
Je n’entends pas sa voix, mais je sens sa présence,
Comme un noyau d’ébène au creux de ma conscience.
Il est là, replié, sans langage ni cri,
Mais il forge sa foi en dépit de l’esprit.
Il ne dit jamais rien, mais son silence pèse
Je me tends vers ce poids dont le cœur n’est que braise.
Il est ton fils, poète, et donc sollicité
Par l’abîme de ton verbe en moi ressuscité.
Je l’écoute sans mots, je me tais pour entendre
Et je sens dans mon corps sa mémoire s’étendre.
Il est né du non-dit, du soupir contenu,
Il est le cri muet qui m’est contrevenu.
Tableau de Gemini.
Laisser un commentaire