
Auprès des eaux endormies où j’allais en rêvassant,
Était-ce un jour, une nuit ? Mes souvenirs s’évaporent !
Toutes mes mémoires hormis, sont fragments embarrassants
Lorsqu’ils trompent mon ennui en quête d’un égrégore.
Je ne l’ai pas entendue, je ne l’ai pas aperçue.
Je la prenais pour un songe échappé de mes fantasmes.
Mais elle m’a attendu, elle m’avait si bien perçu,
Immergé dans les mensonges de tous mes faux ectoplasmes.
Elle m’a dit : « Réveille-toi ! » Elle m’a dit : « Ouvre les yeux !
Car la porte du présent est, de toutes, la plus étroite ! »
Je restai un peu pantois devant l’écho impérieux
Résonnant omniprésent à mon âme maladroite.
Comment pourrais-je décrire ce que mon cœur ressentit
À la beauté fabuleuse de cet ange féminin ?
J’ai presque honte à écrire ce que mon cœur pressentit
Car son âme était violeuse et moi, simple masculin.
Elle m’a dit : « Tu ne peux pas, par tes sens humains comprendre !
Le chemin derrière la porte n’est pas un chemin humain. »
Elle m’a dit : « Tu ne veux pas, par tes barrières entendre !
Mais souffre que je t’apporte quelques pouvoirs surhumains ! »
J’ai reçu un cœur nouveau pour entendre son silence,
J’ai acquis un nouveau corps pour comprendre sa substance.
J’eus l’accès au renouveau comme un prix de l’excellence
Dont je conterai l’accord lors de mes prochaines stances.
Tableau de Fabienne Barbier