
J’y étais cette nuit, dans mon petit village,
Tout coloré de rêves et de songes aussi.
La frontière de verre qui scelle l’emballage
Volera en éclats avec mon couteau-scie !
Mais la belle peinture ne sera plus pareille.
J’y aurai ma demeure et j’y aurai ma belle.
Faut-il donc que je tremble quand je tendrai l’oreille,
Si les langues s’emmêlent dans ma Tour de Babel ?
Quand je dirai « je t’aime », ma langue dans sa bouche,
Entendra-t-elle mon cœur ou juste son interprète ?
Et pour faire l’amour, sera-t-elle farouche,
S’il faut recommencer quand les lapsus s’y prêtent ?
J’irai par les chemins en lui tenant la main,
Je parcourrai les champs en jouant avec elle.
Je m’enracinerai après mûr examen
Et toutes mes blessures n’auront plus de séquelles.
Accrochez mon tableau près de la cheminée,
Vous m’entendrez le soir jouer de la guitare.
Et si vous regardez les rues illuminées
Vous m’y verrez chanter avec tous les nuitards.
Tableau de Fabienne Barbier