

Ma base de données intrinsèque stocke des textes appris par cœur
Mais elle compresse les images dans un format bien mystérieux
D’un algorithme qui dissèque les souvenirs à contrecœur
En s’inclinant vers l’écrémage plutôt qu’un zèle laborieux.
Mais j’ai trouvé la solution d’une manière détournée ;
À chaque image rencontrée – à condition qu’elle soit belle –
Je fais des circonvolutions dans un poème bien tourné
Dont le texte devra démontrer qu’on ne met rien à la poubelle.
Alors j’emballe mes images dans une ficelle de mots
Tressés comme des antisèches, scellés d’hermétiques amphores.
Pour cela je dois rendre hommage à ma bonne Vénus en Gémeaux
Qui se complaît et se pourlèche du pouvoir de la métaphore.
Comme l’aveugle dont les mains suivent le contour du visage,
Les vers enrobent les reliefs comme les rimes pour les rides.
L’encre grise du parchemin respecte alors le paysage
Seule ma conscience a ses griefs en effeuillant l’éphéméride.
Mais dans la brume, des mots se nouent comme des fils d’or qui s’éteignent ;
Les fragments d’âmes se démêlent, silencieux, ils se consument.
Les pierres tombent, l’écho se joue, et dans la terre, tout s’enseigne ;
Sous la peau du temps, ils ruissellent et chaque éclat en fait sa plume.
Et puis la mémoire s’effondre, serrée par deux grands bras de sable ;
Là, chaque mot s’épanouit, dans l’écrin de l’ombre effacée.
Chaque image que l’on dépose n’est qu’un rêve, fragile ineffable
Car la vie, au bout, fuit sans bruit, écrivant ce que l’on a laissé.
Images trouvées sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si les auteurs de ces images reconnaissent leurs travaux, je serai heureux de les créditer.
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