
Au Bois-Dormant on est en liesse ! Notre princesse est revenue !
Un faux prince l’avait séduite et emportée on ne sait où !
Un homme, hier, avec hardiesse nous avait, c’est vrai, prévenus ;
« Votre dame hélas éconduite retournera demain chez vous ! »
Les elfes dansent, le cœur en joie ; les fées allument les lampions ;
Tous les esprits de la forêt s’animent d’une verve sereine.
Devant leurs portes, les villageois veulent faire honneur au champion
Qui leur ramène, déshonorée mais saine et sauve, leur souveraine.
Mais soudain on le reconnaît : « C’est lui qui nous l’avait ravie ! »
Alors le silence se fait, il parle d’un air triomphant :
« Il y a un an, je braconnais ; il me fallait gagner ma vie ;
Je l’ai enlevée, en effet, mais elle est mère de mes enfants ! »
Perplexité dans l’assemblée. On hésite entre haine et grâce.
Les elfes sont au garde-à-vous, les fées suspendent l’instant qui luit.
Devant ses sujets rassemblés, débarrassée de sa disgrâce,
Le cœur transi, elle l’avoue : « Je n’ai jamais aimé que lui ! »
Tableau de David LaChapelle.
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