Croisière en Méditerranée

Yavänor, Capitaine
L’ÏÄMOURÏÄ a quitté les rivages de Grèce ;
L’Acropole s’éloigne et la mer nous entraîne
Là où courants et vents ensemble nous agressent
Et nous poussent à suivre les premières sirènes.

Loreleï, Navigatrice
Viens une voix cachée dans la houle écumante,
La mémoire des chants qui berçaient les marins.
Loreleï en perçoit la marée dévorante
Et se tient à la proue le visage serein.

Elle quitte sa robe et plonge nue heureuse
De retrouver ses vieilles amies d’autrefois.
Elle revient l’air joyeux et l’âme chaleureuse
De savoir les revoir une prochaine fois.


Lilith, passagère
Sur l’île de Circé je descends sans effroi,
Son regard me rejoint, miroir de ma colère.
Nous échangeons le feu des serpents et des lois,
Deux sorcières d’un sang que les dieux désespèrent.

Mais Circé reconnaît l’éclat de ton visage,
Elle incline sa main, dépose son pouvoir.
« Va, Lilith, dit-elle, emporte ton ouvrage,
Car cet homme est à toi, je ne puis le déchoir. »

Laureline, second maître-queue
Mais sur l’île aux cyclopes, l’accueil est belliqueux.
Les iliens veulent nous faire passer de vie à trépas.
Ils sont anthropophages mais aussi maîtres-queue
Et voudraient nous voir tous partager leurs repas.

Or Polyphème accourt, sa montagne en colère,
Il brandit un rocher pour briser notre élan.
Je tends mon rubis vif par son éclat solaire
Et l’unique œil s’embrase par mes rayons brûlants.

Yavänor, Capitaine
Souquez les filles ! Le vent est avec nous
Et nous emporte loin de ces monstres, mes reines !
Le prix de la bravoure, cela dit entre nous,
Revient à Loreleï, l’émissaire des sirènes !

Illustrations de Laureline, Loreleï et Lilith.

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