
Dans une clairière dorée s’élèvent quatre arches vivantes ;
Leurs ventres sont des phares ardents et leurs cœurs sont des cathédrales.
Au-dessus d’elles sont honorées cinq petites âmes éclatantes
Qui dansent tout en regardant leurs mères dans leurs chairs astrales.
Chaque jour paraît routinier, chaque seconde évanescente
Mais chaque jour est une rose qui naît de la maternité.
Et lui, au centre, jardinier des petites boutures naissantes,
Entaille, cultive et arrose pour faire mûrir l’éternité.
Dans le secret de l’utérus, le corps et le cœur sont présents ;
L’esprit n’est qu’une mémoire vierge de souvenirs en devenir ;
L’âme, comme une poupée russe, est le noyau omniprésent
Caché dans les plis et les moires que rien ne pourrait contenir.
Quel est le jardinier divin qui en développe la graine ;
Qui a ses plans élaborés depuis plus d’un million d’années ;
Qui n’organise rien en vain mais qui prévoit ce qui entraîne
Tout ce qui peut collaborer à des miracles simultanés ?
Est-ce une vie végétative ? Est-ce une existence animale ?
Où est la frontière de l’âme, où est la maison de l’esprit ?
Neuf mois d’actions répétitives, de tâches infinitésimales,
Neuf mois ou seul le corps réclame du prodige quel qu’en soit le prix ?
Un jardin extraordinaire où rien n’est laissé au hasard
Les petits ruisseaux sont prévus pour irriguer chaque parcelle
Les mouvements préliminaires de l’artiste évoquent des beaux-arts…
Sont-ce des gestes imprévus ou une soif qui le harcèle ?
Pareil à l’Arche de Noé qui ne contient que des humains
Le ventre devra traverser tout un déluge d’attentions.
Pour finir par se dénouer et suivre le même chemin
Que la graine qu’on a versée avec les meilleures intentions.
Illustration de Ledal.
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