
Quand l’arbre-mère et l’arbre-père ont fusionné en arbre-nuit,
Un doux crépuscule lunaire est descendu pour le bercer.
Rapidement, de pair en paire, il s’est multiplié par huit
Jusqu’à l’état préliminaire d’une forêt bleue dispersée.
Deuxième nuit, les troncs sans feuilles ont tracé des signes anciens,
Des runes d’écorce enroulées dans une langue mystérieuse.
Les racines filent et se recueillent dans le sol pythagoricien
Dans une gamme déroulée d’une symphonie impérieuse.
Troisième nuit, à la musique se mêlent des ondes de formes ;
Les branches deviennent des doigts qui tissent déjà la structure.
Malgré la mémoire amnésique, toute la forêt se transforme
L’arbre-garçon, comme il se doit, façonne ses premières sculptures.
Après une semaine, l’écorce rêve d’une étoile tombée du ciel
Et les rameaux levés l’appellent dans un geste d’invocation.
Un esprit bleu, une âme brève, descend par le puits essentiel
Pour ériger une chapelle à son âme-sœur d’incantation.
Tableau d’Alice Mason
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