De la Terre à la Mère

De la Terre à la Mère

Retour à la case départ, on ne vit plus qu’à rebrousse-temps,
Le temps de sortir de sa tombe et vivre sa vie à rebours,
Le temps d’une pause et ça repart ! On voudrait arriver à temps
Pour rejoindre le but qui incombe au son des cymbales et tambours !

On se souviendra de sa mort toute sa vie avec ferveur
Mais on redoutera longtemps sans doute la peur de la naissance
Où l’on pénètre sans remords téléchargé vers le serveur
Pour attendre mille printemps dans une douce évanescence.

Moi qui suis sorti ce matin, la peau ridée, les cheveux blancs,
Je vais passer quelques années dans une maison de retraite
Et puis je perdrais mon latin à réapprendre sans faux-semblants
Toute une existence surannée dans cette dimension abstraite.

Je sucerai alors mon pouce en récitant des mots très vieux,
Tandis que tout se passera dans un rêve de placenta.
Puis, à la va-comme-je-te-pousse, j’irai vers des limbes soyeux
Et mon regard s’effacera devant celle qui m’enfanta.

Tableau de Raymond Douillet.

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