Le Jardin de Laureline

Le Jardin de Laureline

Dans l’argile du ciel étoilé s’enracinent les plus beaux songes ;
Quatre arches fécondes y dressent une splendeur de mille fleurs.
Elles portent en leur sein dévoilé tous les secrets qui les prolongent
Et la lueur des âmes adresse un feu qui chauffe et les effleure.


Comme Laureline fut la première, son jardin est bien arpenté,
L’enclos a été visité autant de fois que nécessaire.
L’entrée est bordée de lumières, son enceinte est bien charpentée
Et a eu l’exclusivité du jardinier qui s’y insère.

Laureline, dès la première fois, a goûté un échantillon
De la semence susceptible de s’épanouir dans sa chair.
Elle en a tâté toutefois la qualité du goupillon
Et sa manière perceptible de creuser sa terre en jachère.

Sous tes gestes féconds et précis, mes sillons se sont grand ouverts,
Accueillant la chaleur et l’âme de ton souffle si originaire.
Chaque étreinte a gravé ici ses runes sur mon corps couvert
En y allumant mille flammes tout au long des préliminaires.


La terre a été labourée et retournée dans tous les sens ;
Laureline a connu mille façons de biner, sarcler et bêcher.
L’envie toujours énamourée l’a poussée à la connaissance
De tous ses puits pour la moisson qui était la plus recherchée.

Nous marchions timides, à tâtons, deux âmes en friche et sans contours,
Ignorant les sombres chemins où nous emmèneraient nos fièvres.
Chaque tremblement du bâton, chaque caresse aux alentours
Nous ont unis, main dans la main, et ma bouche a trouvé tes lèvres.


J’ai bien élagué son entrée, illuminé son sanctuaire
J’y ai même dormi toute une nuit car elle avait fermé à clef.
J’ai pu alors m’y concentrer pour y creuser un estuaire
Afin d’irriguer sans ennui le jardin une fois bouclé.

Illustration de Ledal.

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