Catégorie : 2023

  • L’année nouvelle

    L’année nouvelle

    L’année nouvelle me procure une bourse de découvertes
    Que je vais pouvoir dépenser j’espère le plus adroitement.
    L’année se révèle sinécure avec toutes portes ouvertes
    Lorsque je suis récompensé de ses meilleurs appointements.

    Mais pour cela, pas de mystère. Je dois chevaucher la prudence
    Qui véhicule mes désirs en louvoyant entre les choix
    Délaissant les plus terre-à-terre pour privilégier l’abondance
    Et les plus subtils des plaisirs selon ce que le cœur m’échoit.

    Évidemment tout se complique dans la folie de notre monde
    Qui joue de l’insécurité et jongle avec l’adversité.
    Inutile que je vous explique comment fuir les pièges immondes
    Si ce n’est par témérité, confiance et fidélité.

    Des pièges, il y en aura toujours – toute la vie en est pavée –
    Alors je dois les assumer et en absorber l’expérience,
    Puis continuer au jour le jour mon chemin sans cesse entravé
    Mais sans me laisser consumer par l’afflux de désespérances.

    Tableau de 25kartinok sur https:www.deviantart.com25kartinok .

  • Adieu année ingrate !

    Adieu année ingrate !

    Je ferme la boîte de Pandore que l’année a alimentée
    Avec ses guerres et ses combats, ses crises et ses désolations,
    Les vrais-faux amis qui m’adorent mais ne font que complimenter
    Ce qui me tire par le bas pour leur propre consolation.

    J’arrête de me lamenter sur l’argent et le temps perdu ;
    Mieux vaut repartir de zéro que ressasser mes illusions
    Qui continuent de pimenter et laissent à ma bouche éperdue
    Le résidu du braséro de la flambée des collusions.

    Je fais le vide autour de moi de l’extérieur à l’intérieur
    Comme si j’avais un nouveau cœur qui va consumer mon passé.
    Très lentement sera ce mois où, à chaque degré supérieur,
    Je me poserai en vainqueur de chaque seconde passée.

    Le temps alourdi de remords n’existe plus ; il est passé,
    Emporté par le lâcher prise qui me libère de mes peurs.
    Qu’importe l’approche de la mort, les autres jours seront placés
    Sous une vie pleine de surprises. Plein gaz et à toute vapeur !

    Tableau de 25kartinok sur https:www.deviantart.com25kartinok .

  • Le temps, c’est de l’amour en balance

    Si les saisons révélatrices de la révolution solaire
    Marquent la Terre de couleurs et diverses températures,
    L’horloge mystificatrice dont le temps est protocolaire,
    Semble un passage sans douleur, inconsistant et sans structure.

    Même les religions s’opposent dans la mesure de l’année ;
    Les unes la veulent solaire quand d’autres l’exigent lunaire.
    On dit que Dieu, on le suppose, nous aurait ainsi condamnés
    À affronter avec colère sa dimension imaginaire.

    Ainsi la frontière des ans n’est qu’une conception humaine ;
    Heure d’été, heure d’hiver ne sont que des valeurs abstraites.
    Finalement c’est au présent que l’amour va et se promène
    Et rythme dans notre univers nos heures les plus guillerettes.

    Tableau d’Oleg Shupliak sur https:arts.centerukOlegShupliak .

  • Un petit tour en féérie pour 2024

    La fin d’année, comme une femme apparaît au bain de minuit
    Et laisse miroiter son corps d’un sex-appeal plein de promesses.
    Abusant d’artifices infâmes pour nous charmer toute une nuit,
    Mirifique et bien plus encore, le nouvel an fait sa grand-messe.

    Non pas des vœux superficiels, des résolutions infidèles,
    Ni de santé enjolivée de bonheur pour faire bon poids,
    En ce bout d’an interstitiel qui disparaît à tire d’aile,
    Qu’est-ce qui pourrait mieux motiver qu’un spirituel je-ne-sais-quoi ?

    Sous le regard impitoyable du temps qui mesure les ans,
    Je vois son sablier qui file fixant son nouveau numéro.
    Douze mois, aussi incroyables soient-ils, vont suivre dès à présent
    Pour un combat qui se profile et dont nous serons les héros.

    Photos de Ryan McGinley sur https:www.doctorojiplatico.com201312ryan-mcginley-body-loud.html .

  • Le chat et la souris

    Le chat et la souris

    Bien sûr, le chat et la souris ou le corbeau et le renard
    Ne sont que des masques trompeurs qu’on utilisera toujours.
    Le chat se déguise en souris et s’approche ainsi goguenard
    Pour paralyser par la peur ceux qui s’ font avoir tous les jours.

    Quand la renarde a le fromage, les corbeaux volent sur les plaines
    À la recherche de la pitance qui leur est ainsi extorquée.
    Et chaque fois qu’ils rendent hommage à ceux qui ont la panse pleine,
    Ils ne font qu’humble pénitence envers qui les a escroqué.

    Méfions-nous du chat qui dort, qui de la chatte ou du minou,
    Qui fait sa patte de velours, qui nous flagorne et nous ravit.
    Certains sont une mine d’or pour nous faire mettre à genoux
    Et nous soulager, vieux balourds, de toute notre énergie de vie.

    Tableau de Jean Bailly sur https:www.i-cac.frartistebailly-jean.html .

  • O tempora, o mores !

    J’avais souvent cette impression que le monde devenait fou
    Et que chaque jour la folie augmentait implacablement.
    Sans doute dû à la pression faite à ceux qui n’ont pas un sou
    Et leur profonde mélancolie sans espoir du moindre changement.

    Puis j’ai compris que les médias, par vocation d’information,
    Nous surchargeaient d’actualités pour, demain, les abandonner.
    Chaque malheur dans l’immédiat devient leur préoccupation
    Sans que l’éventualité de faire un geste soit donnée.

    Puis j’ai compris qu’un monde en crise oblige chacun à se taire ;
    On devient heureux de son sort face à ceux en désavantage.
    La précarité, sans surprise, devient une arme élémentaire
    Maniée par les riches – et consort – pour conserver leurs avantages.

    Quelle époque épique efficace que celle où la sainte science
    Augmente la durée de vie aux dépends de sa qualité.
    Une société perspicace serait celle qui aurait conscience
    D’aider les pauvres sur le parvis à vivre avec humanité.

    (Tableaux de Melissa Mustacchia ;
    « O tempora, o mores » est une locution latine signifiant « Quelle époque ! Quelles mœurs ! ».)

    Images trouvées sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si les auteurs de ces images reconnaissent leurs travaux, je serai heureux d’en mentionner les noms avec respect.

  • Le repaire de Muréna

    Le repaire de Muréna

    De son repaire, Muréna guette le pêcheur imprudent
    Qui vient s’aventurer chez elle guidé par l’âme chasseresse.
    Fidèle fille d’Athéna, elle l’attire lui préludant
    La proie facile d’une demoiselle à porter à son palmarès.

    Mais connaissez-vous la murène, poisson aux dents longues et pointues
    Qui vit dans les trous de rocher mais jamais n’attaque un plongeur ?
    Or dans ces galeries souterraines, il arrive qu’un pêcheur têtu
    Viennent de trop près l’approcher… et la murène mord le nageur. †

    Quand Muréna est dérangée, elle fait usage de ses charmes
    Afin de capter l’intérêt du chasseur qui devient gibier.
    Elle empiège alors l’étranger qui pense qu’elle n’a pas d’arme
    Et lorsqu’il croit l’avoir ferrée… elle l’égorge dans le bourbier.

    (Tableau de Waldemar von Kozak.
    † « Le repaire de la murène » une aventure de Spirou & Fantasio d’après André Franquin.)

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • La Voie Manta

    La Voie Manta

    Comme des oiseaux migrateurs en route pour d’autres pays,
    Les raies mantas s’en vont aussi découvrir des mers plus sereines.
    Qu’il est heureux l’admirateur qui voit sous ses yeux ébahis
    La transhumance qui s’associe à la migration des sirènes !

    Les raies mantas pavent les voies qu’emprunte le flot des sirènes
    Comme une autoroute piscicole pour bolides aux ombres falotes.
    On n’y voit rien ! C’est à la voix qu’elles suivent fidèlement leur Reine
    Ladite Manta qui s’y colle dès qu’elles ont besoin d’un pilote.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Le paon de Cléopâtre

    Le paon de Cléopâtre

    Quand il fait chaud en son palais, Cléopâtre est plus dévêtue
    Et se balade les seins nus dans ses jardins entretenus
    Où Marc-Antoine s’est emballé lorsqu’il la vit si peu vêtue
    Et est plusieurs fois revenu suite au coup de foudre advenu.

    Or Cléopâtre avait un paon et l’animal était jaloux
    De ce compétiteur romain qui lui procurait maints courroux.
    Chaque fois que ce chenapan pointait ses longues dents de loup,
    Le paon lui barrait le chemin simplement en faisant la roue.

    Tableau d’Edward Mason Eggleston.

  • Les pans de Cléopâtre

    Les pans de Cléopâtre

    Lorsqu’il fait froid dans son palais, Cléopâtre est drapée de soie
    Et même plutôt deux fois qu’une avec des pans sur les côtés.
    Pourquoi cet étrange ballet qui parfait l’image de soi ?
    Mais pour, sans la moindre lacune, séduire la communauté !

    Bien sûr, les historiens antiques, ont fort négligemment brodé
    Sur cette rencontre mythique entre Antoine et la Cléopâtre.
    Mais quand l’histoire romantique supplante la légende érodée,
    Par cette fable hypothétique, nous sommes tous pliés en quatre.

    Tableau de Kinuko Y. Craft sur https:www.tuttartpitturasculturapoesiamusica.com201403Kinuko-Craft.html?m=1 .

  • Made in Japan

    Made in Japan

    Histoire de culture & tatouage ou tradition d’un art sacré,
    Affirmation d’identité, voire aussi tabou illégal.
    Le dragon encore, à tout âge, au culte qui lui est consacré
    Traduit ses fans en densité d’un caractère sans égal.

    Du Yakuza à la Geisha, ils vont jusqu’à braver la loi ;
    Quitte à cacher leurs impressions sous des vêtements ordinaires.
    Un corps en peau de galuchat me semble alors de bon aloi
    Pour manifester l’expression de personnes extraordinaires.

    Vu sur https:tattoosboygirl.comjapanese-yakuza-tattoos-with-meanings-and-history .

  • Le cadeau

    Le cadeau

    Pour lui rappeler son pays et ses arbres aux fleurs rougeoyantes,
    Il lui en offrit un arbuste pour lui décorer le salon.
    Le soir, sous ses yeux ébahis, elle se montra émoustillante,
    Entièrement nue, bravant le buste et agitant ses mamelons.

    Mais voilà ! Pour goûter le fruit, il lui fallut encore attendre
    Que le soleil fasse mûrir la fleur qui lui était revêche.
    Mais en bon jardinier instruit, il a pu jouir de sa chair tendre
    En ne cessant de la nourrir d’amour et de beaucoup d’eau fraîche.

    Tableau de Józef Mehoffer.

  • Les deux pommes d’Adamazone

    Les deux pommes d’Adamazone

    Personne n’en a jamais rien su mais Lilith eut sa deuxième chance,
    Fut envoyée en Amérique dans la forêt amazonienne
    Et connu une nouvelle issue en recevant l’intelligence
    Par l’anaconda féérique doté de vision daltonienne.

    Comme il ne savait distinguer les couleurs rougeâtres et verdâtres
    Et qu’il était myope de surcroît, il offrit deux grosses papayes.
    Lilith envoya valdinguer les fruits à la gueule du bellâtre,
    Voilà du moins ce que l’on croit, puis elle en aurait fait ripaille.

    Mais quand Dieu vint la visiter, il se perdit dans le bayou ;
    Lilith ne fut jamais punie pas plus que tous ses compagnons.
    Dieu parut un temps hésiter et déclara que ces voyous
    Seraient à jamais démunis face à l’emprise du pognon

    Photo de Selena Jutton.

  • L’atelier de création

    Tous les avis ont divergé lorsqu’il s’agit de créer l’homme ;
    Certains voulaient un assemblage à partir des bêtes imparfaites,
    D’autres ont préféré gamberger à partir d’un nouveau génome
    Et mettre tous leurs avantages pour créer la femme parfaite.

    Parfaite en tous les points de vue mais il lui fallut un mari.
    On prit le taureau par les cornes et le gorille pour sa force,
    Tout fut, un peu au dépourvu, réglé manu militari
    Et bien que la bible l’écorne ce fut une sacrée entorse.

    Tableaux de Ljubomir Popović.

  • L’esprit de Noël

    Lorsque tu sentiras passer l’esprit de Noël à minuit,
    Ouvre ta plus haute fenêtre et observe dans la pénombre
    Les volutes vertes espacées qui silencieusement dans la nuit
    Frôlent la cité et pénètrent par les interstices dans l’ombre.

    Lorsque l’Étoile du Berger scintillera sur l’horizon,
    Guette le passage des rennes qui viennent du chariot d’or
    Dont les grelots vont asperger d’étincelles les toits des maisons
    Marquant le chemin des étrennes tandis que ton enfant s’endort.

    Tu lui raconteras demain l’esprit de Noël qui revient
    Récompenser celui qui croit que l’Univers est à l’écoute.
    Il est prêt à tendre la main à qui accepte ce qui vient
    Féconder l’âme qui s’accroît d’éternité coûte que coûte.

    Illustration de Casey Robin.

  • La nuit de Noël

    Les nuits de Noël magnétiques qui attiraient comme un aimant
    Toute la magie de l’enfance m’étaient souvent interminables
    À guetter la signalétique des rennes dans le firmament
    Avec toute la magnificence d’un traîneau inimaginable.

    Les années passent et la couleur a changé petit à petit ;
    Au milieu de l’adolescence, les rêves changent peu à peu.
    Les joies, les peurs et les douleurs qui parfois coupent l’appétit
    M’ont apporté la connaissance d’un monde qui fait ce qu’il peut.

    Aujourd’hui l’année va trop vite ; Noël revient bien trop souvent.
    Je vis une répétition de trois cent soixante-cinq retours.
    Retour des ennuis que j’évite, retour des moments émouvantséprouvants,
    Retour des mêmes émotions qui font battre mon compte-tours.

    Tableau de Frederick Cayley Robinson.

  • Paix sur la Terre

    Paix sur la Terre

    Le passé sombre s’obscurcit, le présent lourd s’appesantit
    Et j’ai l’impression que le mal finira par vaincre le bien.
    Mon cœur peu à peu s’endurcit peut-être aussi s’anéantit
    À cause de l’homme-animal et l’esprit au stade amibien.

    Alors je lance des messages comme bouteilles jetées à la mer
    Dans l’océan de l’avenir en quête d’accomplissement.
    Qui sait ? Peut-être serons-nous sages dans un million d’années amères
    Où nous aurons le souvenir quand nous priions propicement.

    Parfois je rêve devenir dieu mais après un temps infini
    Où s’accumulerait chaque vie gagnée au crédit de mon âme.
    Temps éternel et fastidieux, digne d’un embrouillamini
    D’existences inassouvies auxquelles mon être réclame.

    Et même si tout ça c’était vrai, n’ayant pas le mode d’emploi
    Je revendique aux quatre vents et je demande à l’Univers
    Que si mon âme recouvrait sa vraie substance qui se déploie,
    Qu’elle me concède de mon vivant juste de quoi passer l’hiver.

    Illustration de JRSlattum sur https:www.deviantart.comjrslattumgalleryall .

  • Pas de Noël cette année !

    Arrêté un soir de décembre par des bandits bêtes et méchants,
    Il a tremblé de tous ses membres sous les six-coups effarouchant.
    Le Père Noël est attaqué et sa tournée est déjouée ;
    Le Père Noël estomaqué est dépouillé de ses jouets.

    Récidive un soir de janvier, les mêmes malfaiteurs entraînent
    Les trois rois qui sont conviés à abandonner leurs étrennes.
    Volant l’or, l’encens et la myrrhe aux mages en plein désarroi,
    Les quatre lascars leur permirent de partir sans tirer les rois.

    Illustration de Morris.

  • D’eau, de terre, d’air et de feu

    La femme est d’eau fraîche et d’amour et semble même insatiable ;
    Son homme fera ce qu’il peut pour lui faire atteindre l’orgasme.
    Si elle simule avec humour une extase inappréciable,
    Elle échangera la mauvaise queue pour une autre avec enthousiasme.

    La femme est aussi terre-à-terre et prend le taureau par les cornes
    Qui devra bosser sans relâche pour lui construire sa maison.
    Elle en sera propriétaire et si « Lui » dépasse les bornes,
    Elle divorcera de ce lâche souvent à tort ou à raison.

    La femme a l’air dévergondé, femme-enfant toute énamourée ;
    Son compagnon devra la suivre sans se poser trop de questions.
    Pourtant s’il va vagabonder et folâtrer dans les fourrés
    Avec une autre, il va s’ensuivre une flopée de congestions.

    La femme a le feu à la croupe au moment de l’ovulation
    Et l’homme jouera au pompier pour la satisfaire dans son lit.
    Et s’il le faut, toute une troupe conviée à la copulation,
    Afin, tout en prenant son pied, de chasser sa mélancolie.

    Illustrations de Duane Bryers sur https:meladan.livejournal.com516315.html .

  • Un, deux, trois et le clou du spectacle

    Un chat pitre ouvre la revue des folles bergères du pâturage
    Avec sa pelote de laine pour enchaîner les numéros.
    Comme un fil d’Ariane prévu, qui vous guide et vous encourage
    À poursuivre sans perdre haleine les aventures de nos héros.

    Deux chiens qui s’aiment d’amour tendre, robes violette et orangée,
    Vous miment l’histoire incroyable des chiens d’Ulysse et Pénélope.
    Ils parsèment leur carte du tendre d’os à moelle et puis d’os rongés
    Dont ils jalonnent l’inoubliable parcours obscur et interlope.

    Trois jeunes cabots dans le vent, coiffés d’un fruit orchestrateur,
    Entonnent en bouquet final un pot-pourri, bien entendu.
    Le trio s’avance au-devant de la scène face aux spectateurs
    Et saluent d’un original coup de théâtre inattendu.

    Coup de théâtre musical : ce sont leurs puces compositrices
    Lointaines cousines éloignées des scarabées de Liverpool.
    Pour un spectacle dominical, c’est d’une joie inspiratrice
    Dont vous tous pourrez témoigner des chiens géniaux, un peu maboules.

    Tableaux de Daniel Patrick Kessler.

  • Le marginal

    Le marginal

    Chacun voit midi à sa porte et à chacun sa vérité ;
    Le marginal cherche sa voie là où les autres ne vont pas.
    Un tournesol qui se comporte d’une façon déméritée
    Ne se soumet pas à la voix solaire mais à son propre compas.

    Les tournesols naissent égaux, du moins surtout à la naissance,
    Mais perdent leur égalité en grandissant selon la sphère
    Qui favorise leur ego en leur apportant connaissance
    Et surtout par la qualité acquise du sens des affaires.

    Certains essaient d’accaparer et détourner leur habitat ;
    D’autres abusent de leurs semblables et leur font payer l’eau du ciel
    Mais il convient de séparer les marginaux des chefs d’état ;
    Ces derniers sont d’irresponsables lèche-bottes présidentiels.

    Photo trouvée par Jacques Williet sur https:jacqueswilliet.com20180731du-bleu-au-jaune .

  • Autres formes de vérité

    Si vous cherchez la vérité, suivez la route de la foi
    Mais n’attendez pas pour autant trouver la lumière de Dieu.
    Les religions n’ont hérité d’aucune certitude en soi ;
    Sondez-en leurs omnipotents Rabbins, Papes, Imams dispendieux !

    La vérité chez l’animal entre victime et prédateur
    Obéit aux lois de la vie qui se transmettent sans effort ;
    « Manger pour vivre » est minimal, « vivre pour manger » révélateur
    Que tout dépend de la survie de celui qui est le plus fort.

    La vérité entre hommes et femmes reste encore un sujet bancal.
    Depuis sa faute originale, Ève est de honte mâtinée ;
    Fourberie et mensonge infâmes par le cordon ombilical
    Transmis de source vaginale à sa lignée contaminée.

    Mais le prix de la vérité la plus hypocrite revient
    À la devise « Liberté Égalité Fraternité »
    Dont nos mairies ont hérité et paradoxalement advient
    À une Marianne déconcertée d’une l’illusoire modernité.

    Tableaux de Voglio Bene sur https:www.vogliobeneart.comgalerie-de-visuels-voglio-bene .

  • La voix de sa mère

    La voix de sa mère

    Quand la sirène commuta sa jolie queue en jolies jambes,
    Elle conserva le contact avec la reine des abysses.
    Avec deux conques qu’elle permuta en plaçant l’une à l’entrejambe
    Qu’elle dut se coincer avec tact sur la peau tendre du pubis.

    En portant l’autre à son oreille, elle pouvait écouter sa mère
    Comme un cordon ombilical mais à distance et par wifi.
    Les conques, à nulle autre pareille, portaient tellement loin sur la mer
    Qu’aux transmissions subtropicales, c’ fut un véritable défi.

    Pourquoi sur le pubis au juste ? Sans doute que le clitoris
    Devait jouer le rôle d’antenne ou de signal répétiteur.
    On pense aussi que sur le buste perlent deux tétons qui nourrissent
    Et donc amplifient par centaine les appels depuis l’émetteur.

    Tableau de Michael Whelan.

  • La fille des ondes

    La fille au joli nez de cygne aimait autant le poisson cru
    Ainsi sans doute était-ce un signe sinon alors qui l’aurait crue ?
    En tartare, salade ou sushi, en céviche ou en tahitienne,
    Nourriture rêvée pour le chi † et, pour le corps, esthéticienne.

    Elle gagnait sa vie à Marseille à son étal de poissonnière ;
    Quand vous irez, je vous conseille de prendre sa sole meunière
    Qu’elle cuisine sans se faire prier dans sa boutique du panier ††
    Près du vieux port à la criée et ses maraîchers cancaniers.

    (Tableaux d’Oleg Shupliak sur https:arts.centerukOlegShupliak
    † le chi ou le qi représente l’énergie vitale
    †† célèbre vieux quartier de Marseille.)

    Images trouvées sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si les auteurs de ces images reconnaissent leurs travaux, je serai heureux d’en mentionner les noms avec respect.

  • Femme-sandwich-nature

    Pas de dessous, pas de soutif, pas de collant, pas de culotte
    Pour la femme-sandwich-nature sans compliment supplémentaire.
    Oui, le vêtement est fautif car il faut que les seins ballotent
    Entre les bois de l’armature pour un confort complémentaire.

    Mais comme elle a gardé son string pour faire taire la censure,
    Les flics n’ont pas pu l’embarquer pour attentat à la pudeur.
    N’empêche que le sponsoring devrait la doter de chaussures
    Pour courir lorsqu’un vent arqué souffle par-dessous avec rudeur.

    Illustration de Terry Dodson.

  • Le bisou bison

    Le bisou bison

    J’embrasse mon chien sur la truffe et mon cheval sur les naseaux ;
    Je fais la bise à mon bison et à ma femme sur la chatte.
    Pour faire taire les tartufes qui me traitent de noms d’oiseaux,
    J’embrasse pour leurs guérisons tous les êtres auxquels je m’attache.

    J’embrasse les femmes sur le cœur et les hommes sur ce qu’ils me donnent ;
    J’étreins les arbres des forêts et tous les couchers de soleil.
    Je suis poète chroniqueur qui se livre et qui s’abandonne
    Aux petits bonheurs honorés dont la Nature l’émerveille.

    Source inconnue.

  • The King-Kong of jazz

    The King-Kong of jazz

    Tandis que le grand singe aphone soufflait fort dans son saxophone
    En marchant parmi les rues sombres comme s’il en chassait les ombres,
    Une jeune fille amnésique, semblant sensible à sa musique,
    Attendait l’air insupporté qu’il passe enfin à sa portée.

    Il atteignit le carrefour bien qu’il fit noir comme dans un four
    Et dégagea une lumière témoignant d’une avant-première.
    Alors la fille mélomane qui était aussi nymphomane
    Jeta alors son dévolu sur la grosse bête poilue.

    Quand la musique s’arrêta, on vit la fille qui s’apprêta
    À escalader la fourrure afin qu’ensemble ils encoururent
    L’amour bestial et musical, horizontal et vertical,
    Dans les positions romantiques des passions les plus authentiques.

    Illustration de Milo Manara sur https:designyoutrust.com202201milo-manara-comic-art-youve-probably-never-seen .

  • Sexologie des.affecté.e.s

    Sexologie des.affecté.e.s

    Dans les toilettes désaffectées où personne ne vient jamais,
    Elle donne des cours de libido, évidemment illégitimes.
    Mais parmi le sol infecté, ses patients peuvent désormais
    Déverser derrière le rideau leurs préoccupations intimes.

    Prévu comme un confessionnal, les gens ne pourront s’empêcher
    D’avouer échecs et débandades, déceptions et frigidité.
    Face au délire obsidional des pénitents qui ont péché,
    Elle conseille à la dérobade avec force et lucidité.

    Si vous entrez vous confesser, allez à la première porte ;
    Pour les exercices pratiques, allez jusqu’à celle du fond !
    Quant aux amateurs de fessées, allez-vous-en, cela l’insupporte
    Mais pour les pervers narcissiques, ses conseils sont des plus profonds.

    Tableau de Greg Tochinni sur https:desenhaporra.wordpress.comcategorygreg-tochinni .

  • L’ennui au harem

    L’ennui au harem

    Elle domine tout le monde en ce qui concerne l’amour ;
    Elle connaît plus que tout le monde la manipulation des cœurs ;
    Elle couche plus que tout le monde, depuis longtemps, depuis toujours
    Et lors des championnats du monde, elle a terminé grand vainqueur.

    Mais elle s’ennuie finalement, elle n’a plus rien à découvrir ;
    Elle a fréquenté les harems, histoire d’être la favorite.
    Dans les bordels suisse-allemand, elle a fini par recouvrir
    Aux plus cupides des barèmes en effeuillant sa marguerite.

    Alors elle tue ses amants comme une amante religieuse
    Si jamais ils n’innovent pas lors de la deuxième rencontre.
    Je pourrais écrire un roman de ses aventures litigieuses
    Mais voilà, devant ses appas je cède et m’y blottis tout contre.

    Illustration de Milo Manara sur https:designyoutrust.com202201milo-manara-comic-art-youve-probably-never-seen .

  • Le retour de Vénus

    Le retour de Vénus

    Les liaisons ayant gravi de nouvelles marches d’expression,
    Remplaçons les vieilles badernes et secouons le cocotier !
    Botticelli serait ravi de connaître en réimpression
    Sa Vénus aux amours modernes habillée par Jean-Paul Gaultier.

    Cupidon gay, Vénus lesbienne, l’ensemble frise le délit
    Et complique les relations – on ne saurait le répéter.
    Ou alors, il faudrait qu’advienne un clone de Botticelli
    Qui ferait la révélation d’une déesse LGBT.

    Pour ma part, je reste classique avec une Vénus exotique,
    Femme de couleur de préférence pour des amours enluminées.
    Mais pas de Vénus narcissique, plus snobinarde qu’érotique,
    Qui ne pense qu’à son attirance et ses addicts efféminés.

    Léa T. personnifiant la Vénus de Botticelli.

  • Érotique innocence

    Érotique innocence

    Les adolescentes au lycée, en train de devenir des femmes,
    Me semblaient d’une espèce humaine insatiable à contenter.
    Emmurées dans leurs gynécées et leurs maniérismes infâmes,
    Féministes durant la semaine et les week-ends désenchantées.

    Autant il se dégageait d’elles les fantasmes les plus érotiques,
    Autant le chemin de leur cœur était semé de chausse-trappes.
    Moi, je n’étais qu’une hirondelle guettant son printemps pathétique ;
    Elles, ne cherchaient que leur vainqueur, l’apollon de première frappe.

    Mais voilà j’étais dominé par l’esprit de compétition
    Qui voulait être le plus fort en se montrant compétiteur.
    Il m’a fallu éliminer le nœud de cette inhibition
    Brisant au prix d’un grand effort mes préjugés inhibiteurs.

    Illustration d’Audrey Kawasaki sur https:www.graffeur-paris.comartistesla-talentueuse-audrey-kawasaki .

  • Mycé l’homme & Amanita sa femme

    Mycé, l’homme, habite en forêt chez ses parents de bonne souche
    Qui l’ont élevé au niveau des arbres aux plus hautes branches.
    Les deux oreilles perforées et le regard un peu farouche
    Ont fait de lui le Marivaux des amourettes du dimanche.

    Amanita le rencontra plusieurs fois au cours de l’automne
    Avec ses copines agréées, sournoises, bêcheuses, idiotes, immondes.
    Aisément elle lui démontra comment fuir sa vie monotone
    Pour ensemble aller procréer les plus beaux champignons du monde.

    Sources Marga Prieto Art sur https:www.deviantart.commargaprieto .

  • Le rêve du chat

    Le rêve du chat

    À quoi rêve le chat qui dort pendant ces instants éphémères ?
    Aquarelles aux poissons dorés, portrait du Roi Souris Premier ?
    Marche-t-il dans les limbes d’or à la recherche de sa mère
    Et ses mamelles douces adorées à peloter sous le sommier ?

    En fait, il rêve sur la colline et sous les nuages qui passent
    En forme de gros poissons blancs en guettant l’instant favorable ;
    Bondissant du sol trampoline, il capture sa proie dans l’espace
    Qui cherche un salut en tremblant dans une fuite mémorable.

    Il rêve aux oiseaux insouciants en train de chanter sur leur branche
    Tandis qu’il fait glisser son ombre ; personne ne le voit venir.
    Surgissant vif et impatient, il fauche d’une coupe franche
    Deux ou trois moineaux dont le nombre nourrira ses beaux souvenirs.

    Tableau de Claude Meow.

  • Les couleurs du temps

    Les couleurs du temps

    Le temps affiche ses humeurs sur l’écran noir du firmament
    Que le soleil projectionniste éclaire de couleurs attachantes.
    Selon la source des rumeurs qui courent encore pertinemment,
    On peut prédire d’impressionnistes lendemains qui chantent ou déchantent.

    Selon le thème du crépuscule, la météo se fait oracle
    Et une aurore de bon augure nous sourira d’un ton plaisant.
    Mais dès que le soleil bascule et qu’il sort de son habitacle,
    Il apparaît ce qu’inaugure l’exposition du temps présent.

    Le temps se rit des habitudes et ses peintures irrationnelles
    Provoquent autant de sensations que de stupeurs et tremblements.
    Flocons de neige en altitude, orages et pluies émotionnelles
    Rendront la représentation fidèle à son tempérament.

    Tableau d’André Derain.

  • Tendres chimères

    J’ai souvent rêvé de chimères, jolies nymphes et belles sirènes
    Mais j’ai toujours su éviter harpies séniles, vielles souris.
    Mais voici qu’une intérimaire serrée dans sa grosse carène
    Est, malgré son obésité, venue remplacer mes houris.

    Accompagnée d’une consœur, une poule bien mal fagotée,
    Elles ont su me dorloter, me couver et me câliner.
    Quant à moi, le mauvais penseur, sexuellement ravigoté,
    Après les avoir pelotées, j’ai cessé de les taquiner.

    Laissez-moi donc vous présenter ma nouvelle muse attitrée ;
    Coquecigrue-la-cajoleuse, inspiratrice assermentée.
    Elle m’a fourni, sans plaisanter, ce joli texte bien titré
    Et mes inepties cavaleuses en s’ront nettement pimentées.

    Tableaux de Vladimir Golub.

  • Coup de foudre au Paradis

    Il n’est pas si facile sur Terre de trouver chaussure à son pied ;
    Trouver son âme-sœur relève d’une cruelle difficulté.
    Découvrir son complémentaire et puis tomber dans un guêpier
    Brise le cœur d’un coup de glaive et tout espoir est occulté.

    Mais au Big-Bang du Paradis, tous les milliards d’âmes détonent
    Dans une explosion de passion, d’amour et de béatitudes.
    Chaque entité ragaillardie s’associe et se pelotonne
    Par l’énergie de compassion qui met fin à la solitude.

    Quand nous prions, masturbons-nous pour atteindre l’état de grâce
    Et nous relier au sacré en joignant nos mains sur le sexe !
    Car du phallus ou du minou, quel est l’organe qui embrasse
    Le plus le chemin consacré à notre salut intrinsexe ?

    Tableaux de Vladimir Golub.

  • Les jeux olympiques à Paris

    Les jeux olympiques à Paris

    Avec tous les conflits mondiaux, des États-Unis à la Chine,
    De la Russie jusqu’à l’Ukraine, d’Israël contre le Hamas ;
    Et j’en oublie les primordiaux ainsi qu’ ceux qui courbent l’échine…
    Bref il est possible qu’on craigne plus d’une défection en masse.

    Ce n’est pas grave car la France n’aura que la télévision
    Pour retransmettre les exploits de sportifs super vaccinés.
    Si jamais l’un d’eux concurrence l’État en autodérision,
    Il finira à Pôle Emploi ou pire sera assassiné.

    Ce ne sont pas les étudiants qui le regretteront le plus
    Puisqu’ils seront évacués pour laisser leurs chambres aux athlètes.
    Les bouquinistes et les mendiants ont eu droit sans qu’ils le voulussent
    De dire à leurs habitués de n’ plus venir faire leurs emplettes.

    Tableau de Joseph Zbukvic.

  • Concocte-moi ton 49,3° !

    Concocte-moi ton 49,3° !

    Ce gouvernement bien huilé par un président inventif
    Ressemble presqu’à s’y méprendre au piano-cocktail de Boris.
    Les ministres ont assimilé comment se rendre intempestifs
    Et les députés ont su prendre les mesures qui nous hérissent.

    Chaque arrêté ministériel, relié au quarante-neuftrois,
    Provoque son cocktail de grèves et son punch de contestations.
    Chaque décret caractériel d’un esprit retors et étroit
    Provoque des abcès qui crèvent les yeux aux manifestations.

    Les spécialités du moment ont déjà dépassé les bornes
    Car les protections sanitaires ont des effets indésirables.
    Or ceux qui démontrent comment le gouvernement nous écorne
    Auront sanctions disciplinaires, à moins d’faire amende honorable.

    Illustration de Gaëtan & Paul Brizzi pour « L’écume des jours » de Boris Vian.

  • La sirène des abysses

    La sirène des abysses

    Au plus profond des abysses dans les ténèbres éternelles
    Comment les sirènes opèrent pour éclairer leurs chaumières ?
    Afin que nul s’estourbisse sur les roches sempiternelles,
    Elles balisent leurs repaires avec des poissons-lumières.

    Ces poissons des profondeurs heureusement vivent à demeure
    Avec la faune abyssale depuis des millions d’années.
    Certains sont un peu frondeurs mais, de crainte qu’ils n’en meurent,
    Elle leur ouvre en grand la salle pour qu’ils puissent ricaner.

    Car ces poissons-lumineux, d’apparence monstrueuse,
    Préfèrent en rire à mourir plutôt que s’en lamenter.
    Rarement volumineux, en foule tumultueuse,
    Ils viennent alors concourir aux soirées ornementées.

    Tableau de Vinhza.

  • La sirène tricheuse

    La sirène tricheuse

    Une sirène qui fait sa mue, qui agit comme le serpent
    Dont les écailles se détachent à chaque changement de saison
    Et dont la queue d’or se transmue en deux gambettes s’extirpant
    D’une vieille peau qui entache le sable devant sa maison.

    Après la voici courant nue, les cheveux volant dans le vent
    Et les seins comme sémaphores qui lancent des signaux glamours,
    Bravant les hommes sans retenue qui deviennent ses poursuivants
    Et qu’elle attire sans métaphore pour les faire mourir d’amour.

    Enfin l’ogresse, car ç’en est une, verra ses jambes recouvrir
    Des écailles toutes nouvelles sur son giron ventripotent.
    C’est selon la phase opportune que j’ai pu ainsi découvrir
    Que quand la Lune se renouvelle, la sirène en fait tout autant.

    Illustration de Briony May Smith.

  • Trop de gommage tue le visage

    Trop de gommage tue le visage

    Elle s’était fait tant de gommages, de maquillages et fonds de teint,
    Qu’elle avait perdu son visage, du moins ses traits avaient déteint.
    On lui proposa de lui peindre une frimousse assez jolie
    Dont la beauté saurait empreindre toute sa figure dépolie.

    Ainsi fut fait pour le lundi, un minois fait pour le travail
    Qu’elle garde jusqu’au vendredi et qui tiendra vaille que vaille.
    Le samedi on fait les courses, elle porte un faciès à crédit
    Et le dimanche, retour aux sources, son vrai visage sans discrédit.

    Photo de Sadie Robinson sur https:fstoppers.compicturesflickr-spotlight-faceless-portraits-5820?epik=dj0yJnU9dGJYUEhoNlE3dWJUUjVodzNoc0s1Z09SeGR1dVhzOVcmcD0wJm49SHJXZWdIb0hfUGs4cnJIVi1VdTIwQSZ0PUFBQUFBR1VXYmw4 .

  • La Reine du jour et l’ange de la nuit

    La Reine du jour et l’ange de la nuit

    Elle aimait l’ange de la nuit qui partait sans se retourner
    Et quittait l’aimable séjour quand l’aube semblait revenir.
    Après elle mourait d’ennui dans l’interminable journée
    Car elle était Reine du jour et devait lui appartenir.

    Elle profita d’une éclipse pour l’attirer en son palais
    Et le garder entre ses murs par une malice insolente.
    Pour lui, ce fut l’apocalypse car le soleil équivalait
    Au terme de son âge mûr et au début d’une mort lente.

    Entre ses bras, il disparut rejoindre les anges déchus
    Coupables de s’être attachés à une créature humaine.
    Lorsque le soleil apparut ce matin-là au terme échu,
    La Reine du jour courut cacher sa peine durant des semaines.

    Tableau de Kinuko Y. Craft sur https:www.tuttartpitturasculturapoesiamusica.com201403Kinuko-Craft.html?m=1 .

  • La paresse

    La paresse

    Le chat n’est pas plus indolent que l’est une femme au foyer †
    Même si tous deux passent leurs journées à dormir un peu n’importe où.
    L’alanguissement insolent est fait pour nous apitoyer
    Et leur prodiguer des tournées de chatteries un peu partout.

    Si vous trouvez votre femme à poil en rentrant ce soir du boulot,
    Ne cherchez pas l’amant caché si ce n’est son chat allongé.
    Les chattes aiment à rebrousse-poil vous provoquer le ciboulot
    Pour que vous soyez attachés à des caresses prolongées.

    Les deux chasseurs crépusculaires, le chat et la maîtresse-femme,
    Sont hautement qualifiés pour traquer et garder leurs proies.
    Leurs petits culs spectaculaires sont leur arme la plus infâme ;
    Pauvres de nous, sacrifiés envers l’endroit le plus étroit.

    (Gravure sur bois de Félix Valloton
    † Ni misogyne ni féministe, j’aurais pu écrire « homme au foyer » mais l’image a primé.)

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Jusqu’à ce que j’enlève mes lunettes

    Jusqu’à ce que j’enlève mes lunettes

    Tout allait bien ce matin-là sur la plage de la croisette ;
    Quelques bateaux à l’horizon, le vent soufflant sur les dunettes.
    Bizarrement je me sentais las, je n’étais pas dans mon assiette
    Pour je ne sais quelle raison jusqu’à c’ que j’enlève mes lunettes…

    Un ange déchu dans le ciel me parut assez démentiel ;
    L’homme au poignard ensanglanté venait à peine de le planter ;
    Une main émergeant du sable cherchait de l’aide indispensable ;
    Deux jumeaux avec tentacules en guise de jambes, sans scrupule.

    Lorsque je remis mes lunettes tout était redevenu normal
    Mais qu’est-ce que la réalité sinon l’illusion approuvée
    Par une bande de gens honnêtes qui jugent le paranormal
    Comme une autre éventualité dont l’existence reste à prouver… ?

    Illustration de Jeff Lee Johnson.

  • Il suffit parfois d’un petit coup de vent…

    Il suffit parfois d’un petit coup de vent…

    Parfois juste un petit coup de vent et nous voici de bonne humeur ;
    Une robe qui se soulève, un chapeau qui prend son envol.
    Un jupon qui s’ouvre par devant et qui atteste la rumeur
    Qui prédit que l’arrière révèle un petit derrière frivole.

    Mais pour chasser l’inattendu de la jolie fesse charnue,
    Il faut arpenter les ruelles et guetter la brise grivoise
    Qui entrouvre jupes fendues, chemisiers à col biscornu ;
    La petite saute de vent cruelle dont l’œil et le cœur se pavoisent.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • L’ascension au Paradis – 3

    L’ascension au Paradis - 3

    De mes dernières découvertes,
    J’ai appris que le Paradis
    N’existe pas tout simplement
    Parce que Dieu ne l’a pas prévu.
    En conséquence, reste ouverte
    La question sur la parodie
    Qui appelle au rassemblement
    Les âmes de corps dépourvues.

    J’ai pris alors la liberté
    Et, en retour, l’initiative
    D’aménager une retraite
    Où j’inviterai volontiers
    Ceux qui ont passé leur puberté,
    Qui ont l’âme imaginative
    À presser le pas d’une traite
    En vue de la fin du chantier.

    J’accosterai sur mon navire
    Pour la fameuse traversée
    Du célèbre fleuve de Léthé
    Vers notre ultime destinée.
    Après trois tours de vire-vire
    Et quelques tonneaux renversés,
    Nous arriverons en été
    Dans ma cité prédestinée.

    Tableau de Jonathan Solter sur https:phaneros.lovejonathan-solter-cosmos .

  • Fine Joséphine – 2

    Fine Joséphine

    Croustillante comme une baguette sortie toute dorée du four,
    Fine Joséphine aux jolies miches était fille de boulanger.
    On vit ses affiches de starlette placardées à chaque carrefour
    Aguichant de ses yeux de biche toutes catégories mélangées.

    Les adeptes du Moulin-Rouge ainsi que des Folies Bergères,
    Ont apprécié ses revues qu’encore aujourd’hui on répète :
    « Lorsqu’elle danse et qu’elle bouge son corps dans ses tenues légères,
    Tous veulent avoir une entrevue dans sa loge pour un tête-à-tête ! »

    Joséphine aime s’enivrer de bons vins et surtout du rhum
    Qui lui rappelle les origines de ses ancêtres plein de courage.
    Mais lorsqu’elle vient se livrer pour le plus grand plaisir des hommes,
    Elle fait taire les misogynes… et fait monter les commérages.

    Tableau de Jean-Gabriel Domergue.

  • Cornes d’abondances

    Cornes d’abondances

    Entre les cornes sur la bête et les cornettes sur la tête,
    Elle était sous la dépendance de toutes cornes d’abondance.
    Sans doute était-elle insatiable et ce n’était pas négociable
    À être bien entretenue, pension, étrennes et revenus.

    Hélas le mari belliqueux tirait le diable par la queue
    Et pour faire brûler la chandelle, sa femme se fit infidèle.
    D’où les coiffures en cornettes et déshabillés malhonnêtes
    Pour soutirer les ducatons qu’elle fourrait entre ses tétons.

    Ces jours-là vous verrez la belle sortir agitant son ombrelle
    Pour signifier aux prétendants qu’ils peuvent en profiter pendant
    Le temps qui leur est imparti tant que le marié est parti
    Mais gare à l’amant qui s’attarde si l’autre rentre par mégarde !

    Tableau de Bayram Salamov sur https:valentinna.livejournal.com326369.html?style=mine .

  • Le violoniste rocambolesque

    Le violoniste rocambolesque

    Tandis que j’étais prisonnier de la gardienne de mes rêves,
    Toute une faune assez burlesque a débarqué dans ma cellule.
    Parmi les oiseaux saisonniers, j’eus droit à la prestation brève
    D’un violoniste rocambolesque accompagné de libellules.

    Je ne sais comment il jouait car de sa bouche perlait un sein
    Dont le lait giclait sur les cordes couinant de façon singulière.
    Mais en revanche, je lui vouais toute mon attention à dessein
    Car l’ensemble semait la discorde dans les pensées de ma geôlière.

    Vers six ou sept heures sonnantes, toutes les portes étaient bouclées
    Et j’ai vu au soleil couchant le vent chasser les feuilles mortes.
    Puis j’ai trompé ma surveillante en lui subtilisant ses clefs
    Particulièrement celle des champs que j’avais glissée sous la porte.

    Tableau de Reydel Espinosa Fernandez sur https:www.artmajeur.comreydelespinosa .

  • De ma chambrette

    De ma chambrette

    Lorsque la pluie fait toilettage à la fin d’un jour moribond,
    L’aurore revient l’érafler de ses rayons d’or mordorés.
    Depuis mon quatrième étage, le soleil entre par rebonds
    En me renvoyant les reflets des perspectives colorées.

    Depuis un moment les lumières achèvent de me réveiller
    Par les rais qui courent au plafond pour chasser les ombres chinoises
    Qui agrémentent ma chaumière et que je ris de surveiller
    Comme un oracle qui se morfond avec ses prédictions sournoises.

    Tous les matins de ma fenêtre, je me crée un instantané
    Afin de visualiser le film vu de ma chambrette
    Depuis que j’y ai vu renaître ma vie, moi, pauvre condamné
    À vivre et à réaliser mes nouvelles amours secrètes.

    Car je suis prisonnier à vie de la gardienne de mes rêves
    Qui m’a accueilli en décembre alors que j’étais somnambule.
    Bien sûr, je lui dois ma survie mais je cherche tous les jours sans trêve
    Comment m’échapper de sa chambre en passant par le vestibule †.

    (Tableau de Bayram Salamov sur https:valentinna.livejournal.com326369.html?style=mine
    † Rassurez-vous : finalement j’ai réussi à m’en sortir au petit matin ; Fabienne m’a réveillé en secouant mon oreiller et en criant « Allez debout ! Fais-moi mon petit déjeuner. J’AI FAIM !!!)

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.