17. L’Homélie du Cul Vainqueur

17. L’Homélie du Cul Vainqueur

Laureline affronte ses vertus : la force, la justice, la prudence
Tout en laissant la tempérance à Loreleï qui reste en arrière.
Mains sur les fesses, elle s’évertue de faire fi des jurisprudences
Et croit à sa prépondérance pour leur faire lever les barrières.

Quand la Force veut m’enchaîner, ce n’est pas pour me terrasser
Mais pour ployer mes reins dociles sous une poigne imaginaire.
Et moi, Laureline déchaînée, je tends mon cul pour l’embrasser
Car c’est dans ma chair indocile qu’est ma puissance légendaire.

Quand la Justice lève son bras, ce n’est pas pour me condamner
Mais pour juger ma vulve intense comme fautive de désir.
Et moi, Loreleï dans mes ébats, je lui rends grâce d’abandonner
Car mon cul juge en sa sentence qu’en lui seul est le vrai plaisir.

Quand la Prudence clôt mes paupières, ce n’est pas pour me protéger
Mais pour me dire « retiens ton feu, ne cours pas nue vers la jouissance ! »
Et moi, Laureline minaudière, je m’élance d’un pas léger,
Dardant du cul en boutefeu pour embraser toute abstinence.

Quand la Tempérance veut me freiner, ce n’est pas pour me limiter
Mais pour calmer mes reins notoires d’activer l’ardeur de mes cris.
Et moi, Loreleï, sans me gêner, je verse un vin inimité
Car mes débords sont mes victoires, c’est l’ivresse qui me décrit.

Quand les vertus se dressent ensemble ce n’est pas pour tout m’interdire
Mais pour tenter de contenir l’éclat des flammes de mon cœur.
Et moi, Laureline, je me rassemble, je fais ployer leur pauvre empire
Car mon cul a de qui tenir : Lilith à la croupe vainqueure.

Quand nos deux culs se font autels, ce n’est pas pour être jugés
Mais pour régner comme deux déesses au-dessus des lois d’autrefois.
Et nous, amantes universelles, nous triomphons sans préjugé
Le cul à l’air dans l’allégresse et nous en assumons ce choix.

Illustration de Luis Royo.

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