

J’en ai tant hurlé et crié que les étoiles s’en souviennent !
J’en ai tant pleuré que mon corps s’est vidé de toute son eau !
Mais le plus inapproprié furent ces rires qui conviennent
Davantage à l’enfer encore quand on en pousse la sono.
Je crus reconnaître Laureline mais était-ce elle ? en veut-elle plus ?
Elle me décora le gland et le mastiqua longuement,
Puis de sa gorge de féline, tout le reste de mon phallus
Ne fut plus qu’un morceau sanglant qu’elle ingurgita goulûment.
J’ai cru mourir de mille morts, je l’ai imploré plusieurs fois
Mais l’âme refusait de céder au désir de ces mijaurées.
Autour de moi, ces matamores prétendaient me manger le foie
Et puis de me rétrocéder mon propre cœur à dévorer.
Je n’avais plus que des moignons et mes liens gisaient inutiles
Quand on m’ouvrit de part en part du sternum jusqu’au périnée.
On me remplit de champignons et recousit d’une main hostile
Et ce fut le nouveau départ de coups de douleurs burinées.
Je sentis l’abdomen bouillir de l’intérieur dans mes boyaux ;
Hernies, torsions et volvulus et des vers frayer leurs chemins.
J’en vis plusieurs têtes saillir, les yeux gros comme des noyaux
Et les fantômes de mon phallus entre ceux des doigts de mes mains.
J’ai compris qu’en me débattant j’augmentais douleurs et souffrance
Et que crier me renforçait la peur qui n’était qu’une erreur.
Alors sous l’effet dévastant de cette torture à outrance
Je cédai et désamorçait en lâchant prise à la terreur.
En acceptant mon sacrifice et leur disant « Je vous aime »
Le feu m’embrase, captivant, dans une gerbe démoniaque.
J’étais comme un feu d’artifice, tout ça n’était que stratagème !
J’étais entier, repu, vivant juste drogué d’aphrodisiaques.
Illustration de Ledal.
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