Dès l’arrivée au port de Rome, toute l’atmosphère martiale
Se ressentait par les passages des légionnaires marchant au pas.
Sur les quais flottaient les arômes des longues avenues commerciales
Et le tumulte du brassage des cohortes du principat.
Du haut du trône de Jupiter, l’aigle impérial nous observait
Avec la louve nourricière sur les murailles extérieures.
Munis du sceau de Demeter et l’aide qu’il nous réservait
Rome nous fut bénéficiaire, garante de nos forces intérieures.
Nous marchâmes jusqu’au Capitole offrir un respect silencieux
Au feu sacré, l’âme de Rome et clef des foyers domestiques,
Et par déférence aux idoles et leurs objets révérencieux
Pour compléter le décorum par des statuettes celtiques.
Puisque le silence est une arme dans les forums, il faut prier
Et nous invoquâmes Vesta qui valait mieux que des discours.
Sans doute sous l’effet du charme de mes déesses appropriées,
La vestale se manifesta, porteuse d’un message court :
« Garde la flamme entre tes mains et la fière cité sera tienne ! »
Freyja s’en saisit illico et sa fumée fut attirée
Vers le plus grand temple romain en remontant la Voie Appienne,
L’Optimus Maximus, l’écho de Jupiter bien inspiré.
Et Jupiter m’a observé, après les femmes et l’estampille
De Demeter d’un œil sévère sans prononcer le moindre mot.
Bien sûr nous restions réservés sans même cligner des pupilles
Et c’est alors que s’élevèrent nos flammes comme chalumeaux.
Nous étions trois torches vivantes, brûlant mais sans se consumer ;
Jupiter alors acquiesça et nous remis un parchemin.
« Pour votre quête motivante, faites comme à l’accoutumée ! »
Dit le Dieu des dieux nous adressant les autels d’un signe de main.
Illustration de Ledal.
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