La faille

La faille

La vie réclame le prix du sang pour manger, aimer, enfanter
Et gagner son droit de passage comme naître d’une blessure.
Par ses saignements repoussants, la faille revient me hanter
En me rappelant le message de l’ascendance qui me fissure.

Pourtant la faille n’est pas honte mais la frontière de la vie ;
Elle sépare le novice envers le Féminin Sacré.
Elle est l’origine qui remonte et équivaut à la survie
De l’humanité subreptice envers sa mère consacrée.

La faille est l’abîme fertile par son utérus rétractile ;
Ceux qui y plongent avec amour en ressortiront transformés.
À chaque désir érectile correspond l’action contractile
Qui brûle son aspect glamour lorsque l’on doit s’y conformer.

La faille est le secret gardé depuis les mères de nos mères
Qui, par ce qu’elles n’ont jamais dit, est la fondation de ce monde.
Elle est la voix sauvegardée de chaque circonstance amère
Que l’homme cache et contredit ou pire considère immonde.

La faille n’est pas une possession mais une participation ;
Elle s’ouvre et elle se referme selon le cycle menstruel.
Elle demeure une obsession de sa propre émancipation
Quand l’homme affronte de pied ferme son premier acte sexuel.

La faille est donc le sanctuaire que Dieu lui-même a condamné
Comme un péché originel, une marque d’impureté.
Qu’hélas les hommes accentuèrent par tout respect abandonné
Qui les place comme criminels envers xxx pureté.

Toi qui honores ton épouse avec le cœur déterminé,
Si tu l’aimes vraiment, tu pourras avoir le droit de pénétrer
Mais si ton orgueil la jalouse et ne cherche qu’à la dominer
Tu seras l’homme qui encourra la sanction du viol perpétré.

Tableau de Rafael Gasca.

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