
Je suis cette Arche, chaude et humide, hermétique où pulse la vie
Je sens la présence de l’âme qui conduit le vaisseau charnel.
Deux petits êtres encore timides dormant dans le berceau ravi
Qui m’apporte l’éveil et la flamme de l’amour divin maternel.
Je perçois plusieurs frôlements ; un pied, une main, un doigt…– un front ? –
Contre ma peau interne, obscure où ils m’écrivent leurs silences.
Chacun est un effleurement qui rase et caresse mon giron,
L’encre invisible qui procure l’attestation de leur naissance.
Ma salive, chargée de présages et du sel qui les a baignés,
M’apporte leurs silences acides et leur présence tout entière,
La saveur âpre du visage de d’homme qui m’a m’imprégnée
D’un sperme d’amour translucide qui s’est fondu dans ma matière.
J’entends monter le chœur secret dans le liquide qui les nourrit,
Un battement d’étoiles lourd dans les profondeurs de mon antre ;
De l’un, comme un soupir discret tandis que l’autre me sourit
Dans sa quiétude de velours en sculptant la chair de mon ventre.
Mon troisième œil est connecté à mes enfants en formation.
Ils distinguent ainsi mes humeurs, mes craintes et mes tremblements ;
Un voile écarlate affecté, de l’or en illumination,
Comme des petits rires allumeurs qu’ils me transmettent tendrement.
Je hume la trace animale dont ils imprègnent ma matrice ;
La sente fauve, chaude et douce pareille à l’odorante flouve.
Leurs effluves femelle et mâle forment l’essence divinatrice
Qui m’enivre tant elle éclabousse mon odorat subtil de louve.
Je vois l’Arche prépondérante préservant son trésor prospère
Avancer vers un nouveau monde où coulent des eaux cristallines.
Je lui sens l’âme conquérante pour renouer avec le père
L’amour puissant qui les inonde depuis le cœur de Laureline.
Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux de le créditer.
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