
Toutes des feuilles mortes hier encore au soleil,
Comme des amours mortes qui font leur dernier vol,
Votre été se referme dans un demi-sommeil,
Nul ne passe l’hiver d’une illusion frivole.
Faut-il avoir souffert pour être aussi méchant ?
Qui faut-il accuser du soleil ou la feuille ?
Qui n’a jamais péché a le cœur asséchant
Et mon âme n’est plus que regrets que j’effeuille.
J’ai mis mon cœur flambant pareil à un soleil !
Je pensais voir fleurir les plus belles ramures.
Mais la vie est ainsi au pays des merveilles ;
Ce qui nait meurt aussi, dure loi de la nature.
Trouverai-je mes mots, trouverai-je mes vers ?
Exprimer de l’amour devient aussi mortel !
Donner de l’affection devient aussi pervers !
Seul le mal que je sème demeure immortel.
Prenez mes mots, ma mie et séchez bien vos larmes.
Dans mon vent de folie j’ai semé la tempête.
Toutes les feuilles meurent d’un dernier cri d’alarme ;
J’ai joué l’apprenti de la poudre d’escampette.
Tableau de Fabienne Barbier
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