Catégorie : Autres œuvres

  • La fermeture du jour

    La fermeture du jour

    Je suis très amoureux de la plus belle étoile
    Qui, pour moi, tous les soirs joue la danse du voile
    Les milliers de couleurs de ses splendides toiles
    M’entrouvrent le chemin que l’astre me dévoile.

    Du matin jusqu’au soir, debout sur ma planète,
    Tandis qu’elle recouvre sa robe de comète,
    Je regarde sa course, lorgnant sur ma lunette ;
    Mon ombre synchronise la céleste allumette.

    Je sais que cette nuit nous seront séparés
    Et que de confiance, je devrai me parer.
    C’est pour me renforcer et pour me préparer
    À vivre notre amour dont je dois m’emparer.

    À force de tourner tout autour de la Terre
    Et moi de l’escorter comme son mousquetaire,
    Nous nous sommes épousés là-bas en Angleterre !
    My Darling Star and me are interplanétaires !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Balance qui songe

    Balance qui songe

    Une femme fragile, une femme admirable
    Qui maintient indocile un caractère aimable
    Toujours en équilibre, tant soit peu variable,
    Mais fait tout son possible pour rester équitable.

    Son esprit d’ouverture est très communicable.
    Elle juge à l’allure, elle est très conciliable.
    D’une grande droiture, son don justiciable
    Renforce sa structure vraiment coordonnable.

    Elle sait rédiger les constats à l’amiable.
    Elle sait négocier ce qui est défendable.
    Elle sait pardonner ce qui est justifiable.
    Elle sait coordonner avec tact ses semblables.

    Elle aime s’engager pour des causes charitables.
    L’énergie déployée est comptabilisable !
    Elle sait synthétiser un savoir insondable.
    Elle cherche à s’insérer dans la branche sociable.

    Elle a la tentation de chercher l’ineffable.
    C’est l’illumination qui est invariable
    Et la délectation, son état le plus stable,
    Qu’elle n’atteint jamais, mais rien n’est infaisable !

    Garantie affective d’un mari serviable.
    Fidèle et possessive, goût indissociable.
    Maternelle instinctive et mère conciliable.
    Mais il faut qu’elle suive un destin inchangeable.

    Mais son don de justice est vraiment formidable !
    Elle est pour l’armistice et pardon aux coupables !
    Quelquefois son fléau lui est désagréable,
    Mais c’est parce qu’il lui faut montrer l’irréprochable.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La crique aux pêcheurs de couleurs

    La crique aux pêcheurs de couleurs

    Dans le calme des mas, les pêcheurs de pigments
    Couchés dans leurs hamacs, somnolent doucement.
    C’est dimanche ici-bas, on oublie les gréements
    Bercés par le ressac, on rêve calmement.

    Ils ont fait les marées, pendant tous leurs voyages,
    Matinée et soirées, chassé les paysages
    Capturé au filet, très nombreux gribouillages
    Coulant sur le plancher plein de vernissages

    Le vent pousse leurs voiles vers leur destination.
    Le souffle tend leurs toiles en coordination.
    Les courants leurs dévoilent mille fascinations.
    Des pléiades d’étoiles font l’illumination.

    Quand ils rentrent au port, les paniers sont remplis.
    Ils ont pour passeport l’étrange panoplie.
    Ils viennent au rapport le devoir accompli,
    Ils ont dans leur transport les plus beaux coloris !

    Aux balcons des maisons, suspendues aux toitures,
    Les aquarelles font de jolies miniatures.
    Les pastels vermillon font des caricatures.
    Gouaches et coloration, chatoient sur les peintures.

    Les lavis délavés, sèchent sur les volets.
    Les huiles achevées, posées sur les pavés,
    Place du vieux marché, exposent des portraits
    Joliment colorés, criants de vérité.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le buffet de fête

    Le buffet de fête

    C’est une petite fête, un buffet, une buvette.
    Afin qu’elle soit parfaite, écoutez bien ma recette :

    Je vais inviter Sophie, elle avec tous ses amis,
    Mais surtout pas Nathalie qui déteste Virginie.

    Je vais éviter Ginette qui se met tant en vedette,
    Ainsi que la mère Yvette qui fait du tort à Paulette.

    Si on invite Émilie, on invite Anne-Marie ;
    Sauf alors que Stéphanie viendra sans Rose-Marie.

    Si, au centre, on met Claudine, et à gauche on met Martine,
    À droite on aura Corinne, les trois mines sous-marines !

    Mais si jamais vient Marlène, il va y avoir la haine.
    Premièrement avec Solenne, deuxièmement avec Karen.

    J’avais pensé que Christiane s’accorderait avec Diane
    Et Morgane avec Viviane mais pas avec sa sœur Liane.

    Si jamais Emmanuelle ne se montrait pas cruelle
    Et Muriel pas trop sexuelle, j’aurais invité Joëlle.

    Mais J’ai peur que Véronique soit toujours trop tyrannique
    Envers sa sœur Dominique et la tante Frédérique.

    Je suis sûr que si Laurence est heureuse si l’on danse,
    Malheureusement Hermance sera froide envers Florence.

    J’aimerais tante Cécile qui n’est pas très difficile,
    Mais Lucile est trop subtile et Sibylle, trop facile !

    J’emmènerais bien Geneviève boire un verre un soir à Kiev
    Mais Fabienne ferait la gueule de boire en Suisse toute seule.

    Tout ça, c’est très compliqué ! Il faudrait simplifier !
    Et pour ne pas me tromper, je vais tout recommencer …

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Miss Gémominette

    Miss Gémominette

    Sous ce regard de glace vraiment rien ne dépasse.
    Il est ta carapace, l’enclos de ton palace.
    Mais si j’use d’audace pour percer ta grimace
    Et braver ta menace, je serai perspicace.

    Ton œil gauche mesure quelle est ma vraie nature.
    Ton œil droit est moins dur d’une demi-mesure.
    Tes deux iris assurent, un peu comme une piqûre,
    L’imminente morsure si on s’y aventure !

    Cette bouche a envie de goûter à la vie !
    Désir inassouvi, méfiance asservie.
    Mais si le vis-à-vis se montre trop suivi,
    Elle mordra sans devis pour sa propre survie !

    Tu es communicative et même volubile.
    Le mental est fébrile et aussi versatile.
    Ton aspect juvénile lance des projectiles
    Mais si je suis habile, tu te montres docile.

    Mais j’ai vu la lueur qui anime ton cœur.
    J’en connais la valeur malgré ton air moqueur.
    J’arbore la couleur qui convient au vainqueur ;
    Tu en bois la liqueur d’un plaisir jouisseur.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La brune à l’étoile

    La brune à l’étoile

    J’étais assis sur la terrasse
    Avec ce blues qui me tracasse,
    Solitaire dans mon impasse,
    Escorté des pies qui jacassent.

    Derrière les fenêtres en face
    J’ai entraperçu avec grâce
    La brune à l’étoile fugace
    Qui arborait cet abraxas.

    Je ne sais pourquoi quelle audace
    M’a fait fixer cette rosace
    Qui m’a fait ressentir la trace
    D’un sentiment qui me dépasse.

    Je n’ai pas le cœur perspicace
    Pour percer cette carapace
    Mais cet apparat m’embarrasse
    Et envahit tout mon espace.

    Je sens en moi ce feu vorace
    Et pour que je m’en débarrasse
    Je vais franchir cette crevasse
    Et tenter de rompre la glace.

    Elle n’était pas très loquace
    Mais m’a retrouvé sur la place,
    Et en manière de préface,
    Subrepticement, elle m’embrasse…

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le bain des oiseaux

    Le bain des oiseaux

    Vivre comme un oiseau être la créature
    Qui peut planer sur l’air grâce à son envergure,
    Qui peut fouler la terre, droit sur ses palmatures,
    Qui peut flotter sur l’eau par ses plumes en structure !

    Voler comme un oiseau tout en haut des toitures !
    Pouvoir se percher sur les plus hautes ramures !
    Plonger dans les flots bleus pécher sa nourriture,
    La déguster en paix juché sur les mâtures !

    Monter comme l’oiseau sans craindre la brûlure,
    Sans connaître jamais cette mésaventure
    De voir ses ailes fondre sous la température
    Et chuter dans la mer comme une sépulture !

    Folâtrer librement, vivre en villégiature !
    Prendre un bain à minuit après la fermeture !
    Glisser avec les vagues avec désinvolture !
    Vivre en mer comme au ciel une belle aventure !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La mare aux canards neufs

    La mare aux canards neufs

    C’est la preuve par neuf, l’aveu qui sort de l’œuf,
    Par ce printemps tout neuf, le canard et sa meuf
    Partent faire la teuf près de la mare-au-bœuf.
    Ce dixtuor est un bluff : quatre, cinq, six, sept, huit, neuf !

    Dans la mare aux canards, faut être combinard !
    Car il est goguenard et même un peu fouinard,
    Cet habile renard qui joue au traquenard !
    Il va mettre, peinard, beurre dans les épinards…

    Les canards étaient deux, puis ils ont fait huit œufs.
    Le renard désireux de faire un coup fameux,
    A gobé l’un d’entre eux d’un repas fastueux.
    Depuis, c’est ennuyeux, ils restent neuf, parbleu !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Tremplin pour l’au-delà

    Tremplin pour l'au-delà

    Lorsque ces paysages éblouissent son cœur,
    C’est derrière l’horizon qu’il devine le chœur.
    Il plonge dans le bleu, de ces eaux, taquineur
    Et il goûte à la source l’ineffable liqueur.

    C’est une petite fée un peu effarouchée
    Qui se cache sans cesse dans les fourrés, couchée,
    Et rêve au voyageur qui saura déchiffrer
    Ses messages secrets qui pourront le toucher.

    Le poète inspiré pèche à grand coups de rimes.
    La fée dissimulée sait qu’il cache sa déprime.
    Elle crée des jardins dans des couleurs sublimes.
    Lui, il manie ses vers comme un fleuret d’escrime.

    Elle se déshabille tout au long de la route,
    Elle a pris ses parures pour guider sa déroute.
    Il la retrouve nue sur le bord de la croute.
    Alors il prend son cœur découvert et le goûte.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Perspectives sanguines

    Perspectives sanguines

    Où est parti ton cœur, mon amie dynamique ?
    Voudrait-il rattraper tes jambes académiques ?
    Le feu de ton esprit est d’essence alchimique !
    Tes réactions rapides ! L’âme électrochimique !

    Constamment survoltée, une pile électrique
    Agite ton corps physique qui devient centaurique !
    Tes cuisses se nourrissent de bornes kilométriques
    Et ton pain quotidien ? « Partir pour l’Amérique » !

    Vivante et bien gentille derrière tes mimiques
    Je sais que tu m’écoutes sans une polémique
    Moi et tous les docteurs, ça en est pléonasmique.
    Et tu restes optimiste, c’est ton chemin karmique.

    Ta gaîté naturelle dont tu es boulimique,
    Te fais fuir pessimistes et autres anémiques.
    Et c’est vers le levant, patrie chromosomique,
    Que tu vis ton orgasme, frissons épidermiques !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Les bateaux du village

    Les bateaux du village

    De toutes ces maisons qui dansent dans la crique
    Et toutes ces maisons de pierres et de briques,
    Mon cœur est réparti entre force hydraulique
    Et l’ossature stable des terres d’Armorique.

    Pourtant j’aspirerais une vie féérique,
    Fréquentée d’aventures aux destins chimériques.
    Vivre nu mais drapé des voiles rhomboédriques,
    Atteindre la sagesse des voies pythagoriques.

    Mais j’ai le pied ancré, l’esprit catégorique,
    La branche de mon père et tout son historique
    Et je ne me vois pas partir pour l’Amérique
    Juste pour une envie, un désir excentrique.

    Ô bateaux du voyage, Ô récits homériques !
    C’est pour vous que je rêve des joies géographiques !
    Mon cœur en subit la pression atmosphérique,
    Le corps, l’esprit aux vents, L’âme barométrique.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La barque attachée

    La barque attachée

    Quand je m’envole à l’horizon, moi, le bravache,
    Je sens en même temps cette ancre qui m’attache.
    Mon esprit vole sous le vent où est sa tâche
    Et mon corps est fixé sur le plancher des vaches.

    Ce n’est qu’un voyage immobile en canot ivre,
    Une croisière imaginaire en bateau-livre.
    Ça fait des années que je veux qu’on m’en délivre
    Mais on m’accuse de manquer de savoir-vivre !

    Pourtant le temps des chaînes est déjà dépassé.
    Le temps où j’étais lié appartient au passé.
    Car j’ai reçu de la vie un laissez-passer,
    Je n’écoute plus rien je vais contrepasser.

    Si tu veux bien, je t’offrirai à préfacer
    Mon histoire avant que la mer l’ait effacée.
    Je pense à toi, je l’ai pour toi dédicacée.
    J’ai demandé à Dieu de me la postfacer !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Les bannières écarlates

    Les bannières écarlates

    Toutes ces robes rouges agitées sous le vent
    Ces jupons écarlates exposés au levant
    Les jambes en sémaphores comme moulins-à-vent
    M’ont attiré sans doute et je vais droit devant !

    Ô bannières écarlates, partout où je regarde,
    Ces coquelicographes touchent mon péricarde !
    Si je n’y prends pas garde, Je pourrais par mégarde,
    Attiré d’un regard, tomber de la rambarde !

    J’imagine des filles, qui jouent dans les jonquilles,
    Volant toutes en famille, formant une escadrille,
    Accrochées aux brindilles comme à des banderilles,
    Dodelinant leurs quilles perdant leurs espadrilles.

    Coquelicot sauvage, planté sur le rivage,
    Ton charme fait des ravages, me met en esclavage !
    Pour cesser l’élevage de ces marivaudages,
    J’mets mon feu au lavage, mon cœur à l’essorage !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • L’Ange au Luth à Lure

    L'Ange au Luth à Lure

    Et l’Ange Tire-Lire
    Se rencontrent à l’heure
    Avec l’Ange Lord Laure,
    Ils en deviennent hilares
    Et Tralala-la-lère !

    Ils ont tous fière allure ;
    L’un brandissant sa lyre,
    L’agitant comme un leurre,
    Version multicolore,
    Et l’autre son galure
    Pour faire le folklore !
    Le troisième en colère
    Dans l’œil de sa brûlure
    Et sur son engelure,
    Ajoute du Collyre
    Après c’est indolore !
    Et Tralala-la-lère !

    Les anges tricolores
    Firent dans la dentelure !
    Leurs chansons leur valurent
    Un tour en Bangalore
    Qu’en train ils dévalèrent.
    On vit alors éclore,
    Ces anges qui nous plurent :
    Luth-Lure, Tire-Lire, Lord Laure
    « Anges versicolores »
    Et Tralala-la-lère !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • L’assemblée des barques

    L’assemblée des barques

    Toutes les barques se sont rassemblées ce matin
    De la chaloupe à la gondole, tout le gratin,
    Ont débarqué dans la baie du mont Palatin
    Ces « fluctuat nec mergitur » tuent mon latin !

    De quoi ça parle, des barques en train de débarquer ?
    De l’entretien, des prix courant sur les parquets ?
    Des fausses jonques et des felouques contremarquées ?
    De celle dont le mât sera le plus remarqué ?

    Fi des commères embarcadères et compagnie !
    Foin des compères portuaires d’Albanie !
    Ça parle russe via la mer noire d’Arménie
    Et même balte des fjords de la Scandinavie !

    Ce soir les cotres et les canots sont repartis.
    Tous les youyous et les pirogues sont de sortie
    Avec les barges et les chaloupes assorties ;
    L’armada fête ses vedettes converties !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • L’ange enflammée

    L’ange enflammée

    Apparue comme un rêve qui m’a ensorcelé,
    Couronnée de lumière partout étincelée,
    L’Aurore Boréale t’avait auréolée,
    Nimbant ta chevelure de flammes à la volée.

    Le bruissement léger de tes ailes épaulées
    Enchantait mes oreilles toutes déboussolées.
    À ta voix sans pareille au timbre un peu voilé,
    S’accordait ton sourire tentant de rigoler.

    Une robe légère d’un blanc immaculé
    Soulignait ta poitrine à peine aréolée.
    Ton corps par transparence m’avait affriolé,
    Tu m’as pris par la main pour me farandoler.

    Ô bel ange, que j’aime avoir dégringolé
    De la plus haute branche avant de m’envoler.
    Je t’écris cette lettre d’amour épistolé
    En pensant à nos noces pour nous deux convoler !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La coupe au rasoir

    La coupe au rasoir

    Sa vie est partagée, elle a plusieurs patries.
    La montagne ou la mer ? Elle cherche sa matrie.
    Mais elle n’a pas besoin d’aller en psychiatrie
    Pour manier le rasoir avec idolâtrie.

    Elle opère sur vous la coupe énergétique,
    Initiée, diplômée de Rémi-Portraitique,
    Médecine chinoise et sagesse esthétique,
    Avec un soupçon de mécanique quantique.

    Elle conjugue « bien-être » à la touche artistique.
    Les mémoires du corps redeviennent authentiques.
    Le cheveu stimulé, c’est caractéristique,
    Reproduit dans le corps l’effet initiatique.

    Elle joue du rasoir comme un bâton magique !
    Une adresse à la fois pure et acrobatique !
    Elle est connue partout jusqu’à l’Adriatique !
    Elle a sa renommée, elle est thérapeutique !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le voyage solitaire

    Le voyage solitaire

    Je suis au gouvernail de mon bateau fragile.
    Ma barre est de métal mais mes pieds sont d’argile.
    Je navigue au hasard sur les pas de Virgile.
    Je ne suis pas marin, je suis né à Saint-Gilles.

    Je ne suis sûr de rien ni de ma destinée.
    Peu m’importe au final que ma vie soit ruinée
    Si je n’ai pas trouvé ma douce vahiné
    Avec qui je vivrai l’amour concubiné.

    Mais je n’ai pas encore rencontré l’autre rive.
    Le brouillard m’environne, je suis à la dérive.
    Si je m’égare trop, il se peut que j’arrive
    En direction des côtes de Tananarive.

    Mais Dieu est ma boussole et mon cœur est tranquille
    Aussitôt que j’aurai dépassé la presqu’île.
    N’en déplaise à ceux qui m’ont traité d’infantile ;
    Ce sont eux qui seront mon vrai talon d’Achille !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La frontière dimensionnelle

    La frontière dimensionnelle

    Je me tiens sur le seuil, juste sur la frontière,
    Les pieds enracinés sur la terre côtière,
    Le regard absorbé par la mer tout entière
    Et la tête épousant cette voûte altière.

    Je suis la porte étroite, la percée frontalière.
    Mon corps offre à ce monde une chair hôtelière,
    Le sang coule en mon cœur de façon régulière,
    J’en ai caché le feu à la belle geôlière.

    Je me tiens sur la plage brandissant la bannière.
    Je suis un conquérant, d’une trempe pionnière.
    Je suis la porte étroite, je suis une charnière
    Entre ces quatre mondes et mon âme prisonnière.

    Oserai-je, enfin, soulever la barrière ?
    Serai-je audacieux pour embraser la poudrière ?
    Partirai en avant sans retour en arrière ?
    J’en fais mon idéal, j’en fonde ma prière !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Ondes & nues

    Ondes & nues

    Le ciel ne parle pas, il ne parle à personne.
    Il s’habille de gris aux couleurs de l’automne.
    Je ne connais pas l’ange qui ainsi le maçonne,
    Mais il a tout enduit sur la côte bretonne.

    Les cris des cormorans, rabotant les consonnes,
    Pleurent comme l’archet des violons de l’automne.
    Ces sanglots larmoyants blessent mon cœur et sonnent
    Comme un glas inquiétant, sinistre et monotone.

    Pour qui sonner encore, Ô reine Carcassonne ?
    J’en ai la chair de poule et ma tête hérissonne !
    Que cette nuit la grande et la petite oursonne
    Viennent un peu égayer mon âme mollassonne !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • En attendant la vague

    En attendant la vague

    J’ai souvent traversé ces passages à quai,
    Attendant la marée et restant aux aguets.
    Le temps s’immobilise et pousse son loquet.
    Je tente une ouverture et je cherche le gué.

    J’entends passer au large des bateaux les sirènes
    Qui suivent sous le vent la route américaine.
    Ils vivent à l’horizon détachés de ma peine
    Dans une dimension réduite à leur carène.

    Je sais bien que la vague arrivera bien vite.
    Je n’en ai pas le doute et la peur, je l’évite.
    Mais l’inactivité me provoque l’invite
    D’une larme attardée, une conjonctivite.

    Mais je ne tombe pas dans l’illusion du temps.
    Je sais bien que mon bonheur est dans le présent.
    Le futur n’est rien d’autre qu’un égarement.
    Mon bien-être est ici, il est omniprésent.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Rêves & Reflets

    Rêves & Reflets

    La mer a des reflets curieux et scintillants.
    J’allais ce matin-là, d’un esprit pétillant,
    Chercher l’inspiration, trouver du croustillant,
    Espérant découvrir un signe émoustillant.

    Au détour d’un rocher, j’ai été étonné ;
    Toute une pluie d’étoiles avait tourbillonné
    Comme si plusieurs cloches avaient carillonné
    De timbres de lumières hallucinationnés.

    Ces étoiles ont formé un petit escalier
    M’invitant à monter pour être le premier.
    Écoutant mon courage et mon cœur de pionnier,
    Lancelot de la mer, me voici chevalier !

    Porté par la lumière, au-dessus des roseaux,
    Je rejoins les mouettes et les autres oiseaux.
    Je chevauche Pégase l’écume aux nasaux.
    Chantez mesdemoiselles et autres damoiseaux !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Rêverie sur le rivage

    Rêverie sur le rivage

    Juste au bord de la mer, quand j’atteignis la grève,
    Mon imagination m’a noyé dans les rêves.
    Avant que je ne sombre dans la seconde brève,
    J’ai vu tout s’effondrer, sans répit et sans trêve.

    Les sables ont tremblé et se sont recourbés ;
    J’ai eu juste le temps de ne pas m’embourber.
    J’étais impressionné, tellement perturbé
    Que j’en ai eu l’esprit quasiment masturbé.

    Soudain venant des nues, les cumulonimbus
    Se sont tous regroupés vers les cunnilingus.
    Un phare obéissant vite à ce stimulus
    S’est dressé devant moi, debout comme un phallus !

    Le paysage enfin s’est ouvert à mes yeux ;
    J’ai compris qu’on m’offrait le fier vaisseau de Dieu.
    Je pars à l’aventure au destin ambitieux,
    J’en suis le capitaine, je vous fais mes adieux !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le cadre aux quatre éléments

    Le cadre aux quatre éléments

    J’ai trouvé au marché ce vieux cadre oublié.
    Je l’ai dépoussiéré ; il venait d’un grenier.
    Je l’ai bien nettoyé sans bourse délier.
    Il me fait voyager car je suis casanier.

    Aussitôt installé, le soir mon plafonnier
    Devint illuminé éclairant le quartier…
    Les murs ont envolé, d’abord mon canotier,
    Puis ils ont dispersé mes dossiers, mes papiers…

    Ce matin mon parquet sentait le vieux thonier,
    La pièce est inondée, j’ai de l’eau plein les pieds…
    Dans la rue les pavés sont sous un sablier,
    J’ai même vu passer plein de caravaniers…

    Je crois que j’ai fêlé la tête au cafetier !
    De ce cadre trouvé je suis embastillé !
    Au secours, écoutez le cri du prisonnier !
    Prévenez les pompiers et les carabiniers !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Et le pot refleurira

    Et le pot refleurira

    Il refleurit encore et encore aujourd’hui.
    Hier pot-aux-roses il fut, avant qu’il fasse nuit,
    Ce matin, pot-au-bleu, au soleil, il reluit ;
    Une fois de plus le miracle s’est produit.

    Une source de vie : Le trou vert reverdi !
    Comme l’opéra-dit : Le trouvère de Verdi !
    Un spectacle éblouit : le couvert resplendit !
    Un prodige inouï : le couvercle est rempli !

    À cette dimension, l’univers s’accomplit
    Par circonvolutions, merci Fibonacci !
    L’espace-temps doublé par une autre magie :
    Les sept dimensions, ici, toutes réunies !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Les messagers de Neptune

    Les messagers de Neptune

    Ils s’échouent sur la berge, explosent sur la plage.
    Les bouteilles englouties délivrent leurs messages.
    Ils traversent les mers résistant aux roulages,
    À dure école ils ont fait leur apprentissage.

    Regardez leurs assauts après leurs longs voyages :
    Ils affrontent bateaux, et mille appareillages !
    Regardez l’abordage hardi de leur sillage :
    Ils déferlent intrépides et écument de rage !

    Je vous admire, fiers messagers de Neptune !
    Vous qui communiquez partout mes infortunes !
    Votre courage et votre force sont opportunes !
    Vous qui transmettez par le monde ma vraie fortune !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La femme-glaise

    La femme-glaise

    Elle tourne et retourne tout autour de son pot,
    Elle forme et façonne sans prononcer un mot,
    Son ouvrage l’absorbe et marque le tempo
    De ses jours et ses heures passées à l’entrepôt.

    Elle manie la terre en fait naître des cruches
    De la taille d’un œuf et même un œuf d’autruche.
    Absorbée, occupée comme l’abeille à sa ruche,
    Elle aime son métier et c’est sa coqueluche.

    Elle y met tout son cœur, elle crée le bonheur !
    Si vous lui demandez elle saura sans erreur
    Vous modeler un broc d’un style avant-coureur
    Comme vous n’en découvrirez nulle part ailleurs !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le vieux raccommodeur

    Le vieux raccommodeur

    Il est seul à son ouvrage, il y met tout son courage !
    Installé sous les ombrages, juste à côté du rivage,
    Il fait le raccommodage, répare les déchirages
    Devant un aréopage de barques mises à l’ancrage.

    Il contracte le cintrage, apprécie l’équilibrage,
    Vérifie tous les métrages, allège les rembourrages.
    Il a connu des naufrages, de violents coups de cirage,
    Des tempêtes et des outrages, parfois brut de décoffrage !

    J’en perçois le déchiffrage des rides sur son visage.
    J’en dessine un crayonnage après je passe à l’encrage.
    Pour terminer le centrage de mon petit court-métrage,
    J’en peaufine le cadrage pour respecter l’arbitrage.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La cité à fleur de l’eau

    La cité à fleur de l’eau

    Je n’ai pas trop les pieds sur terre, je suis marin.
    Je n’ai pas trop les pieds dans l’eau, je suis à terre.
    De la fenêtre de l’hôtel héliomarin
    Je vois passer des petits cotres d’Angleterre.

    Je me suis enivré d’odeur de romarin.
    Le sol ondule et les maisons sont de travers.
    Je vais me faire houspiller par les mandarins
    Mais je vais fuir par le balcon du presbytère.

    J’ai rencontré une vendeuse de tamarin ;
    Sur son bateau elle m’a proposé un verre,
    Puis elle m’a servi un plat de navarin.
    Oubliez-moi, je n’ai plus l’esprit terre-à-terre !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La femme à soixante ans

    La femme à soixante ans

    La femme à soixante ans est toujours attirante.
    Elle a, au fil des ans, acquit l’âme vaillante.
    Elle va souriant dans sa vie rayonnante.
    Elle vit patiemment dans la voie souriante.

    Elle a, évidemment, une humeur chancelante.
    Elle a mille tourments mais jamais défaillante.
    Tous ses millions d’enfants dont elle est bienveillante
    Lui rappellent tout le temps sa nature accueillante.

    J’ai pour elle vraiment une pensée charmante.
    Elle est belle et pourtant restera flamboyante !
    Dans mon cœur cet enfant demeurera brillante
    Car elle est maintenant à jamais pétillante !

    La femme à soixante ans est toujours attrayante.
    Son cœur a soixante ans, son âme est clairvoyante.
    Elle offre à ses amants une peau croustillante.
    Ses soixante printemps la rendent émoustillante !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • L’ange de l’onde

    L’ange de l’onde

    Vers la gauche il regarde et se tient sur ses gardes,
    Vers la droite il s’attarde hésitant par mégarde.
    Le cœur de l’ange hasarde, cet ange, l’âme hagarde,
    Oscille entre avant-garde et entre sauvegarde.

    C’est le prince de l’onde à l’humeur furibonde.
    D’une allure faconde pour commencer sa ronde
    Et d’une âme féconde à la même seconde.
    Son esprit vagabonde, sa nature est profonde.

    Ange de l’eau, tu mens ! Tu vis l’atermoiement !
    Ange de mer, suspends ta pendule d’argent,
    Ange de l’océan, tes quarante rugissants,
    Ange des grands courants, l’éternel louvoiement !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La femme-flamme

    La femme-flamme

    Femme-flamme, dans la douceur de ton foyer brûlant,
    Je t’ai vue émailler plein de jolis enfants.

    Femme-flamme, dans l’atelier, sur le tour du potier,
    Je t’ai vue façonner des fils sur ton chantier.

    Femme-flamme, dans la chaleur de ton four rougeoyant,
    Je t’ai vue embraser des filles en chantant.

    Femme-flamme, tes mains de feu connaissent leur métier,
    Alors fais-moi l’amour, je vais te marier.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Les mâts

    Les mâts

    Je les vois tous tordus, je le juge foutus,
    Ils sont tous distendus comme un malentendu.
    Mais quels sont ces fichus mâts sûrement mordus,
    Par je ne sais quel gus, sinistre individu ?

    Mais ce n’est qu’un reflet que je vois s’agiter.
    Je n’ai pas observé que la réalité !
    Ce que je vois courbé n’est pas vraiment l’objet,
    Mais l’image immergée dans une ambiguïté.

    Il ne faut pas prétendre à toujours tout comprendre.
    Car il vaut mieux attendre que se laisser surprendre.
    Ce qui n’est que méandre et illusion à prendre
    Permet parfois d’apprendre à connaître et entendre.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Popoterie

    Popoterie

    Je change de crèmerie pour la popoterie :
    Impasse papeterie, pressez la sonnerie
    Pour un charivari à la toile émeri !
    On papote et on rit comme des canaris !

    Quand le vin est tiré au début de l’été,
    Il faut rire et chanter et pas se lamenter
    Si je t’ai invité(e), c’est pour ton amitié
    Et pour nous préserver un peu d’intimité.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La vague étendue

    La vague étendue

    J’avais la cervelle qui faisait des vagues.
    Arrivait le sac comme un coup de dague,
    Venait le ressac, comme écho de drague,
    Comme des chars russes au printemps de Prague.

    De la marée haute dont les flots m’emportent,
    À la marée basse, comme feuille morte,
    J’avais dans la tête des émotions fortes
    Broutant mon cortex comme une cohorte.

    La vague déferle les vertiges opèrent
    Des effets de gerbes, perte des repères.
    La vague s’étale et je désespère.
    La vague reflue j’appelle mon Père !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le Pot-aux-roses

    Le Pot-aux-roses

    Ce n’était pas grand-chose, juste un vieux pot-aux-roses.
    Pour mes pensées moroses, mes moments de psychose.
    À toute petites doses ou jusqu’à l’overdose.
    Priant que ça éclose, pour la métamorphose.

    Hier j’étais offensé lorsque tu m’as blessé.
    J’y ai alors déversé mes mauvaises pensées
    Arrosées d’un’ pincée des glandes sébacées,
    Fuyant les opiacées car j’en avais assez.

    Je laisse ainsi croupir les mauvais souvenirs.
    Je les laisse pourrir sans regret survenir.
    Je laisse ainsi mourir pour ne rien retenir.
    Je m’en vais me nourrir, je vais m’entretenir.

    Le miracle s’opère sans que je désespère.
    Je m’adresse à ma mère, ma vie n’est plus amère.
    Je m’adresse à mon père, je n’ai plus de repère.
    Je lâche mes colères pour que mon cœur prospère.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Tombée d’Automne

    Tombée d’Automne

    Pour une nouvelle fois encore, la nature meurt et puis s’endort.
    Dans un ultime dernier effort, elle éteint tous ses miradors.
    Les fleurs des champs, les boutons d’or, elle les met au coffre-fort.
    Dans un instant des météores vont sonner l’heure de la mort.

    Ne craignez rien ! N’ayez pas peur ! Tandis que tout va s’endormir.
    Les sentinelles surveillent l’heure et restent en éveil sans faillir.
    Fidèlement soldats d’honneur ils conservent les souvenirs.
    Et sauront rendre les couleurs sans les avoir laissé vieillir.

    Sachez mourir et renoncer, au bonheur d’un jour, agonir.
    C’est la confiance, ténacité qui vous fera enfin grandir.
    Lâchez-prise et abandonnez les fantômes des souvenirs.
    Vous devez vous en détacher et à vous seul appartenir.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Verrerie fruitée

    Verrerie fruitée

    Pendant mes rêveries, je perçois des images
    Comme des photographies, des photos de voyage.
    Sous une verrerie, l’admirable étalage
    Me propose des fruits du dernier arrivage.

    De toutes les couleurs, infinité de teintes,
    M’offrant mille saveurs, alcools et absinthe,
    Associées d’odeurs jasmin et jacinthe,
    Parfument l’intérieur sans autre contrainte.
    Version Maryvon
    Et pendant que je dors jusqu’au prochain réveil,
    J’entasse ces trésors, toutes ces merveilles,
    Elles nourrissent mon corps durant tout mon sommeil
    Et me rendent plus fort comme nulle autre pareille !
    Version Georges Laurent 01.06.2022
    Et pendant que je dors d’un bienheureux sommeil
    J’amasse ces trésors et toutes ces merveilles.
    Elles nourrissent mon corps avant que je m’éveille
    Et me rendent plus fort comme nulle autre pareille !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Bouquet Bonheur

    Bouquet Bonheur

    Aujourd’hui, tu es revenue
    Avec un bouquet de fleurs bleues,
    Bleues pour la couleur de tes yeux.
    Hier tu étais une inconnue
    Mais aujourd’hui, comme un symbole,
    Tu m’apportes des tournesols.
    Pour me souhaiter la bienvenue,
    Tu as ajouté cette étrange,
    Cette gerbe de fleurs orange.
    C’était une idée saugrenue,
    Je les ai dressées dans ce vase
    Incrusté de rares topazes.
    Tu m’avais déjà prévenu,
    Tu aimes les couleurs du temps
    Ce sont les couleurs des amants.
    Alors moi je t’ai retenue
    Je t’ai déposée dans mon lit
    Comme une perle d’Italie.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Nature musicale

    Nature musicale

    C’est pendant mes voyages quand j’entends les échos,
    Au hasard des mouillages le soir dans les bateaux,
    Que les plus beaux ramages depuis l’Eldorado
    Font les aréopages des airs de Mexico.

    Vêtues de coquillages et de fins caracos,
    Quelques beautés sauvages, sous ces lieux tropicaux,
    Pratiquent l’effeuillage derrière les paréos,
    Ôtent leur maquillage, m’ouvrent leur libido.

    Tous ces enfantillages, tous ces points cardinaux
    Sont un déverrouillage de mes plaies, de mes maux.
    Pour fuir le mitraillage des médias, des journaux,
    Je reprends l’air du large, terres, eaux, feux, zodiacaux.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Cubiquement vôtre

    Cubiquement vôtre

    C’est un évènement, une bonne aventure
    C’est le couronnement, une investiture
    Voici le firmament, notre candidature
    C’est notre avènement, juste à notre pointure.

    À dater de ce jour, il n’y a plus de tuteur.
    Nous sommes au carrefour d’une vie de labeur.
    L’illusion n’a plus cours, j’en suis réprobateur.
    Les impairs tournent court, pour les triomphateurs !

    Je suis co-créateur, si cubiquement votre !
    Le bon prédicateur et le bon apôtre.
    Tous les navigateurs, commandant leur cotre,
    Seront ce soir vainqueurs, ils seront des nôtres !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Cruche, Pichet, Bouteille

    Cruche, Pichet, Bouteille

    J’ai mis mon cœur en cruche, mon esprit en pichet
    Le corps dans la bouteille car l’âme est consignée
    Je ne suis plus qu’un fluide qui s’écoule en goulée
    De la cuve au pichet, du pot au gobelet.

    Trouverai-je ma place dans ce monde impossible ?
    Je ne sais qu’adapter ma personne au possible !
    Trouverai-je où aller, où installer ma cible ?
    M’ajuste aux contenants, je suis très disponible !

    Je n’ai pas de rigueur encor’ moins de structure.
    Je suis juste gazeux, je n’ai pas d’armature.
    Je suis venu au monde avec une âme pure.
    Je ne pourrai jamais me faire aux dictatures.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Nature aux pommes

    Nature aux pommes

    Une nature aux pommes c’est tout simplement comme :
    Accorder tous les hommes ; la quiétude « at home » ;
    La paix avec les mômes sans du mercurochrome ;
    La paix dans son royaume sous son beau toit de chaume.

    C’est un monde d’axiomes ; couples en parfait binôme ;
    Tout juste un peu de baume mis au creux de la paume
    L’harmonie sous les dômes et dans les vélodromes ;
    Ça fait briller les chromes et remiser les heaumes.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le Port d’automne

    Le Port d’automne

    Emmène-moi sur la Licorne !
    Ce soir mon cœur est en automne.
    Laisse-moi mettre mon tricorne !
    Appareillons pour l’Amazone !

    J’ai marché dans les salicornes,
    Piétiné quelques belladones,
    J’ai attendu sonner ta corne,
    Anxieusement, l’âme chiffonne.

    Destination, ça vous étonne :
    Le tropique du Capricorne !
    Là où le soleil d’or rayonne
    Sur des milliers d’îles sans bornes.

    Emmène-moi, mon âme est morne
    Emporte-moi, ma pharaonne
    Au-delà des mers du Cap Horn
    Ce soir mon cœur est monotone.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La main tendue

    La main tendue

    Version 1 (refusée)

    Tu m’as tendu la main pour un seul baisemain.
    C’était trop incertain… sans autre lendemain…
    Pour tenter le destin, j’ai pris l’autre chemin ;
    J’ai caressé tes seins puis cajolé tes reins…

    En remontant le long de ton bassin fécond
    J’ai ôté le bouton fermant ton pantalon
    Découvrant les vallons de tes hanches aux talons
    Pendus aux mamelons devant ce tourbillon…

    Je me suis attardé, ma main a câliné
    Tous les endroits secrets que tu m’as révélés.
    Cette main étalée sur ta peau excitée
    M’a appris les accès au plaisir sublimé !

    Que cette main phallique comme une basilique
    Soit la plus héroïque et la plus angélique
    Pour la touche exotique ou bien psychédélique,
    Pour l’amour idyllique tout à fait symbolique !


    Version 2 (acceptée)

    J’ai étendu la main pour rallier le ciel.
    Pour chercher le chemin, le canal sensoriel.
    Je suis un être humain, mais un être pluriel.
    J’ai fait mon examen, je me sens fusionnel.

    Je sens à travers moi plein de comportements.
    Ce sont ces petits « moi » qui font complètement
    Ce qu’ils veulent de moi ; ils sont tous différents.
    Mon être en cet émoi n’est pas indifférent.

    Mais je sens dans mon corps un appui, un support.
    Et je sens dans mon cœur un canal intérieur.
    Je perçois mon esprit comme un outil précis.
    Et je vois dans mon âme : l’émetteur haut-de-gamme !

    J’ai étendu la main dans un appel d’amour ;
    Un divin baisemain qui me répond toujours.
    Qui crée mes lendemains sous un tout nouveau jour
    Et construit pour mon train le chemin le plus court.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • L’invitation aux fruits

    L’invitation aux fruits

    J’ai répondu présent à ta fête aujourd’hui
    Je t’avais apporté cette coupe de fruit
    C’était une attention, juste un acte gratuit
    Ma participation sans un mot sans un bruit

    Pour ton anniversaire, j’avais choisi les fruits
    Parmi tes préférés, dans les meilleurs produits.
    Je les avais dressés en corbeille Feng shui,
    Achetés au marché ce matin à Pertuis.

    Quand tu m’as invité, la fête terminée,
    À finir la soirée tout autour d’un diner,
    Je pensais partager sans ambiguïté
    Ces fruits mûrs à souhait avec félicité.

    Sans que je m’y attende tu t’es montrée méchante.
    J’ai lâché les commandes ; ta voix était tranchante.
    Tu m’as mis à l’amende de manière effrayante.
    Sévère réprimande ! Destruction foudroyante !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le blues des chaloupes

    Le blues des chaloupes

    J’ai ancré ma barque andalouse
    Dans cette crique près de Toulouse.
    Ce soir ma chaloupe a le blues,
    Ce soir ma chaloupe est jalouse.

    J’ai retrouvé ta canotière
    Abandonnée près des fougères.
    En ramassant ton aumônière,
    J’ai pleuré des larmes amères.

    Tu es partie sur la méprise,
    Ce n’était rien qu’une bêtise,
    Dès lors la leçon est comprise,
    Ainsi j’ai perdu ma promise…

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le port de plaisance

    Le port de plaisance

    Tout au bout de ma route,
    La fin que je redoute
    Ne me laisse aucun doute :
    Ma vie au compte-goutte…

    Resterai-je à l’écoute ?
    Aurai-je l’âme scoute ?
    Aller en avant toute
    Pour continuer mes joutes ?

    Alors lève ton ancre !
    Ouvre grand les écoutes !
    Ma plume est gorgée d’encre,
    Il en pleure des gouttes !

    Largue donc les amarres !
    Emmène-moi au large !
    Sonne le tintamarre
    Et emporte ma charge !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La flambée des fleurs

    La flambée des fleurs

    Aujourd’hui tu es venue
    Me souhaiter la bienvenue.
    N’en déplaise à l’ingénue,
    Tu t’es mise toute nue…

    Au matin tu es partie ;
    À ta place dans mon lit,
    J’ai trouvé ces floralies
    Au soleil de l’Italie !

    Je les ai bien rassemblées,
    Je les ai mises en bouquet,
    Ma maison est enchantée
    Et mon cœur désorienté !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Salade de fruits

    Salade de fruits

    Tous les plaisirs de la vie sont offerts
    Comme une coupe de fruit pour dessert.
    Nous traversons notre part de désert,
    Nous avons tous notre part de misère.

    Quelquefois un accident nous empreint
    De gravité par un choc incertain.
    Mais si nous savons demeurer sereins,
    Nous devenons un petit peu plus humains.

    La vie, c’est comme une coupe de fruits :
    Hier amer et sucré aujourd’hui,
    Hier du pain sec, aujourd’hui des biscuits…
    Tout est payant mais les coups sont gratuits !

    Tableau de Fabienne Barbier