
Par hasard, photographiant une ruelle pittoresque
Sur ma rétine a persisté l’image d’une ombre furtive.
Était-ce un flash insignifiant ? Un attrape-nigaud grotesque ?
La photo m’en a attesté la preuve significative.
Demi-dieu ou demi-déesse ? Je n’ai pas eu le temps de voir ;
Juste une silhouette floue remontant la rue en courant.
Juste le temps d’une prouesse que mon cœur a su percevoir
Tout en rendant l’esprit jaloux de n’avoir été concourant.
Je suis revenu plusieurs fois et chaque fois je l’ai revue ;
Une silhouette mince et svelte mais féminine j’en suis sûr.
Je me suis renseigné : autrefois, on a parlé de « déjà-vu »,
Échos de vieilles légendes celtes où des voyageurs l’aperçurent.
J’appris qu’au siècle des lumières, une amante aux amours brisées
Errant en pleurs dans cette rue s’était jetée du vieux balcon.
Depuis, captive et solitaire, son spectre hante les pavés,
Cherchant l’étreinte disparue d’un cœur éteint sous l’abandon.
Un murmure fendant l’espace, effleurant l’air d’un chant discret ;
Un souffle à peine, une caresse, un frisson d’ombre dans la nuit.
Mais dès qu’elle approche la place, son pas glissant comme un secret,
Ne laisse qu’un parfum d’ivresse et l’illusion d’un doux ennui…
Photo de Dmitry Savchenko sur https:www.saatchiart.comen-chdmitrysavchenko .
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