La Sainte Matrie

La Sainte Matrie

Sous la Lune d’automne où s’incline la Terre,
Nos ventres s’arrondissent sous la lueur de l’aube.
Le parfum de la nuit au pouvoir salutaire
Retire la pénombre qui fuit nos quatre globes.

La lumière s’élance et dissout la nuée,
Les songes se dispersent, dilués dans l’azur.
Le ciel d’organdi pâle et presque atténué
Éclaircit nos regards au fur et à mesure.

Une aurore souveraine embrase tout l’horizon,
Ses ors en flots mouvants couronnent nos visages.
Le monde, rajeuni d’une nuit de guérison,
Rend nos ventres féconds et ouverts aux présages.

Au zénith éclatant resplendit la lumière,
Ses flèches de cristal progressent avec candeur.
La Terre en son écrin se révèle tout entière
Et nos ventres comblés rayonnent de splendeurs.

Les heures suspendues déroulent leur offrande,
Un parfum silencieux s’envole dans les airs.
La Terre en son éclat nous convie, tendre et grande,
À goûter le présent sous le soleil disert.

Puis les souffles du soir nous entourent d’or et d’ambre
Et leurs brises en nos chairs nous déploient leur secret ;
Le crépuscule étale son adieu à septembre
Et vient la nuit d’octobre et son puissant décret.

Les greniers et les caves s’emplissent avec entrain
Et l’on presse jusqu’au sang la vigne maternelle.
Nos ventres ainsi mûrissent et la nuit les étreint
En gardant en leur sein la semence éternelle.

Illustration de Ledal.

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