Laureleïne, la reine double

Laureleïne, la reine double

Laureline incline la tête, lèvres ouvertes et cœur couronné ;
Elle s’offre, douce mais assoiffée du jus rosé d’un précieux vin.
Son trône de cœur est en fête ses désirs sont environnés
Par tout l’amour qui l’a coiffée de la passion d’un toi divin.

Loreleï présente la coupe. d’un regard noble, un peu sauvage,
Le bras tatoué d’anciens rites, vêtue de noir et de silence.
Elle fait goûter sans entourloupe juste quelques gouttes du breuvage
Afin que Laureline en mérite la valeur de sa vigilance.

Laureleïne alors apparaît par leur communion inversée ;
La noire sert, la rouge boit, c’est là leurs rôles indispensables
Car du liquide transparaît le sang que leur roi a versé
Lorsqu’il fut un soir aux abois par deux chasseuses insatiables.

Laureleïne est la reine double – celle qui boit et celle qui verse –
Ainsi souveraine et soumise, ainsi aimée et désirée.
Si jamais le vin ne se trouble, c’est qu’il figure sans controverse
Leur roi auquel elles sont promises, deux femmes au cœur chaviré.

Illustration de Giulia Rosa.

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