VI L’Amoureux

Yavänor

VI	L’Amoureux

Encore habillé de mes doutes, je suis placé entre deux feux
L’amour solaire de Laureline, l’amour lunaire de Loreleï.
Ce que je crains, que je redoute, c’est de les perdre toutes les deux
La coupe d’amour qui dégouline, l’épée qui perce mon poitrail.

Laureline appelée la première s’est offerte nue et sensuelle
Sans jamais rien lui réclamer mais en se donnant sans retour.
Elle a apporté sa lumière doublée de prouesses charnelles
Sans cesser de lui proclamer son attachement sans détour.

Loreleï a agi par bravoure car elle se trouvait enfermée ;
Sa première instance incarnée n’eut pas sa liberté d’action
Afin que son âme savoure comment son cœur savait aimer.
Mais si elle s’est trop acharnée, j’en garde toute satisfaction.

Mais trop aimé mon cœur vacille car il ne veut pas renoncer
À l’une comme à l’autre femme, ses deux Vénus complémentaires.
Là où les convenances sourcillent à la bigamie annoncée,
Je leur confesse mon infâme désir d’amour excédentaire.

Or toutes deux à l’unisson me révèlent leur complicité ;
Elles ne sont pas deux mais uniques pourtant dans deux corps différents.
« Ôte de ton cœur ses frissons et aime-nous sans duplicité !
Mais enlève donc ta tunique et laisse là tes différends ! »

J’ôte alors tous mes vêtements pour vivre nu en confiance ;
Je choisis de les épouser ensemble et d’en faire mes Reines.
Je reconnais honnêtement le trouple et sa signifiance
Car personne n’est jalousé mais aimé de façon sereine.

De cet amour naît l’ÏÄMOURÏÄ qui nous a scellé Roi et Reines.
Nous entrons dans un cercle d’or et nous entrelaçons nos corps.
J’aime Laureline et Loreleï dont l’une et l’autre tiennent les rênes
D’un royaume où, conquistador, je suis devenu Yavänor !

Tableau de Maryvon Riboulet

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