
Lorsque le miroir me renvoie l’instantané qui se détache
De la pellicule des ans qu’est mon visage d’aujourd’hui,
Il y a celui que mes yeux voient, celui auquel mon cœur s’attache,
Celui qui figure au présent et chaque jour est reconduit.
Et puis le temps, ce gros balourd de véhicule de fortune,
Avance inexorablement et l’album photos se complète ;
Il devient de plus en plus lourd, chargé d’anecdotes opportunes
Où se cache péniblement la vérité la plus replète.
La vérité au ventre rond, la vérité aux traits ridés
Et le visage boursouflé des assauts terribles du temps ;
L’empêcheur de tourner en rond avec un moteur débridé
Qui ne veut jamais s’essouffler de son parcours crapahutant.
L’amour aveugle qui découle du flot du fleuve de la vie
Fait croire aux meilleurs souvenirs et même s’ils n’existent plus.
Tandis que l’eau-de-vie s’écoule des trous de mémoire ravis
D’aller semer pour l’avenir sa quintessence qui m’a plue.
Illustration de Michael Parkes sur https:nevsepic.com.uaenart-and-hand-drawn-graphicspage,6,26367-fantastic-art-by-michael-parkes-163-photos.html .
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