

Le fils et la fille du vent, tous deux de corps immatériel,
Sont faits de lumière vivante derrière le mur d’obscurité
Car dans leur monde connivent, l’atome n’est alors factoriel
Ni de mathématiques savantes ni de physique-chimie héritées.
Ils ont pourtant un grand pouvoir : ils peuvent outrepasser le mur
Et ainsi devenir matière seulement pour quelques instants,
Puis repartir pour se mouvoir stimulés tout comme un fruit mûr
Une fois passé la frontière de l’antimonde persistant.
Si la lumière constitue pour lui son principe essentiel,
L’anti-lumière est la substance caractéristique pour elle.
Si dans leur monde s’instituent un équilibre différentiel,
Dans le nôtre, leur coexistence devient alors surnaturelle.
Heureusement ils sont en phase et vibrent alternativement
D’un monde à l’autre d’une manière impénétrable.
Mais ils pourraient avec emphase s’accorder relativement
Et occasionner dans le nôtre une énergie indénombrable.
Mais pour l’instant en gestation, les ventres servent d’isolant
Dotant leurs mères respectives d’une protection renforcée.
Tout sera remis en question au moindre facteur désolant
Qui pourrait de façon native aligner leurs cycles amorcés.
Heureusement c’est impossible ! Il faudrait une coïncidence
Telle que tout l’univers entier ne pourrait pas la déclencher.
Et le seul incident possible demanderait à l’évidence
Que tous les dieux mettent en chantier la vie après la mort tranchée.
Qu’une alternative pareille parvienne à l’oreille d’un dieu,
Le mur d’obscurité s’efface, l’atome tremble et se défait.
Et encore si le temps s’enraye, les calculs seraient fastidieux !
Le temps lui-même perd sa trace… l’immatériel reste imparfait.
Illustrations de Ledal & Gemini.
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