Des meilleurs comédiens aux plus beaux paysages Jouent l’éternel spectacle des reflets sur les ondes. Le Soleil, jeune premier, à l’éternel visage ; La Lune et sa beauté fascinante et profonde.
Poussés par la chaleur de son astre solaire, Les vents et courants d’air vocalisent leurs chants. Happés par la valeur de l’énergie lunaire, La Terre enfantera les plus belles fleurs des champs.
Par les quatre éléments qui constatent le monde, La planète transfigure sa nature en folie J’aime au bol capturer la peinture vagabonde Qui à chaque moment peint sa paréidolie.
Tableau d’Oleg Shupliak sur https:twistedsifter.com20210421-surreal-portraits-by-oleg-shupliak .
La lecture suppose des rituels abstraits. Nul besoin de décor ou d’exquis extérieurs. Dès que j’ouvre mon livre, apparaît le portrait Du conteur qui m’entraîne vers son propre intérieur.
Il m’invite à sa table et parfois dans son lit. Bien sûr pas tout de suite mais au fil de ses pages Un entrain monte et chasse toute mélancolie Et je sens en mon cœur l’amour qui se propage.
J’ai rêvé bien souvent des enfants qu’il m’a faits Au cours de nos nuits blanches à dévorer des tomes D’intrigues amoureuses ou de crimes parfaits Qui s’enfuient au matin de mes pages fantômes.
Tableau d’Oleg Shupliak sur https:twistedsifter.com20210421-surreal-portraits-by-oleg-shupliak .
J’étais déjà trop vieux quand j’ai repris la mer À l’assaut des krakens et des poissons moqueurs. J’ai affronté Neptune et ses pires chimères Et j’ai repris le goût le plus cher à mon cœur.
Sans doute rajeuni par la voix des sirènes, J’ai rajeuni sans doute en chantant à tue-tête. Si les vagues ont frappé trop souvent ma carène J’en ai repris des forces et du poil de la bête.
Je suis rentré plus jeune que j’en étais parti ; Le goût de l’aventure est source de jouvence. Aujourd’hui j’en écris les meilleures réparties Dont l’océan et moi étions de connivence.
Tableaux d’Oleg Shupliak sur https:twistedsifter.com20210421-surreal-portraits-by-oleg-shupliak .
Sur les pas de Vincent, j’ai quitté Amsterdam Et j’ai longé la côte jusqu’aux chutes du Rhin. J’ai peint tout un carnet avec de jolies dames Aux gorges aussi profondes que leurs chutes de rein.
J’ai remonté le fleuve jusqu’à ses sources en Suisse, Puis remonté les Alpes, le Jura et les Vosges ; Pris la route des vins aussi loin que je puisse Et descendu au sud par le massif des Bauges.
Les couchers de Provence sur les champs de lavande M’ont énivré de tons, d’odeurs et de couleurs. Je les ai absorbés, en ai fait ma provende Et immortalisés dans mes pires douleurs.
Tableaux d’Oleg Shupliak sur https:twistedsifter.com20210421-surreal-portraits-by-oleg-shupliak .
La première chambre voit passer les beaux représentants du peuple Qui parleront en notre nom et mentiront à bon escient Puis à pas dansé, pas chassé, poussés par la justice aveugle, Ils restent en place ou bien sinon ils connaissent un sort disgraciant.
La deuxième chambre est réservée à la classe du corps d’état ; Vieux députés à la retraite, anciens maires qui se la prolongent, Vieux sénateurs à conserver, vieux pairs et bis repetita En espérant que soit soustraites les bonnes siestes qui se rallongent.
Et Marianne court en crabe avec ses lois et ses réformes Qui font sans cesse la navette car l’antichambre est encombrée. Comme le téléphone arabe, il arrive qu’elles se transforment Ou, à Perpète-les-Olivettes, dans l’inconnu, s’en vont sombrer.
« La cage aux femmes infidèles sera ouverte début août. Profitez donc de l’occasion qui ne durera pas longtemps ! Venez voler à tire d’aile ces belles oiselles et, dans le doute, Prenez-en deux en prévision d’une longue attente jusqu’au printemps.
Dès que les lauriers seront coupés et que vous n’irez plus au bois, Vous donnerez plusieurs enfants à ces maîtresses conviviales. L’état sera entourloupé car vous aurez à chaque fois Donné un coup vif triomphant aux allocations familiales ! »
J’ai fait ce rêve cette nuit hors de toute réalité Me demandant de quel démon ma muse s’est acoquinée… Je n’sais pas vous mais ça me nuit de revoir l’actualité Me souffler ces vers rodomonts qui font tout pour m’embobiner !
Tableau de Jane Graverol sur https:www.tuttartpitturasculturapoesiamusica.com202404jane-graverol.html .
D’une sirène et d’un lion, un jour l’amour se déclara Ce qui ne fut pas chose aisée ; la mer est loin de la savane. Pourtant elle trouva son champion et lui adora sa Clara Qui lui accorda un baiser et depuis lors ils se pavanent.
C’est un marin un peu hardi qui captura dans ses filets Une sirène dans les anchois qu’il avait pêché dans la Manche. Il la revendit un mardi en mettant un entrefilet Dans le journal de premier choix : celui qui paraît le dimanche.
L’acheteur – un caravanier – l’emprisonna dans un bocal Et traversa le Sahara avec toute sa méharée Mais un orage printanier par un microclimat local Brouilla les chevaux du haras et les dromadaires égarés.
C’est ainsi que la caravane poursuivie par les éléphants Perdit l’assurance sereine pour un destin plus douloureux. Donc arriva dans la savane un lion qui voulait des enfants Qui lors aperçut la sirène et en tomba fou amoureux.
Sculptures de Paul Smith sur https:paulsmithsculptures.co.ukarchive .
Bien loin du marais poitevin où d’ordinaire elle demeure, La Vouivre a remonté la Loire et a traversé les montagnes, Puis suivi la route des vins jusqu’à ce que le soleil meure Afin de franchir sans déboire la frontière vers l’Allemagne.
En voyageant jusqu’en Bavière, le pays où les lacs sont verts, Elle est retournée par les gorges pour s’y reposer à l’abri. Suivant les torrents, les rivières où les courants coulent à l’envers, À l’heure où le soleil s’égorge dans les eaux brunes assombries.
Sans doute les Lorelei du Rhin, celles qui chantent en germanique, L’ont guidée afin qu’elle puisse continuer par les réseaux Des lacs sombres et souterrains issus des Alpes alémaniques. Et c’est ainsi qu’enfin en Suisse, je l’aperçus dans les roseaux.
Lune nouvelle, je renouvelle toutes mes pensées du moment, Et les questions existentielles, et les problèmes récurrents, Et les idées qui machiavellent et qui m’en font tout un roman, Dans cette nuit providentielle qui les emporte dans le courant.
Pas de quartier aux vagues à l’âme et aux pires ennemis du cœur ! Dans cette nuit noire alchimique, se dissolvent tous les tourments Sans doute absorbés par les flammes qui scintillent toutes en chœur Dans le vortex astronomique des étoiles du firmament.
Le temps s’étire et se dilue dans un nouvel espace à vivre ; De nouveaux rêves s’organisent encore plus beaux que ceux d’avant. L’aube vient et me dépollue, le soleil point et me délivre ; Un nouveau jour me galvanise et je vais mieux dorénavant.
J’en oublie toujours l’ascension de mes pensées les plus secrètes Qui vont s’enrichir de valeurs qui les affineront peut-être Et révèleront l’intention qui crée le bien qu’elle sécrète Autour de moi avec chaleur et compassion de tout mon être.
Entre le blues d’une journée et la Lune rousse qui saigne, Je prends un bain de nostalgie dans leurs couleurs complémentaires. Le spleen me propose sa tournée et je suis à la bonne enseigne Entre les verres de névralgie qui, l’âme vide, désaltèrent.
Et c’est l’ivresse du couchant qui a raison de ma tristesse Avec la Lune qui remonte comme un réverbère halogène. Le spleen est moins effarouchant et la nuit vient avec tendresse M’illuminer par un acompte d’étoiles hallucinogènes.
L’obscurité tel un buvard absorbe l’encre de mes craintes Qui disparaissent dans le trou noir de l’ange collecteur des peurs. Et dans le silence bavard riche d’invisibles empreintes, Je vide toutes les mémoires de cette journée de labeur.
Puis viendra l’ascension des rêves qui purge tous mes souvenirs Qui passent à travers l’écumoire des contes les plus incroyables. L’image apparaitra trop brève, celle qui révèle mon avenir Vite effacé de ma mémoire par une aurore impitoyable.
C’eût été drôle, plutôt qu’un homme pétri de glaise passe-partout, Que la Terre enfante et accouche d’une femme belle et stupéfaite. Qu’à la naissance, Dieu la nomme « Adama » et ça change tout Car la genèse alors débouche sur une histoire plutôt parfaite.
La femme peut très bien vivre seule ; Dieu est soumis à contrition Et la supplie d’être une mère pour lui faire des petits-enfants. Ne voulant pas d’un mari veule, elle pose alors ses conditions : Son rôle sera éphémère ; de tout abus, on lui défend.
Quelque chose à dû mal tourner car Dieu a tout recommencé Et c’est dommage. En tant que mâle élevé juste pour baiser, J’aurais passé tant de journées à vivre une vie romancée, Forniquer comme un animal et mourir d’amour embrasé !
« Une feuille de vigne ? Tu plaisantes mon cher ! » Dit Ève à son mari offrant son cache-sexe. « J’ai besoin d’un ensemble pour recouvrir ma chair Même s’il n’y a personne pour m’filer des complexes ! »
Trois feuilles de bananier firent un bikini Et Ève railla le string que portait son mari. « Je trouve que ça te fait une bosse bien rikiki Et ton petit oiseau toise comme un canari ! »
Comme elle s’en allait dodelinant des fesses, Dieu se pointa et vit la callipyge honteuse. « Qu’avez-vous fait tous deux ? Venez donc à confesse Et expliquez-moi donc cette mode douteuse ! »
« Bjork nue à Woodstock » photographiée par Laura Levine en 1991.
A priori, une mantelle serait la femelle du manteau Mais vu le nombre de mamelles en tant qu’appas ornementaux, On doit avoir l’air un peu bête lorsque l’on sort placidement Et qu’un enfant s’approche et tète les gros boutons avidement.
Pourtant la version mâle existe avec phallus dodelinant ; Ce sont des manteaux de fourrure confectionnés en queues de vison. Si le ridicule persiste avec ces sexes proéminents, Personne pourtant n’en a cure ni n’en rigole à l’horizon.
Pour les transgenres, c’est banal. Pas plus d’organe génitaux Que de caractères secondaires qui serviraient de fanfreluches ! À moins d’un patchwork fait d’anals et trous-du-culs incognitos Pour servir de référendaire aux transsexuels et aux greluches.
Création de Barbara Picci sur https:barbarapicci.com20180126cose-brutte-3abito-mammellare .
Après avoir mangé la tête de son amant de la semaine, Tanne l’amante religieuse la peau du visage en extase. Puis elle repart à la conquête d’une autre relation humaine Pour continuer sa prestigieuse gabardine en cuir d’épectase.
Après dix-huit mois de labeur, la quantité est suffisante Et l’élégante sort de l’ombre dans son manteau de confection. Ça ferme le clapet des flambeurs et tous ces dragueurs qui plaisantent Car ils pourraient être du nombre de la prochaine collection.
Sachez, Messieurs, que ce modèle ne convient qu’aux femmes fatales Car il disconvient aux mesures de tous les pires Don Juan Mais fait de plus en plus de fidèles chez les starlettes qui s’étalent Partout sur la Côte-d’Azur de Saint-Tropez à Golfe-Juan.
Vêtement en peau humaine synthétique d’Olivier Goulet sur http:goulet.free.frindex.html .
Devant une femme, l’homme louche par un désir concupiscent Qui lui rappelle le souvenir de l’instinct de reproduction. Pour commencer la mise en bouche, les seins sont durs et turgescents Afin de lui laisser venir le temps d’avoir une érection.
Devant un homme la femme voit tout ce qu’elle peut espérer ; Comment changer son avenir et le rendre plus triomphant. Elle sait que ses seins lui renvoient l’image de la mère inspirée Qui le mènera à subvenir à sa famille et ses enfants.
J’aime ce langage mammaire ainsi que son vocabulaire Qui dans ma bouche parle et me plait comme la langue de Vénus Qui ne possède pour grammaire qu’un mode le plus populaire Qui consiste à téter son lait quand elle m’en réserve en bonus.
Contrairement à la Reine Blanche qui se déplace dans tous les sens, De long en large, en diagonale, en marche avant, en marche arrière, La Reine Noire se retranche dans sa chambre en toute innocence ; Une réaction hormonale lui fait office de barrière.
Alors elle charge son serpent de représenter ses couleurs Et d’en apporter la noirceur en se glissant entre les cases. Il en explore tous les arpents et sème des cris de douleurs En mordant les vilains farceurs de l’équipe blanche en extase.
Une fois maté l’adversaire, il vient chercher sa récompense Après l’avoir bien aguichée de sa longue queue extensible. La Reine – serait-il nécessaire de dire « honni qui mal y pense ! » – L’enfonce comme godemichet dans sa chair tendre et si sensible.
Lorsque Madame Météo dévoile un peu de sa personne, Il lui en tombe des lambeaux, gouttes de pluie, grêle et flocons. Quand son jupon n’est pas très haut, la brume alors se pelotonne Et s’allument alors les flambeaux bien à l’abri dans leurs cocons.
Madame Météo s’égaye souvent le soir au crépuscule Et revêt sa robe enflammée de couleurs orange, rouge et or. Parfois je la vois qui balaye à coups de vents qui me bousculent Les feuilles et spores réclamés par la charte des météores.
Madame Météo se couvre, se dénude au-delà des nues Selon les caprices du temps et de ses humeurs compliquées. Mais lorsqu’après l’orage s’ouvre son arc-en-ciel sans retenue, Son nom redevient percutant : « Solarisation Appliquée ».
Par le cordon ombilical qui relie la femme à sa mère, S’établit le réseau sacré indispensable à la survie. Sont transférés en vertical ses petits désirs éphémères Jusqu’au grand Amour consacré à prolonger sa propre vie.
Ainsi la femme ne vieillit pas ; elle se transforme doucement Et devient l’antenne émettrice qui irradie dans sa famille. Quand elle passe de vie à trépas, il est un bouleversement Qui secoue chaque réceptrice chez ses filles et petites-filles.
Elle est un kaléidoscope qui tourne à chaque génération Et produit de nouveaux visages encore plus beaux à chaque fois. J’observe par le télescope de toutes ses procréations, Et j’y découvre le balisage vers Dieu… s’il est toutefois.
On dit qu’à la pointe du jour, on connaît la couleur du temps Qui monte du chant des oiseaux selon les caprices d’Éole. L’aube sous ses plus beaux atours se montre alors exécutant Ses prédictions par des réseaux qui se déploient en auréoles.
Ainsi Madame Météo, qui fait la pluie et le beau temps, Distribue selon ses humeurs ses avant-goûts de météores Qui voilent d’effets vidéo ciels, mers et terres tout autant Afin que courent les rumeurs que répandent mille égrégores :
Esprits des morts, esprits de vie qui danseront au crépuscule Dans le carnaval coloré d’un soleil couchant expiré. Esprits des poètes ravis de terminer leurs opuscules D’un trait de leur plume dorée à l’encre d’étoiles inspirées.
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Elle naît féline et tigresse, panthère, léoparde ou lionne ; Sa jeunesse est apprentissage pour surprendre et chasser le mâle. Elle pousse des cris d’allégresse pour appeler l’âme championne À favoriser le passage en maturité animale.
À la puberté, elle est louve et développe ses instincts À se rapprocher de la horde afin d’en choisir son vainqueur. De tous les projets qu’elle couve, il en est un le plus distinct : Celui de l’amour qu’elle accorde selon les désirs de son cœur.
Enfin elle deviendra ourse lorsqu’elle portera le germe Et que l’alchimie de son corps bénira sa féminité. Elle tient les cordons de la bourse et guette l’avenir de pied ferme Car elle est encore et encore le pilier de l’humanité.
En république démocratique, le peuple est fier de son programme Lorsque c’est lui qui l’établit après longues concertations. Il choisira pour la pratique un candidat très haut de gamme Qui forgera sur l’établi toutes ses sollicitations.
Soit il nous semble que Marianne a mis sa culotte à l’envers Ou son soutif rempli de glace entre ses fesses à égoutter, Soit nous sommes pris pour des ânes car ce gouvernement pervers Décide tout à notre place plutôt que de nous écouter.
Le programme est à la culotte un besoin de nous préserver Et le soutif doit soutenir toutes nos forces sur le ring. Alors pourquoi elle nous pilote là où – tout l’monde peut l’observer – Nous n’avons pour nous retenir de la catastrophe qu’un string.
Tableau de Qu Xiangjian sur https://poramoralarte-exposito.blogspot.com/2015/09/qu-xiangjian.html?m=0&hl=es_419
Vu qu’il n’a travaillé qu’un mois dans le désert… il y a longtemps, Monsieur Prince n’a pas cotisé pour suffisamment de trimestres. Bien que le renard, en émoi, fut à sa charge tout un printemps, Cela ne l’a pas favorisé durant son périple terrestre.
L’entretien d’une fleur non plus – il en aurait fallu bien plus – Et , comme il s’en est séparé, sa rose compte pour des prunes. Sur sa planète, il n’a pas plu, donc il écope d’un malus Car elle n’était pas déclarée… encore heureux qu’il n’en eût qu’une.
C’est pourquoi il a accepté d’allumer tous les réverbères Chaque soir selon la consigne pour se faire un petit pécule Et se satisfaire, excepté un renforcement des cerbères Sur la rente qu’on lui assigne, d’une pension bien ridicule.
Le Roi Neptune tient son harem dans les jardins de son royaume Quelque part entre les tropiques du capricorne et du cancer. Il détient le pouvoir suprême de goûter dans son microbiome Aux délices philanthropiques des sirènes qui l’aiment de concert.
Mais pas de gardien ni d’eunuque ; juste une pieuvre et puis un crabe Qui vient pincer le malheureux là où ça lui fait le plus mal. Le poulpe a privilège unique d’œuvrer de téléphone arabe D’un tentacule valeureux télétransmetteur-animal.
Car les sirènes communiquent afin de propager leurs voix Aux quatre coins carrés du globe jusqu’à l’écoute des bateaux Qui livrent les androgéniques vitamines mâles par la voie Toute tracée car elle englobe les matelots les plus patauds.
Veillez à ne pas déranger la sirène enceinte chez elle, Ni même ailleurs, ni n’importe où, de quelque façon que ce soit. Son caractère est étranger à son cœur qui manque de zèle ; Quel que soit votre meilleur atout pour vous séduire, cela la déçoit.
La sirène est d’humeur changeante tantôt froide et tantôt bouillante ; L’œuf qui grandit la fait passer de joie à la morosité. La moindre émotion dérangeante la fait devenir flamboyante Gare à qui vient outrepasser le facteur dangerosité.
Or hier si douce et si timide quand le marin l’a engrossée, Elle a calmé son appétit en le mangeant pour un moment. Mais bien vite, dans son nid humide, son tempérament s’est faussé Et après une nuit d’apathie, la voici future maman.
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D’abord les mâles, ça parade, ça crâne et ça s’montre arrogant ; La queue orientée bien au centre, les pectoraux bien exposés. Mais à poil plus de mascarade ; les organes d’âge mûr, fringants, Rivalisent et rentrent le ventre quand une femme vient s’interposer.
Après les mâles, ça regarde, ça se mesure, ça fait son show ; Entre fauves, on s’évalue, on teste le rapport des forces. Les discussions souvent ringardes tournent entre jeunes et vieux machos Autour des femmes dévolues à se pâmer en bombant le torse.
La vie trace des hauts et des bas comme une suite d’escaliers Où lentement, marche après marche, j’ai de la peine à m’élever. Ça redescend – grand branle-bas ! – vers des lieux inhospitaliers Alors je change ma démarche ; un poids en moins est enlevé.
À chaque étage de ma vie, nouveaux voisins, ça va ça vient ; Parfois je reste sur un palier pour le temps d’une éternité. Puis je retourne sur le parvis, je me concentre, je me souviens ; Que faire d’autre que se rallier à cette fichue modernité…
Bien sûr, certains prennent l’ascenseur qui les amène toujours plus haut Et d’autres se mettent à rêver à des étages inaccessibles, Je préfère être libre-penseur qu’avoir de futiles idéaux Car plus ma voie est entravée et plus elle m’est compréhensible.
Des secrets… j’en ai plein la cave et des cartons de souvenirs ; La nuit j’y redescend en rêve pour en remonter un extrait. Pourtant je n’en suis pas l’esclave car je sais que dans l’avenir Un déménagement sans trêve va m’emporter d’un vent abstrait.
Falbala, la belle romaine, avait un Gaulois pour mari ; Un peu lourdaud et assez rude mais dont le cœur était grandiose. Il travaillait toute la semaine dans sa carrière aux armoiries De ses ancêtres, certes un peu brutes, mais une famille de virtuoses.
En revanche, la belle famille n’aimait pas l’apprenti-maçon ; Le gaulois disait tout le temps : « Mais comme ils sont fous ces Romains ! » Or un jour tout partit en vrille à propos de contrefaçons Que les cousins exécutants vendaient sur les bords des chemins.
On se battit à coup d’insultes, de toutes sortes de noms d’oiseaux Et Falbala cria : « Tonnerre ! Je suis enceinte désormais Au lieu de coups de pied occulte, reformez votre ancien réseau ; Redevenez donc débonnaires, fiers gallo-romains à jamais ! »
Enfant, ma vie paraît montagne à apprendre et à assumer Avec le temps surabondant qu’offre une enfance exceptionnelle. L’adolescence m’accompagne à la conquête des sommets Et prend les courants ascendants de ma carrière professionnelle.
Aujourd’hui je vis dans la plaine et les vallons de l’habitude Comme une horloge astronomique où je n’suis que petite aiguille. Je ne trotte plus, la coupe est pleine ; je ne cours plus l’incertitude Mais dans la course laconique du temps qui se recroqueville.
Lorsqu’une heureuse coïncidence rassemble pour la même date L’anniversaire de la maman et la naissance de ses jumeaux, Il y a là une évidence : les trois âmes étaient candidates À se retrouver en ce moment pour un destin prestissimo.
La vie… quel étrange paradoxe où l’âme joue tantôt le rôle D’enfant soumis, d’enfant rebelle, d’une jeunesse délurée. Puis de l’adulte hétérodoxe qui va faillir à sa parole Et pour finir une ribambelle d’enfants alors prématurés…
…prématurés pour acquérir tout ce qu’il/elle a mis des années À conquérir pour sa lignée dont il/elle ne savait rien encore. Sans doute doit-il/elle encore quérir une expérience surannée, Une dernière pour aligner sa vie au livre des records.
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Janvier glacial, février froid, mars et avril bien trop humides Me jettent en ce début d’année un cruel refroidissement. Pourtant je prie avec effroi du bout de mes lèvres timides Pour un renouveau suranné qui manque hélas d’agissement.
À défaut du réchauffement planétaire annoncé partout, J’ai dû mal choisir mes frontières et je ne sais plus où j’en suis. Probablement l’échauffement attendu en mai et surtout Pour ses journées primesautières et tout le printemps qui s’ensuit.
Adieu avril, tu m’as vanté tes qualités mais sur le fil Du rasoir qui s’est émoussé, sans doute est-il un peu rouillé. J’aspire sans m’épouvanter à revoir le meilleur profil Du beau temps sans cesse repoussé aux calendes grecques brouillées.
Illustration de June Leeloo sur https://havengallery.com/portfolio/june-leeloo-imaginarium
Quand Adam sortit de la glaise, il portait la marque à l’épaule Qui indiquait dans quelle cuve son corps avait été pétri. Un joli code en lettres anglaises qui indiquait le monopole Du clan des anges de Vitruve et leur divine géométrie.
Ainsi Adam était tatoué et sans doute son Ève allouée Aux tâches de procréation mais sans la marque de fabrique. Mais bien vite, il faut l’avouer, elle fut plutôt dévouée À servir de récréation à son partenaire lubrique.
Adam avait-il un nombril ? Eh non, mais il portait le signe Avec le nombre de la bête codifié dans l’algorithme. Il serait né début avril, bélier porteur de la consigne : Vivre, sans se prendre la tête, un vrai « carpe diem » à son rythme.
La suite se devine à peine, le projet n’a pas fonctionné Car ils firent vite connaissance du véritable plan de Dieu : Faire des dizaines, des centaines, des milliards de fils abonnés À un contrat dont la naissance exige un tribut fastidieux.
Les athlètes du monde entier se déshabillent pour le « Calendrier des Charités », et les photos feront battre votre cœur plus vite sur https://www.boredpanda.com/athletes-charity-calendar-photoshoot-dominica-cuda
Quand tu as l’adresse exacte mais pas l’étage Jusqu’à présent quatre dimensions – la latitude, la longitude, L’étage et la date attendus – suffisaient pour un rendez-vous. Je dois, malgré mes attentions, – cela devient une habitude – Avoir une chance de pendu pour trouver l’entrée, je l’avoue.
Quand tu as l’étage mais pas la porte d’entrée J’ai trop souvent tourné en rond pour trouver l’accès désigné Par des numéros bis ou ter qui n’apparaissent nulle part. Jusqu’au bout d’une heure environ où quelqu’un peut me renseigner En m’offrant la clef du mystère qui fera tomber le rempart.
Quand tu as la bonne porte mais le mauvais rendez-vous Même les taxis font chou blanc ; à croire qu’il est impossible De trouver la rue qui convient et l’immeuble en toute innocence. La vie n’est qu’un jeu ressemblant à une carte incompréhensible Où l’on ne sait ni d’où l’on vient, ni où l’on va, ni dans quel sens.
Lorsque montait la pleine Lune, d’est en ouest sous la Voie lactée, Toutes les dames du village se levaient la nuit pour danser. Les maris, par cette opportune occasion de s’en délecter, Chevauchait leurs femmes volages pour une fois récompensées.
Les jeunes loups encore nubiles, ne comprenant pas leurs parents, Trouvaient leurs manières indécentes et leurs désirs inadéquats. Surtout qu’au matin, volubiles, ils montraient l’ même signe apparent : Une logorrhée incessante, personne ne savait pourquoi.
Évidemment les jeunes louves, un peu plus futées que leurs frères, Suivirent leurs parents sans attendre courant nus sous la Lune rousse. Et c’est ainsi, si ça se trouve, qu’elles comprirent et déchiffrèrent Les codes de la carte du tendre tout en se caressant en douce.
Les femmes nues plaisent aux hommes ; c’est afférent à leur génome ; Essentiellement celles aux gros seins pour équilibrer leurs bassins. Ni trop cruches mais ni trop savantes sinon on passe à la suivante Enfin prédisposées au lit pour nous aimer à la folie.
Les femmes nues plaisent aux femmes pour motifs plus ou moins infâmes ; D’abord d’un côté artistique pour amatrices en arts plastiques, Pour une expérience lesbienne avec excitations pubiennes Ou pour n’importe quelle raison quand elles sont seules à la maison.
Comme quoi, peu importe le sexe. La femme nue, dans tous contextes, Tout l’ monde sera du même avis, est le plus beau cadeau de la vie. Pour ceux qui préfèrent les hommes, ce n’est pas un problème en somme Car plus il y aura d’occurrences moins il y aura de concurrence.
Avant de retourner la page de la journée parachevée, J’ajoute un dernier post-scriptum en direction de ma conscience Qui le donne à l’aréopage des anges qui veillent à mon chevet À l’attention du factotum qui organise ma subconscience.
Ce serviteur attentionné, maître des rêves les plus secrets, Conduit mon esprit fatigué vers des paradis exotiques. Comme il sait mes plus passionnés et ceux qui me laissent des regrets, Il sait toujours me prodiguer les meilleurs songes érotiques.
Et c’est ainsi neuf fois sur dix qu’il me dirige vers les îles Où des sirènes vont m’attendre pour me plonger dans le sommeil. Je rêve de celles de jadis qui offraient l’éphémère asile Aux marins dans une nuit tendre mais jusqu’au lever du soleil.
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Beaucoup de messages intimes transitent dans les pages des livres ; Des ouvrages les plus anodins comme les livres de cuisine. Dans les dernières pages ultimes, c’est dans l’index que l’on peut suivre Les confidences et les potins d’une sirène à ses cousines.
Dans mon dictionnaire de rimes, vit une sirène coquette Qui voulant surveiller sa ligne en recherche des suggestions. La table des matières exprime ses suppliques et ses requêtes Que je repère, que je souligne et joins dans le texte en question.
Ainsi je cache dans mes poèmes nombre de secrets bien gardés Dissimulés en filigranes derrière mes rimes embrassées (croisées). Seuls ceux qui ont le cœur bohème seront admis à regarder Cette sirène tenant le crâne du dernier marin terrassé (pavoisé).
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L’invention de l’imprimerie gêna paradoxalement La distribution du grand livre des sirènes par correspondance Car toutes leurs mesquineries devaient être formellement Tenues secrètes pour en vivre sans en subir de concurrence.
Elles utilisèrent un temps une encre aux couleurs sympathiques Qui n’apparaissaient qu’humectées de quelques gouttes de rosée. Évidemment ce fut tentant, en mettant l’idée en pratique, De livrer sans se faire suspecter les secrets ainsi transposés.
Lorsque vous tiendrez un bottin, une bible ou un dictionnaire, Le palimpseste apparaîtra après l’avoir mouillé du doigt. L’image d’une sirène au beau teint d’une façon discrétionnaire Entre les lignes vous soumettra son contenu comme il se doit.
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Le premier livre sur les sirènes fut imprimé en noir et blanc, Composé à l’encre de seiche sur papier couché et nacré. On y parlait de rois, de reines et de chevaliers affublant Qui partaient ensemble en calèche vers des lieux aux cultes sacrés.
Car, en ce temps-là, les sirènes, comme émissaires de Neptune, Passaient des accords de commerce pour que l’Olympe les entérine. Elles étaient toutes souveraines de leurs atolls et leurs lagunes Et donnaient prise aux controverses envers les gars de la marine.
Les pages étaient manuscrites et copiées dans les abysses Par des poissons-moines copistes qui récoltaient les coquillages. Toute demande était souscrite des années avant qu’on subisse L’oubli des légendes utopistes des amateurs de l’embrouillage.
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On demande des bénévoles, des amateurs, des figurants Et des sportifs de toutes sortes voire athlètes à toutes les sauces ! Un vent de révolution vole sur la Seine au gré du courant, Courants d’air à toutes les portes, petites, grandes, vraies ou fausses.
À Paris, on brise les codes, on révolutionne les jeux, On veut donner au plus grand nombre l’art de la folie des grandeurs. Tout le monde à son digicode et à ses choix avantageux ; En juillet la France sort de l’ombre et pète de toute sa splendeur.
Le comité vit de largesse oui mais aux frais de la princesse ; Des panneaux bleus à un million, il faut cela pour nos champions ; Un logo qui honore la femme – mais un peu trop droite la flamme – ; Des mascottes causa honoris mais en forme de clitoris.
Les athlètes russes, par la routine, vus comme fils de Raspoutine ; Une milice de retraités et des bénévoles mal traités ; Bouquinistes censés écartés oui mais les putes en aparté Avec étudiants en province et les sans-abris qu’on évince.
Médaille d’or pour les transports – c’est que ça coûte cher, le sport ! – ; La sécurité débordée, ses plans ont été dérobés ; La Polynésie relookée et ses plages mal embouquées ; Une chanteuse à polémiques, c’est le couac des jeux olympiques.
Une Seine saine pour y plonger parmi des vieux os tous rongés ; Dans les villages saoudiens, avec un luxe hollywoodien, Écologie et canicule – climatisation ridicule – Et pour finir, Marseille vexée, l’OM comme toujours complexée.
Les Français sont-ils des moutons ? On le découvre pour de bon ! On le savait depuis longtemps mais aujourd’hui c’est évident. À ce jour, nous nous en doutons, les gens paraissent furibonds Alors qu’ils ont voté comptant pour le « meilleur » des présidents.
Rejouons la partie ensemble pour comprendre ce qui se passe ; La partie se joue en deux tours ; les partis se tiennent à l’étroit. On vote pour celui qui rassemble par démagogie la plus basse Et gouvernera sans détour usant de ses quarante-neuf/trois…
Car aussitôt qu’on a élu celui qui doit nous arbitrer, Il se met aussitôt à prendre les décisions à notre place. Face à ce monarque absolu qui commence à nous chapitrer, On commence à vite comprendre qu’il est temps de rompre la glace.
On fait des manifestations, le roi roque derrière sa tour ; Les gilets jaunes vont aux ronds-points, la reine fait jouer ses pions ; Face aux cris des contestations, la police tire tour à tour Sur ceux qui osent lever le poing afin d’éborgner ces champions.
Quelquefois le marin est riche et bien entouré de starlettes Mais qui s’enfuient quand il appelle au secours même s’il est chou. Elle, parmi ce monde de triche qui ne fait que des vaguelettes, Dès que les filles se font la belle, attend que le bateau s’échoue.
Nul besoin d’user de ses charmes lorsque le jeune capitaine N’est autre qu’un marin d’eau douce né avec une cuillère en or. Aussitôt que sonne l’alarme, la sirène, pas samaritaine Pour un sou nage et se trémousse vers le beau naïf qui l’honore.
Une fois qu’elle a bien dégusté et goûté l’amant éphémère, Elle rapporte en souvenir toutes ses richesses éclusées Mais qui deviennent vétusté, abandonnées au fond des mers Car elles n’ont aucun avenir parmi les poissons médusés.
« Morue à la fraise des rois » parait avant tout indigeste Mais il me faut vous raconter ses origines outremer. C’est un prince à l’esprit étroit qui, voulant écrire sa geste, Courut le monde pour affronter chimères et serpents de mer.
Goûtant aux plaisirs raffinés d’une croisière encanaillée Par des favorites en herbe un peu nubiles mais comestibles, Le prince, la gueule enfarinée avec la fraise dépenaillée, Entendit sortant des ténèbres un joli chant irrésistible.
Alors le capitaine en rut dirigea tout droit son navire Tandis que les filles affolées prenaient canots de sauvetage. Mais alors que filent ses putes à l’anglaise, son esprit chavire Et tombe dans les flageolets, le vin, les fraises et le potage.
Alors la sirène goûta son marin à toutes les sauces. Aux haricots, elle préféra la saveur sucrée douce-amère. Quant aux morues qu’elle envoûta pour escamoter plaies et bosses, Elles retournèrent à l’émirat sangloter auprès de leurs mères.
Sexualité et nudité sont les deux mamelles du drame Qui punissent l’exhibitionniste et condamne ses observateurs. Insoutenable crudité qui nécessite tout un programme Pour dissimuler les nudistes derrière un mur préservateur.
On doit le cacher aux enfants sous peine d’agression sexuelle Et l’attentat à la pudeur est alors qualifié d’immonde. Il est pourtant apostrophant que ces censures consensuelles Visent les organes détenteurs de l’exacte origine du monde.
Tableau de Giuseppe Cesari qui a provoqué une polémique envers des élèves qui auraient détourné les yeux, se seraient sentis offusqués et auraient dit être choqués.
Quand je jette un regard sur le monde invisible, Je ne sais pas encore ce qu’il ramènera. Pourtant s’il erre hagard ainsi qu’imprévisible, Il ramène à mon corps ce qui l’enseignera.
Cette nuit, empruntant l’autoroute des rêves, Mes petits yeux ont vu plus vite que la lumière. Tout au-delà du temps et de l’espace en grève Contre un Dieu révolu de la pire manière.
Une fois traversé le miroir à fenêtres, La voie vers l’inconnu me servit de repère. Là, j’ai pu converser avec tous mes ancêtres Jusqu’au diable cornu se prétendant mon père.
Dans mes orbites vides au matin ont jailli Mes petits yeux chargés de mille découvertes. Mon cœur étant avide d’en avoir recueilli, Je les ai émargés sur ma page grand ouverte.
Dis-moi, tendre et belle laitue, comment goûtes-tu la rosée Qui, chaque matin déposée, nourrit la peau de ton visage ? Éclose et radieuse, l’es-tu par l’éclat métamorphosé D’un or, sur ta peau, apposé d’un matutinal tamisage ?
Seras-tu chou et à croquer lorsque dans ton jardin intime Je viendrai sentir la douceur de ta fleur et de son calice ? Là où mon cœur vient évoquer ses sentiments illégitimes Que l’amour provoque aux trousseurs de Vénus emplies de malice.
Ne demande pas au miroir qui ne raconte que fadaises ; Ce n’est qu’un sot écornifleur qui réfléchit sans dire un mot. Dépose-le dans son tiroir, accepte la photosynthèse Qui vient épanouir ta fleur et la transformer en rameau.
Tableau de Kristin Kwan sur https://www.kristinkwan.com/2019-and-earlier
C’est par le plus grand des hasards que j‘ai rencontré Shéhérazade, Passé la porte du palais croyant entrer dans un hôtel. Il n’y avait pas un lézard, alors j’ai bu une rasade D’une carafe qui prévalait par rapport aux autres cocktails.
« Comment ose-tu pénétrer dans ce lieu réservé aux femmes ? » Me lança une voix piquée de surprise et d’ignominie. « Bonjour…» répondis-je empêtré, « je cherche une chambre, Madame ! » Tentai-je de lui expliquer avec maintes parcimonies.
« Suis-moi ! » Je lui emboîtai le pas parmi les nombreux corridors ; Elle me présenta une chambre jolie, spacieuse et confortable. « Prendrez vous aussi vos repas ? L’alcool ici est à prix d’or ! Ce soir c’est poulet au gingembre ; s’il vous plait, mettez-vous à table ! »
J’eus droit à un petit festin arrosé d’eau fraîche et de vin, Puis elle m’installa au lit et ôta tous ses vêtements. Je remerciai mon destin d’avoir trouvé l’hôtel divin Et pénétrai à la folie l’hôtesse avec halètements.
Au bout de mille-et-une nuits, je quittai l’hôtel satisfait D’ mes nuitées à l’improvisade que je n’oublierais désormais. Je ressentais comme un ennui car j’étais assez stupéfait D’avoir connu Shéhérazade comme on n’ la connaîtra jamais.
Mars n’est pas la seule planète à rougir d’envies dans l’espace Pas plus que Vénus ne représente l’unique planète érotique. Derrière la barrière des comètes – où nul ne sait ce qui se passe – Rayonne la plus séduisante de toutes les étoiles cosmiques.
La « Galaxie Aréolaire », sœur jumelle de la Voie Lactée, Abrite en son sein « Mamelonne », la planète aux calottes chaudes, Dotée par deux astres stellaires d’une gravitation impactée Que les astronomes étalonnent comme conséquence rougeaude.
Curieusement la planète est creuse et l’on habite à l’intérieur Dans des étendues caverneuses aux parois blanches comme du lait. On dit que la vie est heureuse car figée au stade inférieur Où les naissances flagorneuses ne se sont jamais déroulées.
Comment s’habille Médusa ? Personne évidemment ne le sait ; Les serpents subissant leur mue, Médusa en fait-elle autant ? Qu’importe ! Lorsqu’elle médusa sa première proie qui convulsait, Elle était encore toute nue et ce n’était pas ergotant !
Petit à petit cependant, par ses victimes pétrifiées, Elle a dû remettre en question le sujet de sa nudité. Hélas, les témoins imprudents montrent qu’on ne peut pas s’y fier Et l’auteur, à ces suggestions, s’en moque à l’unanimité.
Médusa, en ce moment même, a-t-elle froid ou pas du tout ? Les serpents étant animaux à sang froid, c’est complexifiant ! Mais elle laisse planer le dilemme car elle s’en sert comme un atout Pour l’expliquer à demi-mots d’un regard vous pétrifiant.
Illustrations de Tom Kilian sur https://www.tkillustration.com/?ssp_iabi=1682696161353
Un premier temps, déculottée pour des raisons professionnelles, Un second temps, déculetée pour des raisons plus personnelles. L’était temps que l’décolleté passe à l’étape obsessionnelle Où les mains puissent se colleter de façon bidirectionnelle.
Puis viendront burqa ajourées, raccourcies voire transparentes Et des voiles énamourés sur intimités apparentes. Si, toi aussi, t’as savouré ce genre de tenues marrantes Viens donc chez moi j’en tatouerai, sur ta peau, une exubérante.
Photo de Laurie Hagen sur https://www.lauriehagen.com/portfolio/under-construction
Je m’suis retrouvé transformé en pain d’argile modelé Qu’un dieu venait de prélever sur les terres bordant la mer. Je n’avais pas l’esprit formé, juste le corps écervelé Lorsque je sentis s’élever un souffle immense d’outremer.
Je me suis ainsi éveillé avec d’étranges sensations ; Mon horloge s’est mise à battre, mes poumons se sont animés, Mes yeux se sont émerveillés devant la représentation D’un monde nouveau à débattre que l’on m’avait légitimé.
Puis mes oreilles ont entendu la voix du père créateur Qui, après son souffle de vie, m’a appelé depuis le ciel. Comme j’étais encore étendu, j’ai pris un air appréciateur En m’asseyant sur le parvis sous un soleil providentiel.
J’appris que j’étais fils de Dieu et que bientôt je peuplerais La Terre entière de tous les clones que je procréerais, triomphant. Sur un ton miséricordieux, il m’a dit que je trouverais Bientôt comme un coup de cyclone : l’arrivée d’une femme-enfant.
Sculptures de Tomàs Barceló sur https://www.artstation.com/artwork/GaeowN