À l’étal des marchés dans les halles animées, Elle montrait son sourire et ses grands yeux rieurs. Elle trônait en reine dans sa robe élimée Et haranguait son peuple avec un ton crieur !
Elle vendait des colchiques et des pommes d’amour, L’étalage magique attirait les badauds. Avec de la tendresse et à foison d’humour, Le marché résonnait de ses petits cadeaux !
Je lui ai acheté mes meilleurs ingrédients. Elle ajoutait la touche finale du jour. Je donnais aux amis quand j’étais étudiant Un peu de son amour, un peu de son bonjour.
Elle m’a recueilli une soirée d’hiver, Je devais traverser les montagnes du nord. Elle m’a prodigué les soins les plus divers. Je m’en souviens encore comme un chant de ténor.
Ma gentille Florette, lorsque je pense à toi, Tout mon cœur s’émerveille comme sous l’arc-en-ciel. Mes meilleurs souvenirs sonnent l’appel courtois Quand je revois en rêve mes désirs essentiels.
Encore un jour de fête qui se rajoute aux ans, Un trésor qui prospère et qui prend sa valeur. Les meilleures marmites font les bons composants, Comme un sabre magique retourne à l’avaleur.
Si nos chemins divergent, le tiens est balisé De petites lumières disposées par les fées ; Elles t’ont préparée, avec les alizées, Une jolie demeure et du plus bel effet !
Trois petites étoiles suspendues sous ton ciel Indiqueront ma présence et de belles pensées. Si jamais l’auréole s’assombrit en partiel, Jamais l’éclat du cœur n’en sera offensé.
Répétées à l’envi, toutes ces fleurs de vie, Cette gerbe efflorée par la main du semeur, Semble perpétuer d’un élan de survie Le désir d’exister et fixer sa demeure.
Combien de mes erreurs entachées de couleurs Semblent me rappeler tous mes vices cachés ? Combien de ces valeurs sont de fausses douleurs Et combien il est temps d’enfin me débâcher ?
Connaîtrai-je la peur de perdre mes valeurs Même si l’inconnu n’a pas de consistance ? Peu m’importe de quitter ce monde de malheurs Si les lois et les règles ont autant d’importance !
Pas d’erreur, pas de faute, tout ça, c’est inventé ! Le péché, le respect et la propriété, La prise du pouvoir est ainsi éventée ! Nos maîtres ont triché et trahi la société.
Tous ces murs élevés pour cacher à ma vue Tous les trésors volés commencent à trembler ! Je vais dynamiter et prendre au dépourvu Tous ceux qui m’ont trompé avant d’y ressembler.
Je me suis approché de l’oreille des fleurs, Agenouillé dans l’herbe mouillée de rosée, Accrochée dans l’espace d’un temps maroufleur Qui la fixe à la terre ; l’intermédiaire osé.
Juste un chuchotement accordé aux pétales, Un murmure énoncé au creux de son pistil, L’infime vibration est transmise aux sépales, Et plonge dans la terre sans en perdre le style.
Tous mes vacillements sont transmis à la terre, Tous mes atermoiements partent dans les racines, La planète à l’écoute n’a pas de mystère Et connait mes conflits dans mon âme assassine.
Elle bronzait nue, là dans les calanques. Elle offrait son corps aux yeux des passants. Moi qui traversais, coupant la salanque, J’avais le regard fort embarrassant.
Ses bras écartés, posés sous la nuque Tendaient sa poitrine aux rayons cuivrés. Moi qui suis normal, pas même eunuque, Mon cœur battait fort jusqu’à m’enivrer.
Elle était sans voix, la belle sirène, Pour ce rendez-vous, elle avait troqué Sa queue de poisson avec sa marraine Contre sa parole qui restait bloquée.
Pas une parole ne sortait de sa bouche. Ni des mots d’amour, ni des mots sucrés. Je n’ai pas compris si j’avais la touche ; Notre liaison était échancrée.
J’ai pris une plume pour écrire alors Quelques mots d’amour sur son joli corps. Elle a répondu brandissant mon sexe Pour tracer sur moi le texte réflexe.
Pour communiquer nous utilisons Ma plus grosse plume et son encrier. Chacun à son tour, face à l’horizon, Faisons couler l’encre jusqu’à en crier !
Elle a tant bramé qu’elle a retrouvé Sa voix et le charme s’est évaporé. Ondulant sa queue sans désapprouver Elle s’est enfuie, là, toute éplorée.
Si à votre tour, vous la rencontrez, Nue et allongée dans une calanque, Pour rompre le charme et pour le contrer, Je n’ai pas d’idées et je suis en manque…
Bouquet essentiel de douces pensées ; Un bouton de rose pour faire un présent ; Un peu de fougères, c’est peu dépenser Mais ça met du vert, air omniprésent.
Une rose blanche pour demain dimanche ; Un bouton fleuri pour ce samedi. Rose de Thuringe pour faire romanche ; Un peu de frou-frou pour la comédie.
Des fleurs des Sept-Vents, là sur le devant ; Des fleurs de bruyère protègent l’arrière ; Un peu de lilas nous fait l’allégresse ; Un brin d’hortensia pour une caresse.
Il est hygiénique et très important De mettre en bouquet ses belles pensées ! Un bouton portant la trace du temps Pour voir s’épanouir tous ses beaux projets.
Commence aujourd’hui ton premier bouquet : Choisis bien le vase à ton corps pareil ; À chaque intention, fais un beau paquet ; Et refleuriront toutes tes merveilles !
J’ai toutes tes larmes recueillies souvent Dans cette cuvette, dans cet océan. Toutes ces douleurs, ces cris émouvants Sont bien conservées dans ce beau séant.
Bercées par les vagues aux reflets d’argent Dans ce baptistère au creux des rochers, Coiffées de nuages au ciel divergent, Lavabo de sable, toutes raccrochées.
Dans un camaïeu d’or et d’outremer, Les larmes infusées perdent de leur sel. Elles prennent un goût un peu doux-amer, Un peu aigrelet, comme un hydromel.
Quand seront passées les heures endurées, Tout ce goût de fiel, amer et cruel, Sera dilué, sera récuré. Pauvre cœur blessé, pauvre Emmanuelle !
Lavabo de sable filtre doucement ! Tous ces maux s’enfoncent dans ta digestion ! Puis sont absorbés en soubassement Et sont transformés en résurrection !
J’ai planté mon cœur dans les Alpes Suisses, Juste au bord du lac aux sables de grès. Un trait de couleur sur ses belles cuisses, Prêt à consommer au dernier degré.
Plus haut que les monts, mon amour est fort, Plus fort que les vents soufflant sur la plaine, Plus profond que l’air sans le moindre effort Que l’air du moment dans mon âme pleine.
Pour rêver un peu, rêver à l’amour, J’ai cueilli la fleur, l’étoile d’argent, Je l’ai déposée d’un geste glamour Pour y voir glisser ma plume émargeant.
Soudain embrasée de mille rayons, Soudain embrassée sur son joli front, Juste soulignée d’un trait de crayon, Comme titillée d’un infime affront.
Son cœur s’est ouvert dans un flamboiement, Fils d’or et d’argent tout étincelants. Une longue plainte comme un aboiement, Jouissait d’un sexe encore ruisselant
À peine touchée, à peine effleurée, Tout à son plaisir toute énamourée, Juste caressée, tout juste affleurée, Soleil rayonnant du cœur ajouré.
Je passais souvent devant sa fenêtre, Elle avait appris à me reconnaître. Au son de mes pas, elle avait compris Que je m’approchais ; j’en étais épris.
Elle était coquine et savait montrer Ses charmes indiscrets et les démontrer. Elle posait nue devant sa fenêtre En sachant très bien ce qui allait naître.
Vous l’avez compris, la belle ingénue Était séduisante au-delà des nues ! Mes yeux se posaient tout déshabillés Sur cette poitrine toute émerveillée !
Des seins merveilleux qui me regardaient Tout droit dans les yeux et me provoquaient. Quand je m’arrêtais devant sa fenêtre, Elle se relevait pour me compromettre.
Les mains sur les hanches, les jambes écartées, J’étais fasciné devant sa beauté. Son sexe épilé semblait murmurer « Viens me délivrer, je suis emmurée ! »
J’ai frappé un coup au pas de sa porte, Tant pis si j’ai tort, le diable m’emporte ! Elle m’a ouvert, tout comme une offrande Elle m’a offert enfin de la prendre.
Pour mon anniversaire on va faire une fête Et pour le décorer j’ai posé ce bouquet. Quelques roses d’amour pour mettre un cœur au faîte Sur un brin de glaïeuls élevés au Touquet.
Pour rester modéré, j’ai mis l’eau de Vichy Dans un broc faïencé qui est un peu fêlé, Mais l’alchimie agit sur ces fleurs de lychees Et la magie opère, le charme est révélé.
Ce bouquet tord l’espace dans un rebrousse-temps. Il transgresse l’essor dans les sept dimensions. Si son cœur de cristal appartient à Votan Son volcan intérieur en porte la mention.
Dis-moi, Source de Vie, enseigne-moi l’esprit ! Apprends-moi ta sagesse dans toute sa largesse ! Livre-moi dans le cœur tout dont je suis épris À mon âme en collecte de sa chair sauvagesse !
Un peu plus tous les jours, un peu plus chaque jour. Plus encore qu’hier et bien moins que demain. Tous ces élans d’amour rehaussent mon séjour Que je partagerai tout au long du chemin.
Loin de se terminer, ce bouquet refleuri Tous les jours de ma vie ; tous les jours c’est l’amour. Il suscite les rencontres de jolies seigneuries ; Toutes ces belles âmes qui m’aiment en retour.
Elle a mis en cocotte tout l’amour de son cœur. Ses arômes embaumés se suivent à la trace. Elle goûte la vie d’un petit air moqueur. Elle porte en oriflamme son tablier madras.
Sa peau est saturée d’un parfum de cannelle, La chevelure ornée de fleurs aromatiques. À sa bouche un refrain d’un air de villanelle, Ses mains dirigent en maître son art gastronomique.
Elle rythme les heures à grand coups de chaudron, Tinte mille timbales avec sa mandoline, Exécute des danses en maniant des tendrons Avec ses grands couteaux plantés dans les pralines.
Elle tourne, elle danse devant ses fourneaux, Elle virevolte en maniant ses cuillers d’olivier, Elle orchestre ses pots, accorde les bigorneaux Qui font un quatuor dans les eaux du vivier.
Son cœur est accordé à sa table enrichie. Si vous voulez l’aimer offrez-lui une gerbe De thym et de laurier et de l’eau de Vichy. Elle sait conjuguer les mets avec les verbes.
Version « méchante sorcière »
La perfide Lucrèce a mangé la chandelle Avec ses vieux crapauds qui croupissent en bocaux, Parfumés aux esprits de soufre et mortadelle, Relevés de piments et de bulbes buccaux.
Une peau grenelée d’écailles de serpent, Les cheveux en bataille en toile d’araignées, Une bouche pincée aux moustaches émergeant Et le cul endiablé infusé en saignée.
Elle fait bouillir les cœurs dans ses maudits chaudrons, Se délectant des cris que poussent ses victimes Quand elle entre en transe entachée de goudron, Brandissant ses balais dans les parties intimes.
Certains soirs on la voit danser nue sous la lune Avec les farfadets et les vieux loups garous Et plein d’originaux compagnons de fortune, Enfourcher leur balai et partir au Pérou !
Son âme est consignée au bas d’un parchemin Émargé de son sang par un trait de sa plume. En un coup de balai elle fait son chemin Guidée par son étoile : une tête d’enclume !
Elle ondule aux couleurs de son feu intérieur. La fumée de gitane est une incandescence. Elle exprime l’amour par ses yeux extérieurs. Son corps est un hommage et le plaisir des sens.
Corps en luminescence et les bras en cadence, Son sang est son essence et son cœur son moteur, L’énergie de ses jambes attise ma patience Et ses autres attraits grimpent à bonne hauteur.
Rouges affriolants, Grenats tambourinant, Des pompons en flammèches qui font dansotter l’âme, Son Étole étoilée aux épaules dandinant, Ses jupons accordés à son sexe de flamme !
Dans les fumées d’encens emmêlées dans l’éther, Relents de narguilé et d’anis étoilé, L’atmosphère enivrante est un peu délétère Et l’offrande à la femme est enfin dévoilée.
Pour un amour d’ailleurs, pour un cœur de gitane On pourrait par son sang aller vendre son âme. Pour moi, c’est déjà fait, j’ai jeté ma soutane, J’ai fumé son amour et je vis à Paname.
Un soleil au giron qui darde ses rayons, C’est le panier d’osier qui connait sa naissance. Et son Dieu créateur le couve de ce don Qui guide l’artisan au pic de sa croissance.
Il est un maître à sa façon, il est l’élève de son cœur, Tressant la vie de ses amis dans les mailles unies du bonheur.
La naissance cosmique a cet art singulier Qui lui fait déposer sa main leste au panier. Pour l’élue de son cœur, d’un travail régulier Qui fait mûrir d’amour tous les fruits du canier.
Il est un maître bâtisseur, il est le chevalier vannier, Nouant des liens d’attachements dans l’osier souple du panier.
Du matin jusqu’au soir ses doigts créent l’avenir, Il noue ses fils d’amour pour ses fils adorés. Il n’a pas de soucis pour les jours à venir, Il perpétue des liens dans ses paniers dorés
Il est le maître de l’osier, il est le maître façonnier Il met du cœur dans ses paniers et la tendresse du vannier.
Parfumée d’estragon, colorée d’émeraude, Un zeste de raisin et un soupçon de poire, Importée d’Arménie, dans une mer noiraude, Elle étanche la soif et guérit vos déboires.
« Why not aqua ? » demande le serveur souriant ! « Aqua negra ! » répond le client malicieux ! « Poire, Estragon, Raisin ? » insiste ce soupirant Qui cherche à me séduire par ses mots délicieux !
Je préfère goûter, là, dans sa caravane, Ses nectars arméniens élevés au soleil, Au bord du Lac Sevan, du côté d’Erevan Qui fait fleurir les filles et le vin en bouteille.
« Va hé goute-moi ça ! » me dit le cuisinier. « Narinez ces parfums ! »me dit-il l’air malin. « Albertissez-moi fort !» sans vous contrarier. « Has Milk dans ta pizza ? » Je dis « Oui », j’ai trop faim !
On ne comprend pas tout ce qu’il dit dans son coin Mais ses yeux parlent mieux, son sourire irradie Le langage du cœur vaut mieux qu’un baragouin L’amour dans ses pizzas ouvre le Paradis.
De popotis en popotas, Les popotins un peu pompettes, Les copines à leur chopine, Et les potins sur les poteaux.
Dans les bistros de Bogota, Les clubs de jazz à Papeete, Dans les bordels des Philippines, Les cabarets de Kyoto.
Ne croyez pas ce qu’on dira ! N’écoutez pas les faux prophètes ! Détournez-vous des salopines Qui vous étalent leurs biscoteaux !
J’y suis allé à petits pas. Je n’ai pas joué la compète. Je n’ai pas l’âme galopine. Je les ai même prises en photo.
Elles sont sobres et n’picolent pas ! Elles boivent du lait de leurs biquettes ! Elles trinquent au jus bio d’aubergine ! Et surtout ne boivent que de l’eau !
Et c’est pour cela qu’elles sont si seules…
au Dakota, à Marne-la-Coquette, à Tataouine, à Tokyo, au Minnesota, à Jouy-sur-Yvette, aux Malouines, à Neufchâteau, …
On est bien dans nos maisons, on est bien dans nos raisons, Bien à l’abri des dangers, bercés par les orangers. Chacun vit sur son balcon une vie sans comparaison, On n’est jamais dérangés, son foyer bien arrangé.
Et pourtant je m’imagine au bout d’une branche fine. Je ne suis rien qu’une feuille toute humble et sans orgueil, Petite fleur sans épine avec toutes ses frangines, Parmi tous ces écureuils qui me font un bon accueil.
On se croit tous différents, uniques et indifférents. On pense qu’on a une âme bien distincte sur sa gamme. Mais je sais que cependant nous sommes coopérants ; Il n’existe qu’une flamme qui vit dans chaque oriflamme.
Tout vient de la position que, chacun, nous occupons. Sur notre acte de naissance, on voit bien la différence ; Selon notre éducation et selon notre nation, Toute notre adolescence bouleverse notre essence.
Moi, je sais bien que chacun est une fleur, un parfum, Occupant chacun sa place dans l’arbre sacré qui embrasse L’humanité aux confins des vivants et des défunts. Le corps est une carcasse issue d’une seule race.
Quand je croise une personne je sens l’âme qui fusionne ; Elle et moi sommes ensemble, nos deux êtres se ressemblent ; C’est un autre « moi » qui donne un rôle dans ses neurones. Quand je vois quelqu’un qui tremble, ma compassion nous rassemble.
Nous sommes tous une fleur sur les branches du bonheur. Tantôt proche du soleil, tantôt dans l’ombre en sommeil. Ce qui fait notre douleur c’est l’écart de nos hauteurs Et l’âme qui fait l’éveil est d’un souffle sans pareil.
Perdue dans ses pensées et l’esprit concentré, La ballerine parait dans ses petits souliers. Elle pense à sa danse sans se déconcentrer. Elle n’se laisse pas distraire même si vous le vouliez.
Un, deux, trois petits pas et puis recommencer, Maintenir la cadence sur un rythme léger, La technique est apprise et son corps élancé Saura bien reproduire ce ballet allégé.
Comme une marionnette qui obéit aux fils. On la croirait guidée par un fil invisible. Elle est professionnelle et très aérophile, Elle a le cœur ouvert et le corps extensible.
Mais ce cœur si ouvert est aussi hermétique. Elle fuit les amours et ne veut plus souffrir Pour ce danseur étoile qui était sympathique, Qui l’a désabusée et sans rien lui offrir.
Elle s’est renfermée et elle s’est consacrée À sa chorégraphie qu’elle compense à loisir. Je la connais très bien et sa danse est sacrée Il faut la respecter et la laisser choisir.
On ne la voit jamais, elle est hors de l’espace, La Fée naine nue phare est bien dissimulée ! Entre l’eau et le ciel, juste sur l’interface, Elle vit dans un charme dont elle est formulée.
Naine, car toute petite, elle habite une goutte. Nue, pas besoin d’habit quand on est si menue ! Phare, car elle illumine et nul ne s’en dégoutte. Fée, car c’est sa nature, elle vit toute nue.
Je l’ai entraperçue un jour où j’ai pleuré, Elle s’était glissée dans le creux d’une larme. Grâce aux lois de l’optique, elle m’a effleuré Et moi j’ai succombé aux attraits de son charme !
Chaque fois que je pleure, que j’ai la larme à l’œil, Elle est dans ma vision, elle vient dans mon cœur ! Pas une seule fois, nous n’avons eu d’écueil, C’est devenu un jeu, elle a l’esprit moqueur !
Il m’arrive à mon tour de me faire tout petit, Passant par le chemin du bout de ma lorgnette. C’est un amour quantique, l’infiniment petit, Mais il a pris la place d’une grande planète !
Raconte-moi, l’oiseau, tes souvenirs passés. Tu m’as l’air tristounet et tout désespéré. As-tu ton âme en peine et ton cœur compassé ? As-tu l’esprit qui rêve et qu’as-tu espéré ?
Tu t’es brûlé les ailes à vouloir t’envoler Bien trop près du soleil et tu t’es fourvoyé. Tu as connu l’oiselle qui, ton cœur a volé, Tu es tout chagriné et le corps foudroyé.
Le ciel a compati et il s’est assombri. De gros nuages lourds pleurent sur ton étoile. Les vents balaient la plage et le sable est tout gris. Tu t’es retrouvé seul et tu as mis les voiles.
Mais les chagrins d’amour ici-bas n’ont qu’un temps. Bientôt le vent du nord va dégager les nues. Tu vas te retrouver et récupérer l’élan, Quand celle qui t’a quitté te sera revenue.
Mais tu dois te laver de toutes ces douleurs Qui sont accumulées dans les eaux de ton corps. Ouvre bien grand tes ailes et reprends des couleurs Et chante avec ton cœur l’amour qui vit encore !
Ô porteur de lumière au sourire enjoué, Tu transportes bien fier ta jarre mystérieuse ! Donne-moi de ton eau, j’ai envie de déjouer Le sort de mes cellules et mes veines artérieuses.
Je sais que ceux qui ont bu n’auront plus jamais soif. Tu as puisé ton eau à la source des dieux. Au pays des légendes, cette histoire décoiffe ! Elle est connue des sages et des miséricordieux.
Tu t’échines le dos sous le poids du fardeau Mais tu as l’endurance et la ténacité. Tu ne recules pas et tu tiens le cordeau Fermement de ces mains avec pugnacité.
Ton père était marin, il a bien navigué ! Ta mère était gitane, elle t’a enfanté ! Ton père était robuste et jamais fatigué ! Ta mère t’a prodigué ton sourire enchanté !
Je le vois dans tes yeux, je le vois dans ton cœur. Tu es la source pure et la chaude liqueur. Le salut éternel est dilué dans ton eau, C’est un divin nectar et du meilleur tonneau !
Les femmes de couleur possèdent la mémoire D’une vie de labeur et toutes ses histoires. Je connais un conteur qui chante tous les soirs. Il chante pour ses sœurs, il a son auditoire.
Elles sont magnifiques, elles sont belles à voir Au sein de leur écrin sur la Côte-d’Ivoire ! Mais quand elles s’en vont hors de leur territoire, La couleur de leur peau est discriminatoire.
Origine du monde avant la préhistoire, Elles sont méprisées à leur grand désespoir. Esclaves du passé, rats de laboratoire, Mères de l’humanité, réduites au purgatoire.
Il parait qu’on les aide, on le dit, c’est notoire. Tout ça c’est des faux-bruits, c’est très contradictoire. On les fait travailler pour un prix dérisoire, Enfermées au ghetto, et c’est rédhibitoire !
Elles viennent chez nous, elles gardent l’espoir De pouvoir étudier le nez dans les grimoires, D’atteindre, à leur tour, les classes préparatoires. Elles seront un jour le vrai contrepouvoir !
La couleur de leurs robes et tous leurs accessoires Leur permet l’évasion, comme une échappatoire. Quand elles chantent le blues, c’est un moment de gloire, En jouant « noir et blanc » comme au conservatoire.
Tout doucement demain, ces belles vierges noires Feront aussi un rêve, un songe prémonitoire : Elles auront gagné leur place au promontoire Et pour l’humanité, ce sera la victoire !
C’est une belle odyssée, une belle trajectoire. Tout un parcours de vie sur mon observatoire. Je n’écris pas ces mots, juste pour émouvoir, Mais pour offrir le cœur que j’ai pu percevoir.
Rêver qu’à l’envie de s’abandonner… Rêver qu’à l’oubli de s’en retourner… Rêver qu’à l’amour de se pardonner… Rêver qu’à l’audace de s’en détourner…
L’ivresse éternelle des parfums sacrés ! L’extase immortelle des odeurs sucrées ! Le charme infini des arômes ocrés ! La grâce insondable des fragrances nacrées !
Partir détendu au bras de Morphée ! Partir sans retour dans les mains d’Orphée ! Partir par amour dans une odyssée ! Partir pour toujours, route Cassiopée !
La barque des songes va appareiller ! La barge des rêves va m’émerveiller ! Le bateau d’ivresse va m’embouteiller ! Le voilier délires va dépareiller !
Bientôt le réveil et je lâche prise. Bientôt le sommeil lâche son emprise. Bientôt le coucou va ouvrir la porte. Bientôt la pendule, le diable l’emporte !
Frugale collation et subtile boisson ! J’ai versé dans ce verre la liqueur de l’oubli. Je t’invite à goûter, mais sans contrefaçon, Une coupe alchimique de ce vin anobli !
Pour enlever tes doutes, prends un fruit dans ma coupe ; Des pommes d’Hespérides, des pommes d’espérance ! Croque-les dans ta bouche, tu rejoindras le groupe De cette délivrance qui a ma préférence.
Ce n’est pas un poison mais un filtre magique Qui contient l’élixir qui t’ouvrira le cœur. Ce sont, tout simplement, des produits biologiques, Des vignes du seigneur et sa chaude liqueur !
Cueillies mûres au matin après la pleine Lune, Mes pommes du jardin ont des vertus uniques. Mes vignes sont bénies, c’est toute ma fortune, J’en fais après vendanges une boisson tonique.
Mets-toi en confiance et laisse-toi guider. Mange ces fruits de vie, nourris-t ‘en, je t’en prie ! Tu vas sentir bientôt dans ton cœur l’équité, La sagesse et l’amour d’une conscience sans prix !
Juste un pot à surprises pour égayer ma vie. J’y confie les bonheurs que je trouve en chemin. Ceux qui touchent mon cœur et fait l’âme ravie Et qui m’accompagneront aujourd’hui et demain.
Une jolie fleur bleue pour cette jolie fille Qui m’offrit ce matin un gâteau matefaim, Et cette marguerite pour cette humble famille Qui m’a nourri hier soir quand j’avais un peu faim.
J’ai mis des mimosas en souvenir de toi Qui m’avait hébergé quand j’avais un peu froid, Et une fleur des champs en mémoire du toit Qui m’a servi de gite dans la tour du beffroi.
Juste un brin de fougère pour penser à la fée Qui a chauffé ma couche et qui m’a embrassé. Cette branche si frêle pour l’amour parafé À nos cœurs amoureux, j’ajoute une brassée.
J’ai toujours de la place, j’ai toujours du bonheur, Devant moi où que j’aille et tout autour de moi. Et si je te rencontre, c’est un porte-bonheur Que j’y ajouterai an souvenir de toi !
Barques énamourées juste à peine amarrées Sous la voûte étoilée du firmament doré, Qu’avez-vous à me dire des rêves chamarrés ? Qu’avez-vous à m’instruire et me faire adorer ?
Toi, la barque de pêche, tes récits sont fidèles ! Tu désamarres à l’aube pour un jour de labeur, Tu reviens, cales pleines, tu tangues et tu chancelles Et tu rentres au port accablée de douleurs.
Toi, le yacht de plaisance, tu promènes les riches Dans les criques magiques et les escales en fête. Du matin jusqu’au soir, tu rases la corniche Avec tes jolies filles, tes fées et tes nymphettes.
Toi, vieux cargo des mers, qui fais la contrebande Et transporte en secret les produits illicites. Parfois tu prends des risques ou bien tu appréhendes, Mais tu finis par faire ce qui te sollicite.
Emmenez-moi là-bas, mon cœur aspire au large ! Vos récits pittoresques m’ont alcoolisé l’âme ! Naviguez avec moi, prêtez-moi une barge ! Je veux cavalcader sur les vagues et les lames.
Quand je lève les yeux au-dessus de l’horizon, Je vois l’œil de la Lune qui observe le lagon. Il soulage ma flamme, il est ma guérison, Il coule dans les veines comme un sang de dragon !
La meilleure méthode, c’est celle à quatre mains ! Toi, tu tiens bien le manche et moi, le médiator. Tu places bien tes doigts sur les cordes d’airain, Puis j’empoigne ton corps pour plaquer un accord.
Pour faire les barrés, laisse-moi te montrer ; Ne sois pas si pressée, il vaut mieux être sûr ! Tout est dans le poignet qui doit bien remontrer Tout au long de ce membre qui se dresse bien dur !
Pour faire le bon accord, un peu de théorie : On tient bien la cadence pour aller jusqu’au bout ! Avec une majeure, on profite et on rit, Mais avec les mineures, ça ne va plus du tout !
On peut aussi changer souvent de position ; Assis sur une chaise et à califourchon, Ou debout contre un mur, il n’y a pas de raison, Mais celle que je préfère c’est sans le capuchon !
Tu peux être soliste ou bien m’accompagner, Tu peux être « classique » ou bien « soixante-neuf » Pour une ritournelle, mets ta main au panier, Mais pour une première, si c’est étroit, c’est neuf !
Si tu veux faire « Rock », il faut jouer des hanches ! Si tu veux faire « Slow », ondule ton bassin ! Pour faire un concerto, tu serres et tu emmanches ! Pour un beau flamenco, cambres-toi bien des reins !
Mais le meilleur moyen pour te perfectionner C’est de mettre en pratique de très nombreuses fois. Jour après jour il faut constamment pratiquer Et tout recommencer pour jouir du bout des doigts !
Dans la chaleur brûlante sous le soleil d’été, Les couleurs étouffantes ont envahi l’espace. Le temps a suspendu les horloges hébétées Et le clocher s’accroche et sa cloche trépasse.
Même l’ombre est fumante quand on sait la trouver, Les chênes responsables en sont tout désolés. Ils ne sont pas coupables et n’ont rien à prouver Aux cigales en chœur crissant leurs triolets.
C’est en pleine lumière quand tu es à mon bras, La tête la première posée sur mon épaule, Que tu m’invites à l’ombre faire « Abracadabra » Rythmés par les oiseaux et tournés vers les pôles.
Elle est assise, elle en pensive, elle se demande… Est-ce que son rôle, qu’elle doit jouer, est le meilleur ? Et ses malheurs et ses bonheurs à la commande, Pourquoi sont-ils inattendus et batailleurs ?
Elle va prendre du recul, près de son âme. Elle sait bien qu’elle a choisi sa destinée. Alors elle voit le scénario, son vrai programme. C’est une bonne comédienne et c’est inné !
C’est à son interprétation qu’elle vaincra ! C’est à sa façon de jouer qu’elle gagnera ! Être princesse ou bien mendiante, quel embarras ! Le rôle n’est pas si tragique en camera.
Mais ce qu’elle sait, c’est qu’elle doit agir au mieux. Bien reposée, bien préparée, sereinement. Être heureuse ou malheureuse, oh, mes aïeux ! Il faut le vivre et bien le vivre passionnément !
Elle est heureuse de son image et elle rit ! Dans tout malheur, bonheur est bon et ça suffit ! Elle ne voit que sa prestation, sa braverie, Et elle pouffe et elle danse comme un soufi.
Cachée sous la lune dans son infortune, Un collier de fleurs posé sur son cœur. Un disque de runes, parure opportune, Allié aux couleurs des accroche-cœurs.
En tenue légère comme une bergère, Une robe fine couleur d’opaline. Cette messagère, c’est la Fée Fougère, Sa voix cristalline, sa bouche mutine.
Elle vit cachée, là, dans les fourrés. Elle est apeurée de s’aventurer. Hors de ses sentiers d’arbres entourés, Je suis arrivé à la capturer.
C’était une nuit sans faire de bruit, J’avais commencé à l’apprivoiser. Autour de minuit trompant son ennui, Elle m’a proposé, là, de l’embrasser !
C’est ainsi, ma sœur, que j’ai pris son cœur Et depuis ce temps, éternellement, Pour son forniqueur, elle a de l’ardeur, Et moi maintenant, je suis son amant.
C’est la rade des voleurs, c’est le port des recéleurs. Ici les voyous marchandent les couleurs de contrebande. Si vous cherchez l’impossible dans des tons de querelleur, Descendez dans les marchés dans les souks de sarabande.
Le vrai rouge vermillon ou le faux rouge incarnat Ont été pillés jadis sur la route du Mexique. L’émeraude véridique ou le jade inexact Viennent du butin tragique d’un pirate anorexique.
N’apportez pas votre argent, votre or n’a pas de valeur. Ici on paie en nature, par son portrait en peinture. Le nu est le plus côté si le mâle est cavaleur, Mais si la femme est charnue, on se perd en conjectures.
Le cours du rouge rubis est le plus côté en bourse. Pour l’avoir il faut montrer la poitrine généreuse ! Si vous désirez du bleu puisé à même la source, Là, il faudra négocier vos positions amoureuses !
C’est ainsi dans ce pays, pour avoir il faut montrer ! Chaque couleur a son prix, pour payer il faut poser ! Une jolie fille nue, c’est facile à démontrer, Remportera les faveurs, juste après s’être exposée.
J’ai trouvé le remède à mes envoûtements : Concentré de lumière et de belles couleurs, Posé sur ma fenêtre, pour piéger mes tourments, Ce feu artifloriste transmute mes douleurs.
Les fées Clochette-Blanches décolorent mes maux. Les fées Boutons-de-Roses colorent ma torpeur. Les fées Violettes-d’Eau irisent leurs émaux. Les fées Fougères-d’Or annihilent mes peurs.
Je l’ai posé hier soir sous un rayon de lune. Je me suis endormi dans un sommeil profond. L’alchimie s’est transmise dans la douce nuit brune, J’ai plongé dans l’abime dans des gouffres sans fond !
Une métamorphose, une transformation, Répandue dans mon corps, alimente mon cœur. Et cette renaissance, cette résurrection M’apporte la vigueur et le cri du vainqueur !
Sous le soleil aztèque, au pays des mayas, La lumière et les ombres jouent entre les maisons. Venu du toit du monde, depuis l’Himalaya, Le Chat-Do sort de l’ombre pour la bonne raison.
Ce faiseur de lumière vit d’ombre et de pénombre, Il se nourrit du noir et de ton désespoir, Il pourchasse le blues qui fuit dans les décombres, Il lave tes tourments et te rend tes espoirs.
Le Chat-Do est sorcier et un peu magicien, C’est un matou chaman, un chaton guérisseur ! Il est intemporel, cet académicien, Il t’apporte la manne, c’est ton chat nourrisseur !
Une queue en antenne, des moustaches en canaux, Le Chat-Do à l’écoute, entends tous les échos, Parfois se met en boule pour former un anneau Et se met à chanter en aguacateco !
Il est comme une porte, une étrange frontière Entre le bien, le mal, le gardien des ténèbres. Il te sera fidèle pour une vie entière, C’est le matou matheux, le prince de l’algèbre !
Prête-moi tes ailes, mon bel ange blond ! Il faut que je monte au-delà des monts ! Je veux survoler les champs de houblons Et je veux quitter tous mes vieux démons.
Je sens que frétillent des ailes de fées, Je sens que fourmille la poussée magique. Je n’ai plus le temps de philosopher Même si je vis des heures tragiques.
Au petit matin, la métamorphose M’a donnée des ailes tout nacrées de rose. Je me suis levée toute démaquillée, J’ai pris mon envol toute déshabillée.
Les anges m’ont dit que j’étais jolie, Les fées, si jalouses, me l’ont dit aussi, Tous m’ont évité la mélancolie, Ils m’ont tout appris ; ils m’ont dégrossie.
Hier j’étais mortelle, vêtue de flanelle, Aujourd’hui je vis au-delà des nues. Pour tout vêtement, j’ai mes jolies ailes, J’ai la liberté, je vis libre et nue.
L’horloge est arrêtée et son cœur ne bat plus, Il est resté figé dans l’ancre du passé. Ses yeux se sont éteints, son regard est perdu, Son cœur est suspendu et l’esprit dépassé.
Il se noie dans l’alcool pour un sommeil sans rêve. Dans un litre de rouge, s’engourdit et s’endort. Il ne sait pas encore mais le tabac l’achève. Il croit qu’il est présent mais il est déjà mort.
Il a cessé de vivre au rythme du présent. Il s’accroche au passé qui l’emporte avec lui. Son esprit s’est bloqué depuis plus de treize ans Dans les brumes obscures et dans les jours de pluie.
Le bonhomme est assis, immobile condamné, Les pensées ralenties et l’esprit endurci. Nostalgique d’un ordre qui l’a abandonné, Veilleur pétrifié et la mort en sursis.
Vieillir est une drogue qui le rend dépendant. Il ne s’accroche plus au rythme rebutant. Emmuré de soucis et le front descendant, Son époque n’est plus qu’un naufrage du temps.
Elle avait l’air ailleurs, perdue dans ses pensées. Elle qui était toujours dynamique et enjouée. Qui a pu la blesser, qui a pu l’offenser, Pour arborer ainsi une mine bafouée ?
On a dû la surprendre, elle a dû se méprendre. Il est des situations difficiles à prévoir, Parfois imprévisibles, délicates à comprendre Et qui laissent le cœur teinté de désespoir.
Son esprit est figé et son cœur est blessé. Elle a le corps vidé de sa source de vie. Son regard est lointain et son âme oppressée Tente de retrouver l’aide pour sa survie.
Je la connais si bien, Vénus, ma tendre amie. Je suis allé la voir avec l’ami Saturne. Seul le Maître du temps peut panser l’infamie Et lui faire quitter ses pensées taciturnes.
Cette fleur de soleil m’illumine le ciel. Je l’ai cueillie pour toi, hier, en pleine lumière. Je lui ai insufflée un mot confidentiel Qu’elle te murmurera ce soir dans ta chaumière.
Écoute mon message répété mille fois Par les pétales d’or connectés sur mon âme ; Ils connaissent par cœur les sonnets d’autrefois Et savent réciter en y mettant la flamme !
Des éclairs irisant de son cœur chatoyant Qui te projetteront tous mes rêves inouïs, Allumeront les feux d’un brasier larmoyant Qui te réchauffera dans le froid de la nuit.
Trois parfums délicats offerts pour ton bonheur : Effluves capiteux pour enivrer ton corps, Arômes affriolants pour séduire ton cœur, Fragrances énamourées pour insérer l’accord.
Pour ravir ton toucher le velours de ses feuilles Caressent ton visage comme une plume d’ange ; Et pour mettre une fin parfumée de cerfeuil, Tu peux manger la fleur infusée du mélange.
Ouvre-moi ton cœur, ma petite fleur. Ouvre-moi ton âme, ma petite dame. Connecte l’esprit, nous sommes réunis. Conjugue ton corps, encore et encore.
Je te couvrirai d’or et de camais, Brillants de mille feux autour de tes yeux. Pour cette envolée que j’ai embrassée De Myosotis lapis lazulis.
Donne-moi ta main pour nos lendemains. Donne-moi ton cœur pour notre bonheur. Donne-moi ton âme pour nourrir ma flamme. Donne-moi ton corps encore et encore.
Traversons le lac bleu plongé dans le silence. J’ai allumé les arbres pour te servir de phares. J’ai le cœur enfiévré d’une rare violence, Il en bat le tambour et en fait la fanfare !
Dans le miroir magique de ses eaux engourdies, Je te vois revêtue de lapis-lazuli ; Et dans l’air embrumé de la nuit assourdie, Je vois la protection du haut des tumuli.
Pas besoin de discours ni de lettre d’amour, Le chemin est tracé, nous pouvons l’explorer. La nature est parée de séduisants glamours Pour nous accompagner et pour nous déflorer.
Sous un rayon de Lune tu pourras t’installer, Juste vêtue d’étoiles et coiffée d’étincelles. Pour réchauffer ton corps, voici des feux follets Et les fées de la nuit pour tenir la chandelle.
Déjà l’aube parait tendrement, voyez-vous. Nos ébats cette nuit ont porté les échos. Nous reviendrons encore à notre rendez-vous Pour continuer notre provision de bécots.
Il est très populaire et de bonne aventure ! Les bateaux, les voiliers et les yachts de plaisance Viennent y mouiller l’ancre pour la villégiature Et apporter sa joie d’acte de bienfaisance !
Ces maisons de couleurs et aux volets rieurs Pouffent à portes ouvertes et croisées déployées. Toutes à tuiles et à toits, les œils-de-bœuf crieurs, Leurs cheminées font deuil et l’hommage aux noyés.
Ciel et mer sont unis, mariés sous l’horizon. Leurs couleurs se relient et se mêlent d’envie. Lorsque le temps est gris aux couleurs des prisons, L’atmosphère s’évade aussitôt à l’envi.
Et je vois l’eau qui rêve, le soir sur le vieux port. L’entrepont s’y reflète et les mâts s’y trémoussent. Quand la Lune s’y baigne, elle sonne l’apport Des lumières en fête qui égaient les frimousses.
Aujourd’hui c’est la fête, le début de l’été. Spectacles de lumières et jeux à volonté ! Les filles en robes d’or apportent la gaîté Et les garçons auront des choses à raconter !
Parfois Vénus se penche avec beaucoup d’aisance. Elle baisse la tête pour changer sa vision. Elle se moque bien comment est sa prestance, Elle ne cherche pas à faire division.
Son cul par-dessus tête vous parait ridicule ? Mais elle vous parodie les positions d’amour ! Si elle passe la tête dessous sa clavicule C’est pour pointer ses seins d’un zeste plein d’humour !
Quand elle est avec moi, c’est « Vénus Tête Folle » ! Elle joue à des jeux qui me dépassent un peu… Lorsque je lui mordille ses petites aréoles Elle fait le poirier et crie « Sauve qui peut ! »
Quand elle fait l’amour, elle est trop rigolote Et jouit en riant dans des fameux fous-rires. Elle se met en jupe sans mettre de culotte Juste pour se pencher et vous faire mourir !
Elle parait fantasque et un peu allumeuse, Mais elle agit ainsi pour vous déconcerter. Elle joue de son corps tout comme une escrimeuse Et se sert de son cul en toute liberté !
Des bulles en ballerines qui tournoient en toupies, Semblables au rituel de danse des Soufis, Me font perdre la tête à ne savoir que faire, Me donnent le vertige et des jambes lucifères.
Ces tournoiements magiques irisent ma rétine, Hypnotisent mon âme jusqu’à ma créatine. Et mon corps s’abandonne dans ces vains tourbillons Et enfin je me donne à la Fée Vermillon !
Les vertiges ne cessent de m’inonder la tête À grands bruits de tempête et de marteaux-piqueurs Vite que je m’allonge comme l’anachorète Pour sombrer dans l’oubli de l’amère liqueur.
C’est au pays des songes que je retrouve en rêve Celle qui m’impressionne sans une seule trêve. L’océan de folie m’a noyé sur ma couche Et la Fée Vermillon m’embrasse sur la bouche.
Sentinelle immobile à la proue du vaisseau, Tu gardes la mémoire de tous les souvenirs, Tu entretiens la flamme de l’ultime faisceau, Tu fais les provisions pour les jours à venir.
Capitaine Noé, qu’as-tu sélectionné Pour pouvoir emporter ta pharmacologie ? Face au cruel dilemme, qu’as-tu solutionné Dans la logique amère de ta psychologie ?
Tu penses « Architecture » et encore « Sculpture » ; La Peinture des Maîtres et la Grande Musique ; Théâtre, Poésie et la Littérature ; Pour rallier la Danse d’un œil Photographique !
Si ta bibliothèque Cinématographique Contient les émissions de la Télévision, Tu la complèteras par les Arts Dramatiques, Les Bandes Dessinées cloront ta collection.
Ton arche immobile n’a pas besoin d’orage De moindre cataclysme ou de bombe atomique. La civilisation va faire l’essorage De l’histoire et de l’art par le « tout-numérique ».
Si tu voulais connaître l’autre côté du monde, Je m’en vais te montrer derrière la mappemonde Par où il faut entrer pour pouvoir observer Le miroir inversé du côté renversé.
Couleurs impressionnistes comme un dessin d’enfant, Formes expressionnistes aux aspects triomphants ! Kaléidoscopiques dans la métamorphose Qui, à chaque examen, change l’état des choses.
N’essaie pas de comprendre ni même d’entreprendre, Il n’y a qu’à attendre pour espérer apprendre ! La logique est folie, ici, aux yeux des hommes Et la folie est sage dans ce curieux royaume.
L’océan se recourbe et se ferme en anneau. Le ciel crève l’espace et s’écoule en canaux. Les montagnes s’enfoncent au centre de la Terre. Et le feu des volcans reflue dans les cratères.
Mon esprit fait les vagues et mon âme les vents. Mon corps fait les montagnes, mon cœur fait les volcans. Si je suis polymathe au royaume des fées C’est que j’en ai la tâche et que j’en suis l’effet.
Éclosions de lumière et bouquets de couleurs ! Pour la Fée Printanière, c’est toujours un honneur D’accueillir sa venue et quitter la douleur D’avoir vécu dans l’ombre dans un grand déshonneur !
Explosion de nature, détonation de vie ! Elle arrive en trompettes et à grands cris de joie ! Hier, la Terre fiévreuse est aujourd’hui guérie, Ses forêts resplendissent et ses plaines et ses bois.
Impossible à séduire, impossible à ravir, Elle est indépendante mais appartient à tous ! Elle n’a pas d’attaches, on ne peut l’asservir, Elle vit pour les autres mais son cœur est tabou !
C’est une amie charmante que j’invite souvent. Elle fait à ma table mille éclats émouvants. Toutes nos promenades sont des enchantements. Et nos conversations sont ses enfantements.
Trois couleurs en oriflamme, pour aller à la rescousse, Des flammes dans les cheveux pour amortir les secousses. La baguette sur les seins bien aérodynamiques, Prête à frapper l’ennemi de carreaux hypodermiques. Deux ailes d’or l’emportant bien au-dessus des nuages, Deux ailes d’argent moirées la maintiennent en surface.
Elle a tellement d’ardeur qu’elle en perd toutes ses couleurs, Elle ressemble à un ange accablé de mes douleurs. Lorsque je suis en danger, elle brave les tempêtes, En poussant des cris de guerre avec des grands coups de trompette. Elle a un cœur de guerrière doublé d’un cœur de sorcière, Tous ceux qui l’ont combattue connaissent son âme meurtrière.
Durant l’école de guerre qu’elle a suivie avec Minerve, Elle a acquis les techniques, elle est sortie de sa réserve. Elle a affronté les orques, elle a battu les géants, Elle a chassé l’ennemi et l’a renvoyé au néant. C’est mon ange protecteur, elle soulage mes douleurs, C’est mon ombre bienfaitrice prête à défendre mes couleurs !
Un regard ingénu posé sur ses yeux bleus, Le cœur plein d’aventure et le corps valeureux, Il a quitté sa ferme et franchi l’horizon, Pour vivre enfin sa vie et perdre la raison.
Quand il eut bien vécu et perdu ses pensées, Il pensa à son père qu’il avait offensé. Il revint chancelant en triste condition, Prêt à payer le prix des vaines prétentions.
Quand son père le vit, il l’avait pardonné, Son cœur avait encore et encore à donner. Aujourd’hui c’est la fête dans la ferme enjouée Pour avoir retrouvé cet enfant surdoué.
Mais son frère en colère ne pouvait supporter Qu’on pardonne ainsi sans rançon apportée. Est-ce la jalousie ou la moralité Qui s’exprime ici au nom de la charité ?
Mais le père a permis de s’offrir des plaisirs, Pour le prix du travail, un échange à saisir ! Ce que l’on nomme « mal » n’est rien d’autre qu’un « bien » Employé de travers, pour souffrir Ô combien !
C’était une nuit d’Halloween, je préparais quelques citrouilles, Quand une sorcière en balai fit son entrée dans ma cuisine. Quelle ne fut pas ma panique ! J’avais, j’avoue, un peu la trouille Car elle me dit « viens avec moi, on fait la fête chez ma cousine. J’ai besoin d’un manche à balai ! » J’avais encore quelque frayeur, Mais elle me dit « ce n’est pas grave, on prendra mon aspirateur… »
Là-haut au-dessus des nuages, je me gelais un peu les couilles Quand Mélusine m’invita à visiter sa mécanique. J’aurais bien dû me méfier de son petit air en quenouille, J’aurais bien dû faire attention à son tempérament volcanique. Alors qu’elle me servait un verre d’une sorte de sortilège, Soudain la belle a commencé sur moi un strip-tease sacrilège…
En démultipliant ses mains, et ma chemise de popeline Et mon pantalon en coton ont disparu dans une flamme. Je ne pouvais plus regarder ses beaux yeux couleur d’opaline Car une poitrine insolente voltigeait comme deux oriflammes. Alors elle m’a fait basculer dans un grand lit à baldaquin Et a embouché mon engin dans son petit museau taquin…
En arrivant chez sa cousine après une petite mort subite, Elle m’a fait descendre un cocktail que vraiment je vous déconseille. Mais comm’ j’avais encore envie de jouer de la gigabite, Elle m’a dit « attends donc un peu, l’action de ce jus de groseille !» Elle eut parfaitement raison. Si vous saviez combien c’est bon, Vous en reprendriez avec moi et en boiriez tout un cruchon…
J’en étais assez enivré quand Mélusine et sa cousine M’ont proposé d’aller d’emblée nager tout nu dans la piscine. Alors on s’est déshabillés en poursuivant ces deux coquines Qui sortaient coupes et Champagne du coffre de leur limousine. Plus tard chacun s’est isolé dans les alcôves des cabines Et j’ai repris l’activité que préférait ma Mélusine…
Des flammes dans sa chevelure nous éclairèrent en tamisé Tout en projetant sur les murs nos ombres bien entrelacées. De ses mamelles avantageuses gouttait un liquide anisé Qui me donnait et de l’ardeur et une soif pour l’embrasser. Quant à ce que j’ai découvert bien à l’abri entre ses cuisses, C’était bien plus inestimable qu’un coffre-fort en banque suisse !
Je pris, après la nuit d’amour, un déjeuner gargantuesque ; La belle m’avait épuisé, je n’avais plus rien en réserve. Bien au contraire Mélusine, avec ses airs rocambolesques, Était saturée d’énergie et sa cousine de conserve. Lorsque je lui ai demandé si elle pouvait me ramener, Des flammes ont jailli de ses yeux comme un grand feu de cheminée.
Elle était vraiment folle furieuse comme une mante religieuse ; J’ai réalisé que ma vie ne tenait vraiment qu’à un fil. J’ai accouru dans le garage et trouvé une débroussailleuse Qui démarra au quart de tour pour échapper à son profil. Ce fut une course poursuite à cache-cache dans les nuages. Tant pis si j’en ai le vertige et si je manque de courage…
Quand j’eus fini par repérer la direction de mon quartier, Je vis cette bête furieuse qui piquait sur ma caravelle. Je venais juste d’arriver, ôtant mes pieds des étriers, Quand elle s’est élancée sur moi pour l’ultime étreinte mortelle. « Ciel ! Au revoir tous mes amis et rendez-vous dans l’autre monde ! Et si vous croisez Mélusine, fuyez, c’est une bête immonde ! »
Lorsque le soleil s’est levé on secouait mon oreiller D’une manière si énergique à coup de baguette magique ! Je m’attendais encore à tout, j’étais toujours ensommeillé, Je supposais que Mélusine avait atteint l’instant tragique. Mais foin des sabbats sataniques, ce n’était que la fée Aurore Qui me criait « debout les morts, on nous attend au Labrador ! »
Les voici réunis dans la forêt sacrée, Sous les chênes augustes et les ormes ombragés. Cette nuit sous la Lune, la fête est consacrée À leur rassemblement pour les encourager !
Fées guerrières et chamans, guérisseuses alchimistes, Toutes représentantes d’une longue lignée, Parées de bracelets, de colliers d’améthystes, Sous la voûte étoilée, elles se sont alignées.
Mages communicants et passeurs pédagogues, Issus de traditions pieusement préservées, Riches de connaissances et puissants andragogues, Ils marquent les témoins des secrets conservés.
Enfants initiateurs, piliers et petits maîtres, Ils sont les conducteurs et les réparateurs. Ils ont créé la Terre, leurs âmes l’ont vue naître, Ils sont nos instructeurs et nos préparateurs.
Sous la Lune étoilée, les fées ont dansé nues. Les mages ont fait un cercle de feu incandescent. Les enfants ont couru souhaiter la bienvenue Aux êtres de lumières, ce soir, évanescents.
Parmi toutes les fées, c’est ma jolie Aurore Qui a su me charmer de ses envoûtements. Elle a mis dans mon cœur des fleurs multicolores Qui fleurissent au soleil avec enchantement.
Elle habite un pays d’oiseaux de paradis, Du canard au col vert jusqu’au gai colibri. Planté de hauts cormiers au pays d’Acadie Terre des homards bleus, des cabanes en lambris.
Pour rejoindre ma belle, la distance est cruelle. Traverser l’océan sur les transatlantiques ? Ou franchir en avion, en place individuelle ? Ou prendre un train de rêve en classe romantique ?
Aurore, ta magie est vraiment nécessaire ! Tu vas devoir user de ta baguette d’or. Et exaucer mon vœu pour mon anniversaire Ou me faire planer sur la queue d’un castor.
Nos rêves cette nuit sont des plus érotiques. Tes ailes poudrées d’or en frémissent encore. Ton pays merveilleux est des plus exotiques. Notre union sonnera le plus beau des accords.