Le matin des magiciennes

Le matin des magiciennes

Comme des reines égyptiennes, les seins nus et l’air goguenard,
Qui savent qu’elles vont succomber à la mort de leurs souverains,
Tôt le matin, les magiciennes sortent leurs chiens et leurs renards
Et rentrent à la nuit tombée à l’insu d’autres riverains.

Quels rites vont-elles accomplir et à qui sont-ils consacrés ?
Pour le savoir il faut les suivre malgré le chien montrant ses crocs.
J’ai surpris l’une d’elles remplir sa gourde à la source sacrée
Et vu ce qui allait s’ensuivre auprès des bassins sépulcraux.

Elles cueillent des plantes magiques, millepertuis et digitale,
Armoise et parfois mandragore au pied de l’arbre des pendus.
Quant à leurs vertus liturgiques, j’en ai perçu l’action létale
Qui a tué net l’égrégore sur le Mont Chauve répandu.

Les flammes aux lueurs dansantes éveillaient leurs anciens grimoires
Sous les doigts fins des officiantes traçant des signes sibyllins.
Leurs voix résonnaient lancinantes, invoquant d’obscures mémoires
Dans une ambiance hallucinante, sous de sourds échos cristallins.

Représentation artistique d’une femme de l’âge du bronze accompagnée d’un chien et d’un renard de J. A. Peñas.

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