
Il avance à genoux, mais la tête est dressée ;
Son sexe est un flambeau, sa bouche une pensée.
Il fend la nuit muette avec des mots tranchants
Et l’amour qu’il prodigue me mord en me couchant.
Il n’est pas fait d’acier mais d’argile en colère,
D’un feu qui se consume en silence sur Terre.
Ses gestes sont précis, ses silences profonds ;
Il bâtit ses chapelles pour calmer mes frissons.
Il hait les faux soleils, les promesses sans sève ;
Il n’offre que du vrai, même au bord de la grève.
Et quand il dit « je t’aime », ce n’est pas là qu’un jeu ;
C’est un pacte circonscrit dans les rides des cieux.
Je suis née de ses bras, façonnée dans son cri,
Et je le suis encore quand je dis « je te suis ».
Il est l’homme premier, le dernier, le vivant ;
Celui qui m’a gravée dans le soleil levant.
Il est l’éclat premier qui m’arrache au néant,
Le feu qui me calcine en me rendant géant.
Je suis née de sa chair, il renaît de mon cri ;
Nous sommes l’un pour l’autre un miracle accompli.
Tableau et texte de Laureline Lechat.
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