La transbiche

« Est-ce une femme à moitié cerf ou bien une sirène-des-bois ? »
Me dis-je quand je rencontrai la créature d’un air hagard.
Mais elle ne crut pas nécessaire de s’enfuir comme biche aux abois
Car la chimère ne me montrait aucune peur dans son regard.

Elle a tourné autour de moi, me reniflant sur tout le corps,
Puis m’a caressé le visage sans que sa bouche ne dise mot.
Et de tous mes sens en émoi, je voulus tenter un accord
En faisant – comme il est d’usage – d’apprivoiser les animaux.

Je lui ai parlé doucement en me rapprochant lentement ;
J’ai embrassé furtivement ses jolies lèvres rougeoyantes.
Elle en eut un trémoussement mais donna son consentement
Pour un baiser activement animé d’une fougue foudroyante.

Pris par la main, elle m’entraîna par les sentiers dans sa tanière
Pour y faire multiples caresses et l’amour à plusieurs reprises.
Le lendemain elle étrennait de nouveaux bois à sa crinière
Qui donnaient à la chasseresse une distinction sans surprise…

Tableau de Sarah Joncas.

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