Sortilège d’automne

Sortilège d’automne

« Jamais je n’ai eu pareil philtre ! » dit Laureline en rigolant.
Laureline en pleure de rire, Lilith est carrément à terre.
Et le phénomène s’infiltre ; on voit Ledal caracolant
Dans une danse qui vient nourrir cette folie communautaire.

Les voici qui se déshabillent pour faire une ronde soutenue
Qui va tournoyer tout autour d’un rond de sorcière naissant.
Toutes les quatre alors babillent, puis chantent à tue-tête, toutes nues,
S’embrassent en riant tout à tour de cet automne renaissant.

Renard et cerfs, chevreuils et daims accourent et s’asseyent alentour ;
Chouettes et pies, aigles et corbeaux se perchent sur les branches basses ;
Même les fées avec dédains viennent et se dérident à leur tour ;
Et la Lune hisse son flambeau et dans le ciel, un ange passe.

Laureline veut faire un feu de camp, Loreleï s’en va quérir de l’eau,
Lilith rassemble quelques pierres et Ledal attise les flammes.
Bientôt le foyer crépitant, toutes se remettre au boulot
Et d’y suspendre une soupière pour la suite de leur programme.

Champignons hallucinogènes, herbes et racines magiques
Dégagent alors un doux fumet, le velouté est cuit à point.
Les langues deviennent érogènes et tous les sens physiologiques
S’excitent comme une fumée qui flattent les quatre embonpoints.

Sous l’effet de l’excitation Élysäé et Orélion
Commencent alors à s’agiter et Laëtïtïa de le rejoindre.
Ledal sent des palpitations comme un drôle de vent trublion
Qui la force à régurgiter un petit rot et non des moindres.

Laureline l’avait deviné, Loreleï et Lilith elles aussi :
Ledal, depuis la nuit dernière, a conçu une fille-des-vents.
Fille d’une plume pleuvinée trempé de quelques mots concis
D’un poète à sa jardinière pour enfanter un flux vivant.

Illustration de Ledal.

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