IX L’Ermite

Yavänor

IX	L’Ermite

La spirale du retrait
Elle ne marche pas mais elle spirale dans une danse lente et juste ;
Retirée de la société, elle ne fuit pas mais se recentre.
Sortie des pensées carcérales d’un monde souvent trop injuste,
Elle évolue à satiété depuis l’intérieur de son ventre.


Le serpent de la connaissance
Sa connaissance reptilienne se développe et reconnecte
L’art muet que ses yeux expriment car la parole est déloyale.
Or sa sagesse autant ancienne que mystérieuse fait la collecte
De sa lumière qui s’imprime dans ses volutes mémoriales.


La flamme intérieure
Alors son cœur se met en transe et l’ermite se fait danseuse
Car le feu au sein du vivant transmue sa futile solitude.
Elle effectue ses pas de danse et soudain devient l’annonceuse
Des expériences se ravivant dans une sage infinitude.


Les cercles de fleurs
Les fleurs des différentes spires rappellent les épreuves subies ;
Des souffrances évanouies aux victoires épanouies.
Pour le meilleur et pour le pire, chaque intention, chaque lubie
Devient symbole qui éblouit de révélations inouïes.


Le lien invisible
Le serpent semble l’attacher mais en vérité s’assimile
À la profonde intimité du corps, du cœur et de son âme.
Et de ses deux mains harnachées sur les écailles du reptile,
Il crée un lien illimité qui lui donne l’aspect d’une femme.


La traversée du silence
Et cette tête de serpent représentée par son visage
Écoute les étoiles en silence et lui renvoie le chant cosmique
Qu’elle retransmet en l’extirpant par un complexe balisage
Tout en gardant sa vigilance par sa pantomime eurythmique.


Le retour du veilleur
Lorsqu’elle revient de sa retraite, son organisme est transformé ;
La vérité de l’expérience sort par ses yeux et nous inonde.
Mais l’Ermite restera secrète sans propension à informer
De son pouvoir de clairvoyance qui pourrait éclairer le monde.

Tableau de Maryvon Riboulet

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