La vestale nubile

La vestale nubile

Avant que sonne le mantra qui ranime en elle, Laureline,
La vestale est encore nubile, vêtue de sa virginité.
Tant qu’elle n’entend pas son tantra, son âme est encore orpheline
La bouche toujours volubile mais sans le sceau d’éternité.

À moitié nue mais chastement protégée par un cache-sexe
Son sanctuaire est réservé à celui qui la nommera.
Elle assure modestement les rituels annexes
Malgré son physique préservé dont seule la voix assumera.

Sans nom, la vestale n’est rien qu’une prêtresse dévouée
Au feu ardent de connaissance dont elle distribue les flammes.
Mais son désir épicurien l’oblige alors à avouer
Une serviable appartenance aux dieux créateurs qui l’enflamment.

Jamais elle n’aurait failli à son sacerdoce annoncé
Jamais ses jambes titubèrent et jamais ne perdit sa traîne.
Mais au matin un cri jaillit et « Laureline » est prononcé
Et la vestale devient pubère, entièrement nue et souveraine.

Tableau de Luis Royo.

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