Morte saison

Morte saison

Aujourd’hui tout est gris, je n’ai pas de couleurs.
La nature est en deuil et le temps est en pleurs.
Le tonnerre a brisé à grands coups de canons
Le silence de peine sur tous les cabanons.

Le brouillard me dilue les lumières perdues,
Étouffant sous son aile en pesant son étoffe.
La froidure m’engourdit après m’avoir mordu
Et je sens son venin dans mes vers et mes strophes.

Dans mon bunker d’hiver j’entends sourdre le vent
Qui s’allie à la neige effaçant toute trace.
Comme ce pugilat entre les morts-vivants
Et les derniers fidèles sous la gelée vorace.

Même le temps trahit le soleil invisible ;
Il raccourcit les jours et allonge les nuits.
La frange de lumière devient presque illisible
Et les ombres accordent le baiser de minuit.

Mais les étoiles brillent et continuent leur course
À travers le zodiaque au-delà des nuages.
Sous la monotonie du manque de ressource,
Je brûle mes chimères au cœur d’écobuage.

Tableau de Fabienne Barbier

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