Du lait de la sève à la vigne

« Ah, que ne suis-je mandragore à téter le sel de la Terre
Auprès d’une jeune vigne vierge qui me nourrirait de son lait,
D’une succion qui revigore et circule dans mes artères
Jusqu’à me redresser la verge comme si son sang me branlait ! »

Ainsi pensais-je suspendu par les pieds devant l’absolu
Du monde de l’absurdité dans lequel pourtant je me plais,
Plutôt qu’en être morfondu, à rêver de mon dévolu
À la moindre opportunité de rire de ce qui me déplaît.

Ah, que ne suis-je Pythagore, tétant sa muse goulûment
Pour en extraire toute la sève des mathématiques appliquées
À quadraturer l’égrégore du cercle parfait absolument
Lorsqu’il fait comprendre à l’élève que l’existence est compliquée.

Mais qu’on ne me parle de moire qui transparaît dans mon tableau ;
Peu m’importe si l’on l’a enduit d’un vernis fait de pur délire !
Je veux danser sur mes mémoires où coulent en flux ces mots mi-clos
Qui s’ouvrent comme un sauf-conduit vers l’envie de tout embellir.

Tableau de Jana Brike.

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