à chanter, surtout ne t’arrêtes pas !
    Ton énergie afflue dans mon cœur à mesure
    Que tu fredonnes l’air de ces rimes appâts
    Et l’éclat de ta voix résonne dans l’azur !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Les Fées jumelles

    Les Fées jumelles

    Sœur de lune montante, sœur de lune descendante,
    Vous êtes sœurs de lait et pourtant opposées.
    L’une est une attaquante et même combattante,
    L’autre n’est que douceur, la finesse posée.

    Sœur guerrière est pionnière et commence son tour
    En montant peu à peu jusqu’à se dévoiler.
    Sœur amour vient derrière et dévoile ses atours,
    Elle montre ses charmes et puis va s’étioler.

    Sœur martiale se protège et se voile le sexe ;
    La bagatelle n’est pas sa tasse de thé !
    Sœur passion est ouverte, elle est plus circonflexe,
    Un peu plus impudique sans malhonnêteté !

    Mais à la pleine lune on les voit rire ensemble !
    C’est la fête là-haut avec réjouissances !
    Puis elles se séparent mais leur union ne tremble
    Jamais de se quitter après l’effervescence.

    Je les suis du regard quand l’une est en croissance.
    J’aime bien leur parler et elles me font songer.
    Puis c’est l’autre que j’assiste durant sa décroissance.
    Toutes les deux m’inspirent quand je suis allongé.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Les galets de l’histoire

    Les galets de l’histoire

    Ô Galets assemblés, contenant la mémoire
    De la terre et de l’eau et de leur mariage,
    Vous êtes leurs enfants, notés dans les grimoires,
    Avec les sables blonds et les beaux coquillages.

    Parcelles de la terre, modelées par la mer,
    Molécules d’atomes, fragments de l’univers,
    Tous nés dans les étoiles, dans les galaxies-mères,
    Vous avez traversé le vide de l’hiver.

    Lorsque je vous ramasse sur les plages fécondes,
    J’entends l’écho de l’onde et le cœur des étoiles.
    Vous m’avez raconté l’origine du monde ;
    J’en témoigne à mon tour, honorés sur la toile.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Fantasia

    Fantasia

    Fantasia, tu m’apportes un moteur dans le cœur !
    Je sens mon corps tracté de tes puissants chevaux.
    Mon corps est ma voiture mais j’ai besoin d’ardeur
    Et surtout d’un moteur qui m’entraine à nouveau.

    Quatre superbes étalons, ou alors quatre juments,
    J’ai besoin de leur force, j’ai besoin de leur sang !
    Ils m’ouvrent le chemin et sont mon instrument
    Que j’accorde à mon âme au degré cent pourcent.

    Mon corps est ma voiture, mon cœur, c’est mes pur-sang,
    Mon esprit le cocher, l’âme, mon passager.
    Ma vie en fantasia dans un destin perçant
    Me conduira bientôt au divin messager.

    Pour cela, ma voiture doit être révisée !
    Et mes quatre beaux chevaux nourris et étrillés !
    Il faut que mon cocher soit très bien avisé
    Et que mon âme enfin, soit la plus aiguillée !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Angelica

    Angelica

    Un rameau d’olivier pour ce beau souvenir
    D’un rayon qui accorde les âmes supérieures.
    Il rappelle l’unité, la lumière à venir
    Et insuffle énergie dans mon être intérieur.

    Elle est ange de paix, intérieure, extérieure.
    Elle nous aide à grandir et en toute quiétude.
    Elle accorde nos corps au diapason du cœur.
    Elle dissout la discorde, efface l’inquiétude.

    J’ai appris auprès d’elle à faire détachement,
    Dans mon corps et mon cœur et lâcher mon esprit.
    Sentir vibrer l’amour tous les jours, tout le temps
    Et vivre en harmonie dans les mots, les écrits.

    Ton sceau unit le ciel à la terre nourricière,
    Relie l’homme à la femme et l’humain à son âme,
    D’une énergie solide qui m’est bénéficiaire
    Et m’a fait retrouver mes racines et ma flamme.

    Angelica, c’est toi qui donne l’équilibre
    Depuis mon masculin au féminin sacré.
    J’en ai la guérison et j’en ai l’âme libre
    Pour permettre à l’amour d’y vivre consacré.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Les barques amoureuses

    Les barques amoureuses

    Je vais vous raconter les amours libertines
    Entre ces deux barquettes qui s’aimaient d’amour tendre.
    Une jolie chaloupe qui venait d’Argentine
    Et un fier caboteur originaire des Flandres.

    Elle était catholique et de bonne famille,
    Il était protestant et de haute lignée.
    Mais pour faire l’amour, laissez faire les filles,
    Elles ont le doigté et le corps aligné.

    Avez-vous déjà vu des barques missionnaires ?
    Moi non plus, je l’avoue, je n’en ai jamais vues !
    Les meilleures positions pour nos deux partenaires
    Ne sont pas terre-à-terre mais assez imprévues !

    Quand la belle a sa poupe en ligne de flottaison,
    Le monsieur l’éperonne et joue de son safran.
    Quand elles sont côte-à-côte, c’est en combinaison,
    Qu’elles se donnent du plaisir, proue à poupe s’offrant.

    Parfois la fière barque se dresse derechef
    Et grimpe sur le mât du canot allongé.
    Mais à dos de falaise, c’est au rôle du chef
    De provoquer l’extase de façon prolongée.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La prière

    La prière

    Lorsque je me concentre au plus profond de moi,
    Le réseau de mes âmes résonne dans un halo.
    J’en sens la vibration qui provoque l’émoi
    Et me fait ressentir le retour de l’écho.

    Ô vibration si douce qui réchauffe mon cœur,
    Je te sens dans mes os, je te sens dans mon sang !
    Je retrouve l’ardeur qui me rendra vainqueur
    Dans les rudes combats et les plus offensants.

    Je ne suis pas tout seul ; toutes mes entités
    Parlent de mille voix et guident mes pensées.
    Quand je veux recouvrer ma vraie identité,
    Je me mets en prière et suis récompensé.

    Prier est le billet qui permet le voyage
    Dans cette vibration qui me nourrit le corps.
    Je n’ai guère besoin d’un nouvel aiguillage ;
    Juste entendre l’écho qui me donne l’accord.

    Cette concentration nettoie et fait le vide
    Dans mes pensées touffues qui sont toutes apaisées.
    Et la méditation rend mon cœur impavide ;
    Je rencontre mon âme et lui fais un baiser.

    Tableau de Fabienne Barbier