
Himmel! Ich habe vergessen, einen Text zu schreiben!
Bild von Fabienne Barbier
Chaque année apporte sa vague et le flux des mois qui déferlent
Et le temps imprègne le sable et son reflux sale ma terre.
Alors mon cœur part en zigzag parmi les décisions qui perlent
Entre le plus indispensable et mes folies héréditaires.
Chaque année apporte son vent et le flux des informations
Et le temps en humecte l’air et son reflux mouille mon feu.
Alors mon cœur part au-devant de toutes les transformations
Que je pense alors nécessaires et que j’appelle de tous mes vœux.
Chaque année apporte son souffle et le flux des conversations
Et le temps les dilue dans l’eau et son reflux brûle et m’irise.
Alors mon cœur pleure et camoufle ses peines en tergiversations
Jusqu’à ce que tout parte à vau-l’eau dans un ultime lâcher prise.
Chaque année apporte son sel et le flux des bonnes surprises
Et le temps attise le feu et son reflux m’aère l’âme.
Alors tourne le carrousel de toutes mes pensées éprises
Des expériences que mon cœur veut vivre au présent, tout feu tout flamme.
Tableau de Fabienne Barbier
Wenn du spürst, wie der Geist der Weihnacht um Mitternacht vorüberzieht,
Öffne dein höchstes Fenster und beobachte im Halbdunkel
Die weit auseinander liegenden grünen Schwaden, die lautlos in der Nacht
Die Stadt streifen und durch die Ritzen in den Schatten eindringen.
Wenn der Stern des Hirten am Horizont funkelt,
Halte Ausschau nach den Rentieren, die vom goldenen Wagen kommen.
Deren Schellen Funken auf die Dächer der Häuser sprühen werden.
Sie markieren den Weg zum Weihnachtsfest, während dein Kind einschläft.
Du erzählst ihm morgen vom Geist der Weihnacht, der wiederkehrt.
Belohne denjenigen, der daran glaubt, dass das Universum zuhört.
Es ist bereit, dem die Hand zu reichen, der akzeptiert, was kommt.
Befruchte die Seele, die sich um Ewigkeit vermehrt, koste es, was es wolle.
Bild von Brigitte Berweger
Jeder hat sein eigenes kleines Genie, seinen Schutzengel, sein Maskottchen;
Im Herzen seinen kleinen Amor, der seinen Liebeskummer heilt;
Das gute Gewissen ist bemüht, die Seele zu heilen, die ihm etwas belasten;
Und das Spirituelle hat die Gabe, Geist mit Humor zu verwechseln.
Aber der Körper will etwas Konkretes, Sicherheit, Material;
Er sucht sich einen guten Partner, der ihn von außen studiert.
Jemand, der mit seinen Sinnesorganen diskret umgeht.
Wie der gute Doktor Portner, wenn er dein Hinterteil heilt.
Doktor Portner liebt Pickel und Furunkel an deinem Hintern.
Die er mit Vergnügen mit einem magischen Skalpell abtrennt.
Er lacht immer, er ist gefräßig von der komischen Stimmung, die er bekennt;
Humor, der dazu angetan ist, tragische Ängste zu umgehen.
Hinter dem Schatten des Arztes steht sein Team von Schutzengeln.
An den kleinen, zarten Händen findest du immer eine Vene.
Die, die dich absichtlich mit ihrer täglichen guten Laune empfängt.
Und die, die dich tastet und verwöhnt, damit deine Schmerzen vergeblich sind.
Praxis Team und sein Team in Winterthur-Seen
D’édelweiss je n’ai point trouvé mais juste une fleur de bonheur ;
J’aurais voulu t’offrir pourtant la célèbre étoile d’argent
Mais un ange a dû approuver qu’il valait mieux te faire honneur
Avec la fleur rose écourtant tes charges en les partageant.
Avec la marguerite rose, plus de pensée ni de souci
Afin que le jour qui parait soit le meilleur jour de ta vie.
Motus sur les journées moroses ! La pâquerette radoucit
Le temps qui passe, le temps qu’il fait comme deux miroirs en vis-à-vis.
Effeuille-la si tu le veux et murmure-lui ton souhait
À chaque pétale arraché comme on soulage sa conscience.
Le lendemain, selon ton vœu, tu verras le ciel se vouer
À son devoir et s’attacher à entretenir ta patience.
Tableau de Fabienne Barbier
Je suis arrivé déjà ivre dans un cocktail existentiel
Qui m’a fait boire au biberon le lait prétendu de ma mère.
Je me suis abreuvé de livres et leurs langages exponentiels
Qui vous donnent un coup d’éperon par l’orthographe et la grammaire.
J’ai quitté les eaux de l’enfance pour les rivières de l’alcool ;
L’ivresse de l’adolescence m’a entraîné dans ses courants.
Jeune damoiseau sans défense, j’ai couru les filles qui racolent
Et m’ont livré la connaissance de tous les plaisirs concourants.
Puis la griserie du travail a succédé aux libations
D’une jeunesse destinée à ce que j’apprenne à semer.
Boire et déboires, vaille que vaille, ont marqué mes implications
Dans la famille coltinée au cours d’une vie consommée.
Aujourd’hui, mon sang a mûri et j’en distille l’expérience
Comme un bon vin millésimé qui vieillira en s’affinant.
Je louvoie entre pénurie, rationnement et luxuriance
Mais l’esprit toujours animé des rêves les plus fascinants.
Demain, sans doute au goutte-à-goutte, je sécréterai le meilleur,
Le suc essentiel de moi-même maturé d’arômes divins.
Toujours je resterai à l’écoute de l’ange-gardien conseilleur
Qui me conduit vers ceux qui m’aiment et savent apprécier mon vin.
Tableau de Fabienne Barbier
Petit caïd a préféré une famille dissociée ;
Le père ici, la mère ailleurs, les grands-parents plus ou moins là.
Petit caïd n’a proféré que peu de mots associés ;
À sa manière, il est railleur et vit quelque part, au-delà.
Il ressent de son univers une image incompréhensible
Qu’il n’a pas envie d’intégrer, qui paraît froide comme un glaçon.
Alors comme un singe en hiver, frigorifié car trop sensible,
Il fuit ce monde dénigré pour un cocon à sa façon.
Il vit plutôt sa vie en rêve, en refait une autre version,
Il imagine ce qu’il souhaite à travers un monde parallèle.
Mais attention ! Si on lui crève sa bulle il entre en aversion
Envers le moindre trouble-fête par des logorrhées de voyelles.
Il a choisi sa propre route pour faire ses propres expériences.
Qu’importe après tout le flacon pourvu qu’il en sente l’ivresse !
S’il y a toujours parfois un doute ou une crainte de déviance,
Laissons-lui son parcours abscons qui va vers ce qui l’intéresse.
Tableau de Fabienne Barbier
Toute l’eau passée sous les ponts a fécondé tant de rivières
Qu’il naîtra en ce mois de mai tous les coquelicots de rêve.
Coquelicot un peu fripon, coquelicot un peu sévère,
Coquelicot plutôt gourmet, coquelicot attrape-rêve.
Tandis que mai débute à peine juste avant le lever du jour,
La première fleur, toute jeunette, s’éveille dans l’air transparent.
Elle sort doucement de sa gaine ses pétales en faisant bonjour
Au soleil et à sa planète qui l’accueillent en tant que parents.
Elle s’épanouit à midi, reine des fleurettes des champs,
Attire tous les papillons qui lui butinent son nectar.
Et puis le soir, sans comédie, entre chien et loup, au couchant,
Elle retire son cotillon et s’endort… il est déjà tard.
Tableau de Fabienne Barbier
Bonne année, bon anniversaire à ceux dont la naissance se fête
Aux premiers jours que l’on découvre avec les yeux d’un cœur d’enfant.
Ceux du premier, soyons sincères, nous ont tant fait tourner la tête
Que pour la vie entière s’ouvrent nos cœurs sur leurs airs triomphants.
Du deux au trois, on se repose, on pose ses résolutions
Pour modérer jusqu’au printemps de quoi se faire une raison.
Le quatre mérite une pause ; le temps d’une révolution
Pour apprécier chaque instant ; joie et bonheur dans la maison.
Du cinq au six, on se retrouve ensemble autour d’une galette
Pour célébrer l’épiphanie avec Maryvonne et Raymonde.
Et jusqu’au dix, tous, on éprouve la même joie pour nos starlettes :
Rebby, Sandrine et Stéphanie et toutes les reines du monde.
Après j’ai des trous de mémoire ; sur l’éphéméride j’écorne
Chaque quantième des naissance des dates les plus enviées.
Je marque d’une étoile noire le dernier jour des capricornes
Et d’une stellaire iridescence, l’aube des poissons de janvier.
Tableau de Fabienne Barbier
je parcours la route du tendre
Montant les degrés de l’amour
en évitant les « pas-du-tout ».
J’ai préféré rompre ce rite
– sachant trop bien à quoi m’attendre –
Pour rajouter un peu d’humour
et m’offrir un peu plus d’atout.
Avec la fleur de tournesol,
je tire les cartes du tarot,
Partant du « un » jusqu’au « vingt-deux »
autant de fois que de pétales.
Et, un peu comme une boussole
qui donnerait le bon numéro,
L’avenir loin d’être hasardeux
m’offre une destinée végétale.
Un, deux, trois, la route du thé ;
quatre, cinq, six, l’étape authentique ;
Sept, huit, neuf, une vie en rose ;
dix, onze, douze, sans souci clivant.
Au moment où j’ai débuté
cet effeuillage chaotique,
J’ai troqué un train-train morose
pour des voyages captivants.
Au treize, j’ai trouvé la chance ;
au quinze, j’ai goûté l’amour ;
Au vingt, j’ai poursuivi ma route
et fait trois fois le tour du monde.
Au vingt-et-un, je suis en France ;
au vingt-deux j’y reviens toujours
Car un jour mon cœur en déroute
connut l’âme-sœur vagabonde.
Tableau de Fabienne Barbier
Au printemps, rivières et ruisseaux se répandent des eaux de pluies
Dans les jardins et les vergers pour que les cognassiers fleurissent.
En automne, les arbrisseaux lorsque tombent les premiers fruits,
Sont récoltés et hébergés dans les caves afin qu’ils mûrissent.
Mais comme châtaignes et olives, le procédé est exigeant
Qui enlèvera l’âpreté du coing qui pousse sur les arbres.
Afin qu’ils plaisent à vos convives, cuisinez les fruits astringent
En une compote apprêtée qui ne les laissera pas de marbre.
Pâtes de fruits, pâtes de coings, compotes, gelées, confitures
Ont agrémenté ma jeunesse de souvenirs voluptueux.
Je conserve toujours dans un coin en eau-de-vie cette mixture
Qui me rappelle mon droit d’aînesse sur l’héritage spiritueux.
Tableau de Fabienne Barbier
Qu’as-tu que tu n’aies donc reçu de la vie qui t’a tout offert
Tout au long de l’itinéraire sur le fleuve de l’existence
Qui t’a sentie, qui t’a perçue, dont en retour tu as souffert
Mais donc chaque acte téméraire t’a valu un prix d’excellence ?
Tu as pris la fille de l’air pour t’en aller sur les alpages
Et y fonder une famille pour les beaux yeux d’un helvétique.
Une petite fée stellaire vint développer l’équipage
Te faisant cadeau d’une fille comme assurance prophétique.
Après ses trois-cent-soixante-cinq petits tours autour du Soleil,
La fée stellaire est revenue avec sa corne d’abondance
Pour ensemencer en ton sein, sans doute dans un demi-sommeil,
Un garçon lui-même retenu pour assurer ta descendance.
Vingt ans après, le Grand Roman de Vie encore se renouvelle ;
Un ange blond vint s’introduire et n’a jamais démérité.
Après avoir été maman, tu es grand-mère, bonne nouvelle !
Laissons au petit-fils construire la suite pour la postérité.
Tableaux de Maryvon Riboulet
Elle naquit un premier mai pour le bonheur de sa famille
Qui lui donna comme prénom « Allégresse quand vient le jour ».
Après un garçon désormais voici que venait une fille
Qui allait vivre, crénom de nom, sa destinée avec bravoure.
« Allégresse quand… » la formulette était trop longue à prononcer.
On l’appela « Marie la folle » tant elle s’agitait pour des prunes.
Après ce fut « La pipelette » tellement il fallait renoncer
Tant à lui couper la parole que d’essayer d’en placer une.
Comme elle n’aimait pas trop l’école mais bien manger et cuisiner
Elle demanda à ses grands-mères tous les secrets des meilleurs chefs.
Avec marmites et casseroles dans un style indiscipliné
Elle fut d’abord intérimaire et puis, maître-queux derechef.
Cassoulet à la togolaise, ratatouille de Madagascar,
Elle inventa mille recettes qui ont aidé à son renom.
Du rôti à la charolaise au magret truffé de canard,
Son restaurant « Chez Mauricette » reste le meilleur de ses noms.
Tableau de Fabienne Barbier
Quand l’année du cochon de feu débuta en quarante-sept,
Les chevaux devinrent nerveux, les tânes et toutes les autres bêtes.
D’un jeune poulain de Camargue, sa robe blanche et bien cambrée
Vira de couleur en poutargue, jaune orangé au brun ambré.
Sous les feux du soleil couchant, rayonnait le bel étalon
Par son pelage effarouchant et la vigueur de ses talons.
Les quatre jambes éclaboussant le corps ruisselant d’eau de mer
Et la crinière se trémoussant dans l’azur d’un bleu outremer.
Beaucoup de peintres ont essayé pourtant beaucoup ont échoué
À peindre la robe émerveillée aux vaguelettes ébrouée.
Les poètes ont dû inventer des coloris psychédéliques
Prenant le risque d’intenter un procès aux lois de l’optique.
Soixante-quinze années passées, seuls quelques anciens se souviennent
De la couleur outrepassée du cheval blanc quoi qu’il advienne.
Si un jour tu passes à Saint-Gilles, va sur le pont du Petit-Rhône ;
Tu verras sa statue d’argile à la teinte orangée qui prône.
Tableau de Fabienne Barbier
Mêlé d’ennui, de nostalgie, il regardait par la fenêtre
Comme s’il aspirait à entrer par la porte du Paradis.
Il pratiquait sa liturgie chaque fois qu’un rayon venait naître
Pour l’induire à se concentrer jusqu’à ce qu’il en soit affadi.
L’addiction de plus en plus forte en devenait obsessionnelle ;
Il en devint neurasthénique tant qu’il en perdit l’appétit.
Il guettait même derrière la porte une occasion exceptionnelle
Pour une sortie hygiénique de son univers trop petit.
Il joignait ses pattes en avant d’une prière silencieuse
Comme s’il avait lâché prise et demandait l’aide divine.
Il avait bu auparavant une liberté insoucieuse
Et espérait une surprise issue de déesse féline.
Le Dieu-Chat miséricordieux envoie deux anges en mission
Pour s’entretenir avec lui et avec ses deux maîtres qui l’aiment.
Il aurait été fastidieux de demander la permission
Et, devant l’espoir qui reluit, il prend la décision lui-même.
Encore aujourd’hui, il écrit, il nous transmet ses amitiés,
Trônant fièrement dans son palais devant de nouvelles fenêtres.
Mais il n’y est plus circonscrit ; il est désormais amnistié
Et peut courir se régaler dans le jardin du nouveau maître.
Tableau de Fabienne Barbier
Un regard tourné vers l’arrière, un regard tourné vers l’avant
Et le visage du présent fixé sur le temps impassible.
Sur hier, se fermaient les paupières qui s’ouvrent au soleil levant
Si hier, tu vivais tes treize ans, demain tu vivras l’impossible.
On dit que l’œil du cœur embrasse tous les temps de toutes saisons,
Qu’il voit la trace de l’amour qui naît, qui vit et qui vieillit.
Jamais le cœur ne s’embarrasse de la constance de la raison
Qui veut classer au jour le jour chaque souvenir recueilli.
De l’imprudence du passé à la prudence d’avenir,
L’œil de l’amour n’a rien jugé mais il accepte le présent.
Quand un moment est dépassé il en laisse un autre venir
Il sait, contre tout préjugé, que chaque jour est un présent.
Tableau de Fabienne Barbier
Avec ses softs sous MS-DOS, son Apple II, son Ibéhème
Et ses processeurs en huit bits, il devait être déboussolé.
Les prévisions, quel sacerdoce ! Ses oracles sont tout un poème
Avec ses vers tous pleins de mythes et ses listings tous gondolés.
Nostradamus en Version II n’a pas obtenu plus de gloire ;
Il provoquait lui-même les crises qu’il avait prédites symboliques.
Il s’est montré si galvaudeux qu’il était le seul à les croire
Et c’est ainsi que, sans surprise, il brûla en place publique.
Illustration de Gray Morrow
Le premier août est à la fête et la nature épanouie.
Herbes follettes et fleurettes enchantent les jardins fleuris.
On se réveille et l’on s’apprête sous le soleil évanoui
À louer la flore satistaite d’une charmante espièglerie.
Coquelicots en vagues pourpres qui déferlent sur les talus,
Marguerites et pâquerettes parsemées en cercles de fées.
Le crépuscule qui empourpre, offre au ciel une plus-value
Et l’aurore fait des collerettes de perles de pluie, de rosée.
Les lutins toute la journée dorment car ils ont travaillé
À décorer les jardinières, et les bosquets, et les îlots.
Aujourd’hui, c’était la tournée pour une fleur émerveillée
De naître d’une pépinière avec ses sœurs méli-mélo.
Tableau de Fabienne Barbier
Les mains d’artiste visionnaire créent, d’une audace intemporelle,
Toutes les histoires du monde passées, présentes et d’avenir.
Mains gauche et droite décisionnaires pour une action incorporelle
Qui, d’une inspiration féconde, peint tous les meilleurs souvenirs.
Assistées d’un bon partenaire, les deux mains droites réunies,
Les deux énergies se conjuguent et se renforcent en même temps.
Une force extraordinaire venue d’un lien qui prémunit
Par la synergie qui subjugue adversaires ou combattants.
Les deux mains droites en avant comme dans une chorégraphie
Apportent un message de paix par leurs deux paumes synchronisées.
Les deux mains en moulin à vent fonctionnent en télégraphie
Pour témoigner notre respect d’une manière préconisée.
Deux mains de femmes ou deux mains d’hommes, soit de deux sexes différents ;
L’important réside en l’union et l’association des valeurs.
La protection crée comme un dôme quand les êtres sont afférents
À associer en communion leurs intentions avec chaleur.
Et les mains gauches évidemment n’en sont pas quittes pour autant.
Elles agissent dans la pénombre sans besoin de se dévoiler.
Elles agissent plus prudemment par un amour les chapeautant
Qui fait partie du même nombre que les quatre membres étoilés.
Tableau de Fabienne Barbier
Une dégustation en aveugle du millésime de l’année
Nous remet l’émotion en bouche des jours et des mois distillés.
D’abord, que demande le peuple sinon sa vie enrubannée
De réussites en plusieurs couches et de victoires compilées ?
Goûte alors du meilleur tonneau la vinification des jours
Et reprends-en de la bouteille toutefois sans craindre l’ivresse !
Goûte les sucs méridionaux des meilleurs crus que tu savoures
Nous t’en offrons une corbeille, nous les déesses de l’allégresse.
Réjouis-toi, prend donc un verre de l’élixir de la jeunesse
Qui grise la première fois mais que l’on aime reconduire.
Après une année de calvaire mais réussie tout en finesse
Reconnaissons-le toutefois, tu n’as cessé de nous séduire.
Tableau de Fabienne Barbier
Ta démarche m’a plu, sortant soudain des nues ;
Ton parfum m’a ému, chère et tendre ingénue.
Je t’ai tendu les mains, déposées sur un sein
Puis, autour de tes reins caressant ton bassin.
Comme une vraie sirène, ton doux chant m’hypnotise ;
Je ne sais pas comment mais, ton charme m’attise.
Et c’est plus fort que moi, ma nature profonde,
Si je suis attiré comme une âme seconde.
Tu te moques de moi et souvent m’humilie.
Tu ne m’appelle jamais et me laisse avili.
Tu fais semblant de dire que tu ne penses qu’à moi,
Mais tu me laisses seul et sans le moindre émoi !
Enfin un jour tu prends un futile prétexte
Qui m’envoie promener d’un grotesque contexte.
Tu me laisses tomber, disant que j’ai la rage ;
Moi, je reste sonné sans force et sans courage.
Tableau de Fabienne Barbier
De roses oranges en rêves oranges, tu remues cent-soixante-dix-sept fois
Tes mélanges spirituels, de mal au coeur en vague à l’âme,
De l’actualité qui dérange tout ce qui renforçait ta foi
En l’apogée éventuel d’un paradis pour hommes et femmes.
De ciels d’Afrique en pastels blancs, du fusain noir à la sanguine,
Tu as peint de lavis en rose les paysages de Bretagne.
De portraits toujours ressemblants, de ballerines en colombines,
Tu as coulé tes eaux moroses dans les vallées de tes montagnes.
Mais le voyage continue à cent-soixante-dix-sept degrés
En direction de l’authentique valeur de toute l’existence.
Malgré le mal qui s’insinue dans les valeurs désintégrées
D’une culture transatlantique qui se livre à l’omnipotence.
La chevillette sera tirée, la bobinette cherra dare-dare
Cependant le grand méchant loup n’a pas encore pointé son nez.
Dans ton petit coin retiré, tu élabores ton œuvre d’art
Et sous le poids du temps jaloux, j’entends ton âge d’or sonner.
Tableau de Fabienne Barbier
Lorsque ma fleur s’épanouit, elle qui, hier, n’était que bouton,
J’assiste alors à la naissance de tout un monde sensuel.
Toute pudeur s’évanouit car jamais nous ne redoutons
De voir brandir avec aisance tous ces organes sexuels.
Pourtant cet arôme subtil s’apparente à des phéromones
Pour attirer des invités à venir goûter son nectar.
Alors se dresse le pistil avec une envie de démone
Offrant sa belle intimité pour ressemer ses avatars.
Ainsi dansent les étamines bercées sous les notes du vent
Qui soutiendront les papillons, les abeilles et les faux-bourdons.
Ainsi la vie se contamine du septentrion au levant ;
Ne soyons pas si tatillons sinon ça file le bourdon.
Tableau de Fabienne Barbier
En effeuillant les fleurs du mal, je découvre au petit bonheur
Une réponse à mes problèmes en fonction du temps des amours.
Tant pis pour le flux lacrymal qui s’écoule en bien tout honneur
Lorsque se présente un dilemme entre « pas du tout » et « toujours ».
Mais en passant aux tournesols, alors la roue de la fortune
Tourne si vite que le hasard écoute la rose des vents.
Ainsi le temps devient boussole vers la solution opportune
Qui disparaît dans le blizzard des jours qui passent en se suivant.
Pour hier, c’était un an de moins, pour aujourd’hui, un an de plus,
La nuit, quand le temps disparaît, les heures dansent et me sourient.
Mais le tournesol néanmoins poursuit son astral stimulus,
Et chaque journée m’apparaît comme un soleil qui me nourrit.
Tableau de Fabienne Barbier
Si Bouddha était né en mai, Dieu aurait dédié ce jour
Pour célébrer la renaissance d’un brin de muguet au printemps.
Si Bouddha s’était transformé en belle-de-nuit, belle-de-jour,
Il serait fleur de connaissance semée depuis la nuit des temps.
Si Bouddha était né en mai, il arborerait en boutons
Hortensia et rose des vents, fleur de lotus et fleur de lys.
Si Bouddha s’était parfumé aux pommes d’amour, fruits gloutons,
Il luirait au soleil levant tout en délices, fleurs de mélisse.
Si Bouddha était né en mai, il porterait un nom de fée ;
Morgane, Viviane ou Clochette en l’honneur des fleurs de muguet.
Si Bouddha s’était exprimé en gerbes de fleurs et trophées,
Il serait rosée qui projette sa première goutte aux aguets.
Si Bouddha était né en mai, j’aimerais qu’il soit mon enfant
Que j’aurais eu avec Vénus, Déméter ou bien Artémis.
J’aurais chanté sa renommée par un poème triomphant
Dans la position du lotus avec des rimes qui frémissent.
Tableau de Fabienne Barbier
Chez la tribu des gorges-rouges, les têtes sont couronnées d’or.
Une distinction honorable que tous leurs ancêtres attestent.
Un héritage des carouges, des passereaux du Labrador
Faisant l’erreur impondérable d’avoir fait route vers l’ouest.
Serait-ce un cousin éloigné de la famille des dindons
Qui mêla ses gènes colorés comme un tartan calédonien ?
Seule pourrait en témoigner une légende à l’abandon
Qui court encore dans la forêt parmi d’autres oiseaux daltoniens.
Malheureusement ceux-ci confondent le vert le rouge avec l’azur !
Leur témoignage est entaché d’une sévère confusion.
Ainsi, puisque rien ne se fonde par une garantie sur mesure,
On dit que l’oiseau panaché est joli, sans trop d’effusion.
Taureau-Rouge, un amérindien, criait à gorge déployée
Pour convier l’oiseau sanguin à se poser sur son épaule.
Leur conciliabule quotidien de philosophie émaillé
Offrait à son peuple un regain dont il avait le monopole.
Tableau de Fabienne Barbier
La communication muette d’un baiser longtemps soutenu
Part du profond de la luette jusqu’au bout des lèvres charnues.
J’aime cet échange discret qui en dit plus que mille phrases
Et dont l’amour a le secret jusqu’à connaître l’épectase.
Et le baiser se fait voyage dans la mer salée des deux bouches
Avec le tendre paysage des regards qui presque se touchent
Derrière les paupières fermées sur le bonheur inconsistant
De deux cœurs en train de germer dans l’intervalle d’un instant.
Rapellons-nous que l’Épectase désigne au choix « le Progrès de l’homme vers Dieu » ou « le fait de mourir lors de l’orgasme »
Tableau de Pablo Picasso
J’ai compté cinquante-deux vagues venues s’échouer au rivage
Qui m’ont raconté les mémoires des sirènes et de leurs amours.
Amours qui partaient en zigzag, en queue de poisson selon l’âge
Des marins pris dans l’écumoire du temps qui écume les jours.
Cinquante-deux soleils couchants qui s’engloutissent à l’horizon
Et jettent un dernier rayon vert que les nuages absorberont.
Ciels colorés effarouchants qui annoncent la guérison
D’instants fragiles comme du verre qui se reconsolideront.
Cinquante-deux vents alizées qui soufflent et effacent les traces
Que la vie marque sur le sable de son écriture éphémère.
Brises ou tempêtes localisées mais qui ont agité les barques
Chargées d’espoirs indispensables aux consolations douces-amères.
Cinquante-deux blocs de rochers, galets polis et coquillages,
Témoins muets de l’érosion qui creuse la Terre et l’écorne.
Ces petits morceaux accrochés comme souvenirs de voyage
Déclenchent souvent l’éclosion d’une pensée du capricorne.
Tableau de Fabienne Barbier
J’ai deux mains gauches ou deux mains droites selon si j’y mets tout mon corps
Dont je relie les énergies avec celles de mes patients.
Mes deux mains sont bien plus adroites et accomplissent bien plus encore
Une chaleur en synergie entre conscient et inconscient.
J’ai deux mains gauches ou deux mains droites selon si j’ai bien à l’esprit
Tout l’apport de l’enseignement et la maîtrise du savoir.
Mes deux mains sont bien plus adroites et propagent ce que j’ai appris
Par l’amour essentiellement de mon travail et mon devoir.
J’ai deux mains gauches ou deux mains droites selon si j’y mets tout mon cœur
Sereinement lorsque je masse et que j’en transmets la chaleur.
Mes deux mains sont bien plus adroites lorsqu’elles travaillent en chœur
Et l’énergie qui s’y amasse donne à mon travail sa valeur.
J’ai deux mains gauches ou deux mains droites selon si j’appelle mon âme
Pour connecter le magnétisme qui provient des quatre horizons.
Mes deux mains sont bien plus adroites comme deux hommes, comme deux femmes
Qui agiraient en mimétisme avec l’esprit de guérison.
Tableau de Fabienne Barbier
Il naquit pion et sagittaire car son chemin était tracé
Pour traverser son échiquier jusqu’au choix de sa destinée.
À vingt ans, toujours solitaire – personne ne l’avait embrassé –
Il rejoignit ses équipiers parmi les soldats mâtinés.
En sortira-t-il chevalier ? Tout dépend s’il écrit l’histoire
Soit comme un fou, tout de travers, soit comme la tour, toujours tout droit.
Mais s’il a l’esprit cavalier, il accumulera ses victoires
Durant ses six mois de calvaire s’il ne se montre pas maladroit.
Rendez-vous à l’année prochaine, il sera métamorphosé ;
Le cœur vaillant, l’esprit ravi dans le corps d’un prince charmant.
Il aura découvert sa reine, son âme-sœur prédisposée
À l’accompagner dans la vie et prête à lui prêter serment.
Que tous les jours soient des dimanches, toutes les nuits, des nuits d’amour !
Quand on est Roy, que peut-on craindre mis à part la révolution ?
De case noire en case blanche, avec du tact et de l’humour,
Il n’a point le temps de se plaindre constamment en évolution.
Souhaitons-nous de nous retrouver au moins deux ou trois fois par an
Pour raconter les souvenirs d’un sagittaire apprivoisé.
Comment la vie l’a éprouvée, comment est-ce d’être parent ?
Comment se porte l’avenir et pourrons-nous en pavoiser ?
Tableau de Maryvon Riboulet
La Fée Florette, ainsi nommée pour le bouquet de ses cheveux,
D’une fée-mère pour racine et le greffon d’un rameau lierre.
Elle a bâti sa renommée en faisant tout ce qu’elle veut
Tant la liberté la fascine d’une énergie particulière.
Elle a vu des forêts alpines que sa vie était destinée
À faire résonner les cœurs à l’accord de ses intentions
Mêlées de roses et d’aubépines au parfum de méditerranée
Qu’elle fixe aux accroche-cœurs de ses conquêtes sans prétention.
Ne comptez pas l’observer nue quand elle court dans la forêt
Ni entendre le son de sa voix quand elle se baigne dans l’étang.
Seul un cœur pur, jeune, ingénu qui n’a pas été défloré
Peut l’aborder à claire-voie sans anicroche, sans contretemps.
Je l’ai croisée deux ou trois fois, amoureuse d’un feu follet
Qui l’entraînait hors des frontières avec faste et ébourrifure.
Puis, elle est revenue, ma foi, désenchantée et affolée
Pour consacrer sa vie entière dorénavant à la coiffure.
Tableau de Fabienne Barbier
Quand le Roi Louys, Martin-pêcheur, a mis sa culotte à l’envers,
Tous les animaux de sa cour le lui firent vite observer.
Et lui, de prendre un air bêcheur et leur rétorquer, l’œil sévère :
« Allons Messieurs-Dame, au secours ! Tous les jours, vous m’ la resservez! »
« Sachez que mon père a surpris la Reine-Mère au saut du nid,
La renversa sur le duvet, ainsi s’aimèrent les amants.
Puis, animé d’un fol esprit, mon père, dans un trait de génie,
Dissocia sur le chevet toutes les couleurs de maman.
Ainsi ma belle cape bleue est descendue sous le gilet
Tandis que le plastron marron a permuté avec le râble.
Alors il est temps, sacrebleu, sinon ce sera le gibet,
D’arrêter de faire les larrons et vos remarques misérables ! »
Je ne sais pas s’il eût raison de parler de cette façon,
Mais tous les oiseaux ont opté de perpétrer cette élégance.
Vous verrez en toute saison, qu’ils ont bien appris la leçon
Et la mode qu’ils ont adoptée est d’une folle extravagance.
Tableau de Fabienne Barbier
Cette rose parabolique, j’en désirais mon cœur nanti ;
Ensorcelée par la fleuriste mais achetée à un prix d’ami.
« Enchantée mais pas diabolique » justifiait la garantie
Si j’en crois l’air ésotériste pour capter le cœur de ma mie.
En amour, mon cœur bucolique aime la vie à l’eau de rose.
Que voulez-vous ? C’est l’héritage que mes ancêtres m’ont légué.
Un flacon d’amour alcoolique dont les ivresses sont la cause
De cet attrait aux décryptages pour les amours trop intriguées.
Évidemment je dois apprendre à mon cœur un nouveau langage
Car seul le cœur peut percevoir ce qui échappe à la pensée.
Le plus difficile à comprendre, c’est qu’il faut aimer davantage
Que ce qu’on voudrait recevoir mais sans compter ni dépenser.
Elle m’a permis de capter l’amour au-delà des frontières
Depuis la Suisse alémanique jusqu’à ma cité phocéenne.
J’ai réussi à m’adapter à cette nation tout entière
À part la langue germanique malgré mon âme européenne.
Tableau de Fabienne Barbier
Pour les forts en mathématiques, voici un problème facile :
Additionnez les mandarines avec les noix et les citrons
Pour que la somme arithmétique – ce n’est vraiment pas difficile –
Atteigne au ras de la narine exactement l’âge du patron.
Évidemment j’ai essayé en ajoutant charges sociales,
En enlevant l’impôt direct, la taxe sur valeur ajoutée,
Puis j’ai tenté de monnayer auprès de la banque mondiale
Un prêt à un taux indirect qui n’a quasiment rien couté.
Quarante-neuf & quatre-vingt-dix, j’ai même obtenu une action
Qui était valable jusqu’à minuit or ce matin, c’était cinquante.
Mais il n’y a pas de préjudice, j’ai obtenu satisfaction :
L’année prochaine, sans ennui, le taux aura grimpé la pente.
Quand le capitaine a cinquante et qu’il se sent comme à quarante
Avec un cœur qui a trente ans et des jambes qui ont vingt ans,
La démonstration convaincante confirme la preuve apparente
Que quand on aime à cinquante ans, on continuera tout le temps.
Tableau de Fabienne Barbier
Grâce à l’amour de la Mélisse dont elle a créé l’élixir,
Grâce au parfum du Romarin dont elle a extrait son essence,
Grâce à la sainteté du cyprès qui apporte la Santoline,
Grâce à l’écorce de l’Orange qu’elle zeste de son écorce,
Notre vestale arboricole, dans le secret de sa forêt,
Distille la boisson des dieux avec l’élixir de jouvence
Qu’elle parfume de Lavande, d’Origan et de l’eau de Rose.
Élaboré comme il se doit durant la nuit de pleine lune.
Le jour de son anniversaire, elle en prend toute la quintessence
Dans le bain où filent les ans qu’elle dilue dans l’eau du temps.
Alors la jeunesse éternelle lui est accordée par les dieux
Un peu jaloux de sa beauté mais fiers de sa fécondité.
Liebe Fabienne
Alle Zutaten der Kräuterfakel :
3 verschied. Beifuss-Kräuter
Heiligenkraut – Santoline petit cyprès, Santolina
Rosmarin – Romarin, Rosmarinus officinalis
Zitronenmelisse – Melisse; Melissa officinalis
Gewürztagetes Orange Gem – Écorce d’orange, Citrus sinensis
Lavendel – Lavende ; Lavandula angustifolia
Oregano – Origan, Origanum vulgare
Rose – Rose, rosa
Alant – Grande Aunée, Inula helenium
Tableau de Fabienne Barbier
Grand-père :
Fils de Louis-Élie du Gard et Germaine-Antoinette de Nîmes,
Je me rangeais dans les poids-plumes parmi les gros bras de Saint-Gilles.
Aussi loin que portait mon regard, mon acuité restait minime
Et mon histoire en trois volumes n’en gardera qu’un corps fragile.
Père :
Aîné de Maryvon-Raymond et de Martine de Marseille,
Le fils entama sa carrière d’autodidacte dans sa chambre.
Puis, vint à Sainte-Croix-du-Mont suivant je ne sais quel conseil
Cependant il fit machine arrière dans les premiers jours de septembre.
Et fils :
Le couple Erwann – dit Théophil – et de Lætitia, érodé
Se sépara durant l’enfance du dernier fils des Riboulet.
Celui-ci garde bon profil car il devra s’accommoder
Pendant son âge d’innocence à supporter ces giboulées.
Tableau de Fabienne Barbier
Quelques petites fleurs des champs en souvenir d’une balade ;
Petits témoins bleus, roses et blancs, émotions d’une promenade ;
Petites notes, bonheur du chant dont la forêt m’a fait l’aubade
Accompagnée des cris tremblants des oiseaux à la roucoulade.
J’en ai dessiné la portée avec des noires et des blanches,
Avec des fleurettes nacrées rondes ou accrochées à souhait.
Après le vent l’a emportée à travers les arbres et leurs branches
Où résonnait l’écho sacré parmi les feuilles enjouées.
Mais le bouquet reste éternel car la magicienne peintresse
Au mur, l’a immortalisé pour vivre les quatre saisons
Sur une toile maternelle riche en couleurs et de tendresse
Dont l’éclat s’est cristallisé à l’intérieur de la maison.
Tableau de Fabienne Barbier
Dank der Liebe zur Zitronenmelisse, aus der sie das Elixier schuf,
Dank des Duftes von Rosmarin, aus dem sie seine Essenz gewann,
Dank der Heiligkeit der Zypresse, die Santoline bringt,
Dank der Orangenrinde, die sie schält,
Unsere baumbewohnende Vestalin im Geheimnis ihres Waldes
Destilliert den Trank der Götter mit dem Elixier der Jugend,
Das sie mit Lavendel-, Oregano- und Rosenwasser parfümiert.
Richtig gemacht in der Vollmondnacht.
An ihrem Geburtstag nimmt sie die ganze Quintessenz davon
In der Badewanne, in der die Jahre vergehen, die sie im Wasser der Zeit verdünnt.
Dann wird ihm von den Göttern ewige Jugend geschenkt.
Ein wenig eifersüchtig auf seine Schönheit, aber stolz auf seine Fruchtbarkeit.
Bild von Fabienne Barbier
Vague de fleurs, vague de flamme à l’aube d’un nouveau printemps
Qui réussissent à supplanter l’éternel soleil suranné.
Bonjour ma nouvelle oriflamme qui s’harmonise à mes vingt ans
Tout en cherchant à s’implanter pour un bonheur instantané.
Or la beauté se renouvelle car l’art n’est jamais éreintant.
Il anobli, il perfectionne la pierre sortie de la Terre.
Précieux trésor des jouvencelles qui fêtent encore leurs trente ans,
Toujours jolies, toujours mignonnes, toujours empreintes de mystères.
La flamme ne peut dépérir, elle se consume à plein temps
Car le cœur se nourrit d’amour lié au cycle de la mère.
Je verrai toujours refleurir de quarante ans jusqu’à cent ans
Celle qui égaye mes jours depuis qu’elle est née de la mer.
Tableau de Fabienne Barbier
Frühling, komm zurück zu meinem Gesicht, berühre es mit deinen goldenen Händen,
Lass deine betrunkenen Finger regnen, drücke sanft mit deinen Daumen.
Lassen Sie mich dieses süße Omen spüren, wenn ich unter der Sonne einschlafe,
Während ein unpassender Lichtstrahl die jungen Triebe aus dem Schlaf holt.
Sommer, küssen Sie meine Landschaft mit Ihrer Feenfingersonne,
Die vor Schönheit strahlen und meine zarte Haut bräunen wird.
Küssen Sie mich mit süßen Omen, massieren Sie mich mit der schönsten Wirkung
Wer wird sich, meine Krämpfe, durch Ihre osteopathische Magie rasieren.
Herbst, befreie meinen Kopf von allen unreinen Gedanken,
Die zu viele Furchen in den Hochebenen meiner Stirn gepflügt haben.
Ihre Ernte wird meine Eroberung sein, wie der Pflug,
Der im Kokon alle Beleidigungen von der Raupe bis zum Schmetterling reinigt.
Winter, bedecke mit deinem gewebten Mantel die Kristalle,
Die meinen opalhäutigen Körper in Schlaf versetzen und mein Land brachliegen lassen.
Die grundlegenden Ergänzungen verwandeln mich im Schlaf
Wie eine kristalline Quelle, deren Leben aus meinem Fleisch entspringt.
Bild von Fabienne Barbier
Printemps, reviens sur mon visage, attouche-le de tes mains d’or,
Verse une pluie de tes doigts drus, appuie doucement de tes pouces.
Fais-moi sentir ce doux présage quand, sous le soleil, je m’endors
Tandis qu’un rayon incongru sort du sommeil les jeunes pousses.
Été, embrasse mon paysage par ton soleil aux doigts de fées
Qui vont resplendir de beauté et brunir ma peau délicate.
Embrasse-moi de doux présages, masse-moi du plus bel effet
Qui va, mes crampes, raboter par ta magie d’ostéopathe.
Automne, débarrasse ma tête de toutes les pensées impures
Qui, sur les plateaux de mon front, ont labouré trop de sillons.
Ta moisson sera ma conquête, comme la charrue qui épure
Dans le cocon tous les affronts de la chenille au papillon.
Hiver, couvre de ton manteau tissé des cristaux qui endorment
Mon corps à la peau d’opaline et mettent ma terre en jachère.
Les compléments fondamentaux, durant mon sommeil, me transforment
Comme une source cristalline dont la vie jaillit de ma chair.
Tableau de Fabienne Barbier
À l’ombre du cœur de ma fleur, butine un petit colibri.
De son petit bec, il affleure furtivement dans son abri.
À sa manière de voler, à sa manière saccadée,
Je sus qu’il voulait convoler par ses petites embardées.
Le colibri un peu voleur, flatta ses pétales en couleurs
Et le soupirant convoleur tendit un dard de roucouleur.
Alors la fleur timidement offrit le fruit de son nectar
Que le galant avidement siffla d’après les racontars.
À la vision de son pistil, il butina de bonne humeur
Et la fleur ne fut pas hostile à lui en céder la primeur.
Grisé par le pollen d’amour, l’oiseau partit en tourbillons
Tout en gazouillant « Au secours ! Je jouis de tout mon dardillon ! »
Depuis ce temps dans les forêts, les fleurs se sont multipliées.
De leur colibri adoré, d’amour elles sont inoubliées.
Tableau de Fabienne Barbier
Au bout de cinquante-et-un ans, ce terrain pourtant en jachère
Fleurit de mille fleurs des champs sur le chemin des écoliers.
Même si l’hiver maintenant gèle sa terre maraîchère,
L’été, sous le soleil couchant, en redorera les colliers.
Colliers d’argent et de rubis pour éternelles primevères
Qui reviennent à chaque printemps avec les premières jonquilles
Pour les caprices et les lubies des amoureux de l’univers
Qui viennent, le bouquet chantant, charmer le cœur des jolies filles.
Colliers d’or, perles de diamants pour l’éternelle marguerite
Que l’amoureuse piquera au revers de son calicot
Pour quêter au prince charmant un baiser de sa favorite
Que celui-ci lui offrira sur sa bouche coquelicot.
Colliers de pourpre et violine pour les éternelles colchiques
Qui sonnent l’heure de l’automne avec les dernières vendanges.
Et l’on verra sur la colline quelques fleurettes anarchiques
Briller de l’éclat monotone que revêt le sommeil des anges.
Revenez-nous voir l’an prochain quand vous voulez, à votre guise.
La nature offre une surprise à chaque moment de la vie.
Plus le temps passe sous les crachins, les pluies, les hauts-vents et la bise,
Plus la beauté met son emprise sur ce terrain qui nous ravit.
Tableau de Fabienne Barbier
Là où les couleurs s’entremêlent dans un désert de souvenirs
Qui semblent identiques à moi-même jusqu’à l’horizon infini,
Ici, l’enfance se jumelle aux expériences à venir
Mais jamais n’en vois le dilemme ; rien n’est encore prédéfini.
Après dix ans de traversée dans l’obscurité du passé
Depuis les aurores naissantes aux crépuscules du parcours,
Après avoir ri et versé des larmes fausses et compassées
Parfois aussi reconnaissantes de me nourrir jour après jour.
Heureusement l’adolescence secoue le rythme quotidien
Et badigeonne de couleurs les murs de ma chambre-prison.
Dont je m’évade pour l’essence d’un nouveau flux thyroïdien
Qui donne aux premières douleurs la soif de nouveaux horizons.
Pour échapper à sa misère, l’animus aime imaginer
De tracer de nouvelles routes et tisser de nouveaux réseaux.
Mais la traversée du désert fait place au monde halluciné
D’un futur qui met en déroute l’anima parquée dans des zoos.
Rien ne se perd, rien ne se crée, selon la loi de Lavoisier ;
Tout se transforme en illusions et en mirages parachevés.
Tel est le principe sacré supposer me rassasier
De ce désert de collusions d’un univers inachevé.
Tableau de Fabienne Barbier
Sa main caresse mon épaule comme un soleil chloroformé
Qui réchaufferait doucement mes rêves transis de la nuit.
Alors mon cœur quitte la geôle où Morphée l’avait enfermé
Et j’ouvre les yeux lentement pour sourire au jour reproduit.
Mais dès que j’ouvre les paupières, sa main se cache sous ma robe
Car la lumière l’intimide et l’amour la rend indiscrète.
Ses mains ouvertes se font guêpière sur mes seins nus qui se dérobent
Sous ses doigts ceints en pyramides trayant le nectar qu’ils sécrètent.
Est-ce un orgasme, dites-moi, si une goutte d’élixir
Perlant au bout du mamelon provoque ce goût à ma bouche
Qui me rappelle mon émoi lorsque je l’ai senti durcir
Au moment où mon étalon projetait sa petite douche ?
À présent sa bouche m’embrasse afin d’étendre les caresses
Sur les méridiens du plaisir sous mon épiderme sensible.
Le Yin procure mille grâces, le Yang prolonge la tendresse
Jusqu’à l’objet de mon désir qui atteindra bientôt sa cible.
Tableau de Fabienne Barbier
Le cœur choisit son âme-sœur et l’âme choisit sa couleur.
Ainsi l’esprit guide le corps pour rechercher d’autres valeurs.
Parfois tout se passe en douceur, parfois le temps d’une douleur,
Et puis tout recommence encore en mêlant bonheur et malheur.
Mais le jour où le cœur écoute l’écho du vent qui vient d’ailleurs,
Mais le jour où l’âme aperçoit cet au-delà de l’horizon,
L’esprit sent les petites gouttes d’un nouveau grain ravitailleur
Qui donne au corps un feu de joie, prémices d’une guérison.
Et soudain les couleurs s’accordent, primaires et complémentaires.
Le rouge brûlant du baiser qui disperse les bleus de l’âme.
Ce lien qui vibre comme une corde entre deux pôles élémentaires
Tinte d’un accord apaisé autour de l’homme et de sa femme.
La couleur ouvre les frontières et offre au cœur cette vision
De l’amour luisant de la teinte qui fait chanter les anges en chœur.
Mais si tu sculptes la matière, si tu peins selon l’intuition,
L’ultime couleur est atteinte : celle qui brille dans ton cœur.
Tableau de Fabienne Barbier
Ah que j’aimerais parvenir à l’âge qu’on dit de raison
Sans pour autant prendre du grade dans la hiérarchie des gâteux !
Que pourrait-il bien m’advenir, une fois franchi l’horizon,
Bien mieux qu’une âme rétrograde et bien mieux qu’un corps comateux ?
Heureusement, le temps s’inverse et prend une déviation
Pour quitter l’autoroute morne de ceux qui s’en vont au turbin.
Ne tombez pas à la renverse ce n’est que l’appréciation
D’avoir enfin atteint la borne de la sortie du monde urbain.
Une fois passé les vitesses de l’âge démultiplié,
Je franchirai le mur du temps qui détone dans le silence.
Et sous la pluie de la vieillesse, je rirai sous mon tablier
Comme un jeune idiot débutant dans toute sa verte insolence.
Quant à mon corps, j’hésite encore à le transformer en étoiles
Ou en mille petites fleurs sous un soleil d’éternité ;
Ou revenir en météore chaque fois que le temps se voile
Et retomber en mille pleurs d’une pluie de fraternité.
Ainsi la mort n’était qu’une ombre qui passe et puis qui disparaît
Et quand la lumière revient, les peurs s’effacent sans douleur.
Je vis et appartient au nombre de l’ensemble qui comparaît
Devant Dieu et qui redevient mille fleurs aux mille couleurs.
Tableau de Fabienne Barbier
Femme-Jouet pour s’amuser à jouer aux jeux de l’amour
Et aux positions érotiques extraites du Kamasutra.
Cependant sans trop abuser des sextoys plus ou moins glamours
Il reste le jeu romantique qui atteint le nec plus ultra.
Femme-Techno pour bricoler toutes les prouesses de l’amour
Et commencer à dégoter le neuf tout en jetant l’ancien.
La Technologie olé-olé se doit de changer tous les jours
Car l’attrait de la nouveauté doit surpasser le quotidien.
Femme-Musique pour taquiner toutes les cordes de l’amour
Et faire gémir à loisir l’organe de sa partenaire.
Le duo peut se combiner en quatuor mais c’est toujours
À deux qu’on a plus de plaisir car, à plusieurs, ça dégénère !
Femme-Alcool pour exalter toute l’ivresse de l’amour
Et goûter du bout de langue l’arôme du Cunnilingus.
Sans faire abstraction d’exhaler l’odeur qui monte du velours
Du sexe qui monte et qui tangue comme un léger cumulonimbus.
Femme-France pour parcourir tous les voyages de l’amour
Pour aller au bout du délire sous des paysages exotiques.
Parfois la faire un peu courir sur un bon mot, avec humour,
Afin de provoquer son rire et des sourires érotiques.
Tableau de @Fabienne Barbier
Texte de @Maryvon Riboulet à @Imagerimes
Tableau de Fabienne Barbier
Après soixante-quinze ans d’âge, le marc, vieilli en fût de chêne,
Produit, dans toute sa substance, l’alcool de son meilleur tonneau.
La couleur mûrit davantage, les arômes et les goûts s’enchaînent
Et l’art puise sa subsistance dans nos vignobles cantonaux.
La peinture évoque l’alcool par son ivresse des couleurs
Quand bleu-royal et rouge-sang s’accouplent au papier virginal.
Il n’est pas de meilleure école que d’enfanter dans la douleur
Le tableau le plus saisissant ou le chef-d’œuvre original !
Les natures mortes ressuscitent chaque moment de notre vie
Et les portraits immortalisent ceux que nous n’oublieront jamais.
Les couchers de soleil suscitent une émotion qui nous ravit
Et un bord de mer rivalise avec le plus haut des sommets.
La meilleure façon de vivre, c’est vieillir en se bonifiant
Et pour prendre de la bouteille, rien ne vaut l’art dans les cruchons.
Surtout lorsque ça nous délivre le meilleur des fortifiants
Qui se boit du vin de la treille en faisant sauter les bouchons.
Aussi, mes amis, je propose que la cuvée de cette année
Soit le « Millésime Fabienne » et trinqué (*) dans tous les pays.
Afin que l’artiste dispose de ces atouts simultanés
Lorsque vous direz « à la tienne ! » devant ses tableaux, ébahis.
* Trinquer est intransitif mais ça rime avec apéritif.
La vie semble une mer furieuse qui ravage les destinées ;
Puis dans les moments d’accalmie on pleure les chers disparus.
Fatalité bien injurieuse envers nos enfants qui sont nés,
Envers nos parents, nos amis, devant les anges comparus.
Nous tous, dans le même bateau, connaissons depuis la naissance
Les abandons, les trahisons, l’humiliation et le rejet.
Bien sûr, ce n’est pas du gâteau d’organiser la résistance
Pour gagner notre guérison et faire de nouveaux projets.
La mort n’est pas une injustice, même les longues maladies
Présentent un chemin bien étrange à tous ses accompagnateurs.
Même si les âmes aboutissent au bout du compte au paradis,
Leur disparition nous dérange et le chagrin dévastateur.
L’amour peut paraître invisible mais il assemble nos racines
Et une essence nous traverse par l’écho du canal du cœur.
Cet amour nous rend invincibles, il nous anime, il nous fascine
Car malgré toutes controverses, il n’a ni vaincus ni vainqueurs.
On connaît toutes ces souffrances dans le voyage des humains
Mais on apprend à partager autant les joies que les tristesses.
On se dit que fine est la chance d’arriver au bout du chemin
Et ce sont nos personnes âgées qui en démontrent l’étroitesse.
Tableau de Fabienne Barbier