
Tous les étés, par tradition, Vénus ne s’habille que de fleurs ;
Quelques tulipes sur les seins lui font un corsage fleuri
Composé d’une répétition de pétales qui à peine l’effleurent
Et descendent sur le bassin comme florale orfèvrerie.
En cache-sexe, un soliflore ; juste une rose déposée
Incandescente et vaginée protégeant son jardin secret.
Ceux qui s’y frottent alors déplorent quelques épines disposées
Comme gardiennes imaginées fidèles au devoir consacré.
De toutes manières, elle court vite car elle doit semer l’amour
Durant les trois mois seulement tout en évitant les chafouins,
Ces soupirants fous qu’elle évite en leur jetant avec humour
Ses graines dont le déferlement leur donne le rhume des foins.
Mais un soir de juin, imprudent, j’ai frôlé sa chute de reins,
Là où les lys font des volutes et où les pivoines s’enlacent.
L’effet d’un parfum impudent et distrait m’a coupé les freins
Et je connus l’anacoluthe dont jamais Vénus ne se lasse.
Tableau de Guy Robinson.
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