Comme une aiguille mortelle dans une botte de foin

Elle m’attend, drapée de silences, la gorge offerte à l’abandon,
Ses yeux défient les apparences, un crâne blanc sous le menton.
Ses bas filent vers la décadence, chaque maille raconte un soupir,
Et moi-même, en douce indécence, je n’aurais pas dû m’assoupir

Le foin ruisselle d’une absence, d’un feu figé dans l’étincelle ;
Sur la courbe en effervescence, glisse un soupçon de ritournelle.
L’aiguille, fine et assassine, patiente au fond du labyrinthe,
Prête à piquer à la racine de mon cœur d’une douce étreinte.

Elle joue à la marquise folle, en ballerine de poussière,
Ses mains s’égarent sur le rôle d’une amante au goût de misère.
Un soupçon d’ombre dans l’échine, un soupir lent comme un poison,
Elle attend qu’un mot la dessine et moi je tombe en pâmoison.

Elle a tant joué avec moi et m’a tant fêlé le bassin
À coup de bourres et de débours sur ma baguette catastrophée,
Elle m’a sucé jusqu’à l’émoi de l’épectase entre ses seins
Et aujourd’hui joue du tambour avec mon crâne comme trophée.

Tableaux de Yarek Godfrey sur http:hayang-modol.blogspot.com201203yarek-godfrey-french-artist.html .

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