
Entre deux vents qui se rencontrent à la frontière de nos rêves,
Laureline flotte dans un éther semblable au fleuve de l’amour.
L’un et l’autre soufflent à l’encontre de Lyséon qui vient sans trève
Troubler le sommeil solitaire de l’endormie d’un trait d’humour.
Je suis la sirène immergée dans l’onde d’un rêve inversé,
Mon visage effacé s’assigne à l’empreinte de ton désir.
Je ne pense plus, submergée ; je suis l’eau que tu as versée
Et sous mes doigts je sens le signe du cœur que tu n’oses saisir.
AZILA monte de mon bas-ventre et remonte ton canal concave,
ALIZA descend de tes lèvres et descend mon canal convexe.
Lorsque Ysara atteint le centre, Nomir se met au même octave
Pour chanter dans la même fièvre la commémoration du sexe.
Et dans l’abîme d’un instant, tout s’accorde et puis tout s’oublie ;
Le rêve, la chair, la matière, le nom, le rire et le serment.
Je deviens matrice à plein temps, mer du dedans, source accomplie ;
Alors je m’ouvre, tout entière, au chant nuptial du firmament.
Et moi j’exerce dans ton ventre, dans le sanctuaire sacré
L’acte d’amour qui te fait femme et moi l’homme que tu chéris
Afin qu’à la fin je concentre mon offrande chaude et nacrée
Pour que tu baignes dans mon âme et moi dans ton cœur renchéri.
Tableau d’Agostino Arrivabene.
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