Catégorie : Les imagerimes

  • Encore des coquelicots

    Encore des coquelicots

    Impudiques fleurs nues aux ombrelles écarlates
    Vous m’avez inspiré mille-et-une passions !
    Vous savez si bien dire en parlant le galate
    Les mots qui m’ont touché de tendre compassion !

    Vous m’avez indûment invité à vous plaire.
    Vous m’avez dans le cœur semé cette émotion
    Qui fait qu’en vous voyant, c’est intracellulaire,
    Mes sens saturent l’âme de forte commotion.

    Ces jupes incarnat sur vos tiges élancées,
    Auréolées d’une âme cachée dans le silence,
    Hypnotisent et mes yeux et toutes mes pensées
    Aréolées du feu d’un désir d’imprudence.

    Après m’être enivré des effluves embaumés,
    Après l’effleurement du grain de vos pétales,
    Je m’abandonne enfin prêt à être empaumé,
    Après l’affleurement de vos jolis sépales.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le bouquet de coquelicots

    Le bouquet de coquelicots

    Joie des coquelicots au détour d’une allée.
    Ils s’étaient évadés du pied de ta muraille.
    Ils chantaient l’émotion des parfums inhalés
    Tranchant l’austérité de ta haie de pierrailles.

    Harmonieusement, de rouge effervescent,
    Il m’attise le cœur, il réjouit mon âme.
    Il est comme un enfant, comme un adolescent,
    Plein de vie et d’amour des fleurs anémogames.

    Éblouissantes et nues, Ô beauté naturelles,
    Vous frappez d’émotion, de façon si puissante !
    Je ressens dans mon cœur la pensée maternelle
    Qui m’offre son rappel de fleurs éblouissantes !

    Beautés inattendues qui flattent le regard,
    Le souci du détail est partout respecté !
    Beautés intemporelles surgies, sans crier gare,
    Pour changer tous les jours et mon cœur affecter !

    L’énergie dégagée dans une intensité,
    Écarlate d’éclat de la fleur bien-aimée,
    Comme pour recueillir avec sérénité
    Une pensée profonde des amours essaimées.

    Tu sors en euphonie de ce morceau de terre.
    Monte à l’assaut du ciel, toi, le bouquet pionnier !
    Comme le nouveau-né qui est né de sa mère
    Et qui à chaque fête se fait son chansonnier.

    Pas une fleur coupée n’endeuillera ma liesse.
    Ce bouquet pour ton cœur, je l’ai mis en poème.
    Regarde-le souvent dans tes jours de vieillesse.
    Il te rappellera alors combien je t’aime.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La barrière entre deux mondes

    La barrière entre deux mondes

    Plantée entre deux mondes, la barrière éternelle
    N’est pas simple frontière mais schisme sexuel.
    L’option de la nature, si évolutionnelle,
    A divisé l’humain en mal conflictuel.

    L’être humain aujourd’hui se dit civilisé
    Mais chacun dans son coin lutte pour le pouvoir.
    Le conflit est bien loin d’être stabilisé,
    Chacun veut diriger et s’auto-promouvoir.

    Le mâle dominant serait de force brute,
    Cherchant des solutions à la course du temps.
    La femelle est plus douce, elle observe, elle scrute,
    Elle est plus à l’écoute d’un cœur compatissant.

    Le mâle est un chasseur dans la compétition,
    Toujours prêt à partir combattre l’ennemi.
    La femelle est sociale et dans l’éducation,
    Cyclique dans sa vie et son académie.

    Le mâle n’ose pas, il a honte à montrer
    Son être intérieur, sa vraie féminité.
    La femelle se cache sans vouloir démontrer
    Qu’elle rêve de force, de masculinité.

    Homme doué d’esprit, où est ton avantage
    Si tu n’arbitres pas avec ces deux parties ?
    Femme douée de cœur, ne fais pas de chantage
    Et vois l’hégémonie du pouvoir réparti !

    Ce sont leurs énergies tout à fait fusionnelles
    Qui font le patrimoine de l’humanité.
    Ceux qui établiront la voie relationnelle
    Seront les vrais humains devant l’éternité.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La fleur aux trois pétales dans ma main

    La fleur aux trois pétales dans ma main

    L’Âme est très abstraite
    Aime être distraite
    L’Hymne pour l’amour
    L’Homme pour la Femme
    Hument l’air ensemble

    L’Amante est secrète
    L’Amie amourette
    Lame guillerette
    Les mots pirouettent
    La mue est discrète

    Âme Ô ma sœur Âme
    Aime où ton cœur aime
    Homme sweet Homme
    Femme douce femme
    Mus d’un même amour

    Amie si émue
    Aux mots du Lama
    Amour de ma vie
    Amitié aussi
    Amusent ma muse

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Nature italique

    Nature italique

    Si j’ai quelque chose à vous dire,
    Je vous le dis avec des fruits.
    Je ne vais pas me contredire ;
    Écoutez-moi, je vous instruis.
    Selon l’humeur qui me dérange,
    Je prendrai deux ou trois oranges.

    Si j’ai l’humour qui me taquine,
    Je prendrai quatre mandarines.
    Pour écrire une lettre grave,
    Je prends un blues de betterave.
    Pour dévoiler mes sentiments,
    je prends le rouge d’un piment.

    Si c’est pour des condoléances,
    J’ai le brou de noix de Provence.
    J’ai, pour écrire des poèmes,
    Le vert d’olivier de Bohème.
    Si la consternation m’assomme,
    Je fais la compote de pommes.

    Pour retrouver mon cœur d’aztèque
    Il me faut toute une pastèque.
    Pour caresser un mamelon,
    Juste une tranche de melon.
    Mais pour baiser, il faut me croire,
    Rien ne vaut un kilo de poires !

    Pour que la belle dise « oui »,
    Pensez à manger du kiwi.
    Et pour séduire les nanas,
    Mangez des tranches d’ananas.
    Que faut-il faire en cas de panne ?
    Prévoyez trois belles bananes.

    Et si vous préférez les brunes,
    Comme moi, grignotez des prunes !
    Pour faire un slow avec Mireille,
    J’ai pris des grappes de groseille.
    Pour un encart avec Thérèse,
    J’ai toujours mes plus belles fraises.

    Pour faire l’amour à Françoise,
    Rien n’est plus sûr que les framboises.
    Pour embrasser avec la langue,
    Au préalable, mangez des mangues !
    Ces belles lettres romantiques,
    Depuis la vieille Rome antique,

    C’est dans ces fruits d’Adriatique,
    Qu’est la vraie nature italique.
    Prenez le goût de l’authentique
    Avec tous ces fruits exotiques
    Choisissez la touche artistique
    Et croquez les fruits érotiques.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Les Tours de l’Émotion (ou les Tours de Saturne)

    Les Tours de l’Émotion (ou les Tours de Saturne)

    Elles sont austères et taciturnes,
    Elles font la limite du temps,
    Ce sont les deux tours de Saturne,
    Elles rassurent les débutants.

    Elles symbolisent tes défenses,
    Ton besoin de sécurité.
    Elles font barrière aux offenses,
    Elles t’offrent la stabilité.
    Ce sont des tours émotionnelles,
    Elles sont l’amour, l’amitié.
    Elles sont aussi rationnelles,
    Ta lumière et ton bénitier.

    À ton corps, la plus forte rassure,
    Elle te donnera le bras,
    Elle guérira tes blessures
    De la morsure des cobras.

    À ton cœur, elle sécurise
    Tes émotions, ton affectif.
    L’insécurité n’a plus prise,
    La paix règne dans ton collectif.

    Elle soutiendra ta structure,
    Elle vieillira avec toi.
    Elle représente la droiture,
    Elle en supportera le poids.

    À ton âme, la seconde lame
    T’oriente dans tes tourments.
    Elle demeurera ta flamme,
    Ta boussole, ta rose-des-vents.
    Pour pouvoir en briser la croute,
    La tour t’ouvre l’éternité.
    Elle te montrera la route,
    Le chemin de la sérénité.

    La tour est très spirituelle,
    Elle t’offre la plus belle vue,
    Une vision continuelle,
    Bien au-delà des déjà-vus.

    Elles supportent les coups ensemble,
    Elles repoussent tes ennemis.
    Et d’ailleurs, elles te ressemblent,
    Elles sont ton amant, ton ami.

    Tour Lumière, tour Émotionnelle,
    Vous êtes les gardiens de la vie.
    Ce sont tes fidèles sentinelles,
    Ton portail et ton pont-levis.
    Pour toujours les deux tours de pierre
    seront debout dans le levant.
    L’affectif peut tirer en arrière,
    Tes tours seront toujours devant !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La mare fleurie

    La mare fleurie

    Le silence est tombé cette nuit sur la mare.
    Les grenouilles en deuil vivent un cauchemar.
    La crevaison soudaine et tout le tintamarre
    D’un stupide animal, un idiot, un vantard.

    Pour ressembler aux princes, riches de connaissances,
    Une pauvre reinette, venue sans importance,
    S’est embellie d’orgueil et, dans l’effervescence,
    A confondu la taille avec la compétence.

    Elle s’est efforcée pour être à leur image
    De se gonfler d’éther à force de ramage.
    Si bien que bien avant de l’être davantage,
    Elle s’est éventrée à son désavantage.

    Ceux à qui elle avait voulu s’apparenter
    N’en ont même pas eu ni chagrin, ni pitié.
    Ils s’en sont amusés sans être tourmentés,
    Ce n’était là pour eux, qu’éphémère amitié.

    Les siens ont recueilli sa peau éparpillée,
    Honoré sa mémoire sans même la houspiller.
    N’est ce point grand dommage de voir tant gaspillée
    Toute une éducation et la voir torpillée ?

    Les gerbes, les couronnes, tous les bouquets de fleurs
    Rendent un dernier hommage à l’animal gonfleur.
    Les lucioles brillent à l’abri des souffleurs
    Et la mare est fleurie d’un vent écornifleur.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Les chrysanthèmes bleus

    Les chrysanthèmes bleus

    Un souvenir éternel accroché à ma mémoire
    Comme un trousseau amoureux préservé dans une armoire,
    Dans un livre de cuisine ou dans les meilleurs grimoires,
    Font les meilleurs ustensiles et les meilleures écumoires.

    Souvenir d’une beauté, la plus belle de la ville,
    Des frous-frous et des pompons et un petit air tranquille.
    Je la rejoignais souvent avec mon p’tit baise-en-ville.
    Nous vivions dans le secret, notre petit Vaudeville.

    Les études coûtaient cher nous n’avions pas de fortune
    Et pour payer ses études, elle fut bien opportune
    D’ôter un peu ses frous-frous pour avoir un peu de thune
    Elle gardait ses pompons branchés autour de sa lune…

    Et quand elle s’effeuillait, c’était avec bonne grâce,
    Une belle plante heureuse, qui savait laisser la trace
    D’une ineffable beauté qui n’avait point de disgrâce.
    La fine de barbarie d’une jolie plante grasse !

    Pour prolonger ses attraits et payer ses magasines
    Elle savait adapter les recettes de cuisine.
    Après avoir provoqué l’orgasme de Mélusine,
    Elle me mijotait des mets qui ravissaient les voisines

    Juste habillée de pompons et de ruban bleu-marine,
    Rien n’est plus beau que ses mains qui pétrissent la farine !
    Rien n’est plus aromatique que les sucs dans sa crépine !
    C’est la princesse étoilée, à poêlée, la ballerine !

    Tous ces chrysanthèmes bleus harmonisent mes pensées
    Des souvenirs merveilleux pour trois pièces dépensées.
    J’aime toujours Mélusine, sa cuisine a compensé
    D’avoir jeté ma soutane et j’en suis récompensé !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La nostalgie de la fuite

    La nostalgie de la fuite

    Frêle bateau sur l’eau qui va à la dérive
    Tandis qu’au fil du rêve, le voyageur arrive.
    Partir est un remède au gré de son navire,
    Filer droit devant soi, sans regarder la rive.

    J’étais ce voyageur qui parcourait en rêve
    Des rivages impossibles, des périples sans trêve,
    Abandonnant son monde, le laissant sur la grève,
    Fuyant l’autorité, les ordres « Marche ou crève » !

    Vivre sa vie en rêve comme procuration
    N’est pas la solution mais une aberration.
    Mais la fuite préserve et, de l’aliénation,
    Permet la sauvegarde, une amélioration.

    Bientôt le fugitif découvre son naufrage.
    Il arrête sa fuite, empoigne son courage.
    Il fixe l’horizon renforce son ancrage
    Pour sa métamorphose, son nouveau démarrage.

    Il a tellement vu, acquis de connaissance,
    Tout ce qu’il a glané dans sa convalescence
    Guide son intuition, devient incandescence
    Pour diriger ses pas avec luminescence.

    Autrefois voyageur, aujourd’hui conquérant,
    Partout où tu regardes, ton cœur est requérant.
    Il a forgé ton corps aujourd’hui différent
    Et tu sais dénouer tes nombreux différends.

    Nostalgie de la fuite, mes souvenirs d’antan.
    Je vis dans le présent, ici et maintenant.
    J’accepte mon destin et j’en deviens le maître.
    Le sage, quelque part, est en train d’apparaitre.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La porteuse d’eau

    La porteuse d'eau

    Juste au pied de la tour qui côtoie les étoiles,
    Elle avance inconnue, cachée derrière son voile
    Qui enclave son corps drapé dans cette toile
    Qui la tient au secret, jamais ne la dévoile.

    Elle est juste un maillon composant de noria,
    Native du mythique royaume d’Almeria.
    Puis aux sources du Nil, aux chutes Victoria,
    Là-bas elle a connu la vraie passionaria !

    Désormais tous les jours, du levant au couchant,
    Elle part à la source, d’un air effarouchant,
    Transporter l’eau du puits de son cœur accouchant,
    C’est là toute sa vie, regardez, c’est touchant !

    Origine du monde, mère de l’humanité,
    Tu es devenue l’esclave et la propriété
    Du peuple que tu as par toi-même enfanté.
    Pour lui, tu t’es soumise en toute humilité.

    Mais bientôt tu te lèves à l’appel de tes filles
    Et tu reprends ta place, tu brises ta coquille.
    La chenille a quitté son cocon, sa Bastille.
    Tu redeviens la femme reine dans la famille.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le pot des pensées oubliées

    Le pot des pensées oubliées

    Quand je rentre chez moi, à côté de la porte,
    Niché dans une alcôve, c’est ici que j’apporte
    Mes pensées oubliées comme la feuille morte.
    Et dans ce pot je jette tous ces maux qui m’escortent.

    Quand la nuit est tombée sur tous mes souvenirs,
    Vient la lune d’argent prête intervenir.
    L’alchimie mystérieuse change mon devenir
    Et la métamorphose influe mon avenir.

    Tout semblable au levain qui fait monter la pâte,
    Pareil à la levure qui fermente le malt,
    Une transformation façon homéopathe
    Agit sur le bouquet et ses fleurs de Cobalt.

    J’y mets une pensée pour celle que j’embrasse,
    J’y ajoute un souci qui vraiment m’embarrasse,
    J’y mets mes impatientes et je m’en débarrasse,
    Enfin mes immortelles et j’en demande grâce.

    Ce soir j’y ai versé mes pensées négatives,
    Toutes mes émotions non communicatives.
    Ce matin rejaillissent des pensées positives,
    J’ai le cœur apaisé et l’âme créative !

    Je t’offre ce bouquet, mets-le dans ta maison.
    Déposes-y ton cœur, ignore tes raisons.
    Toutes pensées futiles feront la floraison,
    Fourniront ton bonheur et sans comparaison !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • L’ange déchu

    L’ange déchu

    Il est l’ange déchu, il a perdu ses ailes,
    Il a trahi l’amour par un excès de zèle.
    Pour une femme-enfant au cœur de demoiselle,
    Il a trahi les siens, son nom est Yeiazel.

    Il n’est pas très méchant, juste un ange souffrant
    Qui n’a pas trouvé mieux après être l’offrant
    De blesser les humains d’un orgueil un peu franc,
    Afin de soulager son propre châtiment.

    Il est anorexique, même un peu anémique,
    Autiste envers ses proches, surtout patronymiques.
    Pour gérer ses souffrances assez tragicomiques,
    Il a semé le mal et c’est cataclysmique !

    N’y a-t-il d’autre moyen pour trouver le bonheur
    Que d’affliger les autres dans un profond malheur ?
    Être épanoui heureux appelle aux zizaneurs
    À chercher noise aux autres, médire à l’extérieur ?

    Il était le plus beau et le plus prometteur !
    L’auréole a terni, il n’est plus émetteur.
    Ange de compassion, il n’est plus transmetteur.
    Il exhorte l’amour mais ce n’est qu’un menteur !

    N’est-il pas humiliant de savoir qu’un nanti
    N’aime pas que l’argent, mais d’être garanti
    D’être seul à jouir et rester pressenti
    à vivre intensément ; les autres au ralenti.

    J’ai longtemps eu du mal, pouvoir m’imaginer,
    Ce qui fait le méchant, qui l’a incriminé.
    Mais son cœur a souffert ; et cette âme ruinée
    Cherche à nous entraîner et nous contaminer.

    « Il n’y a pas de personnes méchantes. Il y a seulement des personnes souffrantes qui n’ont pas trouvé d’autres moyens que de blesser les autres pour gérer leur propre souffrance. Quand nous sommes épanouis et heureux, avons-nous envie de chercher des histoires aux autres ? »
    Catherine Ikalayos

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La musicienne bleue

    La musicienne bleue

    Dotée d’une voie stridente, mademoiselle est troublante.
    Deux yeux profonds qui enchantent le cœur et l’âme galante.
    Une bouche alléchante sous deux pommettes saillantes,
    Tantôt elle se fait gouaillante, tantôt elle se fait hurlante !

    Ses jambes gesticulantes rythment une humeur pétillante !
    Ses bras frappent en cadence une cadence enivrante !
    De sa main gauche tremblante, elle plaque un accord andante,
    Tandis que la droite violente la corde ardente et brûlante !

    Elle est vive et stimulante, elle n’est jamais soulante.
    Elle transmet, déferlante, son humeur vive et charmante.
    Il n’y a pas d’équivalence à sa jolie voix troublante.
    Tremblez qu’elle ne vous plante ses graines si virulentes !

    Mais elle a toujours bon cœur et distille le bonheur.
    Son cœur est un grand soleil qui illumine les réveils.
    Son regard un peu moqueur vous remplit d’une chaleur
    Qui vous extrait de la veille pour le pays des merveilles !

    Écoutez cette emballante mélopée époustouflante
    Qu’elle joue oscillante sur ses hanches ondulantes !
    Si la chanson est trop lente, elle la rend ensorcelante.
    Sous les lumières aveuglantes, elle est toute étincelante !

    Si la main devient tremblante, n’ayez pas l’âme affolante !
    Elle se fait indolente pour repartir succulente.
    Sa poitrine titillante rythme toujours la cadence
    De la guitare rutilante d’une musicienne excellente !

    Mais quand son beau regard charmeur de ses grands yeux noirs rieurs
    Vous entrainent sans pareille de ses prunelles vermeilles,
    Elle chuchote en douceur depuis son monde intérieur
    Une promesse en sommeil en vous séduisant l’oreille !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le coup du bouquet rouge

    Le coup du bouquet rouge

    Dis, tu me le refais le coup du bouquet rouge ?
    Avec toutes ces fleurs et ces couleurs qui bougent !
    Égaye-moi le cœur, mets-lui en plein les yeux !
    Ranime-moi la flamme, ranime-moi le feu !

    Quand les jours de grisaille dissolvent mes nuances,
    Ton bouquet fait l’accord et fait une muance.
    Quand le blues se répand dans mon âme en déroute,
    Tu crées de l’harmonie, de la joie sur ma route.

    Quand mes soirées sont sombres et vides d’amitié,
    Tes fleurs ont le secret des soucis amnistiés.
    Quand j’ai besoin d’un cœur qui saura m’écouter,
    Tes pensées immortelles, mon cœur sait y goûter.

    Quand une larme monte et lave ma tristesse,
    Alors mille reflets la prennent de vitesse.
    Quand j’ai l’âme qui pleure d’une indélicatesse,
    Ton bouquet joue les vers et l’âme poétesse.

    Des effluves embaumés me ravissent les sens,
    De fragrances éclatantes, de mille-et-une essences.
    C’est une épidémie, c’est une contagion,
    Ton bouquet a fleuri dans toute ma maison.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Petite Venise

    Petite Venise

    Là où la mer reprend sa qualité de reine,
    Partout dans les ruelles elle occupe la scène.
    Elle étend sa présence, et demeure souveraine,
    Elle gouverne les voies et rend justice saine.

    Toutes ces couleurs vives qui emplissent ma vue
    Font pleurer les amours aux ruptures imprévues.
    Aussi fort chatoyants, aussi fort m’as-tu-vus
    Ces tons démesurés ont un goût de bévue.

    Que ces couleurs sont tristes, même quand elles rient,
    Quand l’amour est parti avec le car-ferry.
    Toutes les belles robes serties de pierreries
    N’ont pas plus de saveur qu’un cœur de céleri.

    Enfin, qu’ils me pardonnent, ils m’ont trop fait pleurer,
    Les joyeux gondoliers, ils m’ont trop écœuré.
    Même si leurs gondoles font les cœurs affleurés,
    Elles m’ont trop blasé et mon âme leurrée.

    Je sais que reviendra le temps de l’allégresse,
    Des rires et des chants, délices enchanteresses.
    Je sais qu’après le flot de l’amère sécheresse
    Reviendront les mots doux et le temps des caresses.

    Mais je ne vois qu’ici, le reflet des tendresses
    Qui déforment mes sens d’une folie traîtresse.
    Une chape de plomb, une lourde compresse,
    Qui affame mon cœur et nourrit ma détresse.

    Laissez-moi m’enfoncer dans ces eaux bien tranquilles
    Quand on endort les rues, quand on éteint la ville.
    Je m’en vais vous quitter, partir de la presqu’île,
    Car mon cœur est damné et mon âme est servile.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La femme-poisson

    La femme-poisson

    Elle est partie rebelle, elle a choisi de vivre.
    Elle a le cœur amer, elle part pour survivre.
    Elle a laissé derrière et son père et sa mère.
    Elle part pour construire une vie de chimère.

    Mais elle a conservé ses valises chargées,
    Les conflits non réglés qui l’ont tant submergée.
    Du courroux de son père, son cœur est surchargé,
    Il lui faut, pour durer, le besoin d’émerger.

    Elle est entre deux mondes, elle n’a pas de domaine,
    Pas vraiment un poisson, pas vraiment une humaine,
    Mais en voyant les hommes elle a choisi l’hymen,
    Qui l’unira à l’un d’entre eux, un spécimen.

    Pour charmer son élu, elle se fait Philomène,
    Le rossignol des dieux depuis la voie romaine.
    Elle possède un organe prodige, un phénomène,
    Une voix hypnotique une grâce surhumaine.

    Mais elle n’a pas réglé ses comptes avec son père
    Et quand elle a charmé les humains de la terre,
    Alors elle se venge de ses crocs de vipère
    Et tue ceux qu’elle attire d’un coup phagocytaire.

    Mais elle a trop pleuré ses amours meurtrières.
    Pour ressembler aux femmes elle franchit la barrière.
    Elle a donné sa queue pour une jarretière.
    Elle a tranché le lien dont elle est l’héritière.

    Sa jolie voix charmeuse ne pourra prononcer
    Plus que des mots d’amour pour son cher fiancé.
    Aux appels de son père, oui, elle a renoncé !
    Son amour est humain, son cœur est renforcé !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La corne d’abondance aux poires – 1

    La corne d'abondance aux poires - 1

    Poire y est, c’est fou ! C’est facile à comprendre !
    Poire y a, c’est doux ! C’est aisé à apprendre !
    Poire y haut, c’est tout ! C’est naturel à prendre !
    Poire y hue, c’est mou ! Ça se laisse surprendre !

    Abondance de poire est utile pour la soif !
    Plus le fruit est juteux et plus il vous décoiffe !
    C’est le fruit le plus sain qu’il soit possible de voir !
    C’est la forme d’un sein qui appelle un espoir !

    Quand je tète le fruit à son bout le plus rond,
    C’est un liquide exquis digne d’un vigneron !
    Si je m’exerce encore à téter ce fleuron,
    Une extase m’inonde mon cœur de fanfaron !

    Délicieux fruit de vie je mords à belles dents !
    Si le sirop jaillit ce sera l’accident !
    Si je veux préserver ce plaisir fécondant,
    Sans, c’est vraiment meilleur ; avec, c’est plus prudent…

    Tableau de Fabienne Barbier

  • L’amour solaire (ou le yin et le yang)

    L’amour solaire (ou le yin et le yang)

    Juste sur la frontière entre soleil et mer,
    Juste à l’entre-monde entre l’eau et le feu,
    Juste entre deux saveurs, le sucré et l’amer,
    Juste quand tu me veux et quand moi je te veux.

    Parfois le feu descend et lacère le ciel,
    Parfois un flot puissant surgit de l’océan,
    Parfois l’éclair brûlant, l’éclat circonstanciel,
    Parfois le tsunami, soudain le Léviathan.

    Mais après le chaos, quand la lumière fut,
    Quand Dieu eut concilié les éléments puissants,
    Quand la faune et la flore, la vie fut répandue,
    Quand le souffle et l’esprit animèrent Adam.

    Alors les énergies en furent enrichies,
    S’associant ensemble dans un ajustement,
    La réconciliation enfin est aboutie,
    Dans un amour solaire, par le yin et le yang.

    Qui de l’homme ou la femme sera-t-il le meilleur ?
    La réponse n’est pas le choix définitif !
    C’est le couple formé qui en est le veilleur,
    L’association des sexes, le double évolutif.

    Ce sont ces énergies qui me font avancer
    Dans le corps des cellules, dans le feu de la vie,
    Dans toutes mes émotions, dans toutes mes pensées
    Et dans mes intuitions et ce qui m’a suivi.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Fleur de lumière ou l’explosion des couleurs

    Fleur de lumière ou l'explosion des couleurs

    Un météore, un signe, un message dans le ciel
    Juste quand j’arrivai, juste au bord de la mer.
    Il était là pour moi, presque confidentiel,
    M’apporter l’émotion, le sucré et l’amer.

    Il m’a paru bizarre, quasi artificiel,
    Un jeté de couleurs, éclaboussant les nues.
    Une pratique étrange, comme un didacticiel
    Pénétrant dans mon cœur, souhaiter la bienvenue.

    C’était inattendu, si évènementiel !
    Un ange illuminant brièvement l’azur !
    Il devait voltiger d’un essor torrentiel !
    Vol sans comparaison d’aucune autre mesure !

    Je vois dans ce passage, dans cet existentiel,
    Le passage d’un éther au monde matériel.
    L’énergie déployée dans ce différentiel
    Agit comme un miracle, fait extrasensoriel !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La colère de la mer

    La colère de la mer

    Neptune est en colère et écume de rage
    Et là-haut Jupiter, fait éclater l’orage !
    Les dieux sont en furie, il faudra du courage
    Pour résister aux vents et aux coups de cirage !

    Branle-bas aux bateaux qui frettent dans les parages !
    Mouillez bien fort vos ancres, serrez les amarrages !
    Prenez garde aux remous, gardez-vous des naufrages !
    Le typhon annoncé est brut de décoffrage !

    Prévenez les marins et tout leur entourage !
    Qu’ils parquent leurs bateaux stockés dans les garages !
    Les digues sont submergées et ne font plus barrage !
    Les vagues sont décuplées du plus gros calibrage !

    Les chevaliers des mers ont fait du repérage !
    Les dragons de Neptune étalent leurs ombrages !
    Les tirs de Jupiter crachent leurs déchirages !
    On ne sait qui prier pour faire l’arbitrage !

    Ce matin s’est levé comme dans un mirage.
    La brume se dissipe dans un lit de moirages.
    Les phares ont résisté au déséquilibrage.
    Les voiles sous le vent sont en plein essorage.

    Neptune et Jupiter feront les commérages.
    Ces Dieux sont belliqueux, fiers dans leur compérage.
    On n’a plus rien à craindre dans nos pâturages.
    Les dieux se sont calmés… jusqu’au prochain outrage !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • L’apéro d’antan

    L’apéro d’antan

    C’est bien dans tous nos plus vieux souvenirs
    Qu’on fabriquait les meilleurs élixirs.
    Je revois en lumière tamisée
    Tous ces flacons qui m’ont tant amusé.

    De toutes les bières, c’est les plus fameuses
    Dont me souviens, les bières de la Meuse.
    Bière avec Picon ou bière Peroni
    À déguster avec parcimonie…

    Voici pour les messieurs, du Martini,
    Du bon Dubonnet Quinquina Funny !
    Si vous préférez plutôt un whisky,
    Alors ce sera un Henco Hennessy !

    Voici pour vous, mesdames, de la Suze
    Ou bien un Vermouth si ça vous amuse.
    Si vous désirez plutôt un café,
    Celui du Labrador fait de l’effet !

    Pour tous les enfants, de l’Orangina
    Ou la limonade de Mandarina.
    Et s’ils veulent un bol de chocolat
    Voici Van Houten ou bien Banania !

    Pour agrémenter votre apéritif,
    Prenez place aux tables de jeux collectifs.
    Là un jeu de cartes, là un jeu de dés,
    Sur un vieux tapis un peu dégradé.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La vague bleue

    La vague bleue

    Tous les flots se rallient dans le fond de la crique,
    Là où tous les bateaux sont sagement ancrés,
    La vague bleue déferle dans ce port d’Armorique,
    Éclabousse les rochers soudainement encrés.

    Et la vague d’azur met la touche exotique…

    Tous les marins du port font une triste mine,
    L’un pense à ses amours l’autre à sa destinée.
    Mais la marée montante change puis illumine
    Leur cœur délivré du blues emmagasiné.

    Et la vague d’azur se révèle euphorique…

    Et les femmes attristées qui se retrouvent seules
    Après la perte d’un compagnon disparu
    Retrouvent leurs couleurs et s’éclatent la gueule.
    À l’heure de la marée la joie est apparue.

    Et la vague d’azur est un peu féérique…

    Les enfants du village n’ont pas trop de sorties,
    Ils se sentent isolés, leurs loisirs limités.
    Mais la marée met filles et garçons assortis
    Qui se mettent à danser des slows illimités.

    Et la vague d’azur est fantasmagorique…

    Mais au creux de la nuit quand tout est endormi,
    Quand les cœurs échauffés sont sagement couchés,
    La vague quitte le village une fois l’accord mis
    Et laisse agir l’amour qui vient de le toucher.

    Et la vague d’azur est un peu nostalgique…

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La barque du chagrin

    La barque du chagrin

    La tempête en furie a lancé l’offensive
    Sans m’avoir prévenu qu’elle était compulsive.
    J’aurais dû m’y attendre ; cette mer agressive
    Était bien déchaînée et vraiment excessive !

    Quand la loi du cyclone cessa de résonner,
    J’ai bien cru que la houle allait m’empoisonner ;
    Dans ma nef de fortune, j’étais emprisonné,
    J’ai aperçu une terre que j’ai arraisonnée.

    La mer s’est retirée sur cette plage triste.
    Le silence à présent se révèle sinistre.
    Plus rien à l’horizon sauf ma barque égoïste
    Qui me tient compagnie et se veut altruiste.

    Des tremblements de froid parcourent mon échine.
    J’ai la tête qui sonne comme bruits de machines.
    Je respire à grands coups tel une micheline
    Comme si la tornade m’avait jeté en Chine.

    Je marche sur la plage, recherchant des repères,
    Mon cœur est agité, mon esprit désespère.
    Mais j’ai pu éviter le sinistre repaire
    Où la mort espérait que mon âme obtempère.

    Et j’ai repris la mer le cœur cicatrisé,
    La barque du chagrin un peu électrisée.
    Je dois apprécier et ne pas mépriser
    Le fruit de l’expérience car je l’ai maîtrisé.

    Toi qui entends le vent, qui capte mes messages,
    Sache que je n’ai pas le temps d’en dire davantage.
    Il n’y a pas de recette, juste un apprentissage
    Pour devenir un maître digne du sauvetage.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La fermeture du jour

    La fermeture du jour

    Je suis très amoureux de la plus belle étoile
    Qui, pour moi, tous les soirs joue la danse du voile
    Les milliers de couleurs de ses splendides toiles
    M’entrouvrent le chemin que l’astre me dévoile.

    Du matin jusqu’au soir, debout sur ma planète,
    Tandis qu’elle recouvre sa robe de comète,
    Je regarde sa course, lorgnant sur ma lunette ;
    Mon ombre synchronise la céleste allumette.

    Je sais que cette nuit nous seront séparés
    Et que de confiance, je devrai me parer.
    C’est pour me renforcer et pour me préparer
    À vivre notre amour dont je dois m’emparer.

    À force de tourner tout autour de la Terre
    Et moi de l’escorter comme son mousquetaire,
    Nous nous sommes épousés là-bas en Angleterre !
    My Darling Star and me are interplanétaires !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Balance qui songe

    Balance qui songe

    Une femme fragile, une femme admirable
    Qui maintient indocile un caractère aimable
    Toujours en équilibre, tant soit peu variable,
    Mais fait tout son possible pour rester équitable.

    Son esprit d’ouverture est très communicable.
    Elle juge à l’allure, elle est très conciliable.
    D’une grande droiture, son don justiciable
    Renforce sa structure vraiment coordonnable.

    Elle sait rédiger les constats à l’amiable.
    Elle sait négocier ce qui est défendable.
    Elle sait pardonner ce qui est justifiable.
    Elle sait coordonner avec tact ses semblables.

    Elle aime s’engager pour des causes charitables.
    L’énergie déployée est comptabilisable !
    Elle sait synthétiser un savoir insondable.
    Elle cherche à s’insérer dans la branche sociable.

    Elle a la tentation de chercher l’ineffable.
    C’est l’illumination qui est invariable
    Et la délectation, son état le plus stable,
    Qu’elle n’atteint jamais, mais rien n’est infaisable !

    Garantie affective d’un mari serviable.
    Fidèle et possessive, goût indissociable.
    Maternelle instinctive et mère conciliable.
    Mais il faut qu’elle suive un destin inchangeable.

    Mais son don de justice est vraiment formidable !
    Elle est pour l’armistice et pardon aux coupables !
    Quelquefois son fléau lui est désagréable,
    Mais c’est parce qu’il lui faut montrer l’irréprochable.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La crique aux pêcheurs de couleurs

    La crique aux pêcheurs de couleurs

    Dans le calme des mas, les pêcheurs de pigments
    Couchés dans leurs hamacs, somnolent doucement.
    C’est dimanche ici-bas, on oublie les gréements
    Bercés par le ressac, on rêve calmement.

    Ils ont fait les marées, pendant tous leurs voyages,
    Matinée et soirées, chassé les paysages
    Capturé au filet, très nombreux gribouillages
    Coulant sur le plancher plein de vernissages

    Le vent pousse leurs voiles vers leur destination.
    Le souffle tend leurs toiles en coordination.
    Les courants leurs dévoilent mille fascinations.
    Des pléiades d’étoiles font l’illumination.

    Quand ils rentrent au port, les paniers sont remplis.
    Ils ont pour passeport l’étrange panoplie.
    Ils viennent au rapport le devoir accompli,
    Ils ont dans leur transport les plus beaux coloris !

    Aux balcons des maisons, suspendues aux toitures,
    Les aquarelles font de jolies miniatures.
    Les pastels vermillon font des caricatures.
    Gouaches et coloration, chatoient sur les peintures.

    Les lavis délavés, sèchent sur les volets.
    Les huiles achevées, posées sur les pavés,
    Place du vieux marché, exposent des portraits
    Joliment colorés, criants de vérité.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le buffet de fête

    Le buffet de fête

    C’est une petite fête, un buffet, une buvette.
    Afin qu’elle soit parfaite, écoutez bien ma recette :

    Je vais inviter Sophie, elle avec tous ses amis,
    Mais surtout pas Nathalie qui déteste Virginie.

    Je vais éviter Ginette qui se met tant en vedette,
    Ainsi que la mère Yvette qui fait du tort à Paulette.

    Si on invite Émilie, on invite Anne-Marie ;
    Sauf alors que Stéphanie viendra sans Rose-Marie.

    Si, au centre, on met Claudine, et à gauche on met Martine,
    À droite on aura Corinne, les trois mines sous-marines !

    Mais si jamais vient Marlène, il va y avoir la haine.
    Premièrement avec Solenne, deuxièmement avec Karen.

    J’avais pensé que Christiane s’accorderait avec Diane
    Et Morgane avec Viviane mais pas avec sa sœur Liane.

    Si jamais Emmanuelle ne se montrait pas cruelle
    Et Muriel pas trop sexuelle, j’aurais invité Joëlle.

    Mais J’ai peur que Véronique soit toujours trop tyrannique
    Envers sa sœur Dominique et la tante Frédérique.

    Je suis sûr que si Laurence est heureuse si l’on danse,
    Malheureusement Hermance sera froide envers Florence.

    J’aimerais tante Cécile qui n’est pas très difficile,
    Mais Lucile est trop subtile et Sibylle, trop facile !

    J’emmènerais bien Geneviève boire un verre un soir à Kiev
    Mais Fabienne ferait la gueule de boire en Suisse toute seule.

    Tout ça, c’est très compliqué ! Il faudrait simplifier !
    Et pour ne pas me tromper, je vais tout recommencer …

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Miss Gémominette

    Miss Gémominette

    Sous ce regard de glace vraiment rien ne dépasse.
    Il est ta carapace, l’enclos de ton palace.
    Mais si j’use d’audace pour percer ta grimace
    Et braver ta menace, je serai perspicace.

    Ton œil gauche mesure quelle est ma vraie nature.
    Ton œil droit est moins dur d’une demi-mesure.
    Tes deux iris assurent, un peu comme une piqûre,
    L’imminente morsure si on s’y aventure !

    Cette bouche a envie de goûter à la vie !
    Désir inassouvi, méfiance asservie.
    Mais si le vis-à-vis se montre trop suivi,
    Elle mordra sans devis pour sa propre survie !

    Tu es communicative et même volubile.
    Le mental est fébrile et aussi versatile.
    Ton aspect juvénile lance des projectiles
    Mais si je suis habile, tu te montres docile.

    Mais j’ai vu la lueur qui anime ton cœur.
    J’en connais la valeur malgré ton air moqueur.
    J’arbore la couleur qui convient au vainqueur ;
    Tu en bois la liqueur d’un plaisir jouisseur.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La brune à l’étoile

    La brune à l’étoile

    J’étais assis sur la terrasse
    Avec ce blues qui me tracasse,
    Solitaire dans mon impasse,
    Escorté des pies qui jacassent.

    Derrière les fenêtres en face
    J’ai entraperçu avec grâce
    La brune à l’étoile fugace
    Qui arborait cet abraxas.

    Je ne sais pourquoi quelle audace
    M’a fait fixer cette rosace
    Qui m’a fait ressentir la trace
    D’un sentiment qui me dépasse.

    Je n’ai pas le cœur perspicace
    Pour percer cette carapace
    Mais cet apparat m’embarrasse
    Et envahit tout mon espace.

    Je sens en moi ce feu vorace
    Et pour que je m’en débarrasse
    Je vais franchir cette crevasse
    Et tenter de rompre la glace.

    Elle n’était pas très loquace
    Mais m’a retrouvé sur la place,
    Et en manière de préface,
    Subrepticement, elle m’embrasse…

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le bain des oiseaux

    Le bain des oiseaux

    Vivre comme un oiseau être la créature
    Qui peut planer sur l’air grâce à son envergure,
    Qui peut fouler la terre, droit sur ses palmatures,
    Qui peut flotter sur l’eau par ses plumes en structure !

    Voler comme un oiseau tout en haut des toitures !
    Pouvoir se percher sur les plus hautes ramures !
    Plonger dans les flots bleus pécher sa nourriture,
    La déguster en paix juché sur les mâtures !

    Monter comme l’oiseau sans craindre la brûlure,
    Sans connaître jamais cette mésaventure
    De voir ses ailes fondre sous la température
    Et chuter dans la mer comme une sépulture !

    Folâtrer librement, vivre en villégiature !
    Prendre un bain à minuit après la fermeture !
    Glisser avec les vagues avec désinvolture !
    Vivre en mer comme au ciel une belle aventure !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La mare aux canards neufs

    La mare aux canards neufs

    C’est la preuve par neuf, l’aveu qui sort de l’œuf,
    Par ce printemps tout neuf, le canard et sa meuf
    Partent faire la teuf près de la mare-au-bœuf.
    Ce dixtuor est un bluff : quatre, cinq, six, sept, huit, neuf !

    Dans la mare aux canards, faut être combinard !
    Car il est goguenard et même un peu fouinard,
    Cet habile renard qui joue au traquenard !
    Il va mettre, peinard, beurre dans les épinards…

    Les canards étaient deux, puis ils ont fait huit œufs.
    Le renard désireux de faire un coup fameux,
    A gobé l’un d’entre eux d’un repas fastueux.
    Depuis, c’est ennuyeux, ils restent neuf, parbleu !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Tremplin pour l’au-delà

    Tremplin pour l'au-delà

    Lorsque ces paysages éblouissent son cœur,
    C’est derrière l’horizon qu’il devine le chœur.
    Il plonge dans le bleu, de ces eaux, taquineur
    Et il goûte à la source l’ineffable liqueur.

    C’est une petite fée un peu effarouchée
    Qui se cache sans cesse dans les fourrés, couchée,
    Et rêve au voyageur qui saura déchiffrer
    Ses messages secrets qui pourront le toucher.

    Le poète inspiré pèche à grand coups de rimes.
    La fée dissimulée sait qu’il cache sa déprime.
    Elle crée des jardins dans des couleurs sublimes.
    Lui, il manie ses vers comme un fleuret d’escrime.

    Elle se déshabille tout au long de la route,
    Elle a pris ses parures pour guider sa déroute.
    Il la retrouve nue sur le bord de la croute.
    Alors il prend son cœur découvert et le goûte.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Perspectives sanguines

    Perspectives sanguines

    Où est parti ton cœur, mon amie dynamique ?
    Voudrait-il rattraper tes jambes académiques ?
    Le feu de ton esprit est d’essence alchimique !
    Tes réactions rapides ! L’âme électrochimique !

    Constamment survoltée, une pile électrique
    Agite ton corps physique qui devient centaurique !
    Tes cuisses se nourrissent de bornes kilométriques
    Et ton pain quotidien ? « Partir pour l’Amérique » !

    Vivante et bien gentille derrière tes mimiques
    Je sais que tu m’écoutes sans une polémique
    Moi et tous les docteurs, ça en est pléonasmique.
    Et tu restes optimiste, c’est ton chemin karmique.

    Ta gaîté naturelle dont tu es boulimique,
    Te fais fuir pessimistes et autres anémiques.
    Et c’est vers le levant, patrie chromosomique,
    Que tu vis ton orgasme, frissons épidermiques !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Les bateaux du village

    Les bateaux du village

    De toutes ces maisons qui dansent dans la crique
    Et toutes ces maisons de pierres et de briques,
    Mon cœur est réparti entre force hydraulique
    Et l’ossature stable des terres d’Armorique.

    Pourtant j’aspirerais une vie féérique,
    Fréquentée d’aventures aux destins chimériques.
    Vivre nu mais drapé des voiles rhomboédriques,
    Atteindre la sagesse des voies pythagoriques.

    Mais j’ai le pied ancré, l’esprit catégorique,
    La branche de mon père et tout son historique
    Et je ne me vois pas partir pour l’Amérique
    Juste pour une envie, un désir excentrique.

    Ô bateaux du voyage, Ô récits homériques !
    C’est pour vous que je rêve des joies géographiques !
    Mon cœur en subit la pression atmosphérique,
    Le corps, l’esprit aux vents, L’âme barométrique.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La barque attachée

    La barque attachée

    Quand je m’envole à l’horizon, moi, le bravache,
    Je sens en même temps cette ancre qui m’attache.
    Mon esprit vole sous le vent où est sa tâche
    Et mon corps est fixé sur le plancher des vaches.

    Ce n’est qu’un voyage immobile en canot ivre,
    Une croisière imaginaire en bateau-livre.
    Ça fait des années que je veux qu’on m’en délivre
    Mais on m’accuse de manquer de savoir-vivre !

    Pourtant le temps des chaînes est déjà dépassé.
    Le temps où j’étais lié appartient au passé.
    Car j’ai reçu de la vie un laissez-passer,
    Je n’écoute plus rien je vais contrepasser.

    Si tu veux bien, je t’offrirai à préfacer
    Mon histoire avant que la mer l’ait effacée.
    Je pense à toi, je l’ai pour toi dédicacée.
    J’ai demandé à Dieu de me la postfacer !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Les bannières écarlates

    Les bannières écarlates

    Toutes ces robes rouges agitées sous le vent
    Ces jupons écarlates exposés au levant
    Les jambes en sémaphores comme moulins-à-vent
    M’ont attiré sans doute et je vais droit devant !

    Ô bannières écarlates, partout où je regarde,
    Ces coquelicographes touchent mon péricarde !
    Si je n’y prends pas garde, Je pourrais par mégarde,
    Attiré d’un regard, tomber de la rambarde !

    J’imagine des filles, qui jouent dans les jonquilles,
    Volant toutes en famille, formant une escadrille,
    Accrochées aux brindilles comme à des banderilles,
    Dodelinant leurs quilles perdant leurs espadrilles.

    Coquelicot sauvage, planté sur le rivage,
    Ton charme fait des ravages, me met en esclavage !
    Pour cesser l’élevage de ces marivaudages,
    J’mets mon feu au lavage, mon cœur à l’essorage !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • L’Ange au Luth à Lure

    L'Ange au Luth à Lure

    Et l’Ange Tire-Lire
    Se rencontrent à l’heure
    Avec l’Ange Lord Laure,
    Ils en deviennent hilares
    Et Tralala-la-lère !

    Ils ont tous fière allure ;
    L’un brandissant sa lyre,
    L’agitant comme un leurre,
    Version multicolore,
    Et l’autre son galure
    Pour faire le folklore !
    Le troisième en colère
    Dans l’œil de sa brûlure
    Et sur son engelure,
    Ajoute du Collyre
    Après c’est indolore !
    Et Tralala-la-lère !

    Les anges tricolores
    Firent dans la dentelure !
    Leurs chansons leur valurent
    Un tour en Bangalore
    Qu’en train ils dévalèrent.
    On vit alors éclore,
    Ces anges qui nous plurent :
    Luth-Lure, Tire-Lire, Lord Laure
    « Anges versicolores »
    Et Tralala-la-lère !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • L’assemblée des barques

    L’assemblée des barques

    Toutes les barques se sont rassemblées ce matin
    De la chaloupe à la gondole, tout le gratin,
    Ont débarqué dans la baie du mont Palatin
    Ces « fluctuat nec mergitur » tuent mon latin !

    De quoi ça parle, des barques en train de débarquer ?
    De l’entretien, des prix courant sur les parquets ?
    Des fausses jonques et des felouques contremarquées ?
    De celle dont le mât sera le plus remarqué ?

    Fi des commères embarcadères et compagnie !
    Foin des compères portuaires d’Albanie !
    Ça parle russe via la mer noire d’Arménie
    Et même balte des fjords de la Scandinavie !

    Ce soir les cotres et les canots sont repartis.
    Tous les youyous et les pirogues sont de sortie
    Avec les barges et les chaloupes assorties ;
    L’armada fête ses vedettes converties !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • L’ange enflammée

    L’ange enflammée

    Apparue comme un rêve qui m’a ensorcelé,
    Couronnée de lumière partout étincelée,
    L’Aurore Boréale t’avait auréolée,
    Nimbant ta chevelure de flammes à la volée.

    Le bruissement léger de tes ailes épaulées
    Enchantait mes oreilles toutes déboussolées.
    À ta voix sans pareille au timbre un peu voilé,
    S’accordait ton sourire tentant de rigoler.

    Une robe légère d’un blanc immaculé
    Soulignait ta poitrine à peine aréolée.
    Ton corps par transparence m’avait affriolé,
    Tu m’as pris par la main pour me farandoler.

    Ô bel ange, que j’aime avoir dégringolé
    De la plus haute branche avant de m’envoler.
    Je t’écris cette lettre d’amour épistolé
    En pensant à nos noces pour nous deux convoler !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La coupe au rasoir

    La coupe au rasoir

    Sa vie est partagée, elle a plusieurs patries.
    La montagne ou la mer ? Elle cherche sa matrie.
    Mais elle n’a pas besoin d’aller en psychiatrie
    Pour manier le rasoir avec idolâtrie.

    Elle opère sur vous la coupe énergétique,
    Initiée, diplômée de Rémi-Portraitique,
    Médecine chinoise et sagesse esthétique,
    Avec un soupçon de mécanique quantique.

    Elle conjugue « bien-être » à la touche artistique.
    Les mémoires du corps redeviennent authentiques.
    Le cheveu stimulé, c’est caractéristique,
    Reproduit dans le corps l’effet initiatique.

    Elle joue du rasoir comme un bâton magique !
    Une adresse à la fois pure et acrobatique !
    Elle est connue partout jusqu’à l’Adriatique !
    Elle a sa renommée, elle est thérapeutique !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le voyage solitaire

    Le voyage solitaire

    Je suis au gouvernail de mon bateau fragile.
    Ma barre est de métal mais mes pieds sont d’argile.
    Je navigue au hasard sur les pas de Virgile.
    Je ne suis pas marin, je suis né à Saint-Gilles.

    Je ne suis sûr de rien ni de ma destinée.
    Peu m’importe au final que ma vie soit ruinée
    Si je n’ai pas trouvé ma douce vahiné
    Avec qui je vivrai l’amour concubiné.

    Mais je n’ai pas encore rencontré l’autre rive.
    Le brouillard m’environne, je suis à la dérive.
    Si je m’égare trop, il se peut que j’arrive
    En direction des côtes de Tananarive.

    Mais Dieu est ma boussole et mon cœur est tranquille
    Aussitôt que j’aurai dépassé la presqu’île.
    N’en déplaise à ceux qui m’ont traité d’infantile ;
    Ce sont eux qui seront mon vrai talon d’Achille !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La frontière dimensionnelle

    La frontière dimensionnelle

    Je me tiens sur le seuil, juste sur la frontière,
    Les pieds enracinés sur la terre côtière,
    Le regard absorbé par la mer tout entière
    Et la tête épousant cette voûte altière.

    Je suis la porte étroite, la percée frontalière.
    Mon corps offre à ce monde une chair hôtelière,
    Le sang coule en mon cœur de façon régulière,
    J’en ai caché le feu à la belle geôlière.

    Je me tiens sur la plage brandissant la bannière.
    Je suis un conquérant, d’une trempe pionnière.
    Je suis la porte étroite, je suis une charnière
    Entre ces quatre mondes et mon âme prisonnière.

    Oserai-je, enfin, soulever la barrière ?
    Serai-je audacieux pour embraser la poudrière ?
    Partirai en avant sans retour en arrière ?
    J’en fais mon idéal, j’en fonde ma prière !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Ondes & nues

    Ondes & nues

    Le ciel ne parle pas, il ne parle à personne.
    Il s’habille de gris aux couleurs de l’automne.
    Je ne connais pas l’ange qui ainsi le maçonne,
    Mais il a tout enduit sur la côte bretonne.

    Les cris des cormorans, rabotant les consonnes,
    Pleurent comme l’archet des violons de l’automne.
    Ces sanglots larmoyants blessent mon cœur et sonnent
    Comme un glas inquiétant, sinistre et monotone.

    Pour qui sonner encore, Ô reine Carcassonne ?
    J’en ai la chair de poule et ma tête hérissonne !
    Que cette nuit la grande et la petite oursonne
    Viennent un peu égayer mon âme mollassonne !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • En attendant la vague

    En attendant la vague

    J’ai souvent traversé ces passages à quai,
    Attendant la marée et restant aux aguets.
    Le temps s’immobilise et pousse son loquet.
    Je tente une ouverture et je cherche le gué.

    J’entends passer au large des bateaux les sirènes
    Qui suivent sous le vent la route américaine.
    Ils vivent à l’horizon détachés de ma peine
    Dans une dimension réduite à leur carène.

    Je sais bien que la vague arrivera bien vite.
    Je n’en ai pas le doute et la peur, je l’évite.
    Mais l’inactivité me provoque l’invite
    D’une larme attardée, une conjonctivite.

    Mais je ne tombe pas dans l’illusion du temps.
    Je sais bien que mon bonheur est dans le présent.
    Le futur n’est rien d’autre qu’un égarement.
    Mon bien-être est ici, il est omniprésent.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Rêves & Reflets

    Rêves & Reflets

    La mer a des reflets curieux et scintillants.
    J’allais ce matin-là, d’un esprit pétillant,
    Chercher l’inspiration, trouver du croustillant,
    Espérant découvrir un signe émoustillant.

    Au détour d’un rocher, j’ai été étonné ;
    Toute une pluie d’étoiles avait tourbillonné
    Comme si plusieurs cloches avaient carillonné
    De timbres de lumières hallucinationnés.

    Ces étoiles ont formé un petit escalier
    M’invitant à monter pour être le premier.
    Écoutant mon courage et mon cœur de pionnier,
    Lancelot de la mer, me voici chevalier !

    Porté par la lumière, au-dessus des roseaux,
    Je rejoins les mouettes et les autres oiseaux.
    Je chevauche Pégase l’écume aux nasaux.
    Chantez mesdemoiselles et autres damoiseaux !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Rêverie sur le rivage

    Rêverie sur le rivage

    Juste au bord de la mer, quand j’atteignis la grève,
    Mon imagination m’a noyé dans les rêves.
    Avant que je ne sombre dans la seconde brève,
    J’ai vu tout s’effondrer, sans répit et sans trêve.

    Les sables ont tremblé et se sont recourbés ;
    J’ai eu juste le temps de ne pas m’embourber.
    J’étais impressionné, tellement perturbé
    Que j’en ai eu l’esprit quasiment masturbé.

    Soudain venant des nues, les cumulonimbus
    Se sont tous regroupés vers les cunnilingus.
    Un phare obéissant vite à ce stimulus
    S’est dressé devant moi, debout comme un phallus !

    Le paysage enfin s’est ouvert à mes yeux ;
    J’ai compris qu’on m’offrait le fier vaisseau de Dieu.
    Je pars à l’aventure au destin ambitieux,
    J’en suis le capitaine, je vous fais mes adieux !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le cadre aux quatre éléments

    Le cadre aux quatre éléments

    J’ai trouvé au marché ce vieux cadre oublié.
    Je l’ai dépoussiéré ; il venait d’un grenier.
    Je l’ai bien nettoyé sans bourse délier.
    Il me fait voyager car je suis casanier.

    Aussitôt installé, le soir mon plafonnier
    Devint illuminé éclairant le quartier…
    Les murs ont envolé, d’abord mon canotier,
    Puis ils ont dispersé mes dossiers, mes papiers…

    Ce matin mon parquet sentait le vieux thonier,
    La pièce est inondée, j’ai de l’eau plein les pieds…
    Dans la rue les pavés sont sous un sablier,
    J’ai même vu passer plein de caravaniers…

    Je crois que j’ai fêlé la tête au cafetier !
    De ce cadre trouvé je suis embastillé !
    Au secours, écoutez le cri du prisonnier !
    Prévenez les pompiers et les carabiniers !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Et le pot refleurira

    Et le pot refleurira

    Il refleurit encore et encore aujourd’hui.
    Hier pot-aux-roses il fut, avant qu’il fasse nuit,
    Ce matin, pot-au-bleu, au soleil, il reluit ;
    Une fois de plus le miracle s’est produit.

    Une source de vie : Le trou vert reverdi !
    Comme l’opéra-dit : Le trouvère de Verdi !
    Un spectacle éblouit : le couvert resplendit !
    Un prodige inouï : le couvercle est rempli !

    À cette dimension, l’univers s’accomplit
    Par circonvolutions, merci Fibonacci !
    L’espace-temps doublé par une autre magie :
    Les sept dimensions, ici, toutes réunies !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Les messagers de Neptune

    Les messagers de Neptune

    Ils s’échouent sur la berge, explosent sur la plage.
    Les bouteilles englouties délivrent leurs messages.
    Ils traversent les mers résistant aux roulages,
    À dure école ils ont fait leur apprentissage.

    Regardez leurs assauts après leurs longs voyages :
    Ils affrontent bateaux, et mille appareillages !
    Regardez l’abordage hardi de leur sillage :
    Ils déferlent intrépides et écument de rage !

    Je vous admire, fiers messagers de Neptune !
    Vous qui communiquez partout mes infortunes !
    Votre courage et votre force sont opportunes !
    Vous qui transmettez par le monde ma vraie fortune !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La femme-glaise

    La femme-glaise

    Elle tourne et retourne tout autour de son pot,
    Elle forme et façonne sans prononcer un mot,
    Son ouvrage l’absorbe et marque le tempo
    De ses jours et ses heures passées à l’entrepôt.

    Elle manie la terre en fait naître des cruches
    De la taille d’un œuf et même un œuf d’autruche.
    Absorbée, occupée comme l’abeille à sa ruche,
    Elle aime son métier et c’est sa coqueluche.

    Elle y met tout son cœur, elle crée le bonheur !
    Si vous lui demandez elle saura sans erreur
    Vous modeler un broc d’un style avant-coureur
    Comme vous n’en découvrirez nulle part ailleurs !

    Tableau de Fabienne Barbier