

Une fois n’est pas coutume chez elle, Laureline m’invita au cénacle
Des Korriganes de Bretagne qui se déroulait dans la forêt.
Ne craignant rien de ces pucelles ni de n’importe quel tabernacle,
Je suis allé voir ses compagnes qui aspiraient à m’honorer.
Dans une clairière embrasée, elles formaient un cercle ardent
Et elles m’invitèrent à entrer pour participer à leurs danses.
Je me suis senti écrasé par un doute en les regardant
Car elles m’avaient déconcentré par leurs petits rires intenses.
On m’a ôté mes vêtements – pensais-je pour le protocole –
Mais au lieu d’éprouver du froid j’ai ressenti une brulure.
Leurs cheveux brûlaient ardemment – sans doute sous l’effet de l’alcool –
Et j’aperçus avec effroi que j’en avais des engelures.
Le cercle devint ma prison et j’en devenais le brasier ;
Mon sexe devenait une flamme tandis que leurs rires augmentaient.
On me proposa guérison afin de me rassasier
Mais je compris leur jeu infâme par lequel elles me tourmentaient.
Elles m’ont attaché sur le dos, ont fait semblant de me soigner
Tout en engloutissant ma flamme dans leurs bouches aux dents acérées.
Et j’ai subi leurs libidos – mon sexe peut en témoigner –
Car on dirait que mille lames l’ont affûté et lacéré.
Toujours étendu sur le sol, elles m’ont nourri, elles m’ont fait boire
Et ont lavé mes excréments et tout l’appareil génital.
J’en avais perdu la boussole lorsqu’arrivèrent mes pires déboires
Que j’avais connu autrement avec poulies à l’hôpital.
La cérémonie commença et toutes de venir s’empaler
Sur mon sexe carbonisé par la force de leurs calices
Car de leurs vulves se condensa le feu de leurs culs emballés
Et je ne pus qu’agoniser de leurs tragiques maléfices.
Illustration de Ledal.
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