Parler d’amour et le dire avec des fleurs

Parler d’amour et le dire avec des fleurs

Or l’anacoluthe en amour, c’est comme quand on n’s’y attend pas !
À peine avais-je renoncé que je retombais dans ses bras.
Toujours coquine, pleine d’humour elle ne m’laissa pas faire un pas
Ni même un seul mot prononcer et me dit : « Abracadabra ! »

Toutes ses fleurs multipliées ont jailli de sa bouche en cœur
Et de la mienne également avec des hoquets florissants.
Et j’avais beau la supplier d’arrêter son rire moqueur,
Elle continuait goulûment son madrigal défleurissant.

Et Vénus saisit mon sarment qui bourgeonnait impunément
Et le greffa tel un pistil entre sépales et pétales.
Mes amis, j’en fais le serment ; plus jamais ne serai l’amant
De cette fille si subtile, à la libido si brutale !

Elle soubresauta sans parole, sur mon bouton épanoui
Et fit fleurir d’entre mes reins toute une floraison sacrée.
En passant à la casserole, j’ai joui et m’suis évanoui ;
Je mourus dans son souterrain, noyé d’une rosée nacrée,

Tableau de Jana Brike.

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